Le Collier de la Reine - Tome II - (Les Mémoires d'un médecin)
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Le Collier de la Reine - Tome II - (Les Mémoires d'un médecin)

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Le Collier de la Reine - Tome II - (Les Mémoires d'un médecin)

About this book

Dix ans se sont écoulés depuis la fin de «Joseph Balsamo». Le roman s'ouvre également sur un prologue: Au cours d'un souper chez le duc de Richelieu, en1784, se trouvent réunis certains protagonistes de «Joseph Balsamo» (Taverney, Richelieu, la Du Barry). Balsamo, revenu d'Amérique, leur prédit et leur fin privée et l'avenir révolutionnaire de la France. Le reste du roman, prenant appui sur la célèbre affaire du Collier, va faire de Marie-Antoinette la figure symbolique de la «mauvaise mère», prostituée et despotique à la fois, dont la domination mènera la royauté à sa perte. Le début du roman nous montre la reine, accompagnée d'Andrée, rendant une visite de charité à Jeanne de La Motte-Valois, en cachette du roi. Sur le chemin du retour, la reine, par la conduite imprudente de son cabriolet, suscite la colère du peuple, qui la prend pour une courtisane. Elle n'est sauvée que par l'intervention d'un jeune noble, le comte Olivier de Charny...

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Information

Chapitre 1 Jeanne protégée

Maîtresse d’un pareil secret, riche d’un pareil avenir, étayée de deux appuis si considérables, Jeanne se sentit forte à lever le monde. Elle se donna quinze jours de délai pour commencer de mordre pleinement à la grappe savoureuse que la fortune suspendait au-dessus de son front.
Paraître à la cour non plus comme une solliciteuse, non plus comme la pauvre mendiante retirée par madame de Boulainvilliers, mais comme une descendante des Valois, riche de cent mille livres de rente, avoir un mari duc et pair, s’appeler la favorite de la reine, et, par ce temps d’intrigues et d’orages, gouverner l’état en gouvernant le roi par Marie-Antoinette, voilà tout simplement le panorama qui se déroula devant l’inépuisable imagination de la comtesse de La Motte.
Le jour venu, elle ne fit qu’un bond jusqu’à Versailles. Elle n’avait pas de lettre d’audience ; mais sa foi en sa fortune était devenue telle que Jeanne ne doutait plus de voir fléchir l’étiquette devant son désir.
Et elle avait raison.
Tous ces officieux de cour, si fort empressés de deviner les goûts du maître, avaient remarqué déjà combien Marie-Antoinette prenait de plaisir dans la société de la jolie comtesse.
C’en fut assez pour qu’à son arrivée un huissier intelligent, jaloux de se faire bien venir, allât se placer sur le passage de la reine qui venait de la chapelle, et là, comme par hasard, prononçât devant le gentilhomme de service ces mots :
– Monsieur, comment faire pour madame la comtesse de La Motte-Valois, qui n’a pas de lettre d’audience ?
La reine causait bas avec madame de Lamballe. Le nom de Jeanne, adroitement lancé par cet homme, l’arrêta dans sa conversation.
Elle se retourna.
– Ne dit-on pas, demanda-t-elle, qu’il y a là madame de La Motte-Valois ?
– Je crois que oui, Votre Majesté, répliqua le gentilhomme.
– Qui dit cela ?
– Cet huissier, madame.
L’huissier s’inclina modestement.
– Je recevrai madame de La Motte-Valois, fit la reine qui continua sa route.
Puis en se retirant :
– Vous la conduirez dans le cabinet des bains, dit-elle.
Et elle passa.
Jeanne, à qui cet homme raconta simplement ce qu’il venait de faire, porta tout de suite la main à sa bourse, mais l’huissier l’arrêta par un sourire.
– Madame la comtesse, veuillez, je vous prie, dit-il, accumuler cette dette ; vous pourrez bientôt me la payer avec de meilleurs intérêts.
Jeanne remit l’argent dans sa poche.
– Vous avez raison, mon ami, merci.
Pourquoi, se dit-elle, ne protégerais-je pas un huissier qui m’a protégée ? J’en fais autant pour un cardinal.
Jeanne se trouva bientôt en présence de sa souveraine.
Marie-Antoinette était sérieuse, peu disposée en apparence, peut-être même par cela qu’elle avait trop favorisé la comtesse avec une réception inespérée.
Au fond, pensa l’amie de monsieur de Rohan, la reine se figure que je vais encore mendier… Avant que j’aie prononcé vingt mots, elle se sera déridée ou m’aura fait jeter à la porte.
– Madame, dit la reine, je n’ai pas encore trouvé l’occasion de parler au roi.
– Ah ! madame, Votre Majesté n’a été que trop bonne déjà pour moi, et je n’attends rien de plus. Je venais…
– Pourquoi venez-vous ? dit la reine habile à saisir les transitions. Vous n’aviez pas demandé audience. Il y a urgence peut-être… pour vous ?
– Urgence… oui, madame ; mais pour moi… non.
– Pour moi, alors… Voyons, parlez, comtesse.
Et la reine conduisit Jeanne dans la salle des bains, où ses femmes l’attendaient.
La comtesse, voyant autour de la reine tout ce monde, ne commençait pas la conversation.
La reine, une fois au bain, renvoya ses femmes.
– Madame, dit Jeanne, Votre Majesté me voit bien embarrassée.
– Comment cela ? Je vous le disais bien.
– Votre Majesté sait, je crois le lui avoir dit, toute la grâce que met monsieur le cardinal de Rohan à m’obliger ?
La reine fronça le sourcil.
– Je ne sais, dit-elle.
– Je croyais…
– N’importe… dites.
– Eh bien ! madame, Son Éminence me fit l’honneur avant-hier de me rendre visite.
– Ah !
– C’était pour une bonne œuvre que je préside.
– Très bien, comtesse, très bien. Je donnerai aussi… à votre bonne œuvre.
– Votre Majesté se méprend. J’ai eu l’honneur de lui dire que je ne demandais rien. Monsieur le cardinal, selon sa coutume, me parla de la bonté de la reine, de sa grâce inépuisable.
– Et demanda que je protégeasse ses protégés ?
– D’abord ! Oui, Votre Majesté.
– Je le ferai, non pour monsieur le cardinal, mais pour les malheureux que j’accueille toujours bien, de quelque part qu’ils viennent. Seulement, dites à Son Éminence que je suis fort gênée.
– Hélas ! madame, voilà bien ce que je lui dis, et de là vient l’embarras que je signalais à la reine.
– Ah ! ah !
– J’exprimai à monsieur le cardinal toute la charité si ardente dont s’emplit le cœur de Votre Majesté à l’annonce d’une infortune quelconque, toute la générosité qui fait vider incessamment la bourse de la reine, trop étroite toujours.
– Bien ! bien !
– Tenez, monseigneur, lui dis-je, comme exemple, Sa Majesté se rend esclave de ses propres bontés. Elle se sacrifie à ses pauvres. Le bien qu’elle fait lui tourne à mal, et là-dessus je m’accusai moi-même.
– Comment cela, comtesse, dit la reine, qui écoutait, soit que Jeanne eût su la prendre par son faible, soit que l’esprit distingué de Marie-Antoinette sentît sous la longueur de ce préambule un vif intérêt, résultant pour elle de la préparation.
– Je dis, madame, que Votre Majesté m’avait donné une forte somme quelques jours avant ; que mille fois, au moins, cela était arrivé depuis deux ans à la reine, et que si la reine eût été moins sensible, moins généreuse, elle aurait deux millions en caisse, grâce auxquels nulle considération ne l’empêcherait de se donner ce beau collier de diamants, si noblement, si courageusement, mais, permettez-moi de le dire, madame, si injustement repoussé.
La reine rougit et se remit à regarder Jeanne. Évidemment la conclusion se renfermait dans la dernière phrase. Y avait-il piège ? Y avait-il seulement flagornerie ? Certes, la question étant ainsi posée, il ne pouvait manquer d’y avoir danger pour une reine. Mais Sa Majesté rencontra sur le visage de Jeanne tant de douceur, de candide bienveillance, tant de vérité pure, que rien n’accusait une pareille physionomie d’être perfide ou adulatrice.
Et comme la reine elle-même avait une âme pleine de vraie générosité, et que dans la générosité, il y a toujours la force, dans la force toujours la solide vérité, alors Marie-Antoinette, poussant un soupir :
– Oui, dit-elle, le collier est beau ; il était beau, veux-je dire, et je suis bien aise qu’une femme de goût me loue de l’avoir repoussé.
– Si vous saviez, madame, s’écria Jeanne, coupant à propos la phrase, comme on finit par connaître les sentiments des gens lorsqu’on porte intérêt à ceux que ces gens aiment !
–Que voulez-vous dire ?
– Je veux dire, madame, qu’en apprenant votre héroïque sacrifice du collier, je vis monsieur de Rohan pâlir.
– Pâlir !
– En un moment ses yeux se remplirent de larmes. Je ne sais, madame, s’il est vrai que monsieur de Rohan soit un bel homme et un seigneur accompli, ainsi que beaucoup le prétendent ; ce que je sais, c’est qu’en ce moment, sa figure, éclairée par le feu de son âme, et toute sillonnée de larmes provoquées par votre généreux désintéressement, que dis-je ? par votre privation sublime, cette figure-là ne sortira jamais de mon souvenir.
La reine s’arrêta un moment à faire tomber l’eau du bec de cygne doré qui plongeait sur sa baignoire de marbre.
– Eh bien ! comtesse, dit-elle, puisque monsieur de Rohan vous a paru si beau et si accompli que vous venez de le dire, je ne vous engage pas à le lui laisser voir. C’est un prélat mondain, un pasteur qui prend la brebis autant pour lui-même que pour le Seigneur.
– Oh ! madame.
– Eh bien ! quoi ? Est-ce que je le calomnie ? N’est-ce pas là sa réputation ? Ne s’en fait-il pas une sorte de gloire ? Ne le voyez-vous pas, aux jours de cérémonie, agiter ses belles mains en l’air, elles sont belles, c’est vrai, pour les rendre plus blanches, et sur ses mains, étincelant de la bague pastorale, les dévotes fixant des yeux plus brillants que le diamant du cardinal ?
Jeanne s’inclina.
– Les trophées du cardinal, poursuivit la reine, emportée, sont nombreux. Quelques-uns ont fait scandale. Le prélat est un amoureux comme ceux de la Fronde. Le loue qui voudra pour cela, je me récuse, allez.
– Eh bien ! madame, fit Jeanne mise à l’aise par cette familiarité, comme aussi par la situation toute physique de son interlocutrice, je ne sais pas si monsieur le cardinal pensait aux dévotes quand il me parlait si ardemment des vertus de Votre Majesté ; mais tout ce que je sais, c’est que ses belles mains, au lieu d’être en l’air, s’appuyaient sur son cœur.
La reine secoua la tête en riant forcément.
« Oui-da ! pensa Jeanne, est-ce que les choses iraient mieux que nous ne le croyions ? Est-ce que le dépit serait notre auxiliaire ? Oh ! nous aurions trop de facilités alors. »
La reine reprit vite son air noble et indifférent.
– Continuez, dit-elle.
– Votre Majesté me glace ; cette modestie qui lui fait repousser même la louange…
– Du cardinal ! Oh ! oui.
– Mais pourquoi, madame ?
– Parce qu’elle m’est suspecte, comtesse.
– Il ne m’appartient pas, répliqua Jeanne avec le plus profond respect, de défendre celui qui a été assez malheureux pour être tombé dans la disgrâce de Votre Majesté ; n’en doutons pas un moment, celui-là est bien coupable, puisqu’il a déplu à la reine.
– Monsieur de Rohan ne m’a pas déplu ; il m’a offensée. Mais je suis reine et chrétienne ; et doublement portée, par conséquent, à oublier les offenses.
Et la reine dit ces paroles avec cette majestueuse bonté qui n’appartient qu’à elle.
Jeanne se tut.
– Vous ne dites plus rien ?
– Je serais suspecte à Votre Majesté, j’encourrais sa disgrâce, son blâme, en exprimant une opinion qui froisserait la sienne.
– Vous pensez le contraire de ce que je pense à l’égard du cardinal ?
– Diamétralement, madame.
– Vous ne parleriez pas ainsi l...

Table of contents

  1. Titre
  2. Chapitre 1 - Jeanne protégée
  3. Chapitre 2 - Le portefeuille de la reine
  4. Chapitre 3 - Où l’on retrouve le docteur Louis
  5. Chapitre 4 - Aegri somnia
  6. Chapitre 5 - Où il est démontré que l’autopsie du cœur est plus difficile que celle du corps
  7. Chapitre 6 - Délire
  8. Chapitre 7 - Convalescence
  9. Chapitre 8 - Deux cœurs saignants
  10. Chapitre 9 - Un ministre des finances
  11. Chapitre 10 - Illusions retrouvées. Secret perdu
  12. Chapitre 11 - Le débiteur et le créancier
  13. Chapitre 12 - Comptes de ménage
  14. Chapitre 13 - Marie-Antoinette reine, Jeanne de La Motte femme
  15. Chapitre 14 - Le reçu de Bœhmer et la reconnaissance de la reine
  16. Chapitre 15 - La prisonnière
  17. Chapitre 16 - L’observatoire
  18. Chapitre 17 - Les deux voisines
  19. Chapitre 18 - Le rendez-vous
  20. Chapitre 19 - La main de la reine
  21. Chapitre 20 - Femme et reine
  22. Chapitre 21 - Femme et démon
  23. Chapitre 22 - La nuit
  24. Chapitre 23 - Le congé
  25. Chapitre 24 - La jalousie du cardinal
  26. Chapitre 25 - La fuite
  27. Chapitre 26 - La lettre et le reçu
  28. Chapitre 27 - Roi ne puis, prince ne daigne, Rohan je suis
  29. Chapitre 28 - Escrime et diplomatie
  30. Chapitre 29 - Gentilhomme, cardinal et reine
  31. Chapitre 30 - Explications
  32. Chapitre 31 - L’arrestation
  33. Chapitre 32 - Les procès-verbaux
  34. Chapitre 33 - Une dernière accusation
  35. Chapitre 34 - La demande en mariage
  36. Chapitre 35 - Saint-Denis
  37. Chapitre 36 - Un cœur mort
  38. Chapitre 37 - Où il est expliqué pourquoi le baron engraissait
  39. Chapitre 38 - Le père et la fiancée
  40. Chapitre 39 - Après le dragon, la vipère
  41. Chapitre 40 - Comment il se fit que monsieur de Beausire en croyant chasser le lièvre fut chassé lui-même par les agents de monsieur de Crosne
  42. Chapitre 41 - Les tourtereaux sont mis en cage
  43. Chapitre 42 - La bibliothèque de la reine
  44. Chapitre 43 - Le cabinet du lieutenant de police
  45. Chapitre 44 - Les interrogatoires
  46. Chapitre 45 - Dernier espoir perdu
  47. Chapitre 46 - Le baptême du petit Beausire
  48. Chapitre 47 - La sellette
  49. Chapitre 48 - D’une grille et d’un abbé
  50. Chapitre 49 - L’arrêt
  51. Chapitre 50 - L’exécution
  52. Chapitre 51 - Le mariage
  53. À propos de cette édition électronique
  54. Notes de bas de page