La permaculture

Une brève introduction

Graham Burnett, Stéphane Groleau

• Publisher: Écosociété
• Year: 2013
• ISBN:
  9782897190620
• Topic: Biowissenschaften
• Subtopic: Gartenbau

Cultiver un jardin de ville ou une terre agricole sans perturber les écosystèmes ni trop se fatiguer. Habiter une maison qui consomme moins et qui produise même un peu. Mettre sur pied des réseaux d'échanges dont les bénéfices resteront dans la communauté. La permaculture permet à chacun de concevoir et de réaliser ces projets – et bien d'autres – simplement en imitant les modèles déjà présents dans la nature.Dans ce micromanuel abondamment illustré, Graham Burnett montre en effet que la permaculture consiste d'abord à travailler avec la nature et non contre elle, en minimisant l'effort requis. Le niveau d'intervention optimal, selon l'auteur: « ne rien faire »! Car la nature est économe, pour ne pas dire paresseuse. Son principe est de multiplier les interactions fertiles, d'employer des éléments qui remplissent plusieurs fonctions, de tendre vers l'autosuffisance et de ne rien jeter.Apparue en Australie dans les années 1970, la permaculture (de "agriculture permanente") a évolué au-delàde la seule recherche de stratégies de production alimentaire viables pour devenir une véritable méthode de design écologique aux multiples applications.

DANS LE JARDIN

NOUS AVONS TOUS BESOIN de manger. C’est pourquoi la permaculture accorde beaucoup d’importance à la production alimentaire. Si nous voulons nous nourrir de façon soutenable, nous devons nous éloigner de l’agriculture industrielle et nous orienter vers une philosophie du jardinage : moins de monoculture à grande échelle et plus de petits producteurs maraîchers, de jardins familiaux, d’endroits pour la création de paysages comestibles, de polycultures et de forêts nourricières, le tout conçu de manière à multiplier les rendements et les fonctions de ces plantations. Bien sûr, peu d’entre nous seraient capable de produire toute la nourriture nécessaire pour vivre, mais nous pouvons tous apporter une contribution souvent importante à notre alimentation grâce à nos potagers, à nos jardins communautaires ou à nos balcons et jardinières…

En plus de réduire la pression que chacun de nous exerce sur les précieuses ressources planétaires, cultiver nos propres aliments nous reconnecte avec des compétences et des sensations que nous avons largement perdues en ce début de XXI^e siècle.

LE SOL

Avec l’eau, le sol est l’élément le plus essentiel dans le jardin permaculturel.

Le sol est principalement composé d’éléments inertes produits par la dégradation de la roche mère, auxquels s’ajoutent des éléments nutritifs solubles, des gaz, de l’eau et de la matière organique (humus). Selon la taille des particules, le sol appartient généralement à l’une de ces trois catégories : sableux, limoneux ou argileux.

QUEL TYPE DE SOL AVEZ-VOUS ?

Loin d’être un simple support inerte à la croissance, le sol est un écosystème très complexe dont on connaît relativement peu de choses. L’échec de l’agrobusiness à reconnaître ce fait est en partie responsable des énormes problèmes d’érosion et de dégradation des terres auxquels nous sommes actuellement confrontés. La permaculture vise à corriger cette situation en mettant l’accent en priorité sur l’enrichissement et la conservation des sols.

PROFIL D’UN SOL VIVANT
(ET QUELQUES-UNS DE SES HABITANTS)

Lorsque nous travaillons le sol, nous détruisons sa structure et bouleversons les délicates relations qui existent entre les innombrables formes de vie qui s’y trouvent. Les techniques de culture « sans travail du sol », tel le paillage en couches, reproduisent les cycles naturels où la chute des feuilles et de débris végétaux vient recouvrir la terre, créant ainsi de nouvelles couches. En termes de labeur, cette technique s’avère en outre relativement peu exigeante puisque ce sont les vers de terre qui finissent par faire le travail pour nous. Ceux-ci tirent graduellement les couches supérieures vers le bas et les incorporent à la structure générale du sol.

L’EAU

Si le sol constitue le corps du jardin (et même de la biosphère), l’eau est le sang vital dont dépendent tous les processus de création.

LE CYCLE HYDROLOGIQUE,
UN SYSTÈME À ÉCHELLE PLANÉTAIRE

L’eau douce, essentielle à tous les processus de la vie, représente moins de 3 % des réserves mondiales d’eau, et la majeure partie est inaccessible, prisonnière de profonds aquifères, de banquises et de glaciers.

L’eau potable est un bien précieux au sujet duquel nous devons demeurer vigilants, comme le démontrent les sécheresses fréquentes et les niveaux de pollution croissants des dernières années. La conservation de cette ressource est une responsabilité qui incombe à chacun d’entre nous.

Dans un système soutenable, on fonctionne en cycle, en s’efforçant d’utiliser aussi souvent que possible les ressources qui entrent dans le système avant qu’elles n’en ressortent. L’exemple le plus flagrant du faux sentiment d’abondance qui imprègne notre société est probablement le gaspillage absurde d’importantes quantités d’eau potable pour faire une chasse dans nos toilettes.

Les eaux « grises » (eaux souillées résultant d’activités telles que se laver, laver la vaisselle, faire la lessive, etc.) peuvent également être assainies en vue d’une réutilisation future grâce à des systèmes de lagunage.

UN SYSTÈME NATUREL DE PURIFICATION
ET DE STOCKAGE DE L’EAU

(D’après G. Bell et S. Bunker)

ÉTANGS

Un étang bien conçu peut remplir de nombreuses fonctions : réservoir d’eau, espace de production (une aquaculture peut être jusqu’à 20 fois plus productive que la même superficie de terre), contrôle des ravageurs (en attirant les grenouilles et les crapauds qui mangeront limaces, escargots, etc.), habitat faunique, ...