Arthur Schopenhauer: L'Art d'avoir toujours raison
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Arthur Schopenhauer: L'Art d'avoir toujours raison

La dialectique éristique - L'art de la controverse qui repose sur la distinction entre la vérité objective d'une proposition et l'apparence de vérité

Arthur Schopenhauer

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La dialectique éristique - L'art de la controverse qui repose sur la distinction entre la vérité objective d'une proposition et l'apparence de vérité

Arthur Schopenhauer

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Dans son Ɠuvre intitulĂ©e 'Arthur Schopenhauer: L'Art d'avoir toujours raison', l'auteur explore le concept de la dialectique et de la rhĂ©torique, offrant aux lecteurs une analyse approfondie des stratĂ©gies pour convaincre et persuader. Schopenhauer prĂ©sente son argument de maniĂšre concise et logique, s'inscrivant dans la tradition de la philosophie allemande du XIXe siĂšcle. Le livre se distingue par son style clair et incisif, facilitant la comprĂ©hension des concepts complexes abordĂ©s par l'auteur. Avec des exemples concrets et des conseils pratiques, Schopenhauer guide le lecteur Ă  travers les subtilitĂ©s de la pensĂ©e argumentative. Arthur Schopenhauer, cĂ©lĂšbre philosophe allemand, a Ă©crit ce livre dans le but d'Ă©clairer les lecteurs sur les techniques utilisĂ©es pour dĂ©fendre ses idĂ©es de maniĂšre efficace. Fortement influencĂ© par le pessimisme et la critique de la philosophie hĂ©gĂ©lienne, Schopenhauer propose une approche pragmatique de la logique et de la persuasion. Son expertise philosophique et sa vision unique du monde se reflĂštent dans cet ouvrage, offrant aux lecteurs une perspective prĂ©cieuse sur l'art de la persuasion. RecommandĂ© aux amateurs de philosophie et de rhĂ©torique, 'Arthur Schopenhauer: L'Art d'avoir toujours raison' est un ouvrage essentiel pour ceux qui souhaitent amĂ©liorer leurs compĂ©tences argumentatives et leur comprĂ©hension de la logique. Les lecteurs trouveront dans ce livre une mine d'informations prĂ©cieuses pour les aider Ă  affiner leur raisonnement et Ă  renforcer leur capacitĂ© Ă  convaincre avec prĂ©cision et perspicacitĂ©.

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Information

Year
2017
ISBN
9788075836625

La dialectique Ă©ristique

Table des matiĂšres

La dialectique Ă©ristique[1] est l’art de la controverse, celle que l’on utilise pour avoir raison, c’est-Ă -dire per fas et nefas[2]. On peut en toute objectivitĂ© avoir raison, et pourtant aux yeux des spectateurs, et parfois pour soi-mĂȘme, avoir tort. En effet, si un adversaire rĂ©fute une preuve, et par lĂ  donne l’impression de rĂ©futer une assertion, il peut pourtant exister d’autres preuves. Les rĂŽles ont donc Ă©tĂ© inversĂ©s: l’adversaire a raison alors qu’il a objectivement tort. Ainsi, la vĂ©racitĂ© objective d’une phrase et sa validitĂ© pour le dĂ©batteur et l’auditeur sont deux choses diffĂ©rentes (c’est sur ce dernier que repose la dialectique).
D’oĂč vient ce comportement? De la base mĂȘme de la nature humaine. Sans celle-ci, l’homme serait fonciĂšrement honorable et ne dĂ©battrait sans autre but que la recherche de la vĂ©ritĂ©, et nous serions indiffĂ©rents, ou du moins n’accorderions qu’une importance secondaire quant au fait que cette vĂ©ritĂ© desserve les opinions par lesquelles nous avions commencĂ© Ă  discourir ou serve l’opinion de l’adversaire. Cependant, c’est ce dernier point qui nous est primordial. La vanitĂ© innĂ©e, particuliĂšrement sensible Ă  la puissance de l’intellect, ne souffre pas que notre position soit fausse et celle de l’adversaire correcte. Pour s’extraire de ce comportement, il suffit de formuler un jugement correct: cela revient Ă  dire qu’il faut rĂ©flĂ©chir avant de parler. Mais la vanitĂ© innĂ©e est souvent accompagnĂ©e par la loquacitĂ© et une mauvaise foi innĂ©e. Ils parlent avant de rĂ©flĂ©chir, et mĂȘme lorsqu’ils se rendent compte plus tard que leur position est fausse, ils essaieront de faire en sorte de paraĂźtre que ce n’est pas le cas. L’intĂ©rĂȘt dans la vĂ©ritĂ© qu’on aurait pu croire leur seul motif lorsqu’ils dĂ©clarĂšrent leur proposition vraie, doit cĂ©der le pas Ă  l’intĂ©rĂȘt de la vanitĂ©: la vĂ©ritĂ© est fausse et ce qui est faux paraĂźt vrai.
Il est pourtant quelque chose qui peut ĂȘtre dit sur cette mauvaise foi, sur ce fait de persister Ă  soutenir une thĂšse qui paraĂźt fausse, mĂȘme pour nous-mĂȘmes: nous sommes souvent initialement convaincus de la validitĂ© de notre propos, mais les arguments de notre adversaire semblent les rĂ©futer. Si nous abandonnons immĂ©diatement notre position, nous pourrions nous rendre compte par la suite que finalement nous avions raison et que c’était la preuve adversaire qui Ă©tait fausse. L’argument qui nous aurait sauvĂ© ne nous est pas venu sur le moment. C’est donc de lĂ  que dĂ©coule cette maxime que d’attaquer un contre argument quand bien mĂȘme celui-ci nous paraĂźt criant de vĂ©ritĂ©, en espĂ©rant que celle-ci n’est que superficielle et qu’au cours du dĂ©bat un autre argument nous viendra qui pourra endommager la thĂšse adverse ou confirmer la validitĂ© de la notre: nous sommes ainsi comme presque forcĂ©s Ă  ĂȘtre de mauvaise foi, ou du moins fortement enclins Ă  l’ĂȘtre. La faiblesse de l’intellect et la perversion de la volontĂ© se soutiennent mutuellement. De lĂ , ces joutes n’ont pas pour objectif la vĂ©ritĂ© mais une thĂšse, comme s’il s’agissait d’une bataille pro aris et focis poursuivie per fas et nefas. Comme expliquĂ© plus haut, il ne peut en ĂȘtre autrement.
Ainsi, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, chacun persistera Ă  dĂ©fendre ses propres positions, mĂȘme si sur le moment il la considĂšre lui-mĂȘme comme fausse ou douteuse.[3] Tout le monde est armĂ© jusqu’à un certain point contre ce genre de procĂ©dĂ© par sa propre astuce et son manque de scrupules: chacun apprend dans la vie de tous les jours cette dialectique naturelle de mĂȘme que chacun possĂšde sa logique naturelle. Cependant, celle-ci n’est pas fiable sur le long terme. Il n’est pas aisĂ© pour quelqu’un de rĂ©flĂ©chir Ă  l’encontre des lois de la logique: si les faux jugements sont frĂ©quents, les fausses conclusions sont rares. Ainsi, les hommes sont rarement exempts de logique naturelle, mais ils peuvent cependant ĂȘtre exempt de dialectique naturelle: c’est un don distribuĂ© en mesures pour le moins inĂ©gales (elle est l’équivalent du jugement, qui est inĂ©galement rĂ©partie parmi les hommes tandis que la raison reste la mĂȘme). Il arrive souvent que quelqu’un soit dans le vrai mais que son argumentation ait Ă©tĂ© confondue par des arguments superficiels. S’il Ă©merge vainqueur de la controverse, il devra souvent sa victoire non seulement Ă  la justesse de son jugement, mais surtout Ă  l’intelligence et l’adresse dont il a fait preuve pour la dĂ©fendre.
Ici, comme dans tous les cas, les dons sont innĂ©s[4], cependant la pratique et la rĂ©flexion quant aux tactiques par lesquelles quelqu’un peut vaincre un adversaire, ou quant Ă  celles que l’adversaire utilise, comptent pour beaucoup dans la maĂźtrise de cet art. Ainsi, mĂȘme si la logique n’a pas grande utilitĂ© pratique, la dialectique peut l’ĂȘtre. Aristote lui-mĂȘme me semble avoir Ă©tabli sa logique propre (analytique) en tant que fondation pour la prĂ©paration de sa dialectique et en a fait son cheval de bataille. La logique s’occupe simplement de la forme des propositions tandis que la dialectique porte sur le fond du sujet, la substance. Ainsi, il convient de considĂ©rer la forme gĂ©nĂ©rale de toutes les propositions avant de continuer avec les cas particuliers.
Aristote ne dĂ©finit pas l’objet de la dialectique d’une façon aussi prĂ©cise que moi: s’il lui donne bien pour principal objet la controverse, c’est en tant qu’outil pour rechercher la vĂ©ritĂ© (Topica, I, 2). Plus loin dans son Ɠuvre, il dit Ă©galement que d’un point de vue philosophique les propositions sont traitĂ©es en accord avec la vĂ©ritĂ©, et d’un point de vue dialectique, en fonction de leur plausibilitĂ©, c’est-Ă -dire de la mesure par lesquelles elles gagneront l’approbation des autres opinions (ÎŽÎżÎŸÎ± – Topica, I, 12). Il est conscient qu’il faut savoir distinguer la vĂ©ritĂ© objective d’une proposition et la sĂ©parer de la façon dont elle est prĂ©sentĂ©e et de l’approbation qu’elle suscite. Cependant, il ne fait pas une distinction suffisamment prĂ©cise entre ces deux aspects et n’utilise la dialectique que pour le second cas[5]. Les rĂšgles par lesquelles il dĂ©finit la dialectique sont parfois mĂ©langĂ©es avec celles dĂ©finissant la logique. Il m’apparaĂźt donc qu’il n’a pas rĂ©ussi Ă  trouver une solution claire Ă  ce problĂšme[6].

Dans son Topica, Aristote a, avec son esprit scientifique, entrepris de dĂ©tailler la dialectique de façon mĂ©thodique et systĂ©matique, ce qui est tout Ă  fait admirable, mais son but, Ă©videmment ici pratique, n’a pas Ă©tĂ© atteint. Dans ses Analytiques, aprĂšs avoir examinĂ© les concepts, jugements et conclusions dans leur pure forme, il se tourne vers le contenu, lequel se rattache aux concepts: c’est en eux que se tient le contenu[7]. (
) Afin de bien mettre en Ɠuvre la dialectique, il ne faut pas s’attarder sur la vĂ©ritĂ© objective (qui est l’affaire de la logique) mais simplement la regarder comme Ă©tant l’art d’avoir raison, ce qui est, comme nous l’avons vu, d’autant plus aisĂ© que lorsque l’on est d’emblĂ©e dans le vrai. Cependant la dialectique en soi ne fait qu’apprendre comment se dĂ©fendre de tout type d’attaque, et de mĂȘme, comment il peut attaquer une thĂšse adverse sans se contredire. La dĂ©couverte de la vĂ©ritĂ© objective doit ĂȘtre sĂ©parĂ©e de l’art de faire des phrases gagnant l’approbation.: la premiĂšre est une Ï€ÏÎ±ÎłÎŒÎ±Ï„Î”Îčα complĂštement diffĂ©rente qui est l’affaire du jugement, de la rĂ©flexion et de l’expĂ©rience pour laquelle il n’est pas d’art particulier tandis que la seconde est le but de la dialectique. Certains l’ont dĂ©finie comme Ă©tant la logique des apparences, mais cette dĂ©finition est fausse, sans quoi elle servirait qu’à rĂ©futer des propositions fausses. Or, mĂȘme quand quelqu’un a raison, il a besoin de la dialectique pour dĂ©fendre et maintenir sa position. Il lui faut connaĂźtre les stratagĂšmes malhonnĂȘtes afin de savoir comment leur faire face, voire mĂȘme en faire usage lui-mĂȘme afin de frapper son adversaire avec ses propres armes. Ainsi, dans la dialectique doit on Ă©carter la vĂ©ritĂ© objective, ou plutĂŽt, ne la regarder que comme circonstance accidentelle, et ne chercher qu’à dĂ©fendre sa position et rĂ©futer celle de son adversaire. En suivant les rĂšgles Ă  ces fins, aucun intĂ©rĂȘt ne doit ĂȘtre accordĂ© Ă  la vĂ©ritĂ© car gĂ©nĂ©ralement on ne sait pas oĂč est la vĂ©ritĂ©[8]. Il n’est pas rare que l’on ne sache pas si l’on est dans le vrai ou le faux: tantĂŽt on se croit Ă  tort...

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