Souvenirs Militaires De La République Et De l'Empire Tome I
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Souvenirs Militaires De La République Et De l'Empire Tome I

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« Souvenirs militaires de la République et de l'Empire. Paris, Dumaine, 1855, 2 vol. in-8°. Portr.
Bon récit de la seconde campagne d'Italie (pp. 85-108) et surtout des opérations en Prusse et de l'occupation du pays: recensement des ressources (donations, problème de la monnaie... (pp. 111-168). Nombreux détails, mais des inexactitudes, sur la campagne d'Autriche (pp. 169-270), l'expédition d'Anvers (pp. 273-283). La guerre en Russie occupe les dernières pages du tome I et le début du tome II. La campagne de 1813 est également racontée de façon détaillée. A peu près rien en revanche sur la campagne de France. Les souvenirs s'achèvent sur les opérations de 1815. C'est par cette partie que Berthezène avait commencé la rédaction de ses mémoires en 1816. Malgré quelques erreurs, il a l'avantage sur d'autres généraux, de s'attacher à décrire les pays occupés ou envahis. » p 16 - Professeur Jean Tulard, Bibliographie Critique Des Mémoires Sur Le Consulat Et L'Empire, Droz, Genève, 1971

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Information

CAMPAGNE DE RUSSIE — 1812

Malgré ses funestes résultats, l’expédition de Russie est une opération de guerre si grande et si glorieuse, elle doit, si je ne m’abuse, occuper une place si importante dans nos annales militaires, qu’il me semble nécessaire de la raconter avec les développements propres à en retracer un fidèle souvenir.
Les désastres de cette campagne ont été à coup sûr l’une des premières causes des malheurs sans nombre qui ont accablé notre patrie ; leur triste influence a dominé longtemps nos destinées et nos enfants auront probablement à gémir, avec plus de raison que nous encore, sur les calamités et les fautes qui firent échouer cette mémorable entreprise. Le temps seul nous apprendra si les maux, dont nous avons été victimes, ne doivent pas retomber plus tard sur l’Europe entière, et si les Gouvernements qui se sont joints à la Russie pour détruire la puissance française, n’auront pas un jour à se repentir de s’être faits les complices de l’ambition moscovite.
Deux invasions célèbres, également malheureuses, celle de Charles XII et celle de Napoléon, ont donné naissance à l’opinion généralement accréditée aujourd’hui, que la Russie est invulnérable et que ses armées sont irrésistibles. Rien ne serait plus fâcheux pour l’avenir des peuples européens que l’affermissement d’un pareil préjugé, et si le récit que je vais entreprendre des événements de 1812 pouvait démontrer que nos revers n’ont eu rien de commun avec les armées russes, et que leur cause première et presque unique se trouve dans des fautes qu’il eût été facile ou du moins très possible d’éviter, j’aurai le droit de me flatter d’avoir fait quelque chose d’utile à l’avenir de mon pays. Déjà, du reste, le début de la campagne de 1813 a démontré jusqu’à l’évidence que, malgré nos immenses désastres, les Russes eussent été promptement refoulés au-delà du Niémen, si, tout en se détachant de notre alliance, l’Allemagne eût seulement gardé la neutralité.
Jusqu’au moment où je commence ce travail, il n’a pas encore paru en France d’histoire véritable et complète de la guerre de Russie. Lors de la première invasion, la France fut inondée par un déluge de relations plus ou moins apocryphes de cette campagne ; mais tous ces ouvrages portent le cachet de l’époque et en sont la honte : dans tous, l’ignorance des faits, le dénigrement des personnes et la calomnie contre tout ce qui est national, se trouvent réunis à la plus abjecte adulation envers nos ennemis. Plus tard, parurent des mémoires, qui se distinguent d’une manière honorable par le talent du style et par l’esprit qui les a dictés. Mais à côté de détails précieux dans certaines parties, on y trouve tant d’inexactitudes et parfois tant d’exagération, qu’on ne pourrait s’expliquer cette énigme, si l’on ne savait que leur auteur, le général Guillaume de Vaudoncourt, tombé entre les mains de l’ennemi, a peu vu par lui-même, et n’a fait que rédiger les notes particulières qui lui ont été confiées. Au surplus, il a réfuté beaucoup d’erreurs et de mensonges, propagés par des écrivains mercenaires, soit étrangers, soit nés en France, et ce qu’il dit de l’armée russe prouve qu’il a eu connaissance de documents spéciaux à Saint-Pétersbourg{49}.
Je ne parle pas des rapports officiels des puissances belligérantes ; ils ne peuvent guère servir qu’à fixer les dates des opérations et les positions des différents corps : on sait depuis longtemps la foi qu’ils méritent. Selon sa vieille coutume, le Gouvernement russe jugea convenable, pendant cette campagne, de nous faire battre partout et toujours{50}. Ses bulletins sont fort curieux par la quantité et l’énormité des mensonges qu’on y trouve entassés. Je ne citerai que celui de l’affaire de Smolensk ; on y lit en propres termes :
« L’armée française ayant été battue le 4-16 août, à six verstes de Smolensk, par Raïevski, fut encore attaquée le lendemain par Doctorov et complétement battue par les soldats russes, qui invoquaient le Tout-Puissant à leur secours. Les Français perdirent 20,000 hommes et beaucoup de prisonniers ; des bataillons entiers mirent bas les armes ; trois régiments de cavalerie et un régiment de Cosaques ont battu toute la cavalerie du roi de Naples. Les Russes ont perdu 4,000 hommes, parmi lesquels les généraux Skalon et Balla ; mais pendant ce temps Smolensk brûlait, et l’armée victorieuse a pris position entre Pnewa et Dorogobouj. » C’est-à-dire à quinze lieues en arrière.
Il faut compter beaucoup sur la stupidité d’une population, pour oser lui faire des contes aussi absurdes et aussi contradictoires ; ce système de duperie impudente continua jusqu’au bout, et deux jours avant notre entrée à Moscou, on y criait les détails de notre défaite à Borodino. L’esprit et le style des pièces publiées par les Russes à cette époque, sont des monuments que l’histoire conservera comme une preuve de la barbarie, de l’ignorance et du fanatisme imbécile de ce peuple, encore à demi-sauvage au XIXe siècle.
Si, grâce à nos succès et à l’esprit éclairé de notre nation, nos bulletins n’affichent pas le mensonge avec cette audace, si le fond des faits y est toujours vrai, les détails y sont parfois dénaturés d’une manière déplorable. Il n’est pas difficile d’en citer des preuves, dans la guerre même qui nous occupe, on lit, par exemple, que, le 18 août, le maréchal Oudinot, lorsqu’il fut blessé, faisait des dispositions pour profiter de la victoire et acculer l’ennemi sur le défilé, etc. ; tandis qu’il est connu de toute l’armée que le maréchal Oudinot, décidé à évacuer Polotsk la nuit suivante, et à passer sur la rive gauche de la Dvina, y avait envoyé par avance son artillerie et sa cavalerie, comme nous le dirons en racontant les opérations du 2e corps.
Je sais bien que souvent, en faisant ces altérations, on se proposait un but utile ; ainsi, en Égypte, un régiment avait enlevé une redoute, et l’ordre du jour avait attribué cette action à un autre corps ; le colonel réclama : « Je le sais, lui répondit Bonaparte, mais votre régiment n’a pas besoin de ce fait d’armes, et l’autre fera mieux dans une autre occasion. » A Dresde, en 1813, la prise de la redoute du centre fut attribuée à la Jeune Garde, parce que, disait l’Empereur, la Garde doit jouir d’une grande réputation. Mais je sais aussi que ces licences dans la rédaction des bulletins servaient souvent à préparer ou à justifier l’élévation de quelque protégé. Ainsi, en 1814, la défense de Nogent fut attribuée à M. de Bourmont, qui n’y avait paru qu’un instant, et lui valut le grade de général de division, bien que toute la gloire en appartînt au colonel Voirol, du 18e de ligne. En somme, quelque jugement qu’on porte sur les motifs de ces substitutions, il est au moins bien sûr, qu’après de semblables travestissements, les pièces officielles n’offrent plus que de faibles secours pour arriver à la connaissance de la vérité.
Ces diverses considérations m’ont engagé à puiser dans mes notes plus largement que je n’ai fait jusqu’ici. Placé de manière à voir de très près les principaux événements, je les raconterai avec bonne foi et impartialité, et je tâcherai toujours de les représenter d’après les impressions que j’en ai reçues sur les lieux, et d’après les jugements que j’en ai vu porter au moment même par les hommes les plus compétents. Quant aux opérations des ailes de l’armée, mon récit sera plus incomplet ; je n’y étais pas, et, malgré mes recherches, il me manquera souvent beaucoup de ces détails particuliers, qui sont si précieux et si nécessaires pour juger convenablement des actions de guerre. Les documents par lesquels je me guiderai dans cette partie de mon travail, sont de deux sortes : les uns officiels, tels que les rapports des généraux commandants, et les autres privés et émanant de témoins oculaires. Les premiers me sont suspects à bon droit ; une longue expérience m’a prouvé que l’amour-propre et l’intérêt y altèrent sans cesse les faits, et qu’on y dissimule volontiers les fautes de l’incapacité ou de la mauvaise volonté ; personne à l’armée n’ignorait que les rapports adressés à l’Empereur étaient le plus souvent, moins l’expression de ce qui s’était fait, que celle de ce qui aurait dû se faire. Les seconds, étant désintéressés, méritent plus de confiance à tous égards, lorsqu’ils sont fournis par des hommes qui, à l’avantage de la position, réunissent la rectitude d’esprit et les lumières nécessaires pour bien juger des événements. Mais de pareils témoins sont fort rares, et l’on est trop souvent réduit à des à peu près. C’est avec le secours de ces divers éléments, et après avoir pesé les témoignages opposés et choisi soigneusement ceux qui m’ont semblé les plus dignes de foi, que j’ai composé mon récit.
Mais, avant d’aller plus loin, je dois dire quelque chose des causes de cette guerre, de son but et des forces respectives des deux puissances belligérantes. Jamais les prétextes de rupture n’ont manqué à l’ambition et à la jalousie : toutes les pages de l’histoire déposent de cette triste vérité. Il serait donc bien inutile de chercher les véritables causes des guerres dans les manifestes publiés par les cabinets ; destinés à capter ou à fausser l’opinion publique, tout leur mérite dépend de l’art avec lequel sont dissimulés les motifs injustes, puérils ou honteux, pour lesquels vont être prodigués l’or et le sang des peuples, et si quelque chose pouvait étonner en fait de crédulité, ce serait de voir un système de déception si usé trouver encore quelque crédit et faire des dupes. Le seul moyen de parvenir, dans ces occasions, à la connaissance de la vérité, c’est d’interroger le caractère des souverains, leurs passions, leur politique, leurs intérêts, et, plus souvent encore, ceux de leurs ministres{51}.
Les protestations d’amitié et les témoignages de confiance que les deux Empereurs s’étaient donnés aux conférences d’Erfurt, joints aux concessions réciproques qu’ils s’étaient faites, semblaient assurer entre eux une paix longue et durable. Immédiatement après, Napoléon s’occupa sérieusement de la guerre d’Espagne, et Alexandre poussa avec vivacité les opérations de ses armées en Moldavie, en même temps qu’il enlevait la Finlande à l’illuminé Gustave, son beau-frère. L’année suivante, lorsque l’Autriche, voyant la France engagée dans une guerre opiniâtre, jugea le moment favorable pour reparaître avec honneur sur la scène du monde, et recommença la guerre, la Russie, pour tenir en apparence ses engagements envers Napoléon, fit marcher une armée contre la Galicie. Plus tard, les victoires de Ratisbonne, d’Eckmühl et de Wagram, ayant forcé François II à demander la paix, Alexandre profita de ses malheurs et partagea ses dépouilles{52}. Mais sa coopération n’avait point paru franche ; on lui reprochait tout bas de n’avoir fourni que le tiers de son contingent et de s’être opposé à l’élan patriotique des Galiciens, qui voulaient se réunir aux Polonais du grand-duché de Varsovie. Là, peut-être, prit naissance ou, du moins, commença à se développer une mésintelligence, dont le germe était depuis longtemps dans les dispositions des deux cabinets, et qui se termina trois ans après par une rupture ouverte{53}.
Quoi qu’il en ait été, dès l’année 1810, on s’aperçut d’une certaine mésintelligence entre les deux cours. En même temps qu’un ukase détruisait les relations commerciales de la France, garanties par le traité de Tilsit, l’Empereur Alexandre protesta contre l’occupation du duché d’Oldenbourg. Il rappela une partie de l’armée de Moldavie, porta des forces considérables sur la frontière du grand-duché de Varsovie, augmenta ses armements, fit des levées extraordinaires, rassembla des magasins immenses sur plusieurs points de la Lithuanie et de la Samogitie, renoua ses liaisons avec l’Angleterre, resserra celles qu’il avait avec la Suède, couvrit l’Allemagne de ses émissaires, et se plaignit de l’incorporation à l’empire français de la Hollande et des villes hanséatiques ; enfin il demanda, comme préalable indispensable de toute négociation ultérieure, l’évacuation entière de toutes les places fortes de la Prusse, celle de la Poméranie suédoise, un arrangement avec le roi de Suède et la diminution de la garnison de Dantzig.
A ces plaintes de la Cour de Russie Napoléon répondait : qu’elle avait violé ses engagements et anéanti les conventions de Tilsit ; que l’ukase de 1810, si préjudiciable au commerce français, était une violation de ce même traité ; que l’admission des vaisseaux anglais et des marchandises anglaises était une autre infraction que rien ne pouvait justifier ; que l’occupation de la Hollande, des villes hanséatiques et du duché d’Oldenbourg, était dans l’esprit du traité de Tilsit ; que la Russie jetait le gant pour une difficulté qui lui était étrangère ; que les conditions préalables à tout accommodement qu’elle exigeait, étaient incompatibles avec la dignité de la France et constituaient une véritable déclaration de guerre{54}; et, qu’après les victoires d’Austerlitz et de Friedland, la France n’avait rien demandé d’aussi ignominieux pour les vaincus ; il finissait par proposer une indemnité pour le duché d’Oldenbourg, des mesures propres à concilier les intérê...

Table of contents

  1. Page titre
  2. TABLE DE MATIÈRES
  3. A SA MAJESTÉ L’EMPEREUR NAPOLEON III.
  4. NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR L’AUTEUR.
  5. SOUVENIRS MILITAIRES
  6. PRUSSE - ANNÉES 1806, 1807 ET 1808
  7. CAMPAGNE D’AUTRICHE - 1809
  8. EXPEDITION DES ANGLAIS CONTRE ANVERS - 1809
  9. CAMPAGNE DE RUSSIE - 1812