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Souvenirs d'un Officier de La Grande Armée,
publié par Maurice Barrès, son petit-fils.
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Souvenirs d'un Officier de La Grande Armée,
publié par Maurice Barrès, son petit-fils.
About this book
« Souvenirs d'un Officier de La Grande Armée, publié par Maurice Barrés, son petit-fils. Paris Plon, 1923, in-16, 332 p…
Maurice Barrés a bien mis en lumière dans sa préface ce qu'il y a de naïf et de savoureux dans ces souvenirs de son grand-père, vélite de la Garde. On Lira avec amusement le récit du sacre, celui d'Austerlitz et sa célèbre veillée, l'entrevue de Tilsit, la nomination au grade de sous-lieutenant, le Portugal en 1810, la campagne d'Allemagne… » p 11 - Professeur Jean Tulard, Bibliographie Critique Des Mémoires Sur Le Consulat Et L'Empire, Droz, Genève, 1971
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Information
Partie 1-L’ABBÉ PIERRE-MAURICE BARRÈS
Il est question, à plusieurs reprises, dans ces Souvenirs, et dès leurs premières lignes, du frère aîné de J.-B. Barrès, mon grand-oncle Pierre-Maurice Barrès. C’est une figure intéressante et complexe, dont M. Ulysse Rouchon traçait, il y a peu, dans les Débats, un croquis attachant.
« Pierre-Maurice Barrès, disait-il, né à Blesle, le 22 septembre 1766, était l’un des derniers licenciés de l’antique Sorbonne. Il commença ses études sacerdotales au grand séminaire de Saint-Flour, et y reçut les ordres mineurs. Sous l’épiscopat constitutionnel de son compatriote Delcher, curé de Brioude, élu évêque de la Haute-Loire, le 28 février 1791, le jeune clerc, alors élevé au diaconat, vint au Puy, prêta serment, et fut chargé, en compagnie du cordelier Teyssier et de Bonnafox, curé de Lempdes, de la réorganisation du grand séminaire, abandonné par les sulpiciens insermentés.
«Les circonstances interrompirent le séjour de Barrès au grand séminaire, à la fin de 1792, époque à laquelle la direction de l’établissement fut remise aux vicaires épiscopaux. Il quitta alors l’habit ecclésiastique, et, à l’organisation de l’École centrale du Puy, il fut pourvu, au choix, par arrêté municipal du 3 frimaire an V, de la chaire de Belles-Lettres.
«Barrès fut un des professeurs les plus distingués et les plus dévoués de ce nouveau collège. On le trouve, le 10 germinal an VII, présidant un exercice d’éloquence et parlant sur le prix et les caractères de la vraie liberté; le 2 floréal an VII, célébrant le centenaire de la mort de Racine…
« Le 15 fructidor an XII, les maîtres et les élèves de l’École centrale se séparaient, mais, depuis cinq ans, Pierre Barrès avait été appelé à des fonctions plus élevées. Lors de la création des préfectures, il avait été en effet désigné, par décret du 15 floréal an VIII, comme secrétaire général de la Haute-Loire.
«Pendant seize années, l’ancien professeur fut le collaborateur estimé de l’administration, et, sans exagération, l’on peut dire que ce fut lui qui supporta, presque à lui seul, tout le poids des affaires départementales. Doué d’une rare activité, il menait de front les travaux de sa fonction, les plaisirs, les relations mondaines. Les missions les plus délicates lui furent confiées à diverses reprises. En 1812, il alla soutenir à Paris les droits de la ville du Puy à un lycée; en 1816, il fut envoyé à Lyon pour défendre auprès des Autrichiens les intérêts du département. Son habile intervention, dans le règlement des indemnités dues aux troupes d’occupation, lui valut la croix de la Légion d’honneur. Parvenu de la sorte à une situation éminente dans son propre pays, Barrès aurait pu légitimement entretenir de hautes ambitions, mais, à la suite d’une de ces crises de conscience qui sont l’apanage d’une élite, l’ancien clerc, de retour au Puy, se démit bientôt de sa charge.
« La nouvelle provoqua un vif étonnement dans la région, et souleva de nombreux commentaires, mais déjà l’ancien secrétaire général se trouvait à Bordeaux, auprès de son ami Cartal, supérieur du grand séminaire. Dix-huit mois après cette retraite, Mgr d’Aviau l’ordonnait prêtre, le nommait vicaire de la paroisse Saint-Michel, et, simultanément, suppléant de morale à la Faculté de Théologie. Ces fonctions attirèrent l’attention sur Pierre Barrès, qui devint grand vicaire le 1er avril 1819.
« Prédicateur très goûté, directeur spirituel renommé, l’abbé fut, durant plusieurs années, confesseur de la duchesse d’Angoulême. Le correspondant n’était pas moins apprécié, au dire du regretté chanoine Pailhès ; et ses lettres, léguée avec tous ses papiers au grand séminaire, mériteraient les honneurs d’une publication spéciale qui ne manquerait pas d’intérêt.
« Le 29 avril 1838, il mourut à Bordeaux, et fut inhumé dans le caveau de la primatiale Saint-André. »
Ainsi s’exprime le savant M. Ulysse Rouchon. J’ajouterai qu’on trouve le nom de Pierre-Maurice Barrès dans l’histoire de Mme Fourès, la jolie personne qui avait été la maîtresse de Bonaparte en Égypte.
L’abbé Pailhès, bien connu par ses précieux travaux sur Chateaubriand et sur Mme de Chateaubriand, m’avait écrit qu’il voulait peindre mon grand-oncle et faire connaître sa correspondance. Il disait que c’était un esprit qui avait de la profondeur. Je ne sais s’il avait éclairci le mystère de sa vie et l’énigme de sa conversion.
M. B.
Partie 2 - L’EMPIRE
Un arrête des consuls du 21 mars 1804 (30 ventôse an XII) créa un corps de vélites, pour faire partie de la garde consulaire et être attaché aux chasseurs et grenadiers à pied de cette troupe d’élite. Deux bataillons, de huit cents hommes chacun, devaient être formés, l’un à Écouen, sous le nom de chasseurs vélites, et l’autre à Fontainebleau, sous celui de grenadiers vélites. Pour y être admis, il fallait posséder quelque instruction, appartenir à une famille honorable, avoir cinq pieds deux pouces au moins, être âgé de moins de vingt ans, et payer 200 francs de pension. Les promesses d’avancement étaient peu séduisantes. Mais les personnes qui connaissaient l’esprit du gouvernement d’alors, le goût de la guerre chez le chef de l’État, le désir qu’avait le Premier Consul de rallier toutes les opinions et de s’attacher toutes les familles, pensèrent que c’était une pépinière d’officiers qu’il voulait créer, sous ce nom nouveau emprunté aux Romains.
Dans les premiers jours d’avril, mon frère aîné, secrétaire général de la préfecture du département de la Haute-Loire, mort vicaire général de l’archevêque de Bordeaux en 1837, vint dans la maille pour proposer à mon père de me faire entrer dans ce corps privilégié, sur lequel il fondait de grandes espérances d’avenir. L’idée de voir Paris. De connaître France et peut-être des pays étrangers, me fit accepter tout de suite la proposition qui m’était faite, sans trop songer au difficile engagement que j’allias prendre. Mais an u réfléchissent plus mûrement, je me décidai sans peine à confirmer ma résolution spontanée, malgré tous les efforts que mes parents firent pour me dissuader d’entrer dans un carrière pénible et périlleuse.
MON ADMISSION AUX VÉLITES DE LA GARDE
Le 18 mai (28 floréal), le jour même que Napoléon Bonaparte, Premier Consul, fut proclamé et salué empereur des Français, le ministre de la Guerre, Alexandre Berthier, signait l’admission aux vélites de vingt-cinq jeunes gens du département qui s’étaient présentés pour y entrer.
Le 20 juin, je me rendis au Puy, pour recevoir ma lettre de service et passer la revue. Le départ était fixé au 25. Je partis la veille pour voir encore une fois mes bons parents, et je restai avec eux jusqu’au 27. Les derniers moments furent douloureux pour mon excellente et bien-aimée mère. Mon père, moins démonstratif et plus raisonnable, montra plus de fermeté ou de sang-froid, pour ne pas trop exciter mes regrets. Des larmes dans tous les yeux, la tristesse peinte sur tous les visages qui m’entouraient, m’émurent profondément et m’ôtaient tout mon courage. Après avoir payé ma dette à la nature, je partis au galop pour cacher mes pleurs.
Quelques heures après, j’étais à Issoire, où je rejoignis mes compagnons de voyage, mes futurs camarades de giberne. Je me mis aussitôt sous les ordres du premier chef que ma nouvelle carrière me donnait. C’était un lieutenant du 21e régiment d’infanterie légère, Corse de naissance, un des braves de l’expédition d’Égypte, très original, peu instruit, mais excellent homme. Il s’appelait Paravagna. Ce n’était pas une petite mission que celle de conduire à Paris vingt-cinq jeunes têtes, passablement indépendantes, et n’ayant encore aucun sentiment des devoirs que nous imposait notre position de recrues et de subordination. Il était secondé par un sergent, qu’on n’écoutait pas.
Le 27 juin, nous étions à Issoire. Le 28, à Clermont, nous fûmes conduits chez le sous-inspecteur aux revues, pour lui être présentés. Il nous compta de sa fenêtre, ce qui nous déplut fort, et lui attira de notre part quelques bons sarcasmes.
Le 30, nous fîmes halte à Riom, le 1er juillet à Saint-Pourçain, le 2 à Moulins. Avant d’arriver à cette ville, nous fûmes foudroyés par un orage effroyable, qui nous effraya par la masse d’eau qu’il jeta sur nous et dont notre petit bagage fut entièrement abîmé. Nous ne repartîmes de Moulins que le 4, pour coucher à Saint-Pierre-le-Moutiers.
Les dépenses assez considérables que nous faisions, dans ces petites journées de marche, nous engagèrent à prendre des voitures, pour arriver plus tôt à Paris. Le lieutenant s’y opposa longtemps; il nous menaça de nous faire arrêter par la gendarmerie, si nous nous permettions de partir sans lui.
On se moqua de lui et de ses menaces. Cependant, après de longues discussions, on s’arrangea, en payant pour lui et le sergent. Ce dernier y perdait le pain de munition qu’on lui laissait, et M. Paravagna quelques bons dîners qu’on lui payait. Les concessions une fois faites de part et d’autre, nous montâmes en voiture, c'est-à-dire en pataches, quatre dans chacune, et partîmes fort satisfaits, quoique cahotés, moulus, et le corps brisé de fatigue, dans ces véhicules barbares suspendus sur des essieux. Nous passâmes successivement à Pougues, la Charité sur Loire, Prouilly, Cosne, Briare, Montargis.
Le 6 juillet, au soir, nous arrivâmes à Nemours et nous couchâmes. C’était bien nécessaire, car nous avions les os brisés et le corps tout contus. Dans ce trajet de quarante lieues de poste, il m’arriva un accident, qui aurait bien pu m’arrêter dès les premiers jours de ma carrière militaire. Après avoir gravi une côte à pied, je voulus monter dans ma patache sans la faire arrêter. Trompé par un lambeau de tapisserie, qui se trouvait entre la croupe du cheval et le devant de la voiture, j’appuyai ma main dessus et passai entre les deux, en tombant rudement sur la route. Par bonheur, aucun de mes membres ne se trouva sous le passage des roues. J’en fus quitte pour quelques contusions et les plaisanteries de mes camarades.
L’ARRIVÉE À PARIS
Le 7 juillet 1804, à 4 heures du soir, nous entrâmes à Paris par la rue du Faubourg Saint Victor, où nous descendîmes de voiture. Une fois sur le pavé, nous prîmes un portemanteau, et nous nous dirigeâmes sur la rue Grenelle Saint Honoré, où l’on nous avait désigné un hôtel. L’arrivée de vingt-sept gaillards, fatigués de la course qu’ils venaient de faire à travers Paris, la valise sur le dos et la faim dans le ventre, de très mauvaise humeur par conséquent, épouvanta l’hôtelier, qui déclina l’honneur de loger tant de jeunes héros en herbe. Fort embarrassés de trouver une maison assez vaste pour nous loger tous, car le lieutenant ne voulait pas que nous nous séparions, nous fûmes éconduits dans plusieurs lieux. Enfin, nous trouvâmes un asile dans l’hôtel de Lyon, rue Batave, près des Tuileries.
J’étais donc à Paris, dont je rêvais depuis tant d’années ! Il me serait impossible de rendre compte du plaisir que j’éprouvai, quand j’entrai dans la capitale de la France, dans cette grande et superbe ville, l’asile des beaux-arts, de la politesse et du bon goût. Tout ce que je vis dans ces premiers moments me frappa d’admiration et d’étonnement. Pendant les quelques jours que j’y restai, je fus assez embarrassé pour définir les sentiments que j’éprouvais, et me rendre compte des impressions que me causaient la vue de tant de monuments, de tant de chefs-d’œuvre, et cet immense mouvement qui m’entraînait. J’étais souvent dans une espèce de stupeur, qui ressemblait à de l’hébètement.
Cet état de somnambulisme ne cessa que lorsque je pus définir, comparer, et que mes sens se fussent accoutumés à apprécier tant de merveilles. Que de sensations agréables je ressentis ! Il faut sortir comme moi d’une petite et laide ville, quitter pour la première fois le toit paternel, n’avoir encore rien vu de véritablement beau, pour comprendre et concevoir toute ma joie, tout mon bonheur.
8 juillet (19 messidor). – Notre lieutenant, très empressé de se débarrasser de nous, et de terminer sa pénible mission, nous conduisit de très grand matin à l’É...
Table of contents
- Page titre
- Prèface - MON GRAND PÈRE
- Partie 1-L’ABBÉ PIERRE-MAURICE BARRÈS
- Partie 2 - L’EMPIRE
- Partie 3- APRÈS LE PREMIER EMPIRE