Politiques économiques, croissance, et équilibre extérieur dans les pays du Maghreb
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Information

Quatrième Partie: Stratégies financières et endettement extérieur des pays du Maghreb

Strategies D’investissement et Croissance Economique dans les Pays du Maghreb

Edmond Asfour


Introduction

Dans le cadre général de ce symposium intitulé “Politiques économiques, croissance et équilibre extérieur dans les pays du Maghreb,” ce document se concentre sur les stratégies d’investissement et le rôle qu’elles jouent dans la croissance économique. La question de savoir quelle est la stratégie optimale de développement soulève une vive controverse depuis toujours et demeure encore aujourd’hui un sujet de polémique, bien que dans un climat plus tempéré. Pour ma part, j’éviterai dans toute la mesure du possible ce genre de controverse en m’étendant plutôt sur les types d’investissements qui ont été les plus propices à la croissance économique, en laissant de côté l’énumération des stratégies suivies et la question de savoir laquelle est ou sera la plus appropriée. Aussi, malgré l’importance primordiale de l’aspect de la distribution des revenus dans le processus de développement économique et social, ce document se limite à la discussion du rôle que jouent les investissements et la stratégie d’investissement dans la croissance de la production.
Il existe un consensus parmi les économistes — ce qui est rare, et par conséquent assez remarquable — sur l’idée que les investissements et la formation de capital sont nécessaires à la croissance économique et que, (toutes choses égales par ailleurs) des investissements plus importants sont nécessaires à une croissance accrue de l’économie. Vu leur tendance à simplifier et à généraliser, certains économistes out même été enclins à supposer que les investissements constituaient également une condition de croissance suffisante. Les fonctions de production, telle que la fonction Harrod-Domar sur lesquelles des modèles macroéconomiques ont été élaborés font de la croissance du PIB essentiellement une fonction de formation de capital et de croissance de la main-d’oeuvre, ce qui implique que les coefficients d’intensité de capital et de travail resteront stables dans le cas de chaque pays. Ce point de vue semble avoir généralement été accepté après la deuxième guerre mondiale dans les pays en voie de développement, lesquels, se tournant vers les pays industrialisés, se sont aperçus qu’ils possédaient un capital social important, un rapport capital-travail élevé, et dans la plupart des cas, un taux d’investissement élevé. La formation de capital n’est pas seulement nécessaire à la création d’emploi, à l’amélioration de la productivité du travail et de l’ensemble de la production, mais permet aussi un niveau d’épargne plus important, d’où une formation de capital supplémentaire et ainsi de suite en un cercle vertueux de croissance économique. Par conséquent, la première préoccupation pratique de toute politique de développement a souvent consisté à trouver des ressources (épargne intérieure et apport de capitaux extérieurs nets) permettant de financer un niveau accru d’investissements.

Stratégies d’investissement

Au cours des années cinquante et soixante, cette doctrine a été vivement avancée et appliquée en accordant plus ou moins d’importance aux caractéristiques et à la qualité de l’investissement, à son lien avec d’autres activités et d’autres secteurs, et à sa place au sein d’une stratégie globale d’investissement et de croissance économique. L’investissement, plus particulièrement en matière d’équipement et de matériel moderne, était pratiquement consideré comme une bonne chose en soi, à réaliser dans la mesure des possibilités de financement. Dans la plupart des pays en voie de développement, nouvellement indépendants, l’aide étrangère était sollicitée ou offerte pour un grand nombre de raisons, la viabilité économique et l’aspect prioritaire de l’investissement étant rarement considérés comme des facteurs décisifs. Ni la qualité de l’investissement ni la qualité de la main-d’oeuvre n’étaient complètement négligées mais on ne leur accordait pas non plus une importance démesurée. Les structures sociales et institutionnelles et les attitudes à l’égard du travail et de la réussite n’étaient guère considérées comme des facteurs affectant la croissance économique (peut-être par crainte qu’une faible croissance soit interpretée comme le résultat de structures institutionnelles et sociales sous-développées et d’une mentalité négative). La découverte de ressources naturelles exploitables a sans doute été considérée plus importante par les pays en voie de développement que par les pays industrialisés mais semble toutefois avoir été attribuée plus à la chance qu’à une innovation technologique. Les technologies plus productives étaient supposées être incorporées dans le capital fixe et la meilleure façon de les transférer au pays en voie de développement était par l’intermédiaire des importations de biens d’équipement. Les innovations technologiques — c’est-à-dire de nouvelles méthodes pour produire un plus grand nombre ou une gamme plus diversifiée de produits en utilisant différemment la même quantité de ressources ou de facteurs de production — étaient considérées comme une sorte de “package” possédé par les pays industrialisés qui étaient très peu enclins à le partager avec les pays en voie de développement si ce n’est à un prix exorbitant afin de conserver leur suprématie économique. On n’accordait alors guère d’importance au fait que les développements technologiques ou les améliorations institutionnelles pouvaient être une source d’économie de capitaux, ni au fait que la substitution du travail par le capital ne constituait pas toujours une solution économique.
Depuis les années cinquante et soixante, les personnes s’intéressant au développement — économistes, hommes d’affaires, banquiers, administrations et hommes politiques — ont beaucoup appris au sujet des différents obstacles au développement et de la complexité des mesures destinées à lever ces obstacles, même au niveau technique, sans parler de leurs répercussions institutionnelles, politiques et sociales. Le rôle de la formation de capital dans la croissance économique (on hésite à parler plus généralement de développement économique et social)1 est toujours consideré comme prépondérant, mais il a toutefois diminué face à toute une série de facteurs dont on reconnaît aujourd’hui l’importance: la stabilité politique; un esprit d’entreprise dynamique et innovateur; une administration efficace mais non autoritaire une ouverture sur le monde extérieur; des mécanismes flexibles et facilement adaptables aux conditions changeantes de l’environnement économique (qu’il s’agisse du mécanisme des prix du marché ou de la planification et des prix administrés); les attitudes positives encourageant le travail, l’épargne, la réussite et l’excellence; une main-d’oeuvre formée et spécialisée et un niveau d’éducation de qualité pour les étudiants. Si toutes ces conditions étaient réalisées, non seulement les investissements augmenteraient, mais la stratégie d’investissement choisie se révélerait probablement la plus appropriée pour le pays en question à un moment donné, et les investissements seraient les plus productifs dans ce sens qu’ils auraient le taux de rentabilité économique le plus élevé possible. Je reviendrai plus tard à ce concept-clé de “taux de rentabilité économique”.
Si un pays parvient à soulever tous les obstacles politiques, institutionnels et humains entravant un processus de croissance, tout en possédant par ailleurs toutes les incitations culturelles et les bases techniques pour développer son économie, il est quasiment évident d’affirmer que ce pays se développera aussi rapidement que possible, compte tenu de ses contraintes géographiques, de ses ressources naturelles et de la taille de sa population. C’est effectivement sûr dans un sens, mais cela ne simplifie pas le fait d’expliquer comment le mécanisme de croissance pourrait évoluer au sein de cet environnement favorable. Il n’est pas non plus aisé de déterminer ou de s’accorder sur quelle combinaison de politiques ou quelle phase de leur mise en oeuvre serait la plus appropriée à un moment donné. Jusqu’à présent, aucune formule n’a été trouvée qui soit unanimement considérée comme étant la panacée de tout développement ou de toute croissance économique, universellement applicable en toute circonstance. Au fil des ans, toute une série de stratégies d’investissement ont été avancées par des économistes et il en existe probablement pour chaque pays autant de versions différentes que de partis politiques ou de groupes sociaux.
Une grande partie des discussions sur les stratégies de développement se concentrent principalement sur les priorités d’investissement. Tandis qu’une école pragmatique accordait la priorité à une infrastructure économique de base (c’est-à-dire sur le transport, l’irrigation, l’éducation, etc.) qui créerait l’environnement nécessaire aux investissements directement productifs, d’autres économistes insistaient davantage sur l’importance de la création d’industries de base produisant des biens d’équipements et des biens intermédiaires, ce qui permettrait le développement ultérieur d’une capacité de production plus importante, bien que cette situation puisse causer des pénuries et retarder un niveau plus élevé de la consommation. D’autres préféraient encore ce que l’on peut appeler une “croissance équilibrée” où l’on assiste au développement simultané de tous les secteurs, créant simultanément une demande de la part de chaque secteur pour les produits des autres secteurs et produisant en mêmes temps des économies externes; ce point de vue, compte tenu de l’indivisibilité et de l’économie d’échelle de plusieurs investissements, devait se baser sur la nécessité d’une “forte poussée” (big push) c’est-à-dire sur un niveau élevé d’investissements, simultanément dans tous les secteurs et par conséquent sur un taux d’épargne et d’emprunts élevé, accompagné d’une phase d’austérité au cours d’une période initiale.
Une autre tendance était favorable à une situation contraire, à savoir une croissance non équilibrée où la priorité est accordée aux investissements dans le domaine des technologies de pointe, contribuant fortement à rehausser le niveau de qualification professionnelle des travailleurs, à introduire une discipline du travail et donc à établir un rythme de production plus poussé, ce qui favorise (à travers des effets d’entraînement en aval et en amont) le progrès des autres activités économiques. Enfin, ces dernières années, la croissance économique induite par les exportations est devenue populaire en tant que modèle de développement.

Stratégies d’investissement et croissance économique dans les pays du Maghreb

Lorsqu’on considère la stratégie d’investissement suivie dans trois pays du Maghreb — l’Algérie, le Maroc et la Tunisie — au cours de ces vingt dernières années, il semble que le Maroc et la Tunisie aient en général suivi une stratégie traditionnelle de croissance équilibrée basée sur le développement de l’infrastructure et la substitution à l’importation, dans laquelle s’insèrent des périodes d’investissement accru dans l’un ou l’autre secteur, comme l’irrigation, ou l’exportation des produits phosphatiers et textiles. En revanche, l’Algérie a opté pour un développement intensif d...

Table of contents

  1. Cover Page
  2. Title Page
  3. Copyright Page
  4. Contents
  5. Préface
  6. Remerciements
  7. Avant-Propos
  8. Première partie
  9. Deuxième Partie
  10. Troisième partie
  11. Quatrième partie
  12. Liste des participants
  13. Table des matières
  14. Footnotes