Balade au fil des mots

Opus 2

Nacelle. Nacelle

• Publisher: Books on Demand
• Year: 2020
• Print ISBN: 9782322236718
• eBook ISBN: 9782322214938
• Edition: 1
• Topic: Literature
• Subtopic: Poetry
• Index: Literature

Un premier receuil de textes est parfois le fruit d'une impulsion, parfois l'exigence d'une vie, une expérience vécue une fois, comme un défi, un soulagement, une libération, ou une déception. Mais si l'auteure récidive, c'est un engagement auprès d'elle-même et de ses lecteurs, avec une vraie prise de risque, entre les décevoir et les lasser, entre les séduire à nouveau et maintenir leur désir éveillé.Nacelle a pris ce risque, elle a heureusement bien fait.Philippe Raxhon

CHAPITRE IV

MES RÊVES, MA LIBERTÉ

4.1 – Le gris du dimanche soir

C'est un jour où les souvenirs reviennent en cascade.

Comme la mélodie du bonheur.

Elle se rappelle cette attente au bord de l'eau.

Pour un sourire de vacances.

Il était ce regard Montgolfière, celui qui électrisait ses interdits.

Il était ce visage, paysage de passage.

Où le pas sage ne s'encombrait que de sourires moqueurs et de joutes enchanteresses.

Sur un drap de mousse, l'espièglerie de la liberté prenait naissance.

C'est un film qui prenait alors place et s'animait de la douceur des baisers.

Où le son d'un Ave Maria menait la danse, celui du souffle.

Celui qui s'introduit dans le désir de l'envoûtement.

Où pour un moment d'éternité l'intensité de l'instant comblerait tous les gris.

Ceux du dimanche soir.

C'est dans sa rêverie qu'elle assèche ses larmes.

Elle sourit à cet abandon des sens.

Elle prolonge alors le voyage du passé, celui de son présent.

Lorsqu'entre chien et loup elle l'entend.

Fermant les yeux pour le respirer encore plus fort.

Elle sait que sa voix est un apaisement.

Celui qui fait valser tout raisonnement.

Elle se bercera dans les spasmes de la volupté, tel le volcan.

Lorsque la lave d'un cri percera le silence de la nuit.

Elle ouvrira ses yeux, son regard comme absent continuera sa fuite.

Elle sera là devant lui, cherchant ce regard, celui du désir.

Où l'aimant est amant sur le fil, celui de la liberté du pas sage.

4.2 – Le clown

Il est celui de mes pensées, celui qui fait rêver et sourire.

Ses mots sont comme l'espoir, le baume à la lune froide.

Mes mots bercent cette mélancolie, celle qui meurt sous les hurlements du soleil.

Celui qui crie ses je t'aime dans le silence de l'envie de la retenir pour mieux justifier son existence.

C'est là qu'apparaît le clown.

Celui de ma déraison, l'appel à la censure.

Lorsque mon cœur explose sa rage pour évacuer le gris qui te dit : « L'amour n'existe pas. » Il ronge mes insomnies au détour d'une touche d'ordinateur.

Il est pour moi le ravissement, celui du secret.

Celui que je ne prononce pas, l'insaisissable moment, l'intouchable ravissement, hurlement de l'envie où ce manque qui me ronge fait chatoyer les étoiles.

De rêveuse je deviens l'arum.

C'est dans le jardin qui fleurit que je vois passer sa silhouette.

Celle qui appelle la séduction, l'inaccessible vertige de la joute amoureuse.

4.3 – Cueillez les mots bouquets

C'est la love story, celle par qui la cueillette des mots bouquets des prairies enchante le regard, partitions de toutes ces nuances d'arc-en-ciel.

Certains sont des bouquets bitumes, d'autres des bouquets champêtres.

Certains se cachent, tels ces bouquets voyageurs.

D'autres s'exposent au grand jour.

Ces bouquets font danser la dentelle des soupirs.

Les regards endormis reprennent alors vie.

C'est l'étincelle des pétales au goût de la rosée du matin, celle qui fait sourire les mots, joueurs pour certains, timides pour d'autres.

Ils flottent, telle cette barque qui glisse sur les eaux du désir.

Caldariums caressants les courbes de la langue.

Ne plus rien maîtriser, c'est l'évidence de la liberté.

C'est un programme libre.

L'horizon d'un brasier de notes, celles qui s'entrechoquent d'un choix consenti où l'indifférence est interdite.

C'est un écho spasme vainqueur de la vie.

Musique perdue, perfection des échanges drapés de couleurs sourires.

Moteurs des écrits d'une rêveuse.

4.4 – La marque du vide

C'est le bal des souvenirs, ceux qui viennent danser devant ma barque.

Celle de l'envol des sourires quand arrive le soir où la marque du vide prend son élan et s'agrippe.

Le vespéral traverse les pages du bonheur ; les frontières sont alors abolies.

Les rives de la berge se transforment alors en écran technicolor qui prend vie.

Je la sens.

Je la vois se dessiner, cette grande bâtisse.

Là, nous cheminions, les fleurs enlaçaient nos pieds qui se fondaient dans un tapis de trèfle.

Je me replonge dans ce voyage, celui du pays des contes, celui que je m'inventais.

J'y croisais la reine Margueritte, le roi Clovis, le valet Monsieur Bourricot.

Ce décor fermier avec ses consonances aristocratiques me faisait gravir les marches d'un palais.

Je m'imbriquais dans ce monde imaginaire empli de rois, de reines, dans cette vie de château.

Je suis encore l'électron libre, celui qui se greffe à la formule du rêve.

Je garderai toujours cette culture des plaisirs de l'enfance.

Je fuis ainsi toutes sortes de conflits.

Ne surtout pas perdre ma vie dans les énergies destructrices.

Cet écran est le fusionnement, celui qui résorbe les failles.

Les aimés, ceux qui m'ont cueillie de leur bienveillance, deviennent le soir mes fantômes.

Ces racines, celles qui peuplent mon livre de marque-pages.

4.5 - Les esprits qui se frôlent

Les esprits qui se frôlent, c'est l'alliance des cœurs libres, ceux qui font vivre les âmes.

Pour moi, ils sont l'île des possibles, ceux qui font naître les sourires comme un soleil qui se cache.

Garder en soi cette mélodie, celle connue de personne, comme un jardin secret.

Le soir, l'esprit sac à dos au vent pour lui, le solitaire.

Pour moi, l'écoute, celle du murmure qui voyage avec le vent.

C'est parfois un combat, celui du vouloir, celui de ne pas oser qui donne de la magie aux rêves.

L'endroit où tous les interdits, ceux que l'on se refuse dans la vie, prennent naissance et voyagent.

Pour lui, ils prendront la couleur de la plume.

Pour moi, ils prendront la couleur de la danse des mots.

Ces sourires d'écriture se retrouveront dans nos cryptogrammes.

Ces secrets que l'on partage, ces vécus que l'on gardait pour nous.

Que gardons-nous de nous maintenant?

Nous gardons cette fureur de vivre lorsque sur le ring du droit de résister tous les coups sont permis.

Je continue de mes mots la déraison du savoir aimer d'autres paysages.

Mais est-ce de son esprit que je me nourris ?

Ou est-ce lui qui se nourrit du mien ?

C'est là toute la justesse, la puissance des mots qui s'en vont pour se balancer au-dessus du vide.

Ils atterrissent alors dans l'écho d'un écrit, telle la douceur d'un toucher au goût liquoreux.

Celui qui rend la fièvre, celle des sens au-delà du permissible.

C'est une danse, celle de la langue, musique du ballet où se cachent les esprits qui se frôlent.

4.6 – Entre l'ombre et la lumière

Les mots sont ma station, celle de la gare où les je t'aime sont éternels, bercés par les baisers.

Ils sont ma réalité, celle qui ne cherche pas ; elle est celle qui s'impose à moi, c'est une spirale.

La destination des cœurs pleins, ceux des rêves où je frissonne sous la couleur de cette danse.

Couloir de ma liberté, c'est la rencontre d'une plume qui s'ouvre et les textes de l'écrivain.

Celui qui me regarde dans le noir de la nuit, le cœur motivé, il me partage le début du voyage.

C'est avec son thésaurus que je m'amuse à coudre le bord des mots.

Me fera-t-il écho dans cette foule où l'abandon favorise les rapprochements ?

C'est caché du regard des autres que je m'enivre des interdits qui s'envolent dans le grand labyrinthe de la folie.

Celle qui fait voguer les âmes en dérive, quand, à la lecture d'un texte, j 'y vois l'aveu de l'homme.

Celui qui butine cachant sa tristesse dans l'éphémère de l'embrasement.

Faut-il s'y attacher ou s'en protéger ?

C'est là toute la beauté de l'ombre et de la lu...

Table of contents

• Du même auteur
• Illustrations
• Remerciements
• Préface
• À propos de l’auteur
• Dédicace
• Sommaire
• Chapitre I : L'oxygène des mots venus d'ailleurs
• Chapitre II : Les mots qui font réfléchir
• Chapitre III : Le poète rêveur
• Chapitre IV : Mes rêves, ma liberté
• Chapitre V : Participations diverses
• Chapitre VI : Mon écriture mon horizon
• Page de copyright