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The Development of Indigenous Trade and Markets in West Africa
Studies Presented and Discussed at the Tenth International African Seminar at Fourah Bay College, Freetown, December 1969
- 452 pages
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The Development of Indigenous Trade and Markets in West Africa
Studies Presented and Discussed at the Tenth International African Seminar at Fourah Bay College, Freetown, December 1969
About this book
Originally published in 1971 and written in English and French, with summaries in both languages, the essays in this volume dsicuss the effects of internal economic and political conditions and of external relations on the development of trade and markets in West Africa from the period of the slave trade to the growth in the 20th century in production for overseas markets and rapidly expanding urban centres. Other essays discuss various aspects of local and regional trade and markets from the nineteenth century onwards.
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Information
Introduction
I. ADAPTATIONS ET RĂACTIONS DES SOCIĂTĂS OUEST-AFRICAINES AUX TRANSFORMATIONS DE LA TRAITE
En proclamant lâabolition de la traite esclavagiste, le traitĂ© de Vienne de 1815 marquait lâachĂšvement dâune phase de lâhistoire Ă©conomique mondiale et plus particuliĂšrement de lâhistoire de lâAfrique qui en Ă©tait la grande pourvoyeuse. Ce ne sont certes pas ces accords diplomatiques, dâailleurs tardivement suivis dâeffets, non plus que les campagnes philantropiques, qui furent les causes premiĂšres de la disparition du commerce des esclaves, mais bien davantage les transformations subies par lâĂ©conomie euro-amĂ©ricaine Ă partir du XIXe siĂšcle. Lâesclavage, en tant que mode de production, sâopposait Ă lâexpansion croissante du capitalisme agraire et industriel qui exigeait un marchĂ© de la main-dâĆuvre, non pas figĂ© par des rapports permanents, mais contractuel et mobile, et sur lequel sâoffre, non plus la personne du producteur, mais sa force de travail.
Curtin1 voit une cause plus immĂ©diate au dĂ©clin de la traite dans la crise de lâĂ©conomie agricole caraĂŻbe et amĂ©ricaine. Lâesclavagisme amĂ©ricain subissait dĂ©jĂ depuis prĂšs dâun siĂšcle des transformations. Le taux de reproduction de la population esclave des colonies britanniques dâAmĂ©rique du Nord, de dĂ©ficitaire jusque vers 1700, tendit Ă partir de cette Ă©poque Ă sâĂ©quilibrer, puis Ă sâaccroĂźtre parallĂšlement Ă celui de lâensemble de la population. La demande dâesclaves importĂ©s se rĂ©duisit dâautant. Le mĂȘme phĂ©nomĂšne est enregistrĂ© dans les colonies dâInde occidentale au cours du XIXe siĂšcle, dĂšs 1805 dans les Barbades, vers 1840 dans les autres colonies. En mĂȘme temps que le coĂ»t des esclaves importĂ©s sâaccroissait du fait des restrictions imposĂ©es Ă la traite, la productivitĂ© croissante du travail des esclaves augmentait, encourageant certains planteurs Ă en pratiquer lâĂ©levage pour la vente. La traite atlantique persista surtout en faveur de Cuba et du BrĂ©sil oĂč, pense Curtin, les plantations modernes et de meilleur rendement pouvaient encore employer des esclaves plus chĂšrement acquis, mais oĂč il semble quâaussi lâindustrie du sucre fut plus grande dĂ©voreuse dâhommes.
En mĂȘme temps que dĂ©clinait le commerce des esclaves, le dĂ©veloppement industriel europĂ©en dĂ©plaçait la demande vers les matiĂšres premiĂšres aux dĂ©pens des biens prĂ©cieux de la traite traditionnelle. Ces transformations se traduisirent en Afrique occidentale, vers 1820â50, par âun accroissement en valeur et en quantitĂ© des Ă©changes avec la France, la Grande-Bretagne et les autres pays, proportionnellement plus grand quâau cours dâaucune autre pĂ©riode antĂ©rieure Ă 1914â (Newbury). Accroissement vertigineux, non pas tant en valeur unitaire quâen quantitĂ©, des exportations dâhuile de palme, dâarachides, de bois, de peaux et de riz, tandis que les produits de la traite traditionnelle: esclaves, ivoire, cire, gomme, indigo et sans doute lâor, dĂ©clinaient. La nature des importations, elles aussi en croissance, se transformait. Lâimportation des textiles croĂźt encore mais le volume de la pacotille et autres verroteries diminue au profit dâarticles dâintĂ©rĂȘt Ă©conomique plus grand, tels que mĂ©taux et quincaillerie. Lâoffre europĂ©enne porte aussi sur des articles susceptibles de dĂ©tourner au profit des EuropĂ©ens une partie du commerce intĂ©rieur: le sel qui vient concurrencer celui des salines de la CĂŽte et du Sahara; les cauris qui introduisent un moyen de paiement et tendent Ă orienter les courants commerciaux vers ceux qui en approvisionnent les marchĂ©s. Newbury voit les principaux effets de ces transformations dans la multiplication des comptoirs, les migrations subsĂ©quentes vers la cĂŽte, lâadaptation du systĂšme de courtage et le nombre croissant des courtiers, le dĂ©veloppement du crĂ©dit par avance de marchandises et lâaugmentation considĂ©rable du nombre de traitants. Ces phĂ©nomĂšnes suscitĂšrent sur les marchĂ©s de lâintĂ©rieur, tout au moins dans la forĂȘt et le long des bassins des fleuves, la constitution dâ âĂ©conomies sĂ©parĂ©esâ. Ces changements sont tels que Newbury estime que si rĂ©volution il y a, il faut en chercher les effets avant mĂȘme lâinstallation des pouvoirs coloniaux.
Contrairement Ă celui-ci, Catherine Coquery, sâappuyant sur lâexemple dahomĂ©en, pense que le passage de la traite des esclaves Ă la traite licite ne correspond pas Ă un bouleversement des structures du commerce africain, mais que de 1820 Ă 1880, la rĂ©action de lâAfrique se traduisit davantage par une adaptation que par un changement brutal. Le commerce des nouvelles marchandises empruntait les mĂȘmes canaux que les anciens et reposait sur le mĂȘme personnel. C. Coquery reconnaĂźt toutefois quâau milieu du XIXe siĂšcle une âmutationâ intervint Ă partir du moment oĂč la traite des marchandises lâemporte dĂ©finitivement sur la traite des esclaves.
Les diverses contributions montrent quâen vĂ©ritĂ© les rĂ©actions des sociĂ©tĂ©s dâAfrique de lâOuest Ă cette transformation de la demande europĂ©enne furent variables et fonction de leur dĂ©pendance Ă lâĂ©gard de la traite esclavagiste, de leur capacitĂ© Ă satisfaire la nouvelle demande, comme de leur constitution sociale et politique. Elles montrent aussi que les rĂ©actions ne furent pas toutes dâadaptation mais quâelles se manifestĂšrent aussi par des crises et, dans certains cas, par une tentative de repli sur une Ă©conomie et un commerce continental perdurable, indĂ©pendant des circuits Ă©conomiques europĂ©ens.
Ce sont ces divers Ă©lĂ©ments quâil faut prendre en considĂ©ration en distinguant, en outre, les effets de la cessation de la traite, de ceux de la demande de produits nouveaux, pour juger de la profondeur et de la nature des transformations subies par les sociĂ©tĂ©s dâAfrique occidentale.
Il convient en premier lieu de relever lâimportance du commerce continental inter-africain par rapport Ă la traite cĂŽtiĂšre. Comme le remarque pertinemment Newbury, la traite cĂŽtiĂšre ne fut jamais le substitut du commerce continental. Il est probable quâil nâen dĂ©passa jamais non plus lâampleur. Wilks et Daaku en tĂ©moignent en ce qui concerne lâAsante. Des huit routes qui irradiaient de Kumasi, Ă©crit Wilks, celle de Salaga vers le Hausa Ă©tait la plus frĂ©quentĂ©e et, selon Daaku, la traite europĂ©enne ne reprĂ©senta jamais quâune diversification du commerce asante.
Les tĂ©moignages des voyageurs du dĂ©but du XIXe siĂšcle qui pĂ©nĂ©trĂšrent dans lâintĂ©rieur du continent,1 rĂ©vĂšlent Ă cette Ă©poque un trafic continental dense et bien Ă©tabli, constituĂ© Ă la fois dâun commerce saharien, qui transite par JennĂ©, Tumbuctu, Sasanding, Nyoro, etc., et dâimportants Ă©changes inter-rĂ©gionaux. Les exportations vers le Nord sont loin de se limiter aux esclaves et Ă lâor; les produits de lâagriculture et de lâartisanat, grains en particulier, karitĂ©, poisson sec, cotons et Ă©toffes indigĂšnes, cola2 y tiennent une place au moins aussi importante en raison de la grosse demande en produits vivriers et en toiles des salines sahariennes et des villes commerciales sahĂ©liennes, que leur situation en zone aride ou semi-aride rend presque totalement tributaires de lâagriculture de savane.3
Les produits vivriers ravitaillaient aussi les rĂ©gions dĂ©ficitaires de lâAfrique comme le Bure oĂč, selon CaillĂ© (vol. I, p. 418), il nây a aucune espĂšce de culture et oĂč toute la nourriture est achetĂ©e avec de lâor,4 le Cap Vert qui importe des grains contre du poisson sec (Mollien, p. 68) et, en gĂ©nĂ©ral, les bourgades oĂč se constitue une population en voie dâurbanisation.5
Ces mĂȘmes produits, auxquels sâajoutaient encore le tabac et le fer, circulaient Ă travers lâAfrique occidentale entre zones productrices et consommatrices complĂ©mentaires. Le Bundu producteur de fer et de coton, le Futa-Jalon, le Wasulu, le Bambuk, de mĂȘme que Kankan, Kong, TimĂ©, etc., font figure dans les rĂ©cits de ces explorateurs de centres importants de production ou de transit alimentant les Ă©changes inter-rĂ©gionaux de marchandises tropicales.
Ces courants intĂ©rieurs cependant transportent relativement peu dâarticles europĂ©ens. Lâambre, le corail, les fusils pĂ©nĂštrent assez loin mais nâapparaissent quâen faibles quantitĂ©s sur quelques grands marchĂ©s oĂč leur vocation demeure dâĂȘtre la marchandise dâĂ©change des esclaves. Newbury, sâappuyant sur les tĂ©moignages dâautres voyageurs encore, Ă©crit: âIl y a peu de raisons de subodorer une grande influence du commerce cĂŽtier au-delĂ de la zone forestiĂšre ou de quelques bassins fluviaux âŠâ
Non seulement ce commerce continental se distingue de la traite atlantique, mais encore il le concurrence dangereusement. Il sâĂ©tablit en effet sur des bases Ă©conomiques et sociales diffĂ©rentes qui lui assurent une plus grande stabilitĂ©.
La traite atlantique est dĂ©prĂ©datrice. Elle porte sur des produits dâextraction, de chasse, de collecte. Mais elle porte surtout sur lâesclave qui nây apparaĂźt que comme marchandise et dont la production nâest quâune soustraction Ă la production des communautĂ©s paysannes comme la cause de leur dĂ©sagrĂ©gation. Elle ne dĂ©pend que des couches les plus violentes de la population, guerriers et bandits, et favorise leur domination politique. En retour, elle fournit surtout des armes et de coĂ»teux objets de prestige qui ne sâadressent quâaux aristocraties militaires.
Le commerce continental porte aussi sur lâesclave mais, comme nous le verrons, celui-ci est pour une large part rĂ©introduit dans la production par lâextension de lâesclavage productif. Il repose surtout sur la production de la paysannerie qui lui fournit les produits agricoles et artisanaux composant la part la plus importante du trafic. Le commerce continental offre en revanche un produit de grande consommation, demandĂ© par des couches de plus en plus larges de la population, le sel, qui peut ĂȘtre dĂ©taillĂ©. Il assure la complĂ©mentaritĂ© des Ă©changes inter-rĂ©gionaux, procure enfin, aux communautĂ©s paysannes, lâesclave qui devient le principal agent producteur des marchandises de ce trafic intĂ©rieur.
Il est probable en effet comme le suppose Fage (1969) que le dĂ©veloppement des Ă©changes sahariens et continentaux encouragea le dĂ©veloppement de lâesclavage en Afrique occidentale.1 La demande, portant sur des biens agricoles et artisanaux, permettait aux communautĂ©s paysannes non seulement de se consacrer elles-mĂȘmes Ă leur production mais dây affecter des producteurs Ă©trangers dĂ©pendants, esclavage qui ne fonctionnait pas tant au profit des souverains quâĂ celui des chefs de familles paysannes. Park, Mollien, CaillĂ© tĂ©moignent encore de lâimportance de son dĂ©veloppement. DâaprĂšs leurs rĂ©cits, il apparaĂźt bien quâau milieu du XIXe siĂšcle les esclaves Ă©taient affectĂ©s Ă la production de toutes les marchandises (Ă lâexception de celles comme le fer ou les peaux quand elles sont rĂ©servĂ©es aux castes).2 Il en est ainsi du sel, de la gomme, des grains, du coton, de la toile, etc. Les hommes-esclaves sont agriculteurs, Ă©leveurs, puisatiers, mineurs, tisserands, porteurs, mariniers et passeurs tandis que les femmes filent, prĂ©parent le coton, le peignent, nettoient, puisent lâeau, etc. Ce sont les esclaves encore qui assument le transport des marchandises par portage, caravanes ou pirogues. Ce sont eux enfin qui contribuent Ă la production dâautres esclaves en fournissant une part importante des effectifs des armĂ©es (Park, pp. 221â2). En 1795, Mungo Park, qui parcourt surtout les pays du Sahel soudanais, constate que âthe labour is universally performed by slavesâ (Park, p. 9) et estime que les trois quarts de la population est composĂ©e dâesclaves. Estimation sans doute excessive mais significative de lâimportance du phĂ©nomĂšne. Mollien confirme (pp. 131, 225) le nombre trĂšs considĂ©rable de captifs au Futa-Tooro et au Futa-Jalon. Selon CaillĂ©, qui rencontre quantitĂ© de hameaux dâesclaves en pays malinkĂ© et peul, lâambition du paysan est de possĂ©der 12 Ă 15 esclaves pour subvenir Ă ses besoins et produire le surplus de grains et de toile destinĂ© au commerce (CaillĂ©, vol. I, p. 460). Il remarque que ces esclaves travaillent beaucoup, quâils sont mal vĂȘtus, obligĂ©s de subvenir Ă leur nourriture et que, sâils ne sont pas partout maltraitĂ©s, ils craignent les punitions (CaillĂ©, vol. I, pp. 151, 312, 316, 460).1
Les profits de lâesclavage pouvaient ĂȘtre considĂ©rables, si lâon en croit le cas citĂ© par Mollien (p. 89), selon lequel un propriĂ©taire du Burba-Jolof parvenait en un an Ă doubler le nombre de ses esclaves par lâexploitation de leur travail; estimation trĂšs proche de celles que jâai faites sur la base de renseignements recueillis dans le Sahel (Meillassoux).
Lâesclavage existait donc Ă deux titres en Afrique occidentale. Dâune part il fournissait la marchandise de la traite atlantique, dâautre part les producteurs des marchandises du commerce inter-africain.
En raison du danger de dĂ©gradation sociale que reprĂ©sentait la possibilitĂ© de vendre ou de mettre en exploitation les individus, lâesclavage pour se dĂ©velopper en Afrique, en vint Ă dĂ©pendre de deux institutions complĂ©mentaires et contradictoires: la guerre et le commerce.
En Afrique occidentale, au sein dâune mĂȘme sociĂ©tĂ©, ni lâhomme de condition franche, ni lâesclave domestique, câest-Ă -dire nĂ© en captivitĂ©, nâĂ©tait aliĂ©nable.2 Ne peut ĂȘtre vendu que lâindividu arrachĂ© Ă son milieu social ou familial par la capture.
Les communautĂ©s ne peuvent vendre ni leurs propres ressortissants ni leurs esclaves domestiques, ni donc pratiquer lâĂ©levage dâesclaves pour la vente. Dans ces conditions, lâesclave ne peut ĂȘtre produit que par la guerre et le brigandage,3 seules institutions capables de confĂ©rer aux individus un statut qui les rende aliĂ©nables. Pour se protĂ©ger de la dĂ©sintĂ©gration sociale qui rĂ©sultait de la possibilitĂ© de vendre leurs propres ressortissants, les sociĂ©tĂ©s esclavagistes africaines se trouvaient donc nĂ©cessairement soumises Ă lâinsĂ©curitĂ©.4
Ainsi, le guerrier ou le brigand sont les agents premiers indispensables Ă la mise en circulation de lâesclave-marchandise, qui alimente tant la traite atlantique ou saharienne que la traite intĂ©rieure, nĂ©cessaires au dĂ©veloppement de la production marchande. Cet esclave de traite, toutefois, nâest exploitable, et transformable en producteur, quâĂ©loignĂ© de son lieu dâorigine et privĂ© des possibilitĂ©s de sâĂ©vader ou dâĂȘtre dĂ©livrĂ©, donc aprĂšs seulement quâil ait Ă©tĂ© pris en charge par le commerçant, transportĂ© sur des marchĂ©s Ă©loignĂ©s et revendu. Le commerçant est donc lâagent second capable de transformer lâesclave-marchandise en esclave-producteur. En Afrique lâemploi des esclaves domestiques et leur capacitĂ© de reproduction naturelle limitaient lâusage de la guerre et du commerce comme moyens de produire lâesclave-producteur; mais lâĂ©tat dâinsĂ©curitĂ© que lâon constate et lâimportance du trafic intĂ©rieur des esclaves rĂ©vĂšlent que ce systĂšme Ă©conomique Ă©tait davantage en Ă©tat de turbulence que dâĂ©quilibre et que le recours Ă la capture violente restait un Ă©lĂ©ment nĂ©cessaire Ă son dĂ©veloppement.
La complĂ©mentaritĂ© de la guerre et du commerce, lâune alimentant lâautre dont elle se sert comme dĂ©bouchĂ©, mais lui arrachant aussi les hommes qui produisent ses marchandises, est contradictoire. Elle suscite deux classes Ă la fois antagonistes et solidaires, celle des aristocraties guerriĂšres et celle des commerçants.
Dans les pays sĂ©nĂ©galais et soudanais (mais Ă lâexception des trois Etats musulmans du Futa-Tooro, du Bundu et du Futa-Jalon, quâil faudrait examiner Ă part) et jusquâĂ lâabolition de la traite, ces deux classes se distinguent et sâopposent (A. B. Diop, 1966, p. 495). La capture des esclaves est entre les mains des aristocraties guerriĂšres et paĂŻennes qui, lorsquâelles sont sur la CĂŽte, vendent gĂ©nĂ©ralement leur butin en traitant directement avec les EuropĂ©ens ...
Table of contents
- Cover
- Half Title
- Title Page
- Copyright Page
- Table of Contents
- Foreword
- Part I
- Introduction
- English Version
- Part II. Special Studies
- The Adaptation of African Economy and Trade to Changes in the Nineteenth-Century European Trade
- I Prices and profitability in early nineteenth-century West African trade
- II De la traite des esclaves Ă lâexportation de lâhuile de palme et des palmistes au Dahomey: XIXe siĂšcle
- III Asante policy towards the Hausa trade in the nineteenth century
- Trade and Social Organization
- IV Commerce prĂ©-colonial et organisation sociale chez les Dida de CĂŽte dâIvoire
- V Lâorganisation du commerce prĂ©-colonial en Basse-CĂŽte dâIvoire et ses effets sur lâorganisation sociale des populations cĂŽtiĂšres
- VI Trade and trading patterns of the Akan in the seventeenth and eighteenth centuries
- VII Le commerce prĂ©-colonial et le dĂ©veloppement de lâesclavage Ă GĆ©bu du Sahel (Mali)
- Long-distance Trading and the Development of Specialized Trading Groups
- VIII Atebubu markets: ca. 1884â1930
- IX Les Yarse et le commerce dans le YatĂȘnga prĂ©colonial
- X Pre-colonial trading networks and traders: the Diakhanké
- XI La citĂ© marchande de Bouna dans lâensemble Ă©conomique Ouest-Africain prĂ©-colonial
- XII Parenté et commerce chez les Kooroko
- XIII Cultural strategies in the organization of trading diasporas
- Trade Areas and Market Centres
- XIV Cycles de marchĂ©s et âespacesâ socio-politiques
- Two types of West African house trade
- XVI West African market-places: temporal periodicity and locational spacing
- XVII Periodic and daily markets in West Africa
- The Impact of Modern Capitalism on African Trade
- XVIII La politique coloniale française Ă lâĂ©gard de la bourgeoisie commerçante sĂ©nĂ©galaise (1820â1960)
- XIX The supply response of retail trading services to urban population growth in Ghana
- XX Capitalism, capital markets, and competition in West African trade
- Bibliography
- Index