Pierre Laporte
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Pierre Laporte

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Pierre Laporte

About this book

Pierre Laporte reste, paradoxalement, un homme mal connu.Audacieux journaliste, il s'est distinguĂ© dans sa dĂ©marche d'enquĂȘte, particuliĂšrement dans ses Ă©ditoriaux au Devoir et ses Lettres de QuĂ©bec. Farouche opposant de Duplessis, il a mis Ă  jour le scandale du gaz naturel.Son parcours politique est essoufflant: en moins d'une dĂ©cennie, Pierre Laporte a cumulĂ© les fonctions de prĂ©sident du caucus des dĂ©putĂ©s, de whip, de leader parlementaire et les postes de ministre des Affaires municipales, des Affaires culturelles, du Travail et de l'Immigration ainsi que celui de vice-premier ministre aux cĂŽtĂ©s de Robert Bourassa.Sa fin tragique a Ă©clipsĂ© sa carriĂšre et c'est tout le mĂ©rite de Jean-Charles Panneton de dresser, sans complaisance, un portrait juste de l'un des personnages marquants de notre histoire.Originaire de Trois-RiviĂšres, Jean-Charles Panneton est dĂ©tenteur d'un baccalaurĂ©at et d'une maĂźtrise en histoire politique. Il est l'auteur de nombreux articles et de l'essai Georges-Émile Lapalme: prĂ©curseur de la RĂ©volution tranquille, publiĂ© chez VLB en 2000.

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CHAPITRE II
Journaliste de combat
1944-1961
Les premiÚres années au Devoir
Pierre Laporte entre au Devoir en mars 1944. Il est encore Ă©tudiant en droit Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al. Il est trĂšs fier d’ĂȘtre engagĂ© dans ce journal indĂ©pendant, fondĂ© en 1910 par Henri Bourassa, une lĂ©gende vivante : pendant longtemps, il fut la figure de proue du nationalisme canadien-français. L’état dĂ©labrĂ© du bĂątiment, une ancienne usine de chaussures qui a plutĂŽt l’allure d’un taudis, et le maigre salaire qui lui est offert ne repoussent pas le jeune journaliste, qui rĂȘvait d’y travailler depuis quelque temps dĂ©jĂ . Ce journal est beaucoup plus proche de ses convictions que ne l’est Le Canada.
Chroniqueur universitaire
EmbauchĂ© Ă  titre de chroniqueur universitaire, Laporte Ă©crit des comptes rendus portant principalement sur la vie Ă©tudiante universitaire et quelquefois il Ă©crit sur les collĂšges classiques. Son travail est essentiellement de mĂȘme nature que celui qu’il effectuait auparavant pour Le Canada et le Quartier Latin. Il est appelĂ© pĂ©riodiquement Ă  traiter de l’actualitĂ© municipale, couvrant notamment la grĂšve des employĂ©s de tramways qui paralyse le transport en commun montrĂ©alais au mois d’aoĂ»t 1944. La direction du journal l’affecte d’ailleurs en 1946 Ă  la couverture de l’actualitĂ© politique municipale, plus largement aux nouvelles portant sur la rĂ©gion mĂ©tropolitaine.
Un premier voyage dans les communautĂ©s francophones de l’ouest du pays
En octobre 1946, il se joint Ă  un groupe de gens d’affaires de la Chambre de commerce de MontrĂ©al, pour le congrĂšs annuel de la Chambre de commerce du Canada, Ă  Winnipeg. Laporte y rĂ©dige plusieurs articles sur la vie des francophones au Manitoba, et il dĂ©crit avec force dĂ©tails la ville de Saint-Boniface et ses alentours. L’aspect Ă©conomique le prĂ©occupe beaucoup. Bien que la situation socioĂ©conomique des Franco-Manitobains soit peu reluisante, Laporte se laisse porter par un optimisme dĂ©bordant qui cache mal sa ferveur nationaliste : « La Chambre de commerce est un corps mort ? Ils vont le ressusciter ; leurs caisses populaires ne sont pas assez puissantes ? Ils ne tarderont pas Ă  les renforcer ; ils manquent d’industries ? Il se dessine actuellement chez les jeunes un mouvement de coopĂ©ration qui dĂ©terminera probablement la naissance d’industries salutaires. VoilĂ  comment nos compatriotes rĂ©agissent devant leurs problĂšmes. Ils ont senti le point faible et vont maintenant s’employer Ă  le renforcer. Quand ils auront fait cela, ils pourront avec assez de certitude chanter victoire[58] ! »
Le jeune journaliste du Devoir s’y trouve aussi Ă  titre de reprĂ©sentant de la Jeune Chambre de commerce. Lors d’un discours Ă  Saint-Boniface, il rappelle l’importance des communautĂ©s francophones de l’Ouest canadien et la reconnaissance que leur doit le QuĂ©bec : « Ce n’est pas l’Ouest français qui doit de la reconnaissance Ă©ternelle Ă  nos compatriotes pour avoir conservĂ© Ă  notre race, et au Canada, une Ă©lite qui fait honneur Ă  l’Ouest canadien et l’orgueil de la province de QuĂ©bec[59]. » Il profite de l’occasion pour annoncer une campagne du livre français pour les francophones de l’Ouest, Ă  l’hiver 1947. La campagne sera lancĂ©e en mars 1947 et prĂ©sidĂ©e par Laporte. Tout au long de sa carriĂšre au Devoir, Laporte Ă©crit rĂ©guliĂšrement sur les communautĂ©s francophones des Maritimes, de l’Ontario, du Manitoba et de la Colombie-Britannique ainsi que sur la Louisiane. Mais il ne se limite pas Ă  ce seul rĂŽle puisqu’il organise plusieurs collectes de fonds et des collectes de livres pour ses compatriotes.
Cet engagement de Laporte envers les communautĂ©s francophones traduit bien la pensĂ©e de son mentor, le chanoine Groulx, sur l’importance de dĂ©fendre et d’encourager le dĂ©veloppement des communautĂ©s francophones hors du QuĂ©bec. L’historien Michel Bock rĂ©sume parfaitement cet Ă©lĂ©ment de la pensĂ©e de Lionel Groulx : « Les minoritĂ©s, si elles constituaient bien sĂ»r pour Lionel Groulx les avant-postes ou les remparts de la nation canadienne-française, reprĂ©sentaient encore bien plus que cela Ă  ses yeux : elles Ă©taient Ă©galement – et surtout – les vestiges, les tĂ©moins toujours vivants du grand Empire français d’AmĂ©rique. Groulx reconnaissait chez elles les descendants, sinon toujours gĂ©nĂ©alogiques au sens strict, du moins spirituels des hĂ©ros de la Nouvelle-France qui avaient ouvert le pays, voire le continent, Ă  la civilisation europĂ©enne et chrĂ©tienne, française et catholique[60]. »
PĂ©riode d’instabilitĂ© au Devoir
En septembre 1946, Émile Benoist, secrĂ©taire de rĂ©daction – qui assumait la gestion du personnel du Devoir Ă  la place du directeur, Georges Pelletier trĂšs malade depuis 1942 –, dĂ©missionne. DĂšs lors, le conseil d’administration exerce les pouvoirs du directeur gĂ©nĂ©ral et il confie Ă  Alexis Gagnon la direction de la rĂ©daction. Mais Gagnon n’arrive pas Ă  s’imposer, ce qui laisse le quotidien sans vĂ©ritable politique Ă©ditoriale. Cette dĂ©rive amĂšne Roger Duhamel, Alfred Ayotte, Lucien Desbiens et LĂ©opold Richer Ă  dĂ©missionner. Et ils ne sont pas les seuls Ă  quitter le navire. Plusieurs lecteurs n’achĂštent plus le journal, provoquant ainsi une baisse du tirage, ce qui a pour effet de creuser plus encore le dĂ©ficit de l’entreprise.
Flairant la faiblesse du quotidien, Maurice Duplessis tente de s’en emparer aidĂ© par des sympathies agissantes dans l’équipe rĂ©dactionnelle, Alexis Gagnon – surnommĂ© l’Ɠil de Duplessis –, Louis Robillard et Émile Benoist. Au sein du conseil d’administration, une majoritĂ© d’administrateurs est en faveur de la nomination d’un directeur bien disposĂ© Ă  l’égard de l’Union nationale. À partir d’une rumeur, le journal Le Canada Ă©voque dans son Ă©dition du 3 mars 1944 l’achat prochain du Devoir par Duplessis. Le dĂ©part de l’un de ses journalistes, LĂ©opold Richer, constituerait un autre indice : « M. Richer a quittĂ© Le Devoir pour devenir rĂ©dacteur en chef du Bloc, organe de M. AndrĂ© Laurendeau. Jamais il n’aurait consenti Ă  rester correspondant de l’ancien journal de M. Bourassa du jour oĂč il aurait su que celui-ci Ă©tait vouĂ© Ă  la dĂ©fense du cabinet des 21 ministres, qui attire tant de ridicule sur notre province et dont trois membres au moins se sont jusqu’ici dĂ©clarĂ©s partisans d’un rapprochement avec les bleus d’Ottawa et champions de l’Empire britannique[61]. »
L’arrivĂ©e salutaire de GĂ©rard Filion au Devoir
L’intervention Ă©nergique de Jacques Perrault, membre du conseil d’administration et avocat du journal, appuyĂ© par deux autres membres et par Georges Pelletier, contrecarre cette tentative de prise de contrĂŽle par Duplessis. GĂ©rard Filion est nommĂ© directeur, avec les pleins pouvoirs, lors d’une assemblĂ©e d’administrateurs et de fiduciaires de l’Imprimerie populaire, le 10 avril 1947.
Avant mĂȘme de mettre les pieds au journal, Filion invite les journalistes et les gestionnaires de l’entreprise Ă  une partie de sucre. Un journaliste de l’époque, Jean-Marc LalibertĂ©, dĂ©crit ce premier contact qui allait donner le ton pour la suite : « La journĂ©e se dĂ©roule dans une atmosphĂšre tout Ă  fait dĂ©tendue. L’hĂŽte, accompagnĂ© de son Ă©pouse, vĂȘtu en chemise Ă  carreaux et bottes de cuir, accueille tout le monde avec bonhomie. Les jeunes employĂ©s sont en vĂȘtements de sport et les aĂźnĂ©s, probablement plus prĂ©occupĂ©s de leur avenir, portent veston et cravate. À la fin de la journĂ©e, tous sont d’accord : le nouveau patron est abordable[62]. »
À son arrivĂ©e au 430, rue Notre-Dame Est, le nouveau directeur du Devoir constate l’étendue du dĂ©fi qui l’attend : « La perte d’exploitation varie entre cent et deux cents dollars par jour ; les rĂ©serves sont Ă©puisĂ©es et il faut recourir Ă  l’emprunt bancaire. L’équipement des ateliers a atteint la limite de l’usure ; il menace de flancher Ă  tout moment [
]. Au plan technique et financier, l’Imprimerie populaire montre tous les signes d’une entreprise qui se meurt[63]. »
La réorganisation du journal
Le nouveau directeur ne perd pas de temps et se lance dans la rĂ©organisation complĂšte de l’entreprise : « On achĂšte de nouvelles machines, on agrandit l’immeuble. [
] Il change la typographie, tranche dans la mise en pages, accepte toute publicitĂ© de bon goĂ»t,...

Table of contents

  1. Pierre Laporte
  2. REMERCIEMENTS
  3. PRÉFACE
  4. INTRODUCTION
  5. CHAPITRE I ‱ Les annĂ©es de formation
  6. CHAPITRE II ‱ Journaliste de combat. 1944-1961
  7. CHAPITRE III ‱ Directeur de L’Action nationale. 1954-1959
  8. CAHIER PHOTOS
  9. CHAPITRE IV ‱ RĂ©volutionnaire tranquille. 1956-1966
  10. CHAPITRE V ‱ De l’opposition au pouvoir. 1966-1970
  11. CHAPITRE VI ‱ Une fin tragique
  12. CONCLUSION
  13. CRÉDIT