Mémoires Du Général Bigarré, Aide De Camp Du Roi Joseph
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Mémoires Du Général Bigarré, Aide De Camp Du Roi Joseph

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Mémoires Du Général Bigarré, Aide De Camp Du Roi Joseph

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Mémoires du général Bigarré, aide de camp du roi Joseph. Paris, Kolb, 1893, in-80, XV-320 p.
« Ces souvenirs ont été écrits en 1830. Entré à la garde consulaire, Bigarré assiste au sacre puis à la bataille d'Austerlitz. Son régiment ayant perdu un drapeau à Austerlitz, il se cabre sous les reproches de Napoléon (pp. 180-183) et passe aide de camp de Joseph qu'il suit à Madrid (chapitres IX-XI), le récit s'arrête en 1812. Racontées naïvement les conquêtes galantes et les infortunes conjugales de Bigarré donnent à ses souvenirs un ton plaisant. Malheureusement, l'appareil critique fait défaut. » p 18 - Professeur Jean Tulard, Bibliographie Critique Des Mémoires Sur Le Consulat Et L'Empire, Droz, Genève, 1971.

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Information

Publisher
Wagram Press
Year
2014
eBook ISBN
9781782891444

CINQUIÈME PARTIE EN Espagne

CHAPITRE XII — 1808

Joseph roi d'Espagne. — Nomination de général. — Napoléon à Bayonne. — Le roi Joseph à Burgos. — Napoléon en Espagne. — Sa harangue aux moines. — Entrée à Madrid. — La noblesse. — Opposition du Clergé. — Voyage de Madrid à Compostelle.

On m’avait mandé de Naples dans le mois d’aout que le roi de Naples était nommé roi d’Espagne.
Le 1er juillet suivant, je reçus une lettre de Sa Majesté le roi Joseph, par laquelle ce souverain m’apprenait qu’il venait de me nommer général de brigade, et que le major Carascosa était promu au grade de colonel, pour me remplacer au commandement du 2e régiment de ligne ; cette lettre, datée de Bayonne, m’enjoignait de partir à sa réception pour rejoindre Sa Majesté à Madrid ; elle me prescrivait également de prendre les ordres de l’Empereur en passant à Bayonne. J’arrivai dans cette ville le 18 du même mois, entre 8 et 9 heures du matin; à midi je me présentai au château de Marsac, pour y demander et recevoir les ordres de l’empereur Napoléon.
Sa Majesté me demanda si le régiment que je venais de quitter était en état d’entrer en Espagne, quels étaient sa force, son esprit, et si les Napolitains regrettaient le roi Joseph ?
L’Empereur s’assura par lui-même lors de mon départ que tous les hommes de mon détachement avaient deux bonnes paires de souliers, et si les cent hommes de cavalerie qui en faisaient partie étaient montés comme ils devaient l’être. A l’air sombre et soucieux qu’il avait en passant devant le front de ma troupe, je crus m’apercevoir que quelque chose n’allait pas à sa tête; effectivement, j’appris qu’il avait brusqué le prince de Neuchâtel, parce que ce dernier avait différé d’un jour à faire partir ce convoi et que les pièces d’artillerie n’étaient pas attelées ainsi qu’il en avait donné l’ordre.
J’arrivai à Burgos le 1er août, et le 8 une lettre du roi Joseph, datée d’Arranda, m'apprit qu’il avait évacué Madrid par suite d’une capitulation signée en Andalousie, dont l’honneur du général Dupont aurait un jour à rendre compte.
La retraite du roi Joseph se fit d’abord sur Miranda, sans précipitation, et peu de jours après il alla établir son quartier général à Vittoria.
La bataille gagnée le 14 juillet à Rio-Secco, par le maréchal Bessières, arrêta la marche des Espagnols vainqueurs de Dupont.
Ce fut à Burgos, la veille de son départ pour Miranda, que je rendis compte au nouveau roi d’Espagne et des Indes de la mission dont m’avait chargé Sa Majesté l’empereur Napoléon en passant à Bayonne.
Ce prince, que je n’avais pas vu depuis plus d’un an, me fit un accueil aussi gracieux que bienveillant et m’annonça que son intention était de me nommer commandant de la brigade des grenadiers et voltigeurs français de sa Garde, sans que pour cela je cessasse d’être son aide de camp ; en effet je fus promu à cet emploi le 31 août suivant.
La malheureuse affaire de Baylen, qui porta une atteinte si fatale à notre gloire militaire et qui rendit les Espagnols si arrogants, nécessita de la part de l’empereur Napoléon un développement de forces considérable contre la Péninsule. Il fit venir de l’Allemagne plusieurs de ces légions formidables avec lesquelles il sortait de vaincre les Prussiens et les Autrichiens.
Le 4 novembre l’empereur Napoléon, qui revenait depuis peu d’Erfurt, où il avait eu une entrevue tout à fait amicale avec l’empereur de Russie, partit de Bayonne et arriva à Tolosa. Je fus envoyé dans cette ville par le roi Joseph pour le complimenter et me trouvai dans son salon lorsqu’une députation de moines y fut introduite.
Prévenu contre ces religieux qui passaient en Espagne pour être les instigateurs de l’insurrection contre les Français, il leur dit avec un ton sec et un air de bien mauvaise humeur: « Messieurs les moines, si vous vous avisez de vous mêler de nos affaires militaires, je vous promets que je vous ferai couper les oreilles. »
L’Empereur me demanda comment se portait son frère, quelles étaient les troupes qu’il avait avec lui à Vittoria et qui avait donné l’ordre au maréchal Lefebvre d’attaquer le corps espagnol commandé par le général Blake, et de se porter en avant jusqu’à Valmasedo ? Sur la certitude que je lui donnai que le roi Joseph n’avait point ordonné aucun mouvement, il répliqua, et ce devant le prince Berthier, que si un maréchal se permettait, sans son commandement, de prendre sur lui une pareille responsabilité, il le renverrait sur-le-champ sur les derrières de l’armée.
L’Empereur arriva le 5 à Vittoria, reçut dans la même journée toutes les autorités françaises et espagnoles et monta à cheval le soir pour voir les environs de la ville.
Le 8 novembre l’empereur porta son quartier général à Miranda, sur l’Èbre, le 9 à Briviesca. Le 10, le maréchal Soult attaqua l’armée d’Estramadure qui était en position en avant de Burgos. En moins de deux heures ce maréchal enleva à l’ennemi sa position, ses canons, lui tua deux à trois mille hommes et lui fit bon nombre de prisonniers.
L’Empereur suivit de près le maréchal Soult, entra à Burgos le jour de cette affaire, y demeura jusqu’au 22 du même mois. Le roi Joseph, qui avait toujours accompagné son frère dans la marche de Vittoria à Burgos, fixa également son quartier général dans cette ville.
Dans ces entrefaites j’avais été envoyé en mission à Pampelune pour y porter des ordres au général Davoust. Gourant la poste à cheval pour m’y rendre et dormant sur ce cheval tout en galopant, le postillon qui m’accompagnait, voyant un troupeau de porcs, donna un coup de sifflet pour faire arrêter nos chevaux; à ce signal, les chevaux de poste espagnols s’arrêtent tout à coup. Ge temps d’arrêt inattendu pour moi me fit passer par-dessus la tête de mon cheval et tomber à califourchon sur les porcs. Vous en rirez si vous voulez, lecteurs, mais il est vrai de toute vérité que, me croyant au milieu des Espagnols qui venaient me surprendre, je tirai mon sabre de son fourreau, et que de taille et d’estoc je blessai deux cochons dont les cris perçants me firent revenir de ma méprise.
L’Empereur avait appris, en marchant sur Burgos, les avantages remportés à Lérin par le maréchal Moncey, à Spinosa par le maréchal Victor, à Villarcayo par le maréchal Sébastiani et à Tudella par les maréchaux Lannes et Ney; il avait été témoin des succès des maréchaux Soult et Bessières à Burgos, et de ceux du maréchal Victor à la Somo-Sierra : toutes ces batailles et combats avaient considérablement diminué les forces espagnoles, mais n’avaient encore amené aucun résultat décisif.
Il continua à s’approcher de Madrid en suivant la route par Lerma, Arranda et Buytrago ; le 1er décembre il installa son quartier général au village de San-Agostino, et le lendemain, il se porta, avec toute l’artillerie de sa Garde et les divisions de dragons de Latour-Maubourg et de Lalgoussaie, sur les hauteurs qui dominent la capitale des Espagnols, quand on arrive de Burgos parla grande route de Castille. On dressa une tente sur ce terrain qui servit de quartier général à l’empereur Napoléon.
Dans la nuit le maréchal Victor s’empara d’une partie du faubourg situé sur la route de France.
Le major général Berthier fit porter une sommation au général Castellar qui commandait dans Madrid, par un major d’artillerie fait prisonnier à l’affaire de Somo-Sierra. Ce ne fut que le lendemain matin, à 8 heures, que ce général répondit à cette sommation d’une manière peu satisfaisante.
Le 3 décembre, Sa Majesté le roi d’Espagne fit prévenir les officiers de sa maison qu’elle désirait qu’ils s’abstinssent de paraître à l’attaque que les troupes françaises allaient faire contre la ville de Madrid. Mais quand j’entendis le canon ronfler de toute part, que je vis l’infanterie se diriger sur Madrid, j'oubliai la défense, et je ne fus pas le seul ; je montai à cheval avec le colonel Clermont-Tonnerre, aujourd’hui ministre de la Guerre, et tous deux nous nous dirigeâmes vers la grille de fer qui est à l’entrée du Prado dans la partie la plus élevée, et saisissant le moment où des canonniers conduisaient une pièce de quatre en dehors des murs, pour la traîner à la porte d’Alcala, je la fis arrêter de mon autorité, et fis tirer dans cette grille deux coups de canon à boulet, qui démontèrent la serrure de la grille, et nous ouvrirent une des portes de la ville.
Clermont et moi nous nous portâmes de suite à la fontaine de la rue d’Alcala, et comme il y avait là une batterie de la division du général Vilatte, qui venait d’y arriver, je me permis de la faire tirer sur la place Del Sol, où les Espagnols avaient aussi du canon et de l’infanterie.
En longeant les maisons de la rue d’Alcala, je parvins, avec le chef d’escadron Daumesnil, qu’accompagnait un trompette de chasseurs à cheval de son régiment, à atteindre le retranchement de la place Del Sol et à me faire passer pour un parlementaire. Le général espagnol Morla sortit alors de cette redoute, vint à moi avec un air décontenancé, et me dit, avant que j’eusse proféré la moindre parole, que le peuple était en fureur, qu’il ne voulait point entendre parler de capitulation, et que peut être, en rentrant dans la redoute d’où il était sorti pour me parler, il serait mis en morceaux comme l’avait été jadis le général Péralès. Il me conjura de dire à l’Empereur que le peuple était entièrement maître de la ville et que les autorités civiles et militaires n’étaient plus reconnues.
Le chef d’escadron Daumesnil et moi rétrogradâmes par le même chemin que nous étions venus à cette redoute. Une fois à la fontaine d’où j’étais parti, j’allai de suite à la tente de l’Empereur lui rendre compte de ce que je venais d’apprendre. Sa Majesté était en ce moment dans une colère épouvantable contre son aide de camp, le général Lauriston, qui avait passé un temps infini à canonner la caserne des gardes du corps avec une demi-batterie de pièces de campagne, sans avoir pu faire une brèche à ce bâtiment ; il le traita devant moi sans égard et sans ménagement. Se tournant ensuite de mon côté, il écouta attentivement ce que je lui racontai, il s’emporta contre le général Morla en disant: « Voyez-vous ce général Morla, il a contribué à faire mettre au peuple les armes à la main, et maintenant il n’a pas le courage de les lui ôter ; allez lui dire de ma part que si, dans deux heures, il ne m’apporte pas les clefs de la ville, je vais y faire mettre le feu aux quatre coins et faire passer au fil de l’épée tout ce qui s’y trouvera renfermé au moment où on y entrera de vive force. »
Je retournai au galop pour mettre à exécution les ordres de l’Empereur, mais j’appris, arrivé de nouveau à la redoute de la Porte del Sol, que MM. Morla et Don Bernado Yriatte étaient partis pour se rendre au quartier général de Napoléon, faire leur soumission.
Le 4, à dix heures du matin, le général Belliard entra dans Madrid à la tête d’une colonne de l’armée française. Il traversa cette ville dans sa longueur au son des tambours et de la musique, et prit possession de tous les postes et de toutes les portes de cette capitale des Espagnols.
Le roi Joseph, qui, pendant que l’Empereur avait son quartier général au village de Ghamartin, avait établi le sien au château du Pardo, fit sa rentrée dans sa capitale quinze jours après la prise de Madrid, le 22 décembre.
De tous les Espagnols de marque qui avaient fait serment de fidélité à Bayonne, on ne compta pas vingt-cinq grands d’Espagne qui mirent à honneur de tenir ce serment. Les ducs de l’Infantado et Del Parque furent les premiers qui manquèrent à leur promesse. Quand les circonstances devinrent favorables au nouveau prince d’Espagne, une partie de cette haute noblesse reparut à la cour du roi Joseph, et sollicita auprès de lui l’honneur de le servir dans ses palais.
La conduite de ses ministres fut bien plus franche et plus honorable, pas un d’eux ne l’abandonna dans son adversité, tous le suivirent dans sa retraite, et tous sont encore aujourd’hui victimes de leur dévouement à sa personne. A ça près de ces grands d'Espagne, qui sont en partie de très petits et mauvais citoyens, parmi ceux des Espagnols qui reconnurent le roi Joseph pour leur souverain, il en est bien peu qui aient varié de sentiments, c’est-à-dire qui ne soient pas encore les partisans d’un roi constitutionnel.
Joseph Bonaparte convenait parfaitement pour roi à la grande masse des Espagnols instruits et propriétaires, mais les prêtres, qui voyaient en lui le second volume de son frère Napoléon, redoutaient le système de gouvernement adopté en France, et par cette raison tenaient à conserver un Bourbon sur le trône d’Espagne. Ils savaient qu’avec ce Bourbon il leur serait toujours facile de gouverner le royaume à leur avantage, tandis qu'avec un Bonaparte constitutionnel ils ne pouvaient plus être que les simples ministres de l’Evangile. Ils firent donc tout ce qu'ils purent pour empêcher le peuple de s'attacher au nouveau roi. Dans la chaire, au confessionnal, ils le dé` crièrent comme un athée, comme un envoyé de Satan, et furent jusqu’à le faire passer pour le plus vil des ' ivrognes, lui qui ne buvait que de l’eau.
Ces grossières invectives répandues avec profusion dans les provinces de l’Espagne, par des hommes habitués à diriger la conscience des paysans et des ouvriers, produisirent l’effet qu’ils s’en étaient promis. Joseph Bonaparte ne fut pour le peuple espagnol, dont l’ignorance et la crédulité sont au-dessus de tout ce qu’on peut dire, qu’un souverain sans principes religieux et sans conduite. On le représenta dans plusieurs caricatures la figure enluminée, le corps gros, les jambes de travers, et tenant dans chacune de ses mains une bouteille pleine et sous les pieds un crucifix.
On ne saurait croire combien cette odieuse caricature indisposa le peuple contre son nouveau roi. Dans les campagnes, il était impossible de détruire l’impression qu’elle avait faite, et dans les villes où le roi Joseph passait, les moines et les prêtres avaient l’impudence de soutenir à la populace que ce n’était pas lui, et ces malheureux le croyaient.
Le 12 décembre, l’empereur Napoléon quitta son quartier général de Chamartin, passa la Guadarama par un temps épouvantable et se dirigea avec sa garde sur Valladolid. Le corps du maréchal Ney et la cavalerie du maréchal Bessières suivirent la même route.
Le 26, les chasseurs à cheval de sa garde ayant passé devant Bénévent, eurent un engagement avec la cavalerie anglaise, commandée par Lord Paget, dans lequel quatre-vingts chasseurs et le général Lefébvre-Denouette furent faits prisonniers.
Le 30 décembre, l’Empereur coucha à Bénévent et, le 1er janvier 1892, à Astorga. Ce fut dans cette ville qu’on ordonna au maréchal Soult de poursuivre l’armée anglaise, sous les ordres de Sir John Moore, dans sa retraite sur la Galice, et d’empêcher autant que possible son embarquement à la Corogne.
Le 18 janvier, le roi Joseph m’envoya en mission auprès du maréchal Soult, et m’ordonna de suivre le corps d’armée de ce maréchal jusqu’à Lisbonne, s’il pouvait y parvenir, après quoi je devais revenir à Madrid, en passant par l’Estramadure. Je fis le trajet de Madrid à Astorga avec deux chasseurs d’escorte et mon valet de chambre, à une époque où toute l’Espagne était en révolution. Entre Valladolid et Ségovie je fus deux fois attaqué par des bandes de brigands, mais chaque fois j'eus le bonheur d’en échapper sain et sauf.
Le 24 janvier, étant à quatre lieues de Villafranca, j’arrivai dans un poste où l’on venait d’assassiner les huit hommes de correspondance qui y avaient été installés pour fournir des chevaux et des escortes aux officiers porteurs de dépêches. Les chevaux que moi et mon valet de chambre avions montés pour arriver à ce poste étant partis avec les hommes qui nous avaient escortés sans que j’eusse congédié ces derniers, il nous fallut passer cinq heures de nuit dans un pays cerné de brigands, sans savoir où nous étions, sans feu, sans vivres et au milieu de six cadavres étendus dans l’écurie où ils avaient été assassinés; ne pouvant nous mettre en route avant le jour, nous cachâmes nos selles...

Table of contents

  1. Page titre
  2. TABLE DES MATIÈRES
  3. AVANT-PROPOS
  4. PRÉFACE
  5. PREMIÈRE PARTIE-AUX ANTILLES ET EN BRETAGNE
  6. DEUXIÈME PARTIE A L’ARMÉE DU RHIN
  7. TROISIÈME PARTIE DANS LA GARDE IMPÉRIALE
  8. QUATRIÈME PARTIE A NAPLES
  9. CINQUIÈME PARTIE EN Espagne