Partir pour la famille
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Partir pour la famille

Fécondité, grossesse et accouchement au Québec (1900-1950)

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Partir pour la famille

Fécondité, grossesse et accouchement au Québec (1900-1950)

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La famille traditionnelle, les pĂšres et mĂšres fiers de leur nombreuse progĂ©niture, le curĂ© de la paroisse exerçant son influence en retrait, tout cela semble reprĂ©senter la norme dans le QuĂ©bec du dĂ©but du XXesiĂšcle. Mais, si ce modĂšle de famille Ă©tait mis en valeur Ă  cette Ă©poque, Ă©tait-il le seulĂ  exister? Dans Partir pour la famille, Suzanne Marchand livre une vision Ă©tonnante de la vie privĂ©e des QuĂ©bĂ©cois. Elle nous fait entrer dans leur intimitĂ© en abordant des thĂšmes liĂ©s Ă  la maternitĂ©. À travers les tĂ©moignages d'hommes et de femmes venant d'un peu partout au QuĂ©bec se rĂ©vĂšlent les pratiques et les croyances entourant, entre autres, l'avortement, la stĂ©rilitĂ©, l'impuissance et la mortalitĂ© maternelle et infantile.Plonger dans la recherche passionnante et imagĂ©e de Suzanne Marchand, c'est s'Ă©tonner des idĂ©es de l'Ă©poque et s'apercevoir, au contraire, que certaines choses n'ont pas tellement changĂ©.Suzanne Marchand est ethnologue. AprĂšs avoir obtenu son doctorat Ă  l'UniversitĂ© Laval en 2006, elle a Ă©tĂ© chargĂ©e de cours Ă  cette mĂȘme universitĂ© et chargĂ©e de projets pour divers organismes. En 2010, elle a conçu l'exposition Partir pour la famille, rĂ©alisĂ©e pour la Ville de QuĂ©bec et prĂ©sentĂ©e au Centre d'interprĂ©tation historique de Sainte-Foy. C'est de ce projet qu'est nĂ©e cette publication.

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Information

CHAPITRE 1
La fécondité : une qualité physique valorisée
Mon pĂšre, il aimait bien la couchette. Il Ă©tait bon au lit, qu’il disait. Je crois bien, seize enfants !
Informatrice née en 1932 (Gauvreau et autres, 2007 : 230)
Lorsqu’on Ă©voque la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle, on a habituellement tendance Ă  croire que tous les couples mariĂ©s dĂ©siraient et avaient de nombreux enfants. Les « grosses familles », comme on disait alors, faisaient effectivement partie du paysage quĂ©bĂ©cois, puisqu’au dĂ©but du siĂšcle environ une famille sur cinq comptait au moins dix enfants. Ces familles trĂšs fĂ©condes seront cependant de moins en moins nombreuses au fur et Ă  mesure que les annĂ©es passeront : seulement 13 % des femmes qui sont nĂ©es en 1903 et se sont mariĂ©es ont eu dix enfants ou plus, un pourcentage qui chute Ă  7,6 % pour celles qui sont nĂ©es en 1913 et se sont mariĂ©es (Lavigne, 1983 : 325). MĂȘme si, dĂšs la fin du XIXe siĂšcle, la fĂ©conditĂ© quĂ©bĂ©coise avait commencĂ© Ă  dĂ©cliner, elle est tout de mĂȘme demeurĂ©e la plus forte des sociĂ©tĂ©s occidentales jusqu’à la fin des annĂ©es 1950 (Frenette, 1991 : 67). Comment expliquer un tel phĂ©nomĂšne ?
Les pressions exercĂ©es par l’Église
Il faut dire que l’Église catholique, qui occupait une position centrale au sein de la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise, accordait une grande importance Ă  la fĂ©conditĂ©. La procrĂ©ation Ă©tait en effet, selon un article du Code de droit canonique promulguĂ© par le pape BenoĂźt XV en 1917, la fin principale du mariage, « l’aide mutuelle des Ă©poux » et « l’apaisement de la concupiscence » venant en second lieu (Sevegrand, 1992 : 80-81). Les reprĂ©sentants de l’Église voyaient donc d’un trĂšs mauvais Ɠil les couples mariĂ©s qui n’avaient pas d’enfants ou qui en avaient trĂšs peu et ils ne se gĂȘnaient pas pour rappeler Ă  leurs fidĂšles que les enfants Ă©taient des « dons de Dieu » qu’on ne pouvait refuser. SĂ©journant Ă  Saint-Denis-de-Kamouraska en 1936, l’anthropologue amĂ©ricain Horace Miner a observĂ© que le curĂ© insistait beaucoup pour que ses fidĂšles donnent naissance Ă  une nombreuse descendance :
Le curĂ© rĂ©pĂšte souvent Ă  ses paroissiens que Dieu bĂ©nit les familles qui ont plusieurs enfants et qu’elles ne souffriront jamais de la faim. [
] On va jusqu’à affirmer dans les sermons que si, dans les villes, des familles vivent de l’assistance publique, c’est que la plupart d’entre elles sont sans enfants ou en ont peu. (Miner, 1985 : 106)
Selon lui, les naissances se suivaient d’ailleurs Ă  intervalles assez rapprochĂ©s dans ce village et, aprĂšs huit ans de mariage, les couples avaient en moyenne cinq enfants (Miner, 1985 : 122, 228). AprĂšs avoir effectuĂ© une enquĂȘte concernant l’enfance au dĂ©but du XXe siĂšcle, l’ethnologue Anne-Marie Desdouits a aussi notĂ© que les membres du clergĂ© quĂ©bĂ©cois s’immisçaient souvent dans la vie privĂ©e des couples qui n’avaient pas d’enfants :
Les enfants sont voulus par Dieu, et une femme qui n’est pas partie en famille (enceinte) aprĂšs un an ou deux de mariage risque d’encourir les remarques du prĂȘtre de la paroisse. « Refuser Ă  son mari » est considĂ©rĂ© comme un pĂ©chĂ© et souvent le couple qui ne peut avoir d’enfants en adopte. (Desdouits, 1990 : 15)
Illustration-1.tif
Une des nombreuses « familles patriarcales au Canada », 1905.
Le samedi 15 juillet 1905, L’Album universel publiait un article intitulĂ© « Familles patriarcales au Canada » vantant la « merveilleuse multiplication de la population canadienne-française » et proposant des photographies de familles nombreuses comme celle-ci. L’auteur de l’article, Ch. Boutet, Ă©crivait alors : « Examinez nos gravures les unes aprĂšs les autres, contemplez ces nobles figures de parents respirant la sĂ©rĂ©nitĂ©, la paix, la joie, la santĂ©, le bien-ĂȘtre, ainsi que ces traits d’enfants, du plus grand au plus petit, et comme nous, vous vous Ă©crierez : C’est l’image du bonheur. »
L’Album universel, vol. 22, no 1108 (15 juillet 1905), p. 325.
Parmi les informatrices interrogĂ©es par Denyse Baillargeon, certaines ont aussi fait allusion aux pressions exercĂ©es par l’Église. « Fallait accepter ce que le bon Dieu nous envoyait », affirme l’une d’elles qui s’est mariĂ©e en 1923 et a donnĂ© naissance Ă  huit enfants (Gauvreau et Gossage, 1997 : 505). Les tĂ©moignages recueillis par Danielle Gauvreau et ses collaboratrices concernant la fĂ©conditĂ© des QuĂ©bĂ©coises au cours de la pĂ©riode 1870-1970 vont dans le mĂȘme sens. La majoritĂ© des femmes et des hommes qu’elles ont interrogĂ©s se souviennent en effet avec acuitĂ© du « mĂ©nage Ă  trois » avec le curĂ© et des retraites paroissiales au cours desquelles les couples qui ne concevaient pas Ă  rĂ©pĂ©tition Ă©taient particuliĂšrement pris Ă  partie. Une informatrice leur a mĂȘme avouĂ© que c’est Ă  la suite d’une de ces retraites que son septiĂšme enfant a Ă©tĂ© conçu, ce qui lui a permis de « faire ses PĂąques », c’est-Ă -dire de communier le dimanche de PĂąques (Gauvreau et Gervais, 2003 : 100). Dans son autobiographie, Janette Bertrand, qui est nĂ©e en 1925, raconte avoir dĂ©jĂ  entendu un curĂ© ordonner Ă  une jeune mĂšre d’aller se confesser le soir mĂȘme, parce qu’elle n’était visiblement pas enceinte et que l’enfant qu’elle promenait dans sa poussette Ă©tait ĂągĂ© de deux ans. Le curĂ© de ce village avait en effet la rĂ©putation de refuser la communion aux femmes qui n’avaient pas d’enfant Ă  tous les deux ans. Elle Ă©voque aussi les photographies de familles nombreuses rĂ©unies sous le regard bienveillant d’un membre du clergĂ© publiĂ©es chaque mois dans les journaux, les prĂ©sentant comme un idĂ©al Ă  atteindre (Bertrand, 2004 : 183, 202).
Il Ă©tait donc trĂšs difficile d’échapper Ă  cette rhĂ©torique nataliste qui valorisait les couples prolifiques, comme se le rappelle une informatrice, qui s’est mariĂ©e en 1935 :
Le clergĂ© avait beaucoup de pouvoir
 Des enfants du bon Dieu, il n’était pas question d’empĂȘcher ça ! Les prĂȘtres nous le disaient Ă  la confesse et quand on avait des retraites fermĂ©es [
]. Ils disaient que la femme Ă©tait faite pour avoir des enfants, puis que c’était son rĂŽle. Informatrice nĂ©e en 1914, mĂšre de cinq enfants. (Gauvreau et autres, 2007 : 181)
Denise Lemieux et Lucie Mercier, qui ont analysĂ© les autobiographies et documents personnels de femmes quĂ©bĂ©coises ayant vĂ©cu entre les annĂ©es 1880 et 1940, ont aussi notĂ© que la plupart d’entre elles considĂ©raient que vivre de nombreuses maternitĂ©s allait de soi et ne remettaient pas en question les enseignements de l’Église Ă  ce sujet (Lemieux et Mercier, 1989 : 208-209). Certaines en retiraient mĂȘme une grande valorisation et une grande fiertĂ©. Dans ses MĂ©moires, ThĂ©odora Dupont, qui est nĂ©e en 1895, Ă©crit Ă  ce propos :
Je n’étais pas, Dieu merci, de ces femmes qui pleurent en face d’une maternitĂ©. Au contraire, ce fut toujours pour moi une occasion de rĂ©jouissance tant je trouvais sublime une vie nouvelle. [
] Je me sentais tellement quelqu’un lorsque j’étais enceinte. (Dupont, 1980 : 242)
Des raisons économiques
Il faut dire aussi qu’avoir beaucoup d’enfants pouvait ĂȘtre rentable. Depuis 1890, le gouvernement du QuĂ©bec accordait par exemple une terre de 100 arpents Ă  tout chef de famille comptant plus de 12 enfants vivants. En 1905, plus de 3 490 familles auraient bĂ©nĂ©ficiĂ© de ce privilĂšge. La mĂȘme annĂ©e, la loi Ă©tait modifiĂ©e : dĂ©sormais, les chefs de familles pĂšres de 12 enfants vivants, auront droit non pas Ă  une terre, mais plutĂŽt Ă  une bourse de 80 dollars, ce qui Ă©tait un montant apprĂ©ciable Ă  l’époque (Boutet, 1905 : 325).
Dans certains milieux, la contribution des enfants Ă©tait par ailleurs essentielle Ă  la survie de la famille. C’était le cas en milieu rural, par exemple, oĂč vivait une bonne partie de la population quĂ©bĂ©coise, et oĂč les enfants participaient trĂšs tĂŽt Ă  l’exploitation de la terre familiale[1]. Les recherches de Dominique Jean concernant le travail des enfants au QuĂ©bec dĂ©montrent en effet que les jeunes enfants qui vivaient sur une ferme Ă©taient trĂšs nombreux Ă  effectuer des tĂąches agricoles sans rĂ©munĂ©ration (Jean, 1989 : 96-99). Et, comme ils pouvaient facilement s’intĂ©grer Ă  la vie familiale, ils Ă©taient habituellement bien accueillis. Lors d’une confĂ©rence portant sur la mortalitĂ© infantile prononcĂ©e en 1924, le docteur Joseph Gauvreau, un ardent dĂ©fenseur des valeurs familiales et du retour Ă  la terre, notait d’ailleurs Ă  ce sujet :
L’enfant, Ă  la campagne, est bien reçu parce qu’il n’apporte pas une charge supplĂ©mentaire. Le nourrir n’est rien. Le loger non plus. On ne s’aperçoit pas de sa prĂ©sence. D’ordinaire la maison est grande. Quand il y a de la place pour cinq, il y en a pour dix. (Gauvreau, 1924 : 164)
À une Ă©poque oĂč la mĂ©canisation Ă©tait encore limitĂ©e, avoir de nombreux enfants Ă©tait donc une source de richesse pour les familles vivant de l’agriculture, comme l’a soulignĂ© le dĂ©mographe Jacques Henripin :
[
] un enfant de plus, c’est un lĂ©ger prĂ©lĂšvement sur les rĂ©coltes, quelques habits Ă  fabriquer, un lit Ă  construire. Mais c’est aussi, assez rapidement, un travailleur de plus. ConsidĂ©rant l’ensemble des annĂ©es qu’un enfant passait dans sa famille, le nombre d’annĂ©es de pure consommation devait ĂȘtre compensĂ© par les quelque douze ans de production en excĂ©dent de la consommation. (Henripin, 1989 : 48)
En contrepartie, ne pas avoir d’enfants entraĂźnait souvent de sĂ©rieuses difficultĂ©s Ă©conomiques. À Saint-Denis-de-Kamouraska, Horace Miner a, par exemple, notĂ© que les couples infĂ©conds se voyaient souvent contraints de vendre leur ferme parce qu’ils ne parvenaient pas Ă  en tirer profit, ayant Ă  payer des « engagĂ©s » pour faire le travail habituellement accompli gratuitement par les enfants (Miner, 1985 : 106).
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les familles nombreuses se retrouvaient surtout en milieu rural. En 1918, par exemple, dans les comtĂ©s oĂč la population Ă©tait presque exclusivement rurale, le taux moyen de naissance s’élevait Ă  41,22 par mille de population alors que le taux moyen dans la province Ă©tait de 35,76 (Annuaire Statistique du QuĂ©bec, 1920 : 54). Et, en 1941, 31,4 % des familles quĂ©bĂ©coises vivant en milieu rural comptaient onze enfants et plus, alors qu’en milieu urbain, seulement 9,9 % des familles en comptaient autant (Rodrigue, 1996 : 49).
Illustration-2.tif
En revenant de la laiterie Ă  Beaumont, 1948.
Deux jeunes garçons transportent un bidon de lait. Le lait provenant des vaches Ă©levĂ©es sur la ferme sera ramassĂ© par le camion de la laiterie un peu plus tard. Parmi les autres tĂąches habituellement confiĂ©es aux enfants qui vivaient Ă  la campagne figuraient aussi transporter le bois de chauffage, nourrir les animaux, aller chercher les vaches aux champs, ramasser les Ɠufs, s’occuper du potager et aller cueillir des petits fruits. De plus, lorsque venait le temps de la rĂ©colte du foin, il n’était pas rare que les enfants s’absentent de l’école pour aider leur pĂšre et leur mĂšre, contribuant ainsi au revenu familial.
Photographe : Neuville Bazin. BibliothĂšque et Archives nationales du QuĂ©bec/Centre d’archives de QuĂ©bec/Fonds MinistĂšre de la Culture, des Communications et de la Condition fĂ©minine – SĂ©rie Office du film du QuĂ©bec/E6, S7, SS1, P63707.
MĂȘme en milieu urbain, les enfants Ă©taie...

Table of contents

  1. SUZANNE MARCHAND
  2. AVANT-PROPOS
  3. INTRODUCTION
  4. CHAPITRE 1. La fécondité: une qualité physique valorisée
  5. CHAPITRE 2. EmpĂȘcher la famille
  6. CHAPITRE 3. La stérilité: une triste réalité pour certains couples
  7. CHAPITRE 4. La grossesse: une pĂ©riode chargĂ©e d’inquiĂ©tude
  8. CHAPITRE 5. Les attentes et espoirs des futurs parents
  9. CHAPITRE 6. L’accouchement: une expĂ©rience risquĂ©e pour la mĂšre
  10. CHAPITRE 7. NaĂźtre: une difficile Ă©preuve pour l’enfant
  11. CHAPITRE 8. Le petit enfant: un ĂȘtre fragile et inachevĂ©
  12. CHAPITRE 9. La mortalité infantile et maternelle
  13. CONCLUSION
  14. BIBLIOGRAPHIE
  15. CRÉDIT