Comme le jardin dâagrĂ©ment, le potager rencontre depuis quelques annĂ©es un succĂšs qui ne se dĂ©ment pas, dâautant plus depuis lâintĂ©rĂȘt croissant de la population pour les produits sains et locaux : on favorise dĂ©sormais les circuits courts et on se soucie de ce quâon met dans son assiette. Le potager, qui nâest plus un passe-temps de retraitĂ©, devient alors la solution idĂ©ale pour consommer sain toute lâannĂ©e.
UNE PASSION GRANDISSANTE POUR LE JARDINAGE
Il nây a plus le moindre doute Ă avoir : les Français ont la main verte ! Vraiment. Et, en plus, ils adorent ça !
DĂšs 2010, on constate en effet que 45 % des Français sont les heureux possesseurs dâun petit bout de terrain devenu jardin dâagrĂ©ment, jardin potager, voire les deux Ă la fois. Lâaugmentation assez spectaculaire du nombre de jardins sâest surtout constatĂ©e au cours des dix ou quinze derniĂšres annĂ©es, parallĂšlement Ă lâaugmentation du nombre de logements individuels.
La passion du jardinage est devenue telle quâil nâest mĂȘme plus besoin dâĂȘtre lâheureux propriĂ©taire dâun terrain de plusieurs centaines de mĂštres carrĂ©s pour jardiner et cultiver. DĂ©sormais, terrasses, balcons ou rebords de fenĂȘtres font Ă©galement lâaffaire, et la moindre surface disponible devient prĂ©texte Ă un foisonnement vĂ©gĂ©tal.
UNE PASSION QUI MONTE, QUI MONTE
Câest ainsi que lâon compte aujourdâhui pas moins de 13 500 000 jardins privatifs en France, contre « seulement » 7 300 000 en 1971. 57 % de ces jardins sont exclusivement dâagrĂ©ment, mais la part de potagers est en augmentation constante : 5 % des jardins sont exclusivement potagers et fruitiers, et 38 % sont mixtes (jardin dâagrĂ©ment/jardin potager).
Il faut dire que les Français sont nettement privilĂ©giĂ©s par rapport Ă la plupart de leurs voisins : si la superficie moyenne du jardin français oscille entre 500 et 650 m2, elle nâest que de 350 m2 en Allemagne, 300 m2 en Belgique et 110 m2 Ă peine aux Pays-Bas. Bref, les Français ont plus dâespace de verdure que leurs voisins et ils comptent bien en profiter pour faire pousser fleurs, arbres et lĂ©gumes.
Plus prĂ©cisĂ©ment encore, en 2015, la France comptait environ 17 millions de personnes heureuses de jouer rĂ©guliĂšrement du sĂ©cateur, du rĂąteau ou de la grelinette. Ce qui reprĂ©sente tout de mĂȘme 35 % de la population globale de lâHexagone ! Et ce formidable engouement se traduit bien sĂ»r en chiffre dâaffaires : le « secteur vert » affiche ainsi 8,1 milliards dâeuros de ventes â excusez du peu.
LES 6 GRANDES MOTIVATIONS DU JARDINIER⊠PARESSEUX OU NON
Lâengouement pour le jardinage en rĂšgle gĂ©nĂ©rale et pour le jardin potager en particulier rĂ©pond Ă de nombreuses motivations, parfois sensiblement diffĂ©rentes les unes des autres, mais qui, en fin de compte, sont idĂ©alement complĂ©mentaires.
CrĂ©er et entretenir un jardin pour y voir ses enfants jouer, pour recevoir ses copains Ă lâheure de lâapĂ©ro et pour bien rigoler autour du barbecue est certainement exaltant, mais ce ne sont pas les principales motivations des jardiniers. Voici, par contre, 6 prioritĂ©s essentielles les plus souvent Ă©voquĂ©es par les inconditionnels de la tondeuse et du taille-haie, des prioritĂ©s qui pourraient bien vous convaincre de vous y convertir.
Le jardinage, câest bon pour la santĂ©
Paresseux ou non, les jardiniers ont repris Ă leur compte la cĂ©lĂšbre citation latine « mens sana in corpore sano » : un esprit sain dans un corps sain. Amoureux des jardins, coachs sportifs et professionnels de la santĂ© sont unanimes : la pratique rĂ©guliĂšre du jardinage â et donc lâexercice physique qui lâaccompagne â est excellente pour la santĂ© physique⊠mĂȘme pour le jardinier paresseux.
De mĂȘme, travailler au contact de la nature est bon pour le moral et la santĂ© psychologique du jardinier. Certaines Ă©tudes dĂ©montrent quâune heure passĂ©e dans le jardin ou le potager, Ă prendre soin de ses fleurs et de ses lĂ©gumes, est au moins aussi bĂ©nĂ©fique quâune demi-heure de jogging.
TOUT LE MONDE PEUT JARDINER !
Le jardinage nâest pas une activitĂ© stressante ou violente, loin de lĂ . Il peut donc convenir Ă la grande majoritĂ© des personnes⊠à quelques restrictions prĂšs. Si la plupart des activitĂ©s (la taille des massifs de fleurs, la tonte du gazonâŠ) ne demandent pas une condition physique particuliĂšre, certains travaux plus lourds comme lâĂ©lagage des arbres ou le bĂȘchage des parcelles sâapparentent Ă des exercices physiques intenses.
Les personnes qui ont des problĂšmes de santĂ© trĂšs spĂ©cifiques (comme les problĂšmes articulaires ou les maux de dos) doivent donc se mĂ©nager. Ou faire comme tout bon jardinier paresseux qui se respecte : trouver quelquâun dâautre pour effectuer ces travaux plus harassantsâŠ
Pour le reste, prendre soin de ses plantes et de ses lĂ©gumes, câest aussi prendre soin de soi, et cela se pratique Ă tout Ăąge et par tout le monde !
Le jardinage est une activité plaisir
Soigner ses fleurs, cueillir les fruits de ses arbres fruitiers, cultiver ses lĂ©gumes⊠sont avant tout des petits plaisirs Ă se faire au quotidien. Toucher la terre, voir fleurir ses plantes, regarder mĂ»rir ses fruits, arroser ses fleurs et rĂ©colter ses lĂ©gumes⊠tout cela permet de se connecter Ă la nature tout en se recentrant sur soi. Lorsquâon jardine, on occupe ses mains, on dĂ©branche son cerveau et les tracas quotidiens restent Ă la porte (du jardin).
Le jardinage procure en outre un vĂ©ritable bien-ĂȘtre liĂ© Ă lâactivitĂ© en plein air et Ă lâembellissement du cadre de vie. Chouchouter son chez-soi, câest se chouchouter soi-mĂȘme, câest cultiver le beau et le bon autour de soi et se permettre de vivre dans un lieu agrĂ©able et sain.
Sans compter, enfin, le grand plaisir et la satisfaction que lâon ressent Ă faire pousser ses propres plantes et cultiver ses propres fruits et lĂ©gumes.
Le jardinage stimule la créativité
Que ce soit au jardin dâagrĂ©ment ou dans le jardin potager, dans tous les cas, le jardinage est avant tout une crĂ©ation personnelle pour le moins gratifiante. Agir de maniĂšre concrĂšte sur son environnement direct, constater avec un plaisir non dissimulĂ© les rĂ©sultats obtenus au jour le jour et de saison en saison procurent une intense satisfaction. Cela nous pousse, pour ressentir cette gratification et cette estime de nous, Ă chercher, apprendre, tirer des leçons de nos Ă©checs, reproduire nos rĂ©ussites, innover, inventer, adapter jusquâĂ obtenir des rĂ©sultats (esthĂ©tiques ou quantitatifs) qui nous conviennent. Cela est vrai mĂȘme pour le dernier des jardiniers paresseux. Ce que lâon fait par plaisir, on le fait sans effort et avec une motivation qui nous galvanise.
En « bichonnant » son jardin dâagrĂ©ment et son potager, en recherchant â mĂȘme au potager â une harmonie qui lui correspond, le jardinier mobilise sa crĂ©ativitĂ©, son imagination, son astuce pour rĂ©pondre Ă ses besoins et ses envies, et amĂ©liorer son cadre de vie et son bien-ĂȘtre au quotidien. Le jardinage est une Ă©cole !
Le jardinage sensibilise aux enjeux écologiques
DâagrĂ©ment, fruitier ou potager, le jardin reprĂ©sente lâune des plus belles « leçons de choses » que lâon puisse sâoffrir. Lâune des plus concrĂštes et lâune des plus essentielles, aussi. DĂ©couvrir tous les secrets de la pollinisation, observer la maniĂšre dont poussent les lĂ©gumes, constater les interactions entre les vĂ©gĂ©taux, apprendre le rĂŽle incontournable des insectes⊠sont autant de dĂ©couvertes primordiales â intimement liĂ©es Ă la vie vĂ©gĂ©tale et donc Ă la vie en rĂšgle gĂ©nĂ©rale â que peut faire le jardinier enthousiaste et attentif, et quâil peut ensuite transmettre Ă ses proches, ses enfants, ses amis.
Plus encore : en apprenant Ă Ă©conomiser lâeau, Ă recycler ses dĂ©chets vĂ©gĂ©taux, Ă choisir les bonnes graines en Ă©vitant les variĂ©tĂ©s hybrides non reproductibles, Ă privilĂ©gier les bonnes pratiques biologiques, Ă favoriser la biodiversitĂ©, Ă suivre les grands principes de la permaculture, le jardinier, mĂȘme sâil est paresseux, est sensibilisĂ©, sans effort, aux problĂ©matiques Ă©cologiques. Prendre soin de son jardin et le cultiver, câest prendre soin de la nature dans son ensemble. Et quand on en prend soin chez soi, on acquiert naturellement lâhabitude dâen prendre soin hors de chez soi.
Le jardinage permet de cultiver⊠la différence
En cultivant avec respect (le respect de la nature) et passion ses lĂ©gumes, le jardinier cultive la diffĂ©rence â « sa » diffĂ©rence ! â par rapport aux agricultures conventionnelles aux quantitĂ©s industrielles qui, privilĂ©giant la production de masse et lâutilisation de produits toxicochimiques, nâont plus le moindre respect pour leurs cultures, lâenvironnement naturel, la biodiversitĂ© et les consommateurs. Il cultive aussi sa diffĂ©rence en favorisant des produits sains, naturels, de saison, savoureux et Ă lâintĂ©rĂȘt nutritionnel Ă©vident.
Il la cultive Ă©galement par rapport aux consommateurs qui continuent Ă acheter leurs lĂ©gumes traitĂ©s chimiquement et prĂ©emballĂ©s, tels quâon les trouve Ă foison dans toutes les grandes surfaces, qui viennent gĂ©nĂ©ralement de loin, qui sont cultivĂ©s de maniĂšre absurde hors saison, qui dĂ©truisent les productions locales respectueuses et qui ne font pas de bien Ă la planĂšte.
MĂȘme dans son petit carrĂ© de potager, mĂȘme paresseux, le jardinier milite pour lâenvironnement, parce quâil fait le choix de la qualitĂ© sans le faire au dĂ©triment de la nature.
Le jardinage crée du lien
Au niveau familial, le potager permet dâassurer lâĂ©veil et lâĂ©ducation des enfants Ă quelques vraies et profondes valeurs : le respect de lâenvironnement, lâapprentissage au contact de la nature, lâimportance et lâintĂ©rĂȘt dâune alimentation saine et de qualitĂ©. Câest en outre une activitĂ© idĂ©ale pour passer avec eux des moments de partage en famille, oĂč lâon apprend, oĂč lâon crĂ©e, oĂč lâon sâentraide, oĂč lâon sâamuse. Un partage qui ne sâarrĂȘte pas aux enfants, dâailleurs : toute la famille peut jardiner, passer dâagrĂ©ables moments ensemble et cultiver de beaux souvenirs.
Mais les liens vont plus loin encore : on peut Ă©galement partager avec ses amis, ses voisins, initier ses collĂšgues⊠En permettant dâĂ©changer graines ou plants avec dâautres passionnĂ©s, dâoffrir Ă ses amis ou Ă ses voisins une partie de sa production maison, le potager crĂ©e ou resserre des liens sociaux qui ont tendance Ă se distendre dans notre sociĂ©tĂ© actuelle qui privilĂ©gie la dĂ©matĂ©rialisation, le virtuel, le numĂ©rique, la vitesse, lâhyperactivitĂ©.
Le potager devient donc un vĂ©ritable lien avec « lâautre », jouant un rĂŽle social de premier plan, un point indispensable pour cultiver⊠son bien-ĂȘtre.