Le miracle des roses
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Le miracle des roses

et autres études et lectures entre histoire religieuse et légendes

Jean-Marc Boudier

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Le miracle des roses

et autres études et lectures entre histoire religieuse et légendes

Jean-Marc Boudier

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Ce présent ouvrage est un recueil de diverses études et recensions, déjà publiées ou inédites et étalées sur plusieurs années, concernant l'histoire religieuse catholique du Moyen Age à nos jours, principalement dans l'Ouest de la France mais pas seulement. Le but de l'auteur est de faire partager sa passion et son intérêt pour certains aspects symboliques souvent oubliés ou mis de côté, dans un travail de mémoire vivante, comme une invitation à la recherche de nos racines sacrées.EntretiensEntretien avec Thierry Jolif.Recension de livres1. Les phénomènes mystiques chrétiens et le problème du discernement: trois cas modernes.2. A propos des Rencontres autour de Jean de Bernières (1602-1659). Mystique de l'abandon et de la quiétude.3. Jean-Paul le Buhan, Les signes sur la pierre. Les marques lapidaires des anciens tailleurs de pierre de Bretagne.4. Préaux-Saint-Sébastien et les confréries de Charité du Pays d'Auge.5. Île Verte, Haut Pays, Société des Amis de Dieu.6. Le message de saint Nicolas de Flüe.7. Un musée du coeur à Bruxelles.8. Méditation de pleine conscience et méditation chrétienne.9. La prière de simple regard.10. " En tuant le silence, l'homme assassine Dieu".11. Trois beaux livres sur la Bretagne mystique.12. Le miracle des roses.ÉtudesI. Domaine breton1. Le rêve fou d'une épopée de granit: l'abbé Fouré et ses rochers sculptés à Rothéneuf.2. La "Croix des Templiers" de Dingé.3. D'une croix à l'autre: le Prieuré de Dinard en Ille-et-Vilaine et l'enclos de Saint-Maudez dans les Côtes-d'Armor.4. La légende du tombeau de Mélusine dans le couvent des Trinitaires de Sarzeau.II. Domaine normand1. Christ Pantocrator, mosaïques et coupole de lumière. Une église néo-byzantine en Basse-Normandie: Saint-Julien de Domfront.2. La " Croix glorieuse" de Dozulé: erreur ou mensonges?3. Notes sur le groupe des " alchimistes de Flers".III. Études diverses1. " L'honneur et la gloire de Dieu sont en grande souffrance". Saint Ignace de Loyola et le rachat des captifs.2. Le roi René d'Anjou et la délivrance de " très douce Merci".3. A propos de trois ordres chevaleresques du Moyen Âge.4. Gilles le Muisit et l'évêque Joséphé.5. Le coeur crucifié et transpercé de l'église de Taverny.6. Un sermon pascal (début 16e s.).7. Tchernobyl et l'Étoile Absinthe.8. La chevalerie spirituelle et prophétique du Carmel.

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Informazioni

Anno
2019
ISBN
9782322175307
Edizione
1
Categoria
Cristianismo
ÉTUDESI. Domaine breton

1. Le rêve fou d’une épopée de granit : l’abbé Fouré et
ses rochers sculptés à Rothéneuf.

Adolphe Julien Fouéré, dit l’abbé Fouré (né en 1839 à Saint-Thual et mort en 1910 à Rothéneuf), a laissé à la postérité une œuvre artistique originale et monumentale, produit de la maturité et de la solitude face à la nature sauvage de la côte maritime aux abords de Saint-Malo.
De fin 1894 à 1907, il sculpta ainsi plus de trois cents statues sur cet ensemble remarquable de rochers granitiques surplombant la mer (sur la pointe de La Haie en face de l’îlot Bénétin), entre le gouffre de l’Enfer (dit « Saut de la Mort ») et celui du Paradis123, et réalisa de nombreuses sculptures en bois (y compris sur des meubles) dans sa maison du bourg appelée « Haute Folie »124, « Hermitage de Rothéneuf » ou « Maison de l’Ermite » et également connue plus tard sous le nom de « Musée Bois »125. Les visiteurs s’émerveillaient avant même l’entrée de cette ancienne gentilhommière. Noguette donne ainsi cette description en 1919 :
« Au-dessus du mur crénelé qui lui sert de clôture, émergent des têtes grimaçantes et naïves, qu’animent des yeux verdâtres, des bouches béantes et des coiffures aux rutilantes couleurs. Elles semblent regarder ironiquement le visiteur. Elles se nomment : Enguerrand de Val, Pia de Kerlamar, Marc de Langrais, Yvonne du Minihic, Perrine des Falaises, Adolphe de la Haye, Cyr de Hindlé, Jeanne de Lavarde, Karl de la Ville-au-Roux, Gilette du Havre et Benoît de la Roche ».
Le même auteur nous donne encore ce poème contenu dans un « livre d’or » que l’on pouvait lire sur place :
Ici, l'art, à son tour, embellit la nature,
A ces différents blocs, le ciseau d’un sculpteur
Habile a su donner des traits, une figure,
Voici des cavaliers ; plus loin, un enchanteur.
Dragons ailés, serpents, fantastiques chimères,
Des monstres effrayants, des êtres fabuleux
Invoquant, du passé, légendes et mystères,
Des héros et des saints apparaissent à nos yeux.
Ce brave et pieux abbé, courageux et tenace devant la tâche à accomplir comme une sorte de mission toute personnelle, vivait donc dans un univers à part qu’il s’était créé et qu’il partageait volontiers avec le public, au milieu d’êtres imaginaires de pierre et de bois, de génies du lieu familiers et bienveillants mais parfois inquiétants aussi (notamment avec des têtes grimaçantes). N’ayant plus de charge officielle à la fin de sa vie, on a l’impression qu’il veille sur ses statues, dont il prend grand soin, comme sur des paroissiens ; sa véritable paroisse étant devenue ouverte à tous les visiteurs de passage.
On peut retrouver ici l’esprit merveilleux des anciennes traditions bretonnes réinterprétées dans un sens chrétien. A la magie naturelle du lieu se rajoute la délimitation humaine et divine d’un espace sacré, d’une sorte d’enceinte de protection, d’enclos religieux, de vaste scène d’un théâtre immobile dont il est le maître d’œuvre et où souffle l’esprit et se livre le combat spirituel contre les forces du mal.
Mais quelle signification donner à ce travail immense sans véritable équivalent : excentricité d’un original voire d’un fou, expression authentique de la foi, de l’histoire ou des légendes locales, ou encore d’un art brut moderne qui n’en porte pas encore le nom126 ? L’interprétation de telle ou telle sculpture est souvent complexe à fournir, l’abbé donnant parfois un sens précis incontestable avec des titres à ses statues, authentifiant aussi de sa signature les cartes postales qu’il met en vente127, mais on ne connaît pas de lui d’écrits expliquant clairement son œuvre128. Un cartouche de pierre représente ainsi une scène dont a pu dire qu’il s’agit d’une scène de ménage chez les Rothéneuf, du martyre de sainte Apolline d’Alexandrie (qui porte ici la main à ses dents et dont on arrache les cheveux) ou d’un marin tirant sa natte à un Chinois !
Les statues en bois ont aujourd’hui disparu (détruites semble-t-il dans l’incendie du musée par les Allemands pendant la dernière guerre ?) et l’ensemble sculpté sur la pierre connaît malheureusement une lente et inexorable érosion naturelle et due aussi au passage des nombreux touristes. Ce site patrimonial privé, ni classé, ni inscrit aux Monuments historiques, n’est pas vraiment sauvegardé, étant depuis plusieurs propriétaires surtout une attraction commerciale pour une activité de restauration. Le chef-d’œuvre est en péril, ne ressemblant déjà plus du tout à ce qu’il a été129, relevant désormais d’une curieuse esthétique romantique de vestiges et de ruines. Heureusement, depuis 2010, une association « Les Amis de l’œuvre de l’abbé Fouré » a vu le jour sous l’impulsion de Joëlle Jouneau130 et se consacre à la conservation et à la meilleure connaissance de ce patrimoine breton moderne.
On a souvent interprété les sculptures de granit comme la représentation détaillée de toute la légende d’une imaginaire famille de pêcheurs, naufrageurs et pilleurs d’épaves, contrebandiers ou encore corsaires : les Rothéneuf censés avoir existé au 16e siècle131. Cela est aujourd’hui critiqué par certains mais, à l’origine, les nombreuses figures étaient polychromes, avec des inscriptions qui permettaient d’identifier les personnages, comme La Haie, La Goule, le Grand et le Petit Chevreuil, Bas-Plat, L’Ours, etc. L’abbé semble mêler aussi anciennes légendes bretonnes, personnages historiques d’autrefois132 et actualités politiques de l’époque puisées dans les journaux : il est donc à la fois fasciné par le charme du passé et résolument ancré dans les conflits et les enjeux qui animent le présent.
Ce « piqueur de pierre », armé uniquement d’un simple ciseau et d’un gros marteau (des cartes postales anciennes le représentent ainsi au travail), donna naissance à des personnages (ses « bonshommes de pierre » selon Louis Boivin), animaux et monstres. L’œuvre naît de « ce tête à tête avec la mer, sa vieille amie »133 - dans un sens baudelairien ou hugolien, de ce dialogue solitaire avec la pierre dans un monde du silence (l’abbé serait devenu sourd), un univers personnel étrange et féerique peuplé de corps et de visages humains, de représentations animales parfois fantastiques.
L’abbé Fouré, qui avait pris comme devise « Amor et Dolor » et comme blason symbolique un dragon noir134 tenant une croix tréflée, nous a laissé cette « épopée de granit » (L. Boivin) dont la forte exposition au public et la notoriété mondiale n’empêchent pas qu’une certaine part de mystère subsiste encore quant à son inspiration d’origine et son sens réel et profond. Prêtre-artiste, il a su renouveler l’art sacré et allier contemplation mystique et action, tragédie et humour, grotesque et sublime, gravité et légèreté, dans son apostolat qui passe par cette forme si originale de la sculpture, renouant ainsi avec la tradition des « ymagiers » du Moyen Age et de leur livre de pierre mêlant souvent représentations profanes et sacrées. Encore faut-il pour nous autres hommes du 21e siècle posséder les clés de cette lecture spirituelle assez déroutante…
Beaucoup parlent à propos de l’abbé d’un « Facteur Cheval breton », mais on peut aussi le comparer à l’abbé Gillard (1901-1979), recteur de Tréhorenteuc, dans son inspiration et ses réalisations (la « chapelle du Graal »). Par certains côtés, on peut aussi penser aux sculptures des jardins de Bomarzo, appelés aussi « parc des monstres » (auparavant « Le bois sacré »), dans la province de Viterbe au nord du Latium en Italie, datant du 16e siècle et cette fois d’inspiration mythologique et hermétique135.
Au milieu de cette fresque terrible racontant la chute d’une lignée vouée quelque part au péché, dont le descendant - « le dernier des Rothéneuf », tel « le dernier des Mohicans », représenté ailleurs avec un large chapeau rond breton pouvant ressembler selon l’angle de vue à une grosse pierre - sera emporté par un imposant « monstre marin », véritable bête de l’Apocalypse (de la mer sont venues leur prospérité et aussi leur fin), on trouve la statue surnommée « la Nonne » qui récite tranquillement son chapelet. Ses yeux tournés vers le ciel contrastent avec ceux de la tête qui se trouve plus bas.
De l’« Ermite de Rothéneuf » - ce curieux « fol en Christ » qui s’identifia quelque part à saint Budoc, l’évêque du Graal136, qu’il représenta à deux reprises (dans une auge de pierre et sur son gisant) et dont il laissait dire qu’il existait un autel ancien sur les rochers, mais aussi à l’ermite saint Gobrien qui fut évêque de Vannes137 et dont il fit son « patron » - on connaît cette sentence où tout est dit : « Dieu pêche les âmes à la ligne ; le Diable avec un filet ».
*
Repères bibliographiques.
Frédéric Altmann, La Vérité sur l’abbé Fouéré, l’ermite de Rothéneuf, Nice, Éditions AM, 1985.
Claude Arz, La France insolite, Paris, Hachette, 1994.
Valérie Baudoin, Rothéneuf - L’Ermitage de l’abbé Fouré, Mémoire de D.E.A., 1997.
Jean-Louis Bédouin, Rothéneuf ou le Génie du lieu, dans la revue L’Œuf sauvage, n° 8, octobre 1993.
A. de Bersaucourt, « L’art nègre à Rothéneuf », dans La revue critique des idées et des livres, n° 189 (25 mai 1921).
Louis Boivin, « A travers la Bretagne », dans la Revue de Bretagne, de Vendée et d’Anjou, Vannes-Paris, tome 43, janvier 1910, p. 321-323.
Henri Brébion, La légende des rochers sculptés de Rothéneuf, Saint-Malo, 1948.
R. Brooks Popham, Hither and Thiter, London, W. J. Ham-Smith, 1912, p. 285-288.
Gilles Ehrmann, Les inspirés et leurs demeures, Les Éditions du Temps, 1962.
Anatole Jakovsky, Les Mystérieux rochers de Rothéneuf, Paris, Éditions Encre, 1979.
Jean Jéhan, Saint-Malo-Rothéneuf au temps des Rochers Sculptés, Éditions Cristel, 2010.
Joëlle Jouneau, L’ermite de Rothéneuf. L’esprit du lieu, Nouvelles Éditions Scala, 2013.
Jean-François Maurice et Jean-Michel Chesné, « Les inspirés en soutane, art religieux, art populaire, les sources occultées de l’art brut », dans la revue Gazogène, n° 31 (février 2010), Cahors, Éditions Gazogène.
Bruno Montpied, Le Musée fantôme de l’abbé Fouré...

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