Mais où pousse l'argent ?
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Mais où pousse l'argent ?

Louise Parde

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  1. 160 pages
  2. French
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Mais où pousse l'argent ?

Louise Parde

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Où pousse l'argent?Finalement... Qu'est-ce que l'argent? Les bitcoins en sont-ils vraiment? Et d'où vient l'argent que les banques nous prêtent? Est-ce le leur? Le nôtre? Pourquoi continue-t-on de leur en donner après toutes les bêtises qu'elles ont faites? D'où vient-il? Et d'ailleurs... que font-elles vraiment? D'où vient celui que les Etats reçoivent quand ils appellent au secours? Qui répond à leur appel?Vous aimeriez connaître la réponse à ces questions, mais vous n'avez pas prévu de bloquer les trois prochaines années pour passer une licence d'économie?Bonne nouvelle, vous êtes normal!

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Information

Year
2017
ISBN
9782322105175
Edition
1

VARIATIONS SUR
L’ARGENT

(le nôtre, le leur,
l’inventé, …)

Genèse de
l’oseille

On considère en général qu’il vaut mieux commencer une histoire – quelle qu’elle soit – par le début plutôt que par la fin, n’en déplaise à ma chère maman qui a l’étrange habitude de toujours attaquer un livre par les dernières pages (puis de reprendre aux premières, elle ne le lit pas à l’envers). Dans le cas présent, et pour lui rendre hommage, j’avoue avoir été tentée de le faire, mais cela aurait donné quelque chose comme « Terminus ! », ce qui est assez logique mais pas hyper explicite. J’opterai donc pour la méthode traditionnelle et commencerai par le début, ou la base : l’argent.
Tout le monde le sait, l’argent ne fait pas le bonheur. Son absence non plus, même si personne ne juge bon de le préciser. Disons que c’est quand même plus pratique d’en avoir que pas. Dans notre monde meurtri par les crises à répétition, et en quête d’un retour à des valeurs ancestrales, on voit de plus en plus fleurir des foires au troc et autres sites d’échange comme autant de radeaux de survie dans un océan infesté de requins financiers.
Même si ces séances de troc ne sont jamais que l’échange de deux choses dont les propriétaires respectifs ne veulent plus, soyons ouverts d’esprit.
Vous passez à la boulangerie prendre votre baguette pour le soir. Dans un monde où l’argent n’existe pas, vous devez trouver quelque chose à donner en échange à votre boulanger. Si vous êtes producteur de tomates, que c’est précisément ce qu’il avait envie de manger ce soir et que, gros chanceux, aucun autre producteur de tomates n’est passé avant vous aujourd’hui, vous pouvez repartir avec votre baguette. Fantastique ! Et demain ? Notre ami boulanger ne va pas se farcir des tomates tous les jours.
Si vous tenez à maintenir le pain frais dans votre alimentation, vous allez devoir intégrer quelques étapes intermédiaires. La transaction se complique et devient tomates – fromage – pain, ou tomates – viande – pain, voire très rapidement tomates – fromage – viande – pain. Bref, vous avez compris. Vous n’êtes pas le seul joueur et vous devez faire tout cela entre l’heure de sortie du bureau et celle de fermeture des magasins. Cela va devenir encore plus drôle quand vous essaierez de caser un lave-vaisselle dans l’opération, toujours à partir de tomates puisqu’il s’agit de votre matière première. Là-dessus se posera la question de l’équivalence. Grosso modo, un lave-vaisselle de base peut s’échanger contre 58 kg de tomates. Mais pour le pain, le fromage, ou la viande ? Ça fait combien ? Et entre eux ? Et en décembre (quand ce n’est plus la saison des tomates) ?
Super idée cette histoire de troc, à condition d’avoir quelque chose à échanger ! D’autant que certaines personnes ont précisément pour métier que vous ne receviez rien, par exemple la police qui ne peut décemment pas lâcher un voleur chez vous juste pour que vous puissiez constater qu’elle l’a bien attrapé.
Et à condition aussi de maîtriser tous les cours de change… Je ne veux pas être désagréable, mais vu la tête que vous faites dans la vraie vie quand vous échangez vos euros contre des dollars juste avant de partir en voyage, je me permettrais d’émettre quelques doutes à ce sujet.
S’il y a moyen de sauter quelques étapes, ce n’est pas plus mal. Ça tombe bien, il y en a un, et normalement vous m’avez vue arriver avec mes gros sabots : il s’agit de l’argent.
Cela n’a pas toujours été le cas. Nos ancêtres se sont certes rapidement rendu compte que le troc avait ses limites mais n’ont pas tout de suite pensé à imprimer des euros, principalement parce qu’ils n’avaient pas encore inventé l’imprimerie ; ni le papier ; ni l’Europe. Bref, les plus malins se sont aperçu que certains produits étaient plus populaires que d’autres ; le sel, par exemple, qui remplaçait les frigos (ceux-ci n’existant pas non plus à l’époque), et dont tout le monde avait besoin un jour ou l’autre au contraire des tomates qui, soit dit en passant, n’avaient pas encore été rapportées d’Amérique du Sud.
Comme le sel, d’autres produits servaient aussi de monnaie d’échange : les animaux qui n’étaient alors que des biens meubles et non pas ces êtres dotés de sensibilité (article 515-14 du code civil), ou les métaux tels que le cuivre à partir duquel on fabriquait des outils… ou encore l’or et l’argent, qui sont quand même super jolis. Vraiment. Au départ – j’ai bien dit que je commençais par le début – l’or et l’argent n’étaient que des biens d’échange « comme les autres » qui avaient l’avantage d’exister mais pas trop, d’être brillants – donc désirables, d’être beaucoup moins fragiles que les produits alimentaires qui pourrissent ou le bétail qu’il faut nourrir et soigner de temps en temps, et surtout de pouvoir réaliser des petites transactions.
Quiconque a eu la chance de faire du tourisme au Maroc s’est certainement déjà vu proposer de se faire acheter pour 15 ou 100 chameaux. Le montant importe peu dans la mesure où, au risque de décevoir certaines personnes de ma connaissance, le bédouin n’a aucune intention de vous acheter pour de vrai, ni de vous céder son chameau qui lui sert à faire faire des tours de manège aux touristes. Au passage, le bédouin en question est en déguisement, il habite à quelques pâtés de maison de votre hôtel et son chameau est un dromadaire. Vous noterez cependant qu’à aucun moment il ne vous propose de vous acheter pour un « demi-chameau ». Pas tellement parce que vous valez beaucoup plus, mais parce que le demi-DROMADAIRE qu’il conserverait perdrait considérablement de sa valeur (j’imagine que vous voyez pourquoi).
Si vraiment vous souhaitez voir aboutir cette transaction, suggérez à votre acquéreur de vendre tout le chameau pour de l’argent et de refiler la moitié à celui (père ou mari) qui vient de vous abandonner sans sourciller dans un bled charmant. Votre nouvel ami pourra toujours vous offrir un restau avec le reste.
Donc, disons que l’argent, c’est bien commode, et que même si certain(e)s ne sont pas d’accord, je ne vais pas tout réécrire pour les anarchistes qui préfèrent faire leurs courses avec d’autres courses et qui ne voient vraiment pas ce qui cloche dans cette phrase.

Pour votre culture générale

Les pièces étaient initialement vraiment en or et en argent voire en électrum (un alliage naturel des deux), mais surtout en argent parce qu’on n’avait pas trouvé tant d’or que ça, et que ce n’est donc pas un hasard si nous autres Français utilisons le même mot pour désigner la monnaie et le métal.
Mais pas que : il y a très rapidement eu au moins un autre métal dans les pièces de monnaie ne serait-ce que pour les renforcer car l’or et l’argent seuls sont un peu trop déformables.

Panique au
bureau de change

Sauf à n’être jamais sorti de chez vous, et à ne pas avoir de télévision, vous n’êtes pas sans savoir que le monde est vaste – cruel, aussi, mais c’est un autre sujet – et compte un nombre certain d’autres pays avec des gens bizarres dedans. Ils parlent des langues mystérieuses plus ou moins mélodieuses et/ou paient avec des monnaies plus ou moins colorées. Ce livre étant plus focalisé sur l’argent que sur les dialectes, je m’attarderai ici sur les devises. J’en profite néanmoins pour saluer nos amis néerlandais qui utilisent l’euro comme nous mais qui, franchement, devraient faire quelque chose pour leur langue.
Sans émettre d’opinion sur la pertinence d’avoir créé la zone euro, disons tout de même que cela permet, tant qu’on reste à l’intérieur, de sauter l’étape dont tout le monde préfèrerait se passer… le change. Sauf qu’il y a aussi de très beaux pays hors de notre zone, et que cela vaut la peine d’aller y faire un tour. Et là, difficile d’y couper.
Derrière le monsieur – normalement lui-même derrière une vitre blindée – se trouve en général un panneau avec des petits drapeaux symbolisant les pays – ou la zone – de la devise qui sera échangée et deux chiffres… Et c’est en général à ce moment-là que se produit un bug dans le cerveau du touriste en maillot de bain ou sur le point de l’être.
Autant le concept d’achat-vente est bien appréhendé par la majorité de la population quand il s’agit de yaourt (toi me vendre yaourt, donc moi te donner euros)… Autant le fait d’utiliser de l’argent des deux côtés de la transaction a un effet systématiquement déstabilisant pour nos esprits habitués à exprimer les prix en euros, et non pas les prix de l’euro. Toi me vendre des dollars donc moi te donner des euros… Donc finalement moi te vendre des euros et t’acheter des dollars. Et franchement, ça complique tout, surtout après un vol de 12 heures.
Il n’y a qu’un seul prix pour le yaourt parce que votre supermarché ne fait que vous en vendre et n’a prévu l’affichage que pour ce cas-là – il fait ses petites affaires de son côté pour s’approvisionner et vous vous doutez bien que les prix payés par le supermarché au fabricant ne sont pas les mêmes…
Au contraire, le monsieur du bureau de change peut vous vendre des dollars mais aussi vous en acheter. Pour les devises, c’est le même bureau pour tout le monde, d’où le double affichage.
À ce stade, vous espérez sûrement que je vous dise lequel s’applique à vous. Croyez bien que je suis navrée de vous décevoir si tôt dans ce livre, mais je ne peux pas vraiment. D’abord, je ne sais pas quelle devise vous voulez échanger : voulez-vous acheter des dollars (et donc vendre des euros) ? Ou l’inverse, r(ev)endre les dollars qui ont survécu à la razzia shopping (et donc acheter des euros) ?
Ensuite, je ne sais pas où vous êtes… Comme les choses étaient manifestement trop simples, tous les pays ne présentent pas les prix – les taux de change – dans le même ordre… Parce qu’1 euro qui s’échange contre 2 yaourts c’est la même chose qu’1 yaourt qui s’échange contre 50 centimes d’euros. Quand on a vraiment que ça à faire, on peut donc exprimer un même taux en euro par yaourt (0,50) ou en yaourts par euro (2).
Tout ça pour vous dire que, si vous ne devez retenir qu’une chose, c’est que le prix qui vous concerne n’est pas celui des deux que vous auriez choisi, ce sera l’autre. Tout simplement parce qu’il faut bien que le type qui change l’argent en gagne, justement. Et il ne peut le faire que d’une seule façon : en l’achetant moins cher qu’il ne le vend.
Maintenant que je vous ai bien retourné la tête avec le double affichage – histoire d’asseoir mon autorité – on peut se le dire : cela ne concerne que ceux qui vont effectivement changer de l’argent. Quand on parle des taux de change en général, et à la télévision en particulier, on n’utilise qu’un seul chiffre, celui du milieu (la moyenne en fait). Et c’est en général pour illustrer le fait que la devise s’est renforcée ou s’est affaiblie (ou qu’elle est restée pile poil où elle était). Une ...

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