Le Mouron rouge conduit le bal
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Le Mouron rouge conduit le bal

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Le Mouron rouge conduit le bal

About this book

Louis XVI est guillotinĂ© le 21 janvier 1793. L'abbĂ© Edgeworth de Firmont l'assiste dans ces tragiques circonstances. Mais le Mouron Rouge, toujours prĂ©voyant, escamote ce dernier juste aprĂšs l'exĂ©cution, devinant que la Convention est prĂȘte Ă  lui faire subir le mĂȘme sort qu'au Roi. C'est l'histoire de ce sauvetage, doublĂ© de celui d'une famille d'aristocrates compromis dans cette aventure, qui vous est contĂ©e ici. L'entreprise est d'autant plus pĂ©rilleuse qu'un traĂźtre apparaĂźt dans la bande du Mouron Rouge...

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Information

Year
2021
eBook ISBN
9782322274697
Edition
1

PREMIÈRE PARTIE. L’ABBÉ

1

Le procĂšs du roi
Depuis le 14 janvier, les scrutins avaient commencĂ©. On allait savoir si Louis Capet Ă©tait reconnu coupable d’avoir conspirĂ© contre la libertĂ©. Louis Capet – c’est-Ă -dire Louis XVI, le descendant d’une longue lignĂ©e de souverains – avait Ă©tĂ© traĂźnĂ© Ă  la barre de la Convention par ses sujets pour rĂ©pondre de ce crime, et sa vie Ă©tait en jeu.
Il ne pouvait mĂȘme y avoir de doute. Ce n’était pas au bannissement, comme beaucoup de dĂ©putĂ©s, surtout les girondins, l’avaient laissĂ© entendre, mais Ă  la peine de mort qu’on allait le condamner.
On avait posĂ© cinquante-sept questions Ă  l’accusĂ© et il avait rĂ©pondu nĂ©gativement. Un de ses trois dĂ©fenseurs, DesĂšze, avait montrĂ© que le procĂšs du roi, irresponsable suivant la Constitution, Ă©tait illĂ©gal, mais rien ne le sauverait.
Une fois dĂ©jĂ , un siĂšcle et demi auparavant, un roi, Charles Ier d’Angleterre, avait Ă©tĂ© traduit devant son Parlement, et cela s’était terminĂ© par un rĂ©gicide. La foule, une foule inquiĂšte et silencieuse, se pressait aux alentours de l’AssemblĂ©e, attendant les nouvelles tandis que l’avocat BarĂšre rĂ©sumait les dĂ©bats dans un discours interminable. Puis on ramena le roi Ă  la prison du Temple oĂč il vivait maintenant, sĂ©parĂ© de sa femme, de sa sƓur et de ses enfants.
Le 16 janvier, le vote commença. Il dura vingt-quatre heures. La Convention avait dĂ©cidĂ© que, quelle que soit la sentence, il ne serait pas fait appel au peuple. Les modĂ©rĂ©s auraient bien voulu conserver cette Ă©chappatoire, mais les extrĂ©mistes criĂšrent que ce serait fomenter la guerre civile et, une fois de plus, les autres s’étaient laissĂ© intimider.
Sept cent vingt et un dĂ©putĂ©s Ă©taient prĂ©sents. On les appelait un Ă  un ; ils montaient Ă  la tribune et prononçaient la peine qu’ils voulaient voir appliquer.
Pendant longtemps, le bannissement et la mort se partagĂšrent Ă  peu prĂšs Ă©galement les votes. Cette Ă©trange scĂšne avait pour tĂ©moins les spectateurs fort Ă©lĂ©gamment vĂȘtus des galeries qui mangeaient des bonbons et bavardaient. Il y eut un moment d’intense curiositĂ© lorsque Philippe d’OrlĂ©ans – on l’appelait maintenant Philippe-ÉgalitĂ© – vota la mort de son cousin en son Ăąme et conscience, bien entendu.
Enfin on compta les votes ; la peine de mort avait rĂ©uni trois cent soixante-sept voix contre trois cent trente-quatre, et le prĂ©sident Vergniaud, qui avait dit la veille encore : « Je ne voterai pas la mort », et qui l’avait votĂ©e, proclama le verdict.

2

La sentence

À peine le prĂ©sident avait-il terminĂ© que les avocats du roi dĂ©posĂšrent une protestation. Ils demandaient un sursis et l’appel au peuple. Celui-ci avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rejetĂ© ; il restait le sursis, mais les dĂ©putĂ©s Ă©taient recrus de fatigue et remirent leur dĂ©cision au lendemain.
Les extrĂ©mistes disaient « non », Philippe-ÉgalitĂ© disait « non », peu de dĂ©putĂ©s avaient le courage de dire « oui » et, finalement, on rejeta aussi le sursis.
Le Conseil exĂ©cutif vint lire le dĂ©cret de mort au condamnĂ© dans sa prison. Louis XVI l’écouta tranquillement, puis il demanda un dĂ©lai pour se prĂ©parer Ă  la mort et un confesseur dont il donna le nom. Le ministre de la Justice, Garat, accepta de transmettre cette derniĂšre demande, et lorsqu’il revint il dit « qu’il Ă©tait libre Ă  Louis d’appeler tel ministre du culte qu’il jugeait Ă  propos ».
Pendant ce temps, la nouvelle se rĂ©pandait dans Paris et le frappait de stupeur. Seuls les extrĂ©mistes se rĂ©jouissaient, agitaient leurs cocardes tricolores et criaient : « Vive la libertĂ© ! » Le dĂ©putĂ© qui s’était Ă©levĂ© le premier contre un sursis, Le Peletier, alla souper au Palais-Royal chez un restaurateur Ă  la mode : FĂ©vrier. Il allait payer sa note lorsqu’il fut attaquĂ© par un homme qui lui plongea un poignard dans la poitrine en criant : « RĂ©gicide ! voilĂ  pour toi ! » Dans la confusion qui suivit, le meurtrier s’échappa. Lorsqu’on apprit la chose, la plupart des dĂ©putĂ©s qui avaient votĂ© la mort s’enfermĂšrent chez eux.
Cependant, les cafĂ©s et les restaurants ne dĂ©semplissaient pas. On parlait du procĂšs et on parlait de la guerre peut-ĂȘtre imminente avec l’Angleterre. L’ambassadeur de France Ă  Londres, Chauvelin, n’était pas encore revenu, mais on s’attendait Ă  le voir rappelĂ© d’un instant Ă  l’autre ; les Anglais qui rĂ©sidaient en France se prĂ©paraient Ă  quitter le pays.
Cependant, il en restait encore un certain nombre, journalistes, hommes d’affaires ou simples curieux, et ils venaient dĂźner chez FĂ©vrier oĂč se rencontraient aussi Saint-Just, Robespierre, Desmoulins, Vergniaud et d’autres hommes en vue. Ce soir-lĂ , une douzaine d’étrangers se trouvaient rĂ©unis autour d’une table ronde. Le dĂźner Ă©tait maigre, car les provisions commençaient Ă  manquer et les menus s’en ressentaient. Cependant, la bonne humeur assaisonnait la pauvre chĂšre, et les convives, des Anglais surtout, se rĂ©signaient sans trop de grimaces Ă  mal manger.
– Que diriez-vous d’un rĂŽti de bƓuf Ă  la moutarde ? disait un homme qui s’efforçait de venir Ă  bout d’un morceau de salĂ© aux haricots.
– Qu’il passerait bien, rĂ©pondit son voisin, bien que, pour le moment, j’ai plutĂŽt envie d’un ragoĂ»t de mouton Ă  la mode Lancashire : c’est le triomphe de ma femme.
– Chez moi, interrompit un de leurs compatriotes Ă  l’accent caractĂ©ristique, c’est aujourd’hui le jour du hachis, avec un grand verre de whisky Ă©cossais par-dessus, je vous jure

Deux hommes dĂźnaient ensemble Ă  une petite table voisine ; l’un d’eux s’écria :
– Ces Anglais ! Ils ne parlent que de nourriture !
Sans commenter cette remarque, l’autre dit :
– Vous savez l’anglais, monsieur ?
– Oui ; vous ne le savez pas ?
– Je n’ai jamais pris de leçons, fut la rĂ©ponse Ă©nigmatique.
Ces deux hommes Ă©taient trĂšs diffĂ©rents : l’un Ă©tait plutĂŽt petit et large d’épaules, il avait le visage rubicond, les lĂšvres sensuelles et des yeux Ă  fleur de tĂȘte. Ses mains s’agitaient constamment, roulaient des boulettes de mie de pain ou tambourinaient sur la table. L’autre Ă©tait trĂšs grand ; il parlait sur un ton lĂ©gĂšrement pĂ©dant, un ton de professeur, ses mains fines ne faisaient pas de gestes. Les deux convives Ă©taient vĂȘtus simplement d’habits noirs et de culottes de drap.
À ce moment, il y eut un grand remue-mĂ©nage ; on demandait les chapeaux, les manteaux, on se disait bonsoir
 Robespierre, Vergniaud, Saint-Just, quittĂšrent la salle et, lorsqu’ils eurent disparu, le plus petit des deux dĂźneurs se renversa sur le dossier de sa chai...

Table of contents

  1. Le Mouron rouge conduit le bal
  2. PREMIÈRE PARTIE. L’ABBÉ
  3. DEUXIÈME PARTIE. Le médecin
  4. TROISIÈME PARTIE. Mademoiselle
  5. QUATRIÈME PARTIE. Le traßtre
  6. CINQUIÈME PARTIE. Le chef
  7. Page de copyright