Christianity and Missions, 1450–1800
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Christianity and Missions, 1450–1800

J. S. Cummins, J. S. Cummins

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Christianity and Missions, 1450–1800

J. S. Cummins, J. S. Cummins

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The theme of this volume is the transformation of European Christianity into a world-wide religion. The spirit of crusade against Islam was one impulse driving the early expansion; these essays show how new ideologies of mission were developed and how perceptions have continued to evolve, notably in the light of Vatican II. They reveal the differing attitudes and roles of missionaries in such radically different environments as America and China, and the equally varied ways in which this activity was received, with the many problems of accomodation and sycretism. Topics covered include the development of new institutions to control missionary activity, notably the Roman Propaganda Fidei, tensions around race and the role of women, and the stimulus given, for instance to linguistic studies, by the need to communicate. Finally, they examine the belated awakening of the Protestant churches to the need to compete with Rome in the evangelization of the world.

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Information

Publisher
Routledge
Year
2016
ISBN
9781351951708
Edition
1

1
Aux origines de la ‘Congrégation’ indienne de l’Ordre des Fréres prêcheurs (1546-1580)

Charles-Martial de Witte
Les archives de l’ancienne province dominicaine du Portugal ont peri dans l’incendie qui suivit le terrible tremblement de terre de Lisbonne en 1755 1. De celles de la province ecclésiastique de Goa (y compris les ordres religieux), on perd toute trace depuis le jour fatal de 1776 où, sur l’ordre du tout-puissant marquis de Pombal, elles furent em-barquees à destination de Lisbonne 2. Des autres sources historiques qui pouvaient subsister encore dans les couvents dominicains au portugal et en Inde, une grande partie a disparu, dispersée ou détruite, lors de la suppression des ordres religieux par la révolution libérate de 1834.
Dans ces conditions, il y a lieu de se réjouir chaque fois que des piéces d’autres fonds d’archives viennent jeter quelque lumiére, même minime, sur le passe de l’ordre de saint Dominique au Portugal et outre- mer. En 1932, le P. G. Schurhammer a fait connaitre, dans la premiere edition de son repertoire des sources historiques contemporaines de saint Franfois-Xavier en Asie3, une série de documents intéressants à cet égard; ils ont été édités depuis, avec d’autres, par le P. Ant6nio da Silva Rego dans sa grande collection de textes sur I’histoire des missions portugaises en Orient4. Nous sommes heureux de pouvoir, à notre tour, ajouter à ces documents encore quelques glanures, recueil- lies dans les archives romaines.
Le P. Benno Biermann, se servant de la documentation fournie par les Peres Schurhammer et Silva Rego, s’est penche déjà dans une série d’études, avec un sain esprit critique et I’érudition qu’on lui con- nalt, sur l’activité des premiers dominicains en Inde durant la période qui va de 1503 à 1548 5. Il n’a pas manqué de noter, comme l’avaient. fait, du reste, déjà avant lui Cacegas et Sousa 6, les premiers historiens de l’ordre au Portugal, qu’il s’agissait alors d’individus isoles. II est utile de souligner la chose non pas, certes, pour laisser des rigides caté-gories mentales se substituer dans nos esprits à la réalité mouvante et chatoyante de l’histoire, mais parce qu’il s’agit d’un fait et qu’il nous permet de mieux pénétrer la personnalité et l’ceuvre de ces pionniers de la premiere heure.
En effet, si les dominicains de cette premiere période furent, sans doute, les ancêtres des « missionnaires » des generations posterieures, ils étaient aussi et plus encore, peut-etre, les héritiers et les continua-teurs de ces clercs de toute nature qui suivirent toujours les combat- tants portugais depuis les temps lointains où cette vaillante petite na-tion chrétienne commenca la reconquista de son territoire sur les Maures et, particuliérement, depuis que, par une initiative hardie, elle transporta cette reconquete sur les rives de l’Afrique du Nord pour, ensuite, par un vaste mouvement tournant, la porter et la prolonger, en quelque sorte, jusqu’en Inde et en Extreme-Orient. ê
Dans les nombreuses bulles que les rois de Portugal obtinrent du Siege Apostolique a l’occasion de ces expeditions militaires, il est plus d’une fois question du clergé qui les accompagnait. La bulle Orthodoxae fidei d’Innocent VIII (18 février 1486), un des documents les plus com-plets sur la matiére, prorogée en 1491 et renouvelée par Jules II, le 12 juillet 1505, autorisait, par exemple, les ecclesiastiques, seculiers ou reguliers, a participer a une expédition contre le Maroc, a consulere et adhortari [les combattants] ad pugnam; leur accordait des facilités pour la celebration de la messe et l’exercice du ministére; les dispen- saient du jeune et de la recitation de l’office divin et meme de l’obser-vance du repos dominical in rebus concementibus dictum bellum7. Dans l’ardeur de la lutte, leur vie étant peut-etre en peril, il arrivait a ces ecclésiastiques de perdre un peu de vue leur caractére sacré et d’oublier les prescriptions canoniques; ils étaient vraiment cor unum et anima una avec les combattants, leurs fréres 8.
Sans doute, les expeditions maritimes de Pedro Alvares Cabral ou d’Alphonse d’Albuquerque vers l’lnde ne furent jamais élevées cano-niquement a la dignité de croisade, mais nous pouvons estimer sans crainte de nous tromper que les autorisations d’Innocent VIII et de Jules II ne faisaient que codifier une pratique et une coutume que les Portugais transportérent telles quelles en Asie. Comment, d’ailleurs, aurait-il pu en etre autrement? N’avaient-ils pas retrouvé sur les rives de la mer d’Arabie le Maure, leur vieil ennemi héréditaire qui était en meme temps l’ennemi de Dieu? Si on lit dans les chroniques por- tugaises de la conquete de l’lnde que lors des attaques contre Goa le dominicain fr. Domingos de Sousa exhorta les combattants, leur donna l’absolution ou entra dans la ville a leur tete avec une croix de procession, ce n’était pas la une improvisation, un hasard. Dans le monde statique du début du xvie siécle, c’était la continuation de trés vieux rites de croisade dont il serait intéressant et, probablement, pas trés difficile de retrouver le ceremonial.
La paix faite ou, plutot, aprfés la victoire, — car la paix ne vint jamais! —, ces ecclésiastiques passaient tout naturellement au ministére des garnisons des forteresses portugaises, formaient un embryon d’or-ganisation ecclésiastique et, — c’était la volonte formelle du roi —, commencaient meme l’évangélisation des territoires conquis. Tout cela, en somme, fr. Luis de Sousa l’avait déja trés bien vu quand il écrivait en y mettant ce rien d’apologie qui convenait a un bon dominicain et un bon Portugais: «beaucoup allaient séparément, en imitation de notre grand Patriarche a ses débuts, prendre part aux travaux de la guerre avec les vaillants découvreurs et, chemin faisant, examiner, comme les explorateurs de la Terre promise, les qualités de ces vastes regions que leurs successeurs devaient cultiver au spirituel» 9.
Pour completer le tableau, il faut encore évoquer ici la crise des ordres mendiants au Portugal. La reforme dominicaine du bienheureux Raymond de Capoue avait été introduite dans ce pays en 1399 a Bem- fica pres de Lisbonne, mais aprés un siécle, l’« Observance» ne fleuris-sait encore que dans quelques monastéres fondés au cours du xve siécle. C’est en 1501 seulement que le roi Manuel Ier entreprit l’offensive contre les grands couvents de son royaume ou dominait toujours ce que fr. Luis de Sousa a appelé «o feio monstro da Claustra ». Ces efforts auraient abouti douze ans plus tard a la fusion des deux types de mo-nasteres sous un meme prieur en une seule province dominicaine10. II faut croire, cependant, que les résultats obtenus ne furent pas durables puisque vingt-cinq ans aprés le roi Jean III dut entreprendre a nouveau l’opération. Confiée aux mains de l’énergique fr. Jeronimo de Padilla, eile devait, cette fois, réussir11.
On admettra que tout ce travail, s’il devait aboutir a un plus grand bien, ne pouvait manquer, en attendant, de heurter bien des habitudes, de troubler bien des esprits. Quelques-uns prenaient des decisions extremes, comme ce fr. Francisco de S. Joao qui jeta le froc aux orties et, repentant, déclara plus tard qu’il avait quitté le convent DC Natalia «ignorans futurum modum vivendi et novas constitutiones per novos prelatos ipsius ordinis editas ac austeritates et scandala que in ordine predicto inter illius prelatos et fratres oriuntur... »12. La plupart pré-feraient, sans doute, une solution moins radicale. Avec la complicité, peut-etre, des nouveaux supérieurs, heureux de se débarasser sans esclandre de sujets jugés inaptes a la réforme, ils obtenaient une mission au loin. Les tentations d’évasion, éternel péril de la vie en com-munauté, l’esprit d’aventure, qui est lui aussi de tous les temps, fai- saient le reste...
Le fonds de tableau que nous venons de brosser explique au mieux, croyons-nous, la personnalité d’un fr. Domingos de Sousa telle qu’elle nous est presentée, sur la base des documents, par le P. Biermann. Aprés avoir été quelque chose comme l’aumonier en chef du grand- capitaine Alphonse d’Albuquerque, il est installé a Goa par le conque- rant comme representant, avec le titre de vicaire general, de l’ordinaire, qui fut jusqu’en 1514 le vicaire du couvent de Tomar de l’ordre mili- taire du Christ et aprés cette date et jusqu’en 1534 l’éveque de Funchal13. Au spirituel, le P. Biermann a défini fr. Domingos de Sousa comme « un fils de son temps > (filius temporis sut)14. Dans sa lettre au roi Manuel, on sent trop qu’il travaille pour plaire au souverain et l’espoir d’une récompense, — somme d’argent ou promotion honorifique —, y apparait sans voile15.
Dom Duarte Nunes incarne pour nous une autre figure typique du vieux Portugal et de la chrétienté médiévale en général: celle du bispo de anel16, l’éveque titulaire ou in partibus infidelium, l’episcopellus, a la fois nécessité et, parfois, plaie de l’Eglise du temps, contre laquelle les synodes, les conciles et le Siége Apostolique durent plus d’une fois prendre des sauvegardes17. Le P. Biermann semble avoir pense que Duarte Nunes, élu éveque d’un diocése de la Bosnie-Herzégovine occupee par les Turcs, n’ayant pas réussi a pénétrer dans son territoire, se serait présenté, arkeitsfroh, pour évangéliser l’lnde18. On peut tout aussi bien imaginer que la dignite d’éveque dumnensis lui fut donnee comme un simple titre19. Quoiqu’il en soit, nous le trouvons occupé d’abord dans le vaste archidiocése de Braga, oil il fit des ordinations en 1514; puis le roi Manuel ou l’eveque Pinheiro l’envoyerent faire la visite pastorale dans les lies atlantiques, Madere et Acores, ou sa presence est attestee en 1516 et 151720. Une mission analogue le portera jusqu’a l’lnde portugaise, ou, apres un an passe a Mozambique, il sejournera de 1520 a 1523 21. II mourut a Aveiro, retiré dans sa famille, en 1528.
En somme, Domingos de Sousa et Duarte Nunes representent une moyenne honnete dans le clerge bigare de l’lnde a cette epoque. Sans toumer tout au noir et sans oublier non plus qu’il y avait au fonds de tout cela une foi robuste, il faut bien reconnaitre que Ton se trouve en face d’une spiritualite assez peu epuree. II y avait pire22... et il y avait mieux!
C’est a un religieux castillan ayant déja sejourne en Inde que Ton doit le premier projet d’une fondation stable et d’une organisation missionnaire proprement dite de l’ordre de saint Dominique dans POrient. Fr. Francois Vasquez, dont la presence est signalee a Rome des mars 1546 23, obtint en aout de cette annee du maitre-general de I’ordre, Francesco Romeo (de Castiglione), des lettres-patentes lui permettant de retourner en Inde et l’autorisant a emmener avec lui vingt religieux volontaires, recrutes dans n’importe quelle province de l’ordre, dont il serait le supérieur avec le titre de vicaire (doc. 1 a et b). Trois de ses compagnons sont cites: Diego Bermudez24, Jorge Temudo25 et Lopo da Corda26; les deux derniers etaient Portugais.
Nous ignorons les demarches que le P. Vasquez put entreprendre pour recruter des compagnons et assurer les assises canoniques de son ceuvre, mais nous en connaissons le resultat, tout au moins quant a ce dernier point. Le 8 mars 1547, le pape Paul III donnait en sa faveur un bref (doc. 2) qui nous fournit pas mal de renseignements sur les projets du zele missionnaire, car cette fois, bien que le mot ne fut pas encore en usage, c’est bien de cela qu’il s’agit. Trois objectifs geogra-phiques sont designes dans le document pontifical: l’lnde portugaise, l’Ethiopie et d’autres regions soumises a des princes non-chretiens: « regum et principum, verum lumen et fidem non agnoscentium » precisait meme la minute, mais la main du correcteur a supprime ces derniers mots. S’agissait-il la d’un plan d’ensemble premedite, plutot grandiose a la verite, meme pour un groupe de vingt religieux, ou simplement d’une precaution permettant aux missionnaires d’exercer leur activate la ou les hasards du grand voyage outre-mer auraient pu les amener? II est impossible de le dire avec certitude. Personnellement, nous incli-nerions plutot vers la seconde hvpothese.
Ce qui est certain, c’est le but strictement apostoiique de l’entre- prise. Vasquez apparait dans notre bref avec le vieux nom scripturaire et canonique, particuliérement seant pour un fils de saint Dominique, de « prédicateur», fonction qu’il tenait de son supérieur religieux, tan- dis que le pape lui aurait donné 27 la qualite de noster et Apostolice Sedis commissarius (ce qui revient a dire que Vasquez tenait mission directe- ment de lui) ad convertendos illos, predicare verbum Dei et fidem plantare ac omnia et singula que pro religionis augmento expedite cognosceres facere et exeq...

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