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Impressions d'un réserviste de la Territoriale
Carnets de guerre en 1915
This book is available to read until 2 décembre, 2025
- 134 pages
- French
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Impressions d'un réserviste de la Territoriale
Carnets de guerre en 1915
À propos de ce livre
Marcellin Fournier a près de 44 ans lorsqu'il est appelé à la guerre. Il laisse sa femme, ses deux enfants et son village de Haute-Loire, pour entrer dans le 103e Régiment d'infanterie territorial.Dès son départ, il relate ses impressions dans deux carnets manuscrits parvenus jusqu'à nous.De mars à août 1915, on suit son incorporation, ses missions de coursier cycliste pour sa compagnie, le quotidien d'un Poilu qui a eu la chance de ne pas devoir combattre en première ligne. On partage aussi ses peines au décès de sa mère.Dans sa roue, on suit ses promenades, son enthousiasme à visiter la chocolaterie Menier, les grands magasins de Paris, les Invalides, la campagne autour de la Marne, la ville de Rouen, etc.
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Informations
Une punition injuste
Dimanche 4 juillet
Levé à 4 h ¼. Le départ doit avoir lieu à 5 h. Il en est fait ainsi. Donc, nous quittons Limay, paisible localité qu’il ne nous a pas été possible de mieux apprécier par suite de notre court séjour.
Nous prenons la route de Mantes à Magny21. La sortie de Li-may est assez dure car la pente est accentuée. Le temps est chaud et lourd, mais nous arrivons sur un plateau où l’air est plus frais, ce qui nous rend la marche moins pénible. En cours de route, nous voyons Fontenay-Saint-Père, puis Drocourt et Aincourt où nous faisons la dernière pause à la sortie de cette localité.
Les clairons et les cyclistes, nous nous trouvons juste en face d’un château dont les habitants nous apportent du bon vin et de l’eau fraîche. Ayant manifesté devant le commandant du bataillon notre satisfaction d’avoir bu du bon vin, il a voulu, en me donnant son quart, que j’aille lui en chercher. Mais il n’y en avait plus et, pendant le temps qu’on est allé en chercher, on lui apportait du vin blanc. Après s’être rafraîchi, il a donné le signal du départ.
Nous arrivons à Arthies à 9 h. Puis, après le défilé du bataillon, chaque compagnie se rend dans ses cantonnements. La 2e compagnie est logée dans une grande ferme et nous éprouvons une désagréable impression en y pénétrant. La cour est pleine de fumier et ça ne sent pas bon. Mais, au lieu de rentrer à l’intérieur de la ferme, nous passons sur les derrières où il y a un grand enclos avec, au fond, une grande mare.
La compagnie forme les faisceaux, puis chaque escouade se groupe pour déjeuner. Nous mangeons des boîtes de bœuf de conserve, c’est très appétissant, puis un bout de fromage, un quart de vin, et ensuite une bonne sieste. Nous voilà remis à neuf.
Dans l’après-midi, les escouades prennent dans l’intérieur de la ferme leurs logements respectifs. Chacun s’installe du mieux qu’il peut. Les uns enfoncent des clous pour mettre pendre musette et fourniments, d’autres portent de la paille pour coucher et se composent une façon de litière pour reposer le mieux possible. A 5 h, la soupe aux oignons avec boîte de bœuf, ça ne me déplaît pas car je l’aime beaucoup.
Puis, après le repas, nous allons, avec le sergent Chastel et le caporal Besson, boire un verre au bureau de tabac, épicier en même temps. Là, nous causons, puis vient celui qui accompagne le vaguemestre avec un autre camarade. Nous les invitons à notre table. Puis nous formons un chœur et chantons « Les Montagnards ». A 9 h, nous rentrons dans le cantonnement. Là encore, avec les sous-officiers Chastel, Chave et les domestiques de la ferme, nous passons un moment ensemble. Les sous-officiers ont chanté encore quelques chansonnettes puis, comme le sommeil s’est emparé de moi, je vais me coucher, surtout que le repos de la nuit précédente n’avait pas été très long.
Lundi 5 juillet
Rien de particulier, sauf que nous avons, avec Charbonnier, cherché un logement plus convenable pour installer le bureau de la compagnie car, le premier jour, on avait dû l’installer dans une écurie abandonnée où, entre parenthèses, ça sentait passablement mauvais.
Donc, au fond du village, nous trouvons une place dans le magasin de M. Havard, charron. Certes, nous serons beaucoup mieux, c’est très clair et ça ne sent pas mauvais. La fenêtre du bureau donne sur la route qui va de Arthies à Magny.
Je trouve aussi chez ces braves gens un coin pour coucher. Le fourrier et Charbonnier s’y sont déjà installés. Nous serons bien. Surtout, ayant à faire avec le bureau, je serai comme à Croissy, à proximité pour les besoins du service. Le soir, à 5 h, je vais prendre le service au poste de police qui se trouve situé sur la minuscule place de l’église, à côté de la poste. On ne pouvait choisir un coin plus caché pour l’installation de ce poste, mais on ne devait pas le laisser là. Couché à 9 h ½ après avoir bu un bol de bon lait.
Mardi 6 juillet 1915
Le matin, pas de courses. A 11 h, je vais au mess des officiers. A midi, M. le major Gardette m’envoie prévenir le caporal infirmier de venir lui parler. J’ai failli, pour cette course, attraper 4 jours de consigne par le major. Ce n’était pourtant pas ma faute si le caporal que j’étais allé prévenir n’était pas monté. Mais j’ai protesté énergiquement parce que je ne pouvais pas être rendu responsable, à tel point qu’après cet incident, le commandant qui vint à passer me demanda ce qu’il y avait eu avec le major. Je le lui ai expliqué et il me dit de laisser faire, mais que je ne ferai pas ma punition. J’en suis très heureux car je ne la méritais pas.
A 2 h, M. Maze m’envoie à Magny porter deux plis, un à l’intendance et l’autre au lieutenant-colonel Bazinet, commandant le 122e territorial. Je suis de retour à 4 h.
Dans la journée, on a changé le poste qui est situé maintenant à l’entrée d’Arthies, côté de Mantes, sur la route. Nous serons bien mieux pour coucher car les plantons ont une chambre au premier étage de la maison où est le poste. A 5 h ¼, la garde est relevée. Rien d’autre à mentionner.
Mercredi 7 juillet
A 5 h du soir, je vais à Magny pour les besoins de la compagnie. Je fais au plus vite car nous avons rendez-vous, avec Gui-gnand, à Joli-Village22 pour trouver les camarades de La Séauve, Delage, Richard A., Peyrard H., Rébon Jacques, ainsi que Ruly et Sauvignet de Saint-Didier23. En effet, arrivant au village à 7 h, je les trouve tous dans un café en train de trinquer. Nous nous serrons la main avec plaisir puis nous restons ensemble jusqu’à 8 h seulement, car les cafés sont consignés aux militaires à partir de 8 h.
J’étais très heureux d’avoir rencontré les camarades de La Séauve. Qui nous aurait dit, au commencement de la guerre, que nous devions venir nous rencontrer ici ? C’est d’autant plus extraordinaire que tous ces camarades étaient versés dans l’auxiliaire, mais combien d’autres surprises de ce genre ? Rentré avec Guignand Samuel et au cantonnement à 9 h.
Jeudi 8 juillet
Beau, mais grand vent d’ouest. Je vais à Magny pour la compagnie. J’ai beaucoup de difficultés pour revenir car le vent souffle en tempête.
Vendredi 9 juillet
De planton depuis hier soir à 5 h. La veille, j’ai eu une note à communiquer aux quatre compagnies, c’est-à-dire aux 1re et 2e compagnies qui sont cantonnées à Arthies, à la 3e à Banthe-lu et la quatrième au château de la Feuge. Cette note m’a été remise à 8 h ½ du soir et je suis rentré seulement au poste à 10 h ½ car Banthelu est à 3,5 km d’Arthies et il y a un chemin qui n’est pas bon, il est très graveleux ; la Feuge à 1 500 m, ce qui fait une tournée assez longue, surtout lorsqu’il faut faire copier les notes.
Ce jour, 9 courant, rien jusqu’à midi, mais après-midi, note à communiquer aux quatre compagnies. Rentré à 4 h, la garde est relevée à 5 h ½. Après 5 h, nous allons avec Besson, Grand et Garnier (de Dunières) faire une manille au bureau de tabac.
Samedi 10 juillet
Le matin ainsi que le jeudi précédent, j’ai aidé M. Havard à enlever les serrures d’une vieille charrette. Après-midi, je dois aller à Magny pour la compagnie. Mais auparavant, je passe par Gadancourt pour voir les camarades de La Séauve. Je trouve Debayle qui est cuisinier au mess des sous-officiers de sa compagnie. Nous trinquons en buvant le café qu’il m’offre, puis ensuite je vois Pichon qui est de garde et je continue ma route en passant par Avernes, puis je vais rejoindre la route nationale de Paris, Pontoise, Magny.
Je remarque en cours de route une campagne superbe, des récoltes magnifiques. Il en est de même partout, aussi loin que la vue peut s’étendre. Avernes est une commune qui paraît très importante. Elle est située au fond d’une vallée, ce qui fait que, soit pour aller de Gadancourt à Avernes et d’Avernes à la route de Pontoise Magny, les pentes sont assez dures et varient entre 4 et 7 %. De la bifurcation de la route d’Avernes à celle de Pontoise, il y a exactement, d’après la plaque indicatrice, 8 900 km. J’arrive à Magny à 3 h ½. Je fais rapidement mes courses, je vais faire ensuite un tour au marché qui se trouve sous la halle, puis je prends la route d’Arthies où j’arrive à 5 h.
A 6 h, nous allons faire une manille ; le caporal Besson, Charbonnier (d’Annonay) et Grand, cuisinier, nous allons au bureau de tabac. Aujourd’hui, par suite de la marche de nuit, l’appel du soir a lieu à 7 h. Donc, nous rentrons au cantonnement et je vais continuer de tailler la haie de M. Havard que j’avais commencée hier.
Dimanche 11 juillet
Le matin, j’écris et, à midi, je vais faire une promenade à bicyclette jusqu’à Villiers-en-Arthies, puis jusqu’à la bifurcation des routes d’Ambleville et de Maudétour. Je rentre à 4 h afin de me préparer pour aller prendre le service au poste de police. Mais, en rentrant, je rencontre Robert (brancardier) qui s’en va. Il était venu nous voir, avec Guignand, qui lui aussi était absent.J’ai bien regretté de ne pas avoir été prévenu, j’aurais été heureux de passer un moment avec lui. Ensuite, je vais prendre mon lait comme d’habitude à la ferme Dubois, puis je vais dîner à la cuisine et, à 5 h, je rejoins mon poste. Le temps, assez beau dans la journée, se met à la pluie à partir de 4 h ½. Heureusement, je n’ai pas de courses.
Lundi 12 juillet
Journée sans incident particulier. A 5 h, le poste est relevé et je rejoins mon cantonnement.
Mardi 13 juillet
Le matin, j’écris et je vais tailler la haie du père Havard. Après-midi, je vais à Magny pour la compagnie. Pendant ma course, on établit des permissions pour le 14 juillet. Le fourrier Robert a fait le nécessaire pour moi, en faisant établir mes permissions pour Rouen. Mais ces permissions n’ont pas été accordées, Rouen étant compris dans la zone des armées.
Donc, le soir, avec Robert fourrier, Chave sergent et le facteur cycliste, nous allons promener à Wy-Joli-Village. Nous rentrons dans une ferme où les habitants sont en train de manger. Nous demandons du cidre, on nous sert une grande bouteille, mais nous nous contentons d’en boire un verre car il n’est pas fameux ; il a surtout le goût de l’eau. Nous offrons de payer, mais ces braves gens n’ont pas voulu. Ensuite, nous repartons pour Arthies où nous arrivons exactement à 9 h.
Mercredi 14 juillet
La journée s’annonce belle (c’est par erreur que j’ai mentionné dans la journée du 11 juillet ma promenade à Villers24 et retour et ma rencontre avec Robert). A 4 h, je vais prendre un litre de lait puis manger et ensuite, au poste pour assurer le service. Il pleut.
A 6 h, l’adjudant Maze apporte une note à communiquer aux quatre compagnies. Il continue de pleuvoir à torrents, heureusement que j’ai ma pèlerine qui me protège bien. A Banthelu, j’ai dû attendre au moins demi-heure, car l’averse est trop forte. Heureusement que la note n’est pas pressante. Pendant ce temps, le sergent major m’offre un petit verre de rhum ainsi qu’un demi [illisible]. Puis aussitôt après l’averse, je repars pour Arthies. Je vais à la 1re compagnie, mais les sous-officiers sont en train de faire la fête. Là encore, on m’offre du vin vieux. Puis je vais à la Feuge, il pleut toujours. Au bureau, je dois faire lever le fourrier qui est couché.
Enfin, ma course est terminée, je rejoins mon poste mais passablement mouillé (les jambes), aussi je demande à l’adjudant qui se trouve là d’aller coucher dans mon cantonnement. Il me dit de me débrouiller, c’est ce que je fais sans tambour ni trompette.
21 Magny-en-Vexin
22 Wy-dit-Joli-Village
23 Saint-Didier-en-Velay
24 Villers-en-Arthies
La visite de Rouen
Jeudi 15 juillet
Rien de particulier, sauf que je décide d’aller à Rouen à bicyclette.
Vendredi 16 juillet
Je me lève à 5 h. Je suis décidé à donner suite à mon projet de la veille d’aller à Rouen. En conséquence, je me prépare à partir, mais je dois aller communiquer une note au capitaine. Enfin, je peux filer.
Je quitte Arthies à 6 h 18, le temps est quelque peu couvert mais calme, joli temps pour faire de la bécane. A Magny, je m’arrête pour prendre un nécessaire de réparation, puis je continue ma route. La sortie de Magny est assez dure, je la fais avec la moyenne vitesse afin de ne pas me fatiguer car la route sera longue. A environ 2 km de Magny, je remarque sur ma droite la localité de Saint-Gervais ; ça paraît, autant que j’ai pu l’apprécier à distance, assez intéressant.
J’arrive enfin sur un plateau où je peux accélérer l’allure. Je traverse La Chapelle25, village où il y a le 54e d’artillerie cantonné. La traversée du village est dure car le pavé est très mauvais et fortement en pente, mais je ne vais pas vite. Un peu plus loin, j’aperçois sur la route une batterie du 54e qui va faire des...
Table des matières
- Epigraphe
- Sommaire
- Introduction
- Cantonnement à Espaly
- Permission dans la famille
- Cantonnement à Ambert
- Le camp retranché de Paris
- « Le pauvre Noir »
- Le printemps à Lagny
- Visite de l’usine Menier
- Les magasins du Bon Marché
- Cantonnement à Pontcarré
- Le château de Ferrières-en-Brie
- Une triste nouvelle
- Dans la famille en deuil
- Où est passée la compagnie ?
- Une cousine gravement malade
- Le cousin Casagrande
- La cousine Maria est morte
- Le discours du général
- A l’étang de Beaubourg
- Cantonnement à Croissy
- Promenade dans Paris
- Le bruit d’une canonnade
- De la Marne à la Seine
- Une punition injuste
- La visite de Rouen
- Cantonnement à Arthies
- Un tour jusqu’à Elbeuf
- La compagnie doit repartir
- En route pour Pontoise
- Galvanisé par un conférencier
- La visite des Invalides
- Extrait du Petit Parisien
- Biographie résumée de Marcellin Fournier
- Résumé du journal des marches et opérations du 3e bataillon de marche du 103e RTI en 1915
- Page de copyright