Perspectives de l'économie mondiale, mai 1997 : Étude effectuée par les services du Fonds monétaire international
eBook - ePub

Perspectives de l'économie mondiale, mai 1997 : Étude effectuée par les services du Fonds monétaire international

  1. English
  2. ePUB (mobile friendly)
  3. Available on iOS & Android
eBook - ePub

Perspectives de l'économie mondiale, mai 1997 : Étude effectuée par les services du Fonds monétaire international

About this book

NONE

Frequently asked questions

Yes, you can cancel anytime from the Subscription tab in your account settings on the Perlego website. Your subscription will stay active until the end of your current billing period. Learn how to cancel your subscription.
No, books cannot be downloaded as external files, such as PDFs, for use outside of Perlego. However, you can download books within the Perlego app for offline reading on mobile or tablet. Learn more here.
Perlego offers two plans: Essential and Complete
  • Essential is ideal for learners and professionals who enjoy exploring a wide range of subjects. Access the Essential Library with 800,000+ trusted titles and best-sellers across business, personal growth, and the humanities. Includes unlimited reading time and Standard Read Aloud voice.
  • Complete: Perfect for advanced learners and researchers needing full, unrestricted access. Unlock 1.4M+ books across hundreds of subjects, including academic and specialized titles. The Complete Plan also includes advanced features like Premium Read Aloud and Research Assistant.
Both plans are available with monthly, semester, or annual billing cycles.
We are an online textbook subscription service, where you can get access to an entire online library for less than the price of a single book per month. With over 1 million books across 1000+ topics, we’ve got you covered! Learn more here.
Look out for the read-aloud symbol on your next book to see if you can listen to it. The read-aloud tool reads text aloud for you, highlighting the text as it is being read. You can pause it, speed it up and slow it down. Learn more here.
Yes! You can use the Perlego app on both iOS or Android devices to read anytime, anywhere — even offline. Perfect for commutes or when you’re on the go.
Please note we cannot support devices running on iOS 13 and Android 7 or earlier. Learn more about using the app.
Yes, you can access Perspectives de l'économie mondiale, mai 1997 : Étude effectuée par les services du Fonds monétaire international by International Monetary Fund. Research Dept. in PDF and/or ePUB format. We have over one million books available in our catalogue for you to explore.

Information

Table des matières

Hypothèses et conventions
Préface
Chapitre I. Politiques et perspectives économiques
Économies avancées
Pays en développement
Pays en transition
Chapitre II. Situation de l’économie mondiale et perspectives à court terme
Économies avancées: activité économique, inflation et orientation de la politique économique
Situation et perspectives économiques des pays en développement
Évolution et perspectives économiques dans les pays en transition
Marchés financiers et marchés des changes
Paiements extérieurs, financement et dette
Chapitre III. Les économies avancées face aux défis de la mondialisation
Caractéristiques de la mondialisation actuelle
Causes et conséquences de la désindustrialisation
Commerce international et salaires
Intégration des marchés de capitaux et conséquences pour la politique économique
Chapitre IV. La mondialisation et ses possibilités pour les pays en développement
Les facteurs d’intégration
Conséquences pour la structure et la convergence des revenus relatifs
Mesures propres à accélérer la croissance et à promouvoir la convergence
Convergence économique et importance de politiques complémentaires
Récolter les fruits de la mondialisation sans risque de marginalisation
Chapitre V. L’intégration des pays en transition dans l’économie mondiale
Libéralisation du commerce et des paiements
Libéralisation du commerce extérieur
Relance et réorientation du commerce extérieur
Les progrès de l’intégration financière
Initiatives d’intégration régionale
Annexe
La mondialisation dans l’histoire
Le commerce international
L’intégration des marchés de capitaux
Encadrés
1. Révision de la classification des pays
2. Hypothèses de politique économique servant de base aux projections
3. Hausse des prix du pétrole en 1996
4. Causes et effets du biais de l’indice des prix à la consommation aux États-Unis
5. Problèmes posés par l’évaluation de la production dans les pays en transition
6. Retombées mondiales des activités de recherche-développement
7. Désindustrialisation et marché du travail en Suède
8. Irlande: le rattrapage
9. Quantification des gains de productivité dans les économies d’Asie de l’Est
10. Stabilisation et réforme dans les économies anciennement planifiées d’ Asie de l’Est
11. Normalisation des relations avec les créanciers dans les pays en transition
12. Stratégies d’investissement direct étranger en Hongrie et au Kazakstan
Appendice statistique
Hypothèses
Données et conventions
Classification des pays
Liste des tableaux
Production (tableaux A1–A7)
Inflation (tableaux A8–A13)
Politique financière (tableaux A14–A21)
Commerce extérieur (tableaux A22–A26)
Transactions courantes (tableaux A27–A32)
Balance des paiements et financement extérieur (tableaux A33–A37)
Dette et service de la dette (tableaux A38–A43)
Flux de ressources (tableau A44)
Scénario de référence à moyen terme (tableaux A45–A46)
Tableaux
1. Perspectives de l’ économie mondiale: aperçu général des projections
2. Économies avancées: PIB réel, prix à la consommation et chômage
3. Principaux pays industrialisés: indicateurs des tensions inflationnistes
4. Principaux pays industrialisés: soldes budgétaires et dette des administrations publiques
5. Union européenne: indicateurs de convergence pour 1995, 1996 et 1997
6. Pays en développement (échantillon): PIB réel et prix à la consommation
7. Pays en transition: PIB réel et prix à la consommation
8. Échantillon d’économies: parts de marché à l’exportation
9. Échantillon d’économies: soldes des transactions courantes
10. Pays en développement: flux de capitaux
11. Coûts des transports aériens et des communications téléphoniques; indice du prix des ordinateurs
12. Pays industrialisés: croissance de la production et emploi
13. Transactions internationales sur obligations et prises de participation
14. Investissements directs étrangers plus investissement de portefeuille
15. Transaction de change
16. Économies avancées et pays en développement, y compris les nouvelles économies industrielles (NEI): diversification des exportations
17. Pays en développement et nouvelles économies industrielles d’Asie: renforcement de la polarisation et diminution de la mobilité des revenus relatifs
18. Monde en développement: convergence et croissance de certains pays
19. Pays en développement et nouvelles économies industrielles d’Asie: politiques et résultats économiques
20. Pays en développement et nouvelles économies industrielles d’Asie: relations entre les politiques économiques et la croissance, 1985–95 et probabilité conditionnelle de succès
21. Pays en transition: progrès de l’intégration et performances économiques
22. Pays en transition: salaires en dollars dans le secteur manufacturier ou l’industrie
23. Pays en transition: flux financiers nets à moyen et à long terme
24. Pays en transition: dette extérieure brute rapportée aux exportations
25. Pays en transition: notation financière et classement des risques-pays
26. Pays en transition: investissement direct étranger net
Encadrés
4 Causes des biais de l’IPC aux États-Unis, 1996
8 Transferts nets de l’UE
9 Pays en développement et nouvelles économies industrielles d’Asie (échantillon): estimations de la productivité totale des facteurs
10 Comparaison entre les pays en développement est-asiatiques se détachant de la planification centrale et certains pays en transition d’Europe orientale et de l’ex-URSS
Graphiques
1. Production industrielle mondiale
2. Indicateurs mondiaux
3. Union européenne: soldes budgétaires des administrations publiques
4. Indice des prix des produits de base
5. Principaux pays industrialisés: écart de production
6. Trois principaux pays industrialisés: taux d’intérêt directeurs et taux des obligations d’État à dix ans
7. Principaux pays industrialisés: indices des conditions monétaires
8. Pays européens (échantillon): demande intérieure totale réelle
9. Union européenne et États-Unis: indicateurs de la confiance des consommateurs
10. Pays d’Asie (échantillon): croissance des recettes d’exportation
11. Pays en transition (échantillon): inflation
12. Principaux pays industrialisés: taux d’intérêt nominaux
13. Principaux pays industrialisés: taux de change effectifs
14. États-Unis: indicateurs boursiers
15. Pays à marchés émergents: cours des actions
16. Élasticité du commerce mondial par rapport à la production mondiale
17. Pays en développement et pays en transition: dette et service de la dette extérieure
18. Économies avancées (échantillon): emploi par secteur en proportion de l’emploi civil total
19. Économies avancées (échantillon): valeur ajoutée par secteur en proportion du PIB aux prix courants
20. Économies avancées (échantillon): valeur ajoutée du secteur manufacturier en prix constants
21. Économies avancées (échantillon): solde des échanges de biens manufacturés
22. Évolution de la structure de l’emploi
23. Économies avancées (échantillon): emploi
24. Pays de l’Asie de l’Est (échantillon): contribution du secteur manufacturier à l’emploi
25. Économies avancées (échantillon): évolution des rapports des revenus perçus pour différents déciles
26. Économies avancées (échantillon): taux de chômage
27. Économies avancées (échantillon): sorties de capitaux d’investissement direct étranger
28. Économies avancées (échantillon): dispersion des différentiels d’intérêts couverts
29. Économies avancées (échantillon): moyenne et dispersion des taux d’intérêt nominaux à court terme
30. Économies avancées (échantillon): variation du taux de change du dollar E.U. et différentiel d’inflation
31. Économies avancées (échantillon): moyenne et dispersion des taux d’intérêt réels à court terme
32. Économies avancées (échantillon): moyenne et dispersion des taux de rendement nominaux des obligations
33. Pays en développement et nouvelles économies industrielles (NEI) d’Asie: commerce extérieur
34. Pays en développement: apport net de capitaux privés
35. Pays en développement: apport net de capitaux privés, 1990-96
36. Économies avancées, en développement et en transition: convertibilité aux fins des transactions courantes
37. Pays en développement et NEI d’Asie: revenu réel par habitant
38. Pays en développement et NEI d’Asie: performances économiques comparées
39. Économies avancées et pays en développement: convergence des revenus par habitant, 1965—95
40. Pays en développement et NEI d’Asie: convergence des revenus absolus, 1965-95
41. Échantillon d’économies: exportations, importations et revenu réel par habitant
42. Pays en transition: le commerce rapporté à la production
43. Pays d’Europe centrale et orientale: répartition des échanges par partenaire
44. Pays en transition (échantillon): taux de change réel par rapport au dollar E.U.
45. Pays en transition: flux financiers nets à moyen et à long terme
Annexe
46. Économies avancées: taux effectifs des droits de douane
47. Échantillon de pays: flux de capitaux extérieurs
48. Principaux pays industrialisés (échantillon): solde des transactions courantes
49. Échantillon de pays: dispersion des taux d’intérêt réels
Encadrés
3 Prix du pétrole West Texas: contrats au comptant et à terme
6 Effet d’une augmentation des dépenses de recherche-développement sur la production et la consommation
7 Emploi par secteur en pourcentage de l’emploi civil total
8 PIB par habitant
Irlande: solde budgétaire et dette des administrations publiques
Irlande: indicateurs de la compétitivité

I. Politiques et perspectives économiques

La croissance de l’économie mondiale s’est accélérée en 1996, après un ralentissement général de l’activité en 1995 (graphique 1). Les conditions économiques et financières sont dans l’ensemble propices à une poursuite de l’expansion mondiale en 1997 et dans le moyen terme, à des taux au moins aussi élevés que ceux qui ont été observés au cours des trois dernières années (graphique 2). On ne relève guère de signes des tensions et des déséquilibres qui sont normalement le présage d’un ralentissement conjoncturel marqué: l’inflation dans le monde reste maîtrisée, et l’attachement à une stabilité raisonnable des prix n’a peut-être jamais été aussi fort depuis la Deuxième Guerre mondiale; de nombreux pays réduisent leurs déséquilibres budgétaires avec une détermination grandissante, ce qui devrait contribuer à contenir les taux d’intérêt réels à long terme et stimuler l’investissement; enfin, les relations de change entre les principales monnaies semblent généralement conformes aux grandes orientations des politiques économiques.
Graphique 1. Production industrielle mondiale1
(Variation en pourcentage par rapport à l’année précédente)
Après un ralentissement marqué en 1995, le rythme de l’activité industrielle mondiale s’est accéléré en 1996.
images
1Données relatives à la production manufacturière de 30 économies avancées ou à marchés émergents qui fournissent 75 % de la production mondiale; moyenne mobile centrée sur trois mois.
Graphique 2. Indicateurs mondiaux1
(Taux annuels, en pourcentage)
On s’attend à ce que l’expansion mondiale se poursuive avec une croissance de la production et du commerce supérieure à la tendance, tandis que l’inflation devrait rester maîtrisée dans les économies avancées et diminuer encore dans les pays en développement.
images
1Les zones ombrées correspondent à des projections des services du FMI.
2Biens et services, en volume.
3Moyenne pondérée par les PIB des rendements des obligations d’État à dix ans (ou à l’échéance la plus proche de dix ans) diminués des taux d’inflation pour les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France, l’Italie, le Royaume-Uni et le Canada. L’Italie est exclue avant 1972.
Dans de nombreux pays, les réformes structurelles donnent un rôle de plus en plus important aux forces du marché, consolidant les assises d’une croissance vigoureuse et durable. En ce qui concerne le commerce international, le processus d’intégration continue de se renforcer avec l’appui de la libéralisation des paiements extérieurs. Et dans un nombre croissant d’économies gérées avec succès de par le monde, les privatisations et la déréglementation transforment le rôle de l’Etat, ce qui a pour effet de rehausser l’efficacité économique et de stimuler l’activité du secteur privé.
Les conditions économiques favorables à l’échelle mondiale sont mises en évidence par la croissance toujours robuste accompagnée d’une faible inflation aux États-Unis et au Royaume-Uni, l’accélération de la croissance au Japon en 1996 et les perspectives plus prometteuses de consolidation de la reprise en Europe continentale et au Canada. Dans bon nombre de pays à marchés émergents dynamiques, la croissance et l’inflation se sont opportunément modérées en 1996, ce qui devrait permettre à l’expansion de se poursuivre dans la période à venir. La croissance s’est accélérée dans les pays en développement de l’Hémisphère occidental qui avaient été particulièrement touchés par la crise financière mexicaine en 1995. L’activité s’est aussi raffermie au Moyen-Orient et en Afrique, tandis que le groupe des pays en transition devrait enregistrer une croissance positive en 1997, pour la première fois depuis l’effondrement du système de la planification centrale.
Mais, malgré ces motifs d’optimisme, il importe de reconnaître que les contrastes entre les performances économiques des différents pays se sont accentués au cours des dernières années. Et un certain nombre de risques pèsent sur le scénario de base. En premier lieu, dans une grande partie des pays de l’Union européenne (UE), le chômage a atteint de nouveaux records depuis la Deuxième Guerre mondiale, et ni la croissance attendue, ni les progrès réalisés dans la réforme des marchés du travail ne permettent d’escompter une diminution significative du nombre des sans-emploi dans un proche avenir. Étant donné le niveau élevé du chômage et la faiblesse de la croissance, les États membres de l’Union européenne pourraient avoir des difficultés à se conformer pleinement au critère imposé en matière de déficit budgétaire par le projet d’union monétaire, les attentes quant aux chances de lancement de l’union à la date prévue pourraient être déçues, et des turbulences pourraient secouer les places financières.
Le deuxième risque a trait aux marchés des valeurs. La fermeté des cours aux États-Unis et dans beaucoup d’autres pays jusqu’au début du mois de mars a été le reflet de l’optimisme des investisseurs quant aux perspectives économiques. Mais le récent repli de ces cours a fait ressortir le risque d’une correction plus importante, en particulier si les revenus attendus devaient être revus en baisse ou si la réapparition de tensions inflationnistes devait rendre nécessaire un relèvement marqué des taux d’intérêt. L’éventualité d’une correction suffisamment forte pour provoquer un retournement de conjoncture dépend en partie de la mesure dans laquelle la hausse des prix des actions participe d’un renforcement plus général des pressions de la demande. Contrairement à ce qui était le cas lorsque les prix des actifs se sont envolés à la fin des années 80, surtout au Japon, mais aussi aux États-Unis et dans plusieurs autres pays, il ne semble pas y avoir de surévaluation généralisée des actifs, prenant appui sur un endettement accru, dans la plupart des pays où les marchés boursiers sont florissants. Néanmoins, une baisse sensible des cours des actions pourrait saper la confiance dans certains pays.
Troisième risque: les apports de capitaux aux pays à marchés émergents. Le gonflement de ces flux au cours des dernières années tient à la fois aux avancées continues vers un système financier mondial plus ouvert et au succès des politiques économiques d’un grand nombre de pays bénéficiaires. Mais la prudence est de mise, car aussi bien la disponibilité de ces capitaux dans le monde que leur coût sont exposés au risque d’une hausse des taux d’intérêt mondiaux et d’évolutions défavorables dans des pays importateurs de capitaux qui ont un poids considérable dans le système international. Si le volume global des flux de capitaux ne semble pas excessif, la dépendance de certains pays à l’égard des apports de capitaux étrangers et le rétrécissement des écarts de taux d’intérêt qui y est associé pourraient ne pas être viables.
Enfin, la fragilité du système bancaire est préoccupante dans un grand nombre de pays. Ces problèmes sont souvent attribuables à une expansion excessive du crédit intervenue à un moment où le contrôle prudentiel était insuffisant. Dans certains pays à marchés émergents, les difficultés du secteur bancaire liées à une forte exposition aux risques de change sont devenues plus évidentes lorsque les flux de capitaux étrangers dont ces pays avaient bénéficié se sont inversés. Dans les pays en transition, les crédits bancaires ont dans bien des cas permis aux entreprises de différer leur restructuration, ce qui les a rendues de moins en moins capables d’assurer le service de leur dette. De volumineux portefeuilles de créances improductives, l’érosion des fonds propres des banques et les crises bancaires déclarées sont autant de facteurs qui peuvent nuire aux performances économiques des pays dans la mesure où ils empêchent ou découragent les banques de prêter, où ils entravent le fonctionnement de la politique monétaire, et où le sauvetage et la restructuration des institutions financières en difficulté grèvent les finances publiques.
* * *
Il est de plus en plus clair que tous les pays ne bénéficient pas automatiquement de l’amélioration du climat économique mondial. En fait, on continue à observer des différences flagrantes quant à la mesure dans laquelle les pays tirent parti des possibilités de renforcer leur performance économique.
  • Dans les économies avancées, l’évolution de la situation a été contrastée et l’on note d’importants écarts entre les positions cycliques des pays. Après des résultats décevants en 1995 et pendant une grande partie de 1996, les perspectives de redressement se sont améliorées en Europe de l’Ouest continentale. Mais le chômage devrait rester à des niveaux records ou proches des records en Allemagne, en France, en Italie et dans plusieurs autres pays. Au Japon, la croissance a été plus vigoureuse que prévu en 1996, et il existe des possibilités d’accélération de l’activité en 1997, bien que des incertitudes persistent sur les marchés de capitaux, en particulier quant à savoir si la dynamique de la reprise de l’économie japonaise sera maintenue dans la période à venir. Les perspectives incertaines et le manque de confiance qui caractérisent ces économies depuis quelques années tranchent sur les résultats favorables enregistrés par les États-Unis et le Royaume-Uni, ainsi que par un certain nombre de plus petites économies, dont l’Australie, le Danemark, l’Irlande, la Nouvelle-Zélande et les Pays-Bas. Ces contrastes s’expliquent aussi bien par des facteurs cycliques que par des facteurs structurels, y compris par les politiques économiques appliquées.
  • Les pays en développement de toutes les régions sont de plus en plus nombreux à récolter les fruits de la mise en oeuvre résolue de politiques financières saines et de réformes structurelles fondées sur le marché et tournées vers l’extérieur. Cela se traduit par un volume considérable d’investissements directs étrangers dans ces pays, par une expansion rapide des exportations comme des importations et par des perspectives de croissance vigoureuse. Mais certains pays ont subi des revers, et d’autres sont vulnérables aux changements d’appréciation des investisseurs. Tandis que les conditions économiques se sont clairement améliorées dans un nombre croissant de pays à faible revenu, beaucoup des pays les plus pauvres ont continué à perdre du terrain, risquant ainsi de rester en marge du progrès économique mondial.
  • Dans les pays en transition, le contraste s’est aussi accentué entre certains des pays qui avaient été parmi les premiers à entreprendre des réformes et qui ont relativement bien réussi et ceux qui ont engagé l’ajustement et les réformes plus tard et avec moins de détermination et de constance. Entre ces deux extrêmes qui, à n’en pas douter, reflètent aussi des conditions très différentes au départ, la gamme des efforts déployés par les gouvernements et des degrés de réussite économique est très étendue.
Ce sont ces performances contrastées qui ont conduit le Comité intérimaire, dans sa déclaration de septembre 1996 sur le «partenariat pour une expansion durable de l’économie mondiale», à définir un ensemble de principes d’action visant à promouvoir la pleine participation de tous les pays à l’économie mondiale. Ces grands principes soulignent la nécessité: de mettre en oeuvre des politiques macroéconomiques saines qui consolident les résultats obtenus dans la maîtrise de l’inflation, de renforcer la discipline budgétaire, de rendre la gestion des finances publiques plus transparente et d’améliorer la qualité de l’ajustement budgétaire; de promouvoir la stabilité financière et la stabilité des taux de change et d’éviter le désalignement des monnaies; de maintenir l’élan donné à la libéralisation du commerce mondial et à la convertibilité des monnaies au titre des transactions courantes; de s’attaquer plus énergiquement à la réforme des marchés du travail et des marchés des biens; enfin, de garantir la solidité des systèmes bancaires et de promouvoir la bonne gouvernance sous tous ses aspects. La déclaration souligne en particulier que les politiques macroéconomiques et structurelles sont complémentaires et se renforcent mutuellement1.
Les performances inégales des pays et la répartition tout aussi inégale des gains à l’intérieur de ces pays sont souvent mises sur le compte de la mondialisation —à savoir l’intégration rapide des économies à l’échelle mondiale par la voie du commerce, des mouvements de capitaux, de la diffusion du progrès technique, des réseaux d’information et du brassage des cultures. Il ne fait aucun doute que la mondialisation apporte une contribution énorme à la prospérité de la planète. Mais, en même temps, le débat public se focalise souvent sur les aspects de la mondialisation perçus comme négatifs, notamment ses effets sur l’emploi et les salaires réels, en particulier ceux des travailleurs faiblement qualifiés, dans les économies avancées. La mondialisation, comme tout changement technologique ou structurel, peut avoir dans certains cas des conséquences défavorables à court terme sur le niveau de vie. Mais il ne semble pas qu’elle soit la cause principale de l’évolution défavorable de l’emploi et de la répartition des revenus observée dans certaines économies avancées.
Beaucoup pensent aussi que la mondialisation peut être coûteuse dans la mesure où elle limite l’autonomie des responsables de la politique économique au niveau national. Le présent rapport soutient que, si la mondialisation semble effectivement alourdir le coût des distorsions et déséquilibres économiques, qu’ils soient ou non liés aux politiques mises en oeuvre, il est clair qu’elle récompense d’autant plus les politiques économiques saines. Il se peut donc que la mondialisation contribue de cette façon au clivage apparent entre les pays qui progressent et ceux dont le revenu par habitant régresse, en termes relatifs et parfois même en termes absolus. Mais il faut se garder de voir dans la mondialisation un jeu à somme nulle dans lequel certaines économies gagneraient aux dépens du niveau de vie et de l’emploi dans d’autres économies. Si les politiques économiques sont adaptées pour répondre aux exigences de marchés mondiaux intégrés et compétitifs, tous les pays devraient être mieux à même de développer leurs avantages comparatifs, d’accroître leur potentiel de croissance à long terme et de prendre part à une économie mondiale de plus en plus prospère.
La mondialisation n’est pas un phénomène nouveau. À l’époque de l’étalon or, avant la Première Guerre mondiale, la forte intégration des marchés avait contribué à l’expansion rapide du commerce et de la production. Mais les deux guerres mondiales, la crise économique des années 30, l’assujettissement à la planification centrale d’une grande partie de l’économie mondiale et la poursuite de politiques protectionnistes et interventionnistes dans de nombreux pays ont sérieusement perturbé les interactions économiques et financières internationales. La libéralisation des échanges et des mouvements de capitaux au cours des cinquante dernières années a progressivement abouti à un niveau d’intégration à certains égards semblable à ce que le monde connaissait au début du siècle —et avec un potentiel d’intégration beaucoup plus grand encore à l’approche du vingt et unième siècle. La présente analyse des Perspectives de l’ économie mondiale explore tout particulièrement les possibilités qu’offre la mondialisation et les meilleurs moyens pour les pays de relever les défis d’une économie mondiale étroitement intégrée et en mutation rapide.
Encadré 1 Révision de la classification des pays
À partir de la présente édition des Perspectives de l’ économie mondiale, un certain nombre de nouvelles économies industrielles d’Asie (Corée, Hong Kong, Singapour et province chinoise de Taiwan) ainsi qu’Israël sont incorporés au groupe des pays traditionnellement rassemblés sous l’appellation de pays industrialisés. Ce reclassement a été motivé par le stade avancé de développement que ces économies ont maintenant atteint. Elles présentent toutes, d’ores et déjà, un certain nombre d’importantes caractéristiques communes aux pays industrialisés, parmi lesquelles des niveaux de revenu par habitant relativement élevés, largement conformes à ceux qui distinguent le groupe des pays industrialisés, des marchés financiers développés et de hauts niveaux d’intermédiation financière, et des structures économiques diversifiées dotées de secteurs tertiaires relativement importants et en croissance rapide. Étant donné que la part du secteur industriel dans l’emploi total va décroissant dans toutes ces économies, l’ancienne appellation de «pays industrialisés» n’a pas été conservée, et le groupe élargi est baptisé «économies avancées».

Économies avancées

Les indicateurs récents laissent entrevoir un raffermissement modéré de la croissance de la production dans les économies avancées en 1997-98, après le ralentissement enregistré dans un certain nombre de pays, surtout en Europe, en 1996 (tableau 1). Les taux d’intérêt à long terme ont baissé dans des proportions significatives dans de nombreux pays, l’inflation restant généralement maîtrisée, et le danger de surchauffe a reculé dans les nouvelles économies industrielles d’Asie à la suite d’un resserrement des politiques économiques. Les projections indiquent que les déséquilibres extérieurs seront dans l’ensemble contenus, bien que les excédents et les déficits importants observés dans quelques pays pourraient se révéler insoutenables. Et le taux de change des principales monnaies semble raisonnablement compatible avec les fondamentaux, compte tenu des conditions cycliques.
Tableau 1. Perspectives de l’économie mondiale: aperçu général des projections
(Variations annuelles en pourcentage, sauf indication contraire)
images
Note: On suppose que les taux de change effectifs resteront constants en valeur réelle aux niveaux observés entre le 1eret le 18 mars 1997, mais que les parités bilatérales des monnaies participant au mécanisme de change européen resteront constantes en valeur nominale.
1 Moyenne non pondérée des prix du marché du disponible des bruts U.K. Brent, Dubaï et West Texas Intermediate. Le prix moyen du pétrole en 1996 était de 20,42 dollars E.U. le baril; hypothèse pour 1997: 19,69 dollars le baril et pour 1998: 18,36 dollars le baril.
2 Moyenne fondée sur la pondération des exportations mondiales de produits de base.
3 Taux interbancaire offert à Londres sur les dépôts.
En dépit des nombreux aspects positifs de l’évolution économique, les différences observées de longue date entre économies avancées quant à leur capacité d’assurer durablement de hauts niveaux d’emploi se sont encore accentuées ces dernières années. Dans une grande partie de l’Europe continentale, les taux de chômage ont récemment at...

Table of contents

  1. Cover Page
  2. Title Page
  3. Copyright Page
  4. Contents
  5. Hypothèses et conventions
  6. Préface
  7. Chapitre I. Politiques et perspectives économiques
  8. Chapitre II. Situation de l’économie mondiale et perspectives à court terme
  9. Chapitre III. Les économies avancées face aux défis de la mondialisation
  10. Chapitre IV. La mondialisation et ses possibilités pour les pays en développement
  11. Chapitre V. L’intégration des pays en transition dans l’économie mondiale
  12. Annexe
  13. Footnotes