Le droit a la paresse - Réfutation du «droit au travail» de 1848
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Le droit a la paresse - Réfutation du «droit au travail» de 1848

About this book

Voici un texte tres célebre, au succes jamais démenti, d'un «disciple» de Karl Marx. L'entame du texte est des plus explicite: Une étrange folie possede les classes ouvrieres des nations ou regne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne a sa suite des miseres individuelles et sociales qui, depuis des siecles, torturent la triste humanité. Cette folie est l'amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu'a l'épuisement des forces vitales de l'individu et de sa progéniture. Ce texte est beaucoup plus qu'un pamphlet superbement écrit. Il contient une compréhension essentielle de la transformation nécessaire et actuelle de nos sociétés a travers la nature meme du travail productif.

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Information

III. – CE QUI SUIT LA SURPRODUCTION.

Un poète grec du temps de Cicéron, Antiparos, chantait ainsi l’invention du moulin à eau (pour la mouture du grain) : il allait émanciper les femmes esclaves et ramener l’âge d’or :
« Épargnez le bras qui fait tourner la meule, ô meunières, et dormez paisiblement ! Que le coq vous avertisse en vain qu’il fait jour ! Dao a imposé aux nymphes le travail des esclaves et les voilà qui sautillent allègrement sur la roue et voilà que l’essieu ébranlé roule avec ses raies, faisant tourner la pesante pierre roulante. Vivons de la vie de nos pères et oisifs réjouissons-nous des dons que la déesse accorde. »
Hélas ! les loisirs que le poète païen annonçait ne sont pas venus : la passion aveugle, perverse et homicide du travail transforme la machine libératrice en instrument d’asservissement des hommes libres : sa productivité les appauvrit.
Une bonne ouvrière ne fait avec le fuseau que cinq mailles à la minute, certains métiers circulaires à tricoter en font trente mille dans le même temps. Chaque minute à la machine équivaut donc à cent heures de travail de l’ouvrière : ou bien chaque minute de travail de la machine délivre à l’ouvrière dix jours de repos. Ce qui est vrai pour l’industrie du tricotage est plus ou moins vrai pour toutes les industries renouvelées par la mécanique moderne. Mais que voyons-nous ? À mesure que la machine se perfectionne et abat le travail de l’homme avec une rapidité et une précision sans cesse croissantes, l’ouvrier, au lieu de prolonger son repos d’autant, redouble d’ardeur, comme s’il voulait rivaliser avec la machine. Ô concurrence absurde et meurtrière !
Pour que la concurrence de l’homme et de la machine prît libre carrière, les prolétaires ont aboli les sages lois qui limitaient le travail des artisans des antiques corporations ; ils ont supprimé les jours fériés[14]. Parce que les producteurs d’alors ne travaillaient que cinq jours sur sept, croient-ils donc, ainsi que le racontent les économistes menteurs, qu’ils ne vivaient que d’air et d’eau fraîche ? Allons donc ! Ils avaient des loisirs pour goûter les joies de la terre, pour faire l’amour et rigoler ; pour banqueter joyeusement en l’honneur du réjouissant dieu de la Fainéantise. La morose Angleterre, encagotée dans le protestantisme, se nommait alors la « joyeuse Angleterre » (Merry England). Rabelais, Quevedo, Cervantès, les auteurs inconnus des romans picaresques, nous font venir l’eau à la bouche avec leurs peintures de ces monumentales ripailles[15] dont on se régalait alors entre deux batailles et deux dévastations, et dans lesquelles tout « allait par escuelles ». Jordaens et l’école flamande les ont écrites sur leurs toiles réjouissantes. Sublimes estomacs gargantuesques, qu’êtes-vous devenus ? Sublimes cerveaux qui encercliez toute la pensée humaine, qu’êtes-vous devenus ? Nous sommes bien dégénérés et bien rapetissés. La vache enragée, la pomme de terre, le vin fuchsiné et le schnaps prussien savamment combinés avec le travail forcé ont débilité nos corps et rapetissé nos esprits. Et c’est alors que l’homme rétrécit son estomac et que la machine élargit sa productivité, c’est alors que les économistes nous prêchent la théorie malthusienne, la religion de l’abstinence et le dogme du travail ? Mais il faudrait leur arracher la langue et la jeter aux chiens.
Parce que la classe ouvrière, avec sa bonne foi simpliste, s’est laissé endoctriner, parce que, avec son impétuosité native, elle s’est précipitée en aveugle dans le travail et l’abstinence, la classe capitaliste s’est trouvée condamnée à la paresse et à la jouissance forcée, à l’improductivité et à la surconsommation. Mais, si le surtravail de l’ouvrier meurtrit sa chair et tenaille ses nerfs, il est aussi fécond en douleurs pour le bourgeois.
L’abstinence à laquelle se condamne la classe productive oblige les bourgeois à se consacrer à la surconsommation des produits qu’elle manufacture désordonnément. Au début de la production capitaliste, il y a un ou deux siècles de cela, le bourgeois était un homme rangé, de mœurs raisonnables et paisibles ; il se contentait de sa femme ou à peu près ; il ne buvait qu’à sa soif et ne mangeait qu’à sa faim. Il laissait aux courtisans et aux courtisanes les nobles vertus de la vie débauchée. Aujourd’hui, il n’est fils de parvenu qui ne se croie tenu de développer la prostitution et de mercurialiser son corps pour donner un but au labeur que s’imposent les ouvriers des mines de mercure ; il n’est bourgeois qui ne s’empiffre de chapons truffés et de Laffite navigué, pour encourager les éleveurs de la Flèche et les vignerons du Bordelais. À ce métier, l’organisme se délabre rapidement, les cheveux tombent, les dents se déchaussent, le tronc se déforme, le ventre s’entripaille, la respiration s’embarrasse, les mouvements s’alourdissent, les articulations s’ankylosent, les phalanges se nouent. D’autres, trop malingres pour supporter les fatigues de la débauche, mais dotés de la bosse du prudhommisme, dessèchent leur cervelle comme les Garnier de l’économie politique, les Acollas de la philosophie juridique à élucubrer de gros livres soporifiques pour occuper les loisirs des compositeurs et des imprimeurs.
Les femmes du monde vivent une vie de martyr. Pour essayer et faire valoir les toilettes féeriques que les couturières se tuent à bâtir, du soir au matin elles font la navette d’une robe dans une autre ; pendant des heures, elles livrent leur tête creuse aux artistes capillaires qui, à tout prix, veulent assouvir leur passion pour l’échafaudage des faux chignons. Sanglées dans leurs corsets, à l’étroit dans leurs bottines, décolletées à faire rougir un sapeur, elles tournoient des nuits entières dans leurs bals de charité afin de ramasser quelques sous pour le pauvre monde. Saintes âmes !
Pour remplir sa double fonction sociale de nonproducteur et de surconsommateur, la bourgeoisie dut non seulement violenter ses goûts modestes, perdre ses habitudes laborieuses d’il y a deux siècles et se livrer au luxe effréné, aux indigestions truffées et aux débauches syphilitiques, mais encore soustraire au travail productif une masse énorme d’hommes afin de se procurer des aides.
Voici quelques chiffres qui prouvent combien colossale est cette déperdition de forces productives. D’après le recensement de 1861, la population de l’Angleterre et du pays de Galles comprenait 20 066 224 personnes, dont 9 776 259 du sexe masculin et 10 289 965 du sexe féminin. Si l’on en déduit ce qui est trop vieux ou trop jeune pour travailler, les femmes, les adolescents et les enfants improductifs, puis les professions idéologiques telles que gouvernants, police, clergé, magistrature, armée, prostitution, arts, sciences, etc…, ensuite les gens exclusivement occupés à manger le travail d’autrui, sous forme de rente foncière, d’intérêts, de dividendes, etc… , il reste en gros huit millions d’individus des deux sexes et de tout âge, y compris les capitalistes fonctionnant dans la production, le commerce, la finance, etc. Sur ces huit millions, on compte :
Travailleurs agricoles (y compris les bergers, les valets et les filles de ferme habitant chez le fermier) : 1 098 261 ;
Ouvriers des fabriques de coton, de laine, de lin, de chanvre, de soie, de tricotage : 642 607 ;
Ouvriers des mines de charbon et de métal : 565 835 ;
Ouvriers métallurgiques (hauts fourneaux, laminoirs, etc.) : 396 998 ;
Classe domestique : 1 208 648.
« Si nous additionnons les travailleurs des fabriques textiles et ceux des mines de charbon et de métal, nous obtenons le chiffre de 1 208 442 ; si nous additionnons les premiers et le personnel de toutes les usines et de toutes les manufactures de métal, nous avons un total de 1 039 605 personnes ; c’est-à-dire chaque fois un nomb...

Table of contents

  1. Titre
  2. AVANT-PROPOS.
  3. I. – UN DOGME DÉSASTREUX.
  4. II. – BÉNÉDICTIONS DU TRAVAIL.
  5. III. – CE QUI SUIT LA SURPRODUCTION.
  6. IV. – À NOUVEL AIR, CHANSON NOUVELLE.
  7. APPENDICE.
  8. Notes de bas de page