Dix ans de souvenirs militaires de 1805 à 1815
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Dix ans de souvenirs militaires de 1805 à 1815

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Dix ans de souvenirs militaires de 1805 à 1815

About this book

« GIROD DE L'AIN (Jean-Marie-Félix), 1789-1874.
Dix ans de souvenirs militaires de 1805 à 1815. Paris, Dumaine, 1873, in-8°, 412 p.
Nombreuses anecdotes sur l'Ecole militaire de Fontainebleau, la campagne de Prusse, l'Espagne (blocus de Cadix, mort du général Sénarmont, la campagne de Russie.» p 73 - Professeur Jean Tulard, Bibliographie Critique Des Mémoires Sur Le Consulat Et L'Empire, Droz, Genève, 1971

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Information

Publisher
Wagram Press
Year
2013
eBook ISBN
9781908902917

DIX ANS DE MES SOUVENIRS MILITAIRES

Mon séjour a l'École militaire de Fontainebleau.

Je ne saurais trop indiquer les motifs qui me firent embrasser l'état militaire ; cet état paraissait peu me convenir : une taille au-dessous de la moyenne, un assez faible tempérament, une éducation pieuse, des goûts tranquilles semblaient devoir m'en éloigner ; aussi, les personnes qui croyaient le mieux me connaître me prédisaient-elles que je ne serais jamais qu'un triste soldat ; on verra si j'ai su faire mentir cette prédiction. Mon malheureux frère, Marc, que je n'avais jamais quitté, venait, lui-même, d'embrasser cette carrière et je crois que ce fut surtout pour faire comme lui que je pris ce parti ; ce fut bien, au surplus, contre ses avis et ses conseils : car il ne cessait de me faire, dans ses lettres, les récits des dégoûts qu'il éprouvait à l'École militaire.
J'avais 16 ans quand je fus l'y rejoindre, au commencement de décembre 1805.
Cette école a fourni des officiers de la plus grande distinction à l'infanterie et à la cavalerie ; ceux du génie et de l'artillerie sortaient de l'École polytechnique, où les études étaient plus fortes. On travaillait fort peu à l'École militaire ; mais on y prenait tout à fait l'esprit du métier. Les élèves envoyés comme officiers dans les corps y furent d'abord assez mal reçus : les colonels n'avaient que de la défiance pour leur jeunesse et leur inexpérience ; de vieux sous-officiers, qui, depuis nombre d'années, attendaient le grade d'officier, ne pouvaient qu'avec beaucoup de peine voir des jeunes gens, qui n'avaient jamais été au feu, venir leur enlever l'avancement auquel leurs anciens et bons services leur donnaient les plus grands droits ; mais bientôt on s'aperçut que ces jeunes gens, pleins d'honneur et de bonne volonté, devenaient d'excellents serviteurs ; bien nés, pour la plupart, ils apportèrent dans les régiments un ton et des manières qui les distinguaient des officiers de la Révolution ; leurs chefs et leurs camarades conçurent pour eux de l'estime, et leurs inférieurs, sentant qu'ils étaient dignes et capables de commander, éprouvèrent moins de peine à leur obéir.
J'ai déjà dit qu'on travaillait peu à l'école de Fontainebleau ; je ne tardai pas, en effet, à m'apercevoir qu'il ne fallait pas faire de très-grands efforts pour obtenir de nos professeurs des notes satisfaisantes ; aussi, je me trouvai bientôt en bonne position dans tous mes cours. Ce qui me coûta le plus de peine, ce fut l’exercice ; le fusil qu'on m'avait mis entre les mains était plus grand que moi et d'un poids énorme. On me donna pour instructeur un de mes camarades{2}, qui me tourmentait régulièrement deux ou trois heures chaque jour ; la rigueur de la saison contribuait encore à me rendre ces commencements pénibles : nous passâmes l'hiver sans feu et sans capotes ; nous nous levions tous les jours à cinq heures du matin ; notre temps était entièrement rempli ( sauf les heures de récréation et celles des repas) par les études, les exercices militaires, jusqu'à neuf heures du soir, heure à laquelle nous devions être couchés ; chacun de nous avait sa couchette garnie d'un matelas de soldat, d'un traversin et de draps pas trop grossiers, qu'on changeait tous les quinze jours ; nous faisions nous-mêmes nos lits et balayions, à tour de rôle ou par corvée, les chambres, corridors, escaliers et jusqu'aux latrines ; enfin nous étions soumis au même régime que les soldats casernés, mangeant, comme eux, à la gamelle, mais avec cette différence que nous ne faisions pas nous-mêmes notre soupe, allant seulement la chercher toute faite à l'économat, d'où nous apportions le pain dans des sacs, le vin dans des brocs, la viande et les légumes dans de grandes gamelles en fer-blanc ; les pommes de terre, les lentilles et les haricots étaient, avec de la viande de médiocre qualité, notre nourriture habituelle ; le pain de munition était souvent moins bon que celui qu'on donne à la troupe ; jamais la Brie n'a fourni d'aussi mauvais vin que celui que nous buvions ; aussi passai-je plus d'un mois avant de pouvoir m'y accoutumer ; dans la suite, j'y pris tellement goût, que ma ration d'une demi-bouteille par repas ne me suffisait plus et que je troquais contre certaines portions de celle de mes camarades des tablettes de chocolat de Turin, que mon père m'envoyait. Il nous était absolument défendu de faire venir aucun comestible des restaurants du dehors ; aussi étions-nous réduits à user de toutes sortes de stratagèmes, pour ne pas perdre tout à fait le goût des bonnes choses et pour rompre un peu la monotonie de notre triste ordinaire. Il était d'usage que chaque élève, l'un des premiers jours de son entrée à l'École, régalât ses camarades de chambrée{3} ; toute la sévérité du général Bellavène, gouverneur de l'École, n'avait jamais pu détruire cette coutume , au maintien de laquelle il est aisé de croire que les anciens élèves s'intéressaient vivement ; on gagnait, à prix d'argent, les valets ou les ouvriers attachés à l'École, et ce n'était qu'avec des peines infinies et au poids de l'or que nous nous procurions de quoi fournir à nos repas clandestins ; au milieu de la nuit, on se relevait en silence ; on venait, à moitié nus, se ranger autour de la table ronde scellée au milieu de la chambrée et, dans l'obscurité la plus complète, on se partageait religieusement ces mets d'autant plus délicieux qu'ils avaient tout l'attrait du fruit défendu et qu'on avait couru de grands dangers pour se les procurer. Parmi nos gardiens, celui dont nous avions le plus à redouter la surveillance était un portier, vrai cerbère incorruptible ; ce portier faisait souvent d'excellents repas avec ce dont il était parvenu à s'emparer ; pour encourager sa vigilance, le général, ayant ordonné que tout objet de contrebande saisi par lui lui appartiendrait de droit, il comptait là-dessus pour s'aider à nourrir sa famille ; le geôlier de la prison était de meilleure composition : il avait un soin particulier de ses prisonniers, tant qu'ils avaient de l'argent ; il leur faisait faire grande chère, et, quand on voulait se bien régaler, on se faisait mettre en prison.
Les élèves nouveaux étaient, ordinairement, l'objet de quelques mauvais tours que les anciens se plaisaient à leur jouer, pour éprouver leur caractère ; ces sortes d'épreuves tombaient, le plus souvent, sur ceux dont les manières ou la tournure offraient quelque ridicule, ou, pour me servir du terme usité, quelque chose de godiche ; il paraît que je n'avais pas trop cet air godiche, quand j'arrivai ; car on me fit grâce de ces mauvaises plaisanteries. La manière dont on savait les prendre avait souvent les plus graves conséquences ; j'ai vu de pauvres diables, sur lesquels on s'était acharné, en perdre entièrement la tête, que, d'ailleurs, ils n'avaient probablement pas très-forte, ou bien réduits à déserter, parce qu'ils n'y pouvaient plus tenir ; d'autres s'étaient sottement résignés à être, durant tout leur séjour à l'École, les jouets et la risée des derniers d'entre nous. Quand ils arrivaient comme officiers dans un corps, ils y apportaient avec eux cette déplorable réputation, y retrouvaient quelques-uns de leurs anciens camarades, qui ne manquaient pas de reprendre, à leur égard, leurs anciennes habitudes de moquerie, et ce n'était, ensuite, qu'avec bien de la peine et souvent au péril de leur vie, qu'ils parvenaient à conquérir quelque considération. Pour moi, je le répète, je fus épargné et je n'aurais jamais eu qu'à me louer des bons procédés de tous mes camarades, si, un certain jour, je ne m'étais trouvé, je ne sais à quel propos, grossièrement insulté par un gros lourdaud nommé G***, à qui je me vis dans l'obligation de demander raison, bien qu'il fût deux fois plus grand et plus fort que moi ; mon frère, qui, à la suite d'une maladie, avait obtenu un congé de convalescence, au moment même de mon arrivée, n'était plus là pour me protéger, dans les premiers temps de mon séjour à l'École ; mais un de mes camarades de chambrée, plus âgé et plus ancien que moi, M. Anselme de Barante{4}, prit, dans cette occasion, très-généreusement ma défense ; un conseil fut tenu entre les plus anciens et les plus influents de la chambrée, et il fut décidé que, vu la trop grande disproportion d'âge, de taille et de force, on ne nous permettrait pas de croiser le fer ; de Barante offrit de se battre pour moi ; mais on parvint enfin à arranger l'affaire, qui n'eut pas d'autre suite ; nous ne nous sommes, ce G*** et moi, jamais rencontrés depuis, et je n'ai pas su ce qu'il était devenu. Les duels n'étaient pas rares à l'École militaire, et déjà, alors, plusieurs avaient eu une funeste issue, ce qui avait été cause qu'on nous avait retiré la baïonnette dont, faute d'épée, de sabre ou de pistolet, on se servait dans ces rencontres ; mais on y suppléait au moyen de fleurets démouchetés, et même de bâtons au bout desquels on emmanchait une pointe de compas{5}.
Nous ne sortions jamais qu'en armes de l'enceinte de l'École ; c'était pour faire des promenades militaires ou pour aller à la manœuvre du canon, au polygone, ou bien encore pour lever, sur le terrain, des plans topographiques ou de fortification ; c'étaient, de tous nos exercices, ceux que nous préférions ; nos promenades étaient, cependant, quelquefois longues et fatigantes, surtout quand nous avions le sac sur le dos ; nous faisions ainsi jusqu'à huit lieues, dans la même journée.
Au printemps de 1806, cent vingt élèves furent menés à Paris pour y passer la revue de l'Empereur. Il fut si content de leur tenue militaire, de la manière dont plusieurs d'entre eux surent commander les manœuvres, et de la précision avec laquelle elles furent exécutées, qu'il les nomma, sur-le-champ, tous officiers. Mon frère fut du nombre de ces cent vingt élèves ; ce fut pour moi un grand chagrin, quand il fallut nous séparer... ; encore ne savais-je pas que c'était pour ne plus nous revoir... !
Cette promotion laissa de grands vides à l'École : il fallut remplacer presque tous les sous-officiers et reformer, en grande partie, les compagnies d'élite. Malgré les bonnes notes que j'avais obtenues de mes professeurs, on ne pensa point à moi dans cette circonstance, et je restai simple soldat ; j'en conçus du dépit et, dès lors, je formai le projet de me distinguer de quelque manière, et l'idée me vint de présenter à notre professeur de littérature une composition de ma façon ; je choisis pour texte l'histoire d'Annibal et je parvins à remplir une vingtaine de grandes pages d'observations sur les campagnes de cet illustre Carthaginois ; mon travail fut mis sous les yeux du général Bellavène, qui, à la première revue qu'il passa, me fit les compliments les plus flatteurs et me nomma, sur-le-champ, à la compagnie des chasseurs, compagnie d'élite portant le bonnet à poil. Peu de temps après, eut lieu une promotion au grade de sous-lieutenant ; j'y fus compris, et je ne doute pas que ce ne fût au grand Annibal que j'en eus l'obligation.
Me voilà arrivé à l'une des époques les plus heureuses de ma vie : ma nomination me combla de joie ; rien ne me semblait plus glorieux que d'être officier, à mon âge : j'avais alors à peine dix-sept ans.
On nous retint encore, pour diverses raisons, près d'un mois à l'École ; enfin, le 1er novembre 1806, on nous ouvrit les portes de notre prison ; nous crûmes, en la quittant, être désormais libres, entièrement maîtres de nos actions et heureux pour toute la vie...; mais nous ne tardâmes pas à être désabusés : les exigences du service et les souffrances de toute espèce que nous eûmes à subir bientôt après, dans les campagnes de Prusse et de Pologne, nous firent souvent regretter le triste séjour de l'École.

Départ de Fontainebleau. — Voyage de Paris a Posen, où je rejoins le quartier général impérial.

Ma commission de sous-lieutenant me désignait pour un emploi de ce grade au 72e régiment d'infanterie de ligne, alors en Hollande ; l'envie de servir à la grande armée et la préférence que je donnais à l'infanterie légère sur celle de ligne me firent entreprendre des démarches auprès du ministre directeur de l'administration de la guerre, qui me désigna provisoirement pour le 9e léger, avec ordre de me tenir prêt à partir avec un détachement d'officiers, produit d'une nouvelle promotion opérée, tant à l'Ecole polytechnique, qu'à celle de Fontainebleau et auxquels on devait joindre cinquante sous-officiers tirés du lycée de Saint-Cyr. Huit jours s'étaient à peine écoulés dans les soins de mon équipement, que l'ordre du départ me fut signifié.
A cette époque, la bataille d'Iéna avait déjà mis en notre possession la plus grande partie du royaume de Prusse ; nous ne craignions rien tant que d'arriver à l'armée après la paix faite, et cette idée nous était très pénible, tant était grande notre impatience de trouver l'occasion de nous signaler ; aussi, apprîmes-nous avec joie que nous serions conduits en poste, jusqu'au quartier général impérial. Nous sortîmes de Paris dans des fiacres, rassemblés par les soins de M. le préfet de la Seine et, déjà, nous nous abandonnions volontiers à l'idée que nous allions ainsi voyager on ne peut plus commodément jusqu'aux avant-postes, lorsqu'au premier relai, nous fûmes désagréablement détrompés à la vue d'un certain nombre de chariots à échelles, garnis de quelques bottes de paille, nouveaux équipages, qui n'avaient pas le défaut d'être trop mollement suspendus, et dans lesquels on nous engagea à monter lestement et à nous arranger, de notre mieux, avec nos portemanteaux ; nous y étions entassés les uns sur les autres, jusqu'à douze par chariot. Nous courûmes ainsi le train de poste, trouvant à chaque relais, de semblables véhicules préparés sur notre passage et faisant environ 25 lieues par jour. Nous passâmes le Rhin à Mayence, après avoir traversé maintes grandes villes, que la célérité de notre marche ne nous avait guère permis que d'entrevoir ; notre manière de voyager était, d'ailleurs, si fatigante que, chaque soir, nous étions plus pressés de nous reposer, que d'aller visiter les curiosités des endroits où nous devions passer la nuit.
Nous gagnâmes successivement les villes de Francfort, Hanau, Fulde, Eisnach. Dans cette dernière, nous fûmes tous ensemble logés dans un très-vaste palais, où l'autorité municipale fit dresser, dans de longues galeries, des tables assez bien fournies, autour desquelles nous nous serions sentis capables d'oublier les fatigues du voyage, n'eût été l'idée qu'il fallait se remettre en route le lendemain.
D'Eisnach nous vînmes à Erfurt et, bientôt, on nous montra les plaines d'Iéna devenues, depuis peu de jours seulement, à jamais célèbres. Ce pays nous offrait, à chaque pas, les traces que laisse après lui le terrible fléau de la guerre.
Les longues lignes des bivouacs que l'armée avait occupés étaient encore marquées par des restes d'abris, des feux éteints et les litières des chevaux engraissant des champs sans culture ; toutes les maisons, à l'entour, étaient abandonnées de leurs habitants et à moitié brûlées ou démolies ; nous vîmes plusieurs monticules, dont la terre fraîchement remuée indiquait assez que c'était là que reposaient les braves qui avaient succombé dans cette dernière et sanglante bataille ; quelque grands que fussent notre enthousiasme et notre amour pour la gloire, nous ne nous sentîmes pas la moindre disposition à envier leur sort ; toutefois, le spectacle qui s'offrait à nos regards ne fit pas, non plus, naître dans nos cœurs de lâches pensées ; l'espoir de rejoindre bientôt l'armée, dont nous trouvions déjà les traces, nous donna, au contraire, de nouvelles forces et une nouvelle ardeur pour continuer notre marche.
A Leipsig, nous apprîmes que l'Empereur voulait, malgré l'approche de la mauvaise saison, poursuivre ses succès jusqu'au sein de la Pologne ; on regardait cette entreprise comme téméraire ; beaucoup de gens conservèrent cette opinion, même jusqu'après la bataille d'Èylau, où la victoire fut si chèrement achetée et si stérile en...

Table of contents

  1. Page titre
  2. AVANT-PROPOS
  3. DIX ANS DE MES SOUVENIRS MILITAIRES