Bien public (1909-1978), (Le)
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Bien public (1909-1978), (Le)

Un journal, une maison d'édition, une imprimerie

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Bien public (1909-1978), (Le)

Un journal, une maison d'édition, une imprimerie

About this book

FondĂ© en 1909 par l'Ă©vĂȘque de Trois-RiviĂšres, MgrCloutier, Le Bien public est un hebdomadaire catholique offrant aussi un service d'impression. Lorsque la crise des annĂ©es 1930 amplifie des difficultĂ©s financiĂšres dĂ©jĂ  prĂ©sentes, l'entreprise est menacĂ©e de faillite. L'abbĂ© Albert Tessier, l'un des collaborateurs-vedettes, propose de lĂ©guer Le Bien public Ă  ClĂ©ment Marchand, poĂšte de la relĂšve associĂ© au journal, et Ă  Raymond Douville, ancien journaliste du Nouvelliste. Avec l'aide de Tessier, ils donnent un second souffle au vieil hebdo, mettent sur pied une maison d'Ă©dition rĂ©putĂ©e et une imprimerie commerciale prospĂšre.GrĂące Ă  ses contacts dans les milieux littĂ©raires, politiques et clĂ©ricaux, Le Bien public a joui d'un rayonnement Ă  la grandeur du QuĂ©bec. Jusqu'en 1978, les Éditions du Bien public publient au moins 250 titres tandis que l'imprimerie obtient d'importants contrats du gouvernement du QuĂ©bec -particuliĂšrement Ă  l'Ă©poque de Maurice Duplessis- et de nombreux Ă©diteurs quĂ©bĂ©cois, dont Fides, le BorĂ©al express ou les Écrits des Forges.Maude Roux-Pratte a une maĂźtrise en Ă©tudes quĂ©bĂ©coises Ă  l'UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  Trois-RiviĂšres et un doctorat en histoire Ă  l'UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al.

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CHAPITRE I
AVANT LA RELANCE DU BIEN PUBLIC (1909-1933)
Lorsque Le Bien public passe aux mains de laĂŻcs dans les annĂ©es 1930, le journal catholique a cĂ©lĂ©brĂ© son vingt-quatriĂšme anniversaire. Quant Ă  l’abbĂ© Albert Tessier, Raymond Douville et ClĂ©ment Marchand, ils bĂ©nĂ©ficient dĂ©jĂ  d’un capital social important et, pour les deux premiers surtout, de compĂ©tences dans les domaines du journalisme et de l’édition.
Ce chapitre est divisĂ© en deux grandes parties. La premiĂšre s’attarde au journal Bien public (1909-1933) et Ă  l’imprimerie du mĂȘme nom (1912-1926). Nous verrons comment l’entreprise survit jusqu’aux annĂ©es 1930, grĂące Ă  la protection financiĂšre de la Corporation Ă©piscopale, Ă  la dĂ©termination de l’évĂȘque François-Xavier Cloutier et Ă  la mobilisation d’un groupe d’individus dĂ©vouĂ©s rĂ©unis autour de ce dernier.
La seconde section s’intĂ©resse Ă  Tessier, Douville et Marchand. Il s’agit de mettre en relief, pour chacun d’eux, les expĂ©riences professionnelles et les rĂ©seaux dans lesquels ils sont intĂ©grĂ©s avant de s’associer dans cette grande aventure journalistique et Ă©ditoriale.
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Portrait de Mgr François-Xavier Cloutier.
(Archives du Séminaire de Trois-RiviÚres (ASTR), fonds François-Xavier Cloutier, 0190.)
La premiĂšre vie du Bien public
La fondation du journal et de l’imprimerie (1909-1914)
Avant la crĂ©ation du Bien public en 1909, le principal journal de la ville Ă©tait un bihebdomadaire, Le Trifluvien. FondĂ© en 1888 par Paul-Victor Ayotte, ce pĂ©riodique constituait un « porte-parole prĂ©cieux[28] » du milieu ecclĂ©siastique. Or, il disparaĂźt, vingt ans aprĂšs sa crĂ©ation, lors du grand feu de Trois-RiviĂšres. DĂšs avril 1908, Mgr F.-X. Cloutier propose l’implantation d’un journal catholique pour remplacer Le Trifluvien[29]. L’idĂ©e est renforcĂ©e par les Ă©crits du pape Pie X qui, en 1905[30], rappelait l’importance de la presse catholique pour combattre l’influence de la presse neutre, faire obstacle au socialisme et diffuser la doctrine sociale contenue dans l’encyclique Rerum novarum (1891)[31]. Le Devoir (1910) et L’Action catholique (1907), fondĂ©s Ă  la mĂȘme Ă©poque, s’inscrivent d’ailleurs dans ce mouvement.
Pour organiser la mise en place d’un hebdomadaire, Mgr Cloutier rassemble dans la salle d’étude du SĂ©minaire de Trois-RiviĂšres certains curĂ©s et notables. L’avocat Joseph Barnard (1872-1939)[32], connu pour ses articles politiques dans Le Trifluvien, est dĂ©signĂ© pour diriger le nouveau pĂ©riodique, qui paraĂźt pour la premiĂšre fois le 8 juin 1909. MĂȘme si Barnard est un fervent catholique, il doit se rapporter dĂšs 1911 Ă  un conseil de direction. Mgr Cloutier prĂ©cise dans une circulaire que Le Bien public ne sera pas l’organe du clergĂ©, mais qu’il respectera certains principes moraux Ă©dictĂ©s par lui[33]. Par exemple, l’hebdomadaire donne son appui au mouvement de tempĂ©rance dans de nombreux articles et Ă©ditoriaux. Barnard admet qu’il doit s’en remettre Ă  l’évĂȘque pour « ce qui touche de prĂšs ou de loin Ă  la religion », mais il soutient que, dans les domaines profanes, Le Bien public « ne rĂ©clame que le droit qu’ont tous les citoyens, de dire son opinion, de l’établir, de la dĂ©fendre, de la propager[34] ».
Jusqu’en 1914, Joseph Barnard est prĂ©sentĂ©, dans l’en-tĂȘte du Bien public, comme le rĂ©dacteur en chef et l’éditeur-propriĂ©taire du journal. En fait, les deux premiĂšres annĂ©es, la Corporation Ă©piscopale de Trois-RiviĂšres assume entiĂšrement les coĂ»ts de l’hebdomadaire : il fait partie des dĂ©penses extraordinaires de l’évĂȘchĂ©. Un premier montant de 2 991,94 $ est investi en 1909 pour lancer le pĂ©riodique[35]. L’annĂ©e suivante, la Corporation Ă©piscopale dĂ©bourse la somme de 8 071,78 $ alors que le journal ne lui rapporte que 4 631,78 $[36].
D’abord mal informĂ© et croyant que les recettes et dĂ©penses « balancent Ă  peu de choses prĂšs », F.-X. Cloutier propose, en dĂ©cembre 1910, de « vendre le journal au rĂ©dacteur actuel et de lui fournir les moyens d’acheter une imprimerie [environ 11 000 $][37] ». Lorsque Mgr Cloutier constate, quelques jours plus tard, l’état rĂ©el des finances du Bien public, l’investissement envisagĂ© est remis Ă  plus tard. Le plus urgent est de mobiliser les curĂ©s du diocĂšse pour qu’ils viennent en aide au journal. Dans une lettre pastorale, l’évĂȘque demande Ă  ceux-ci de prendre leurs responsabilitĂ©s Ă  l’égard de la presse catholique, en percevant les abonnements pour Joseph Barnard et en lui fournissant des informations sur leur paroisse[38]. Pour cela, un modĂšle de rapport, avec des questions prĂ©cises, leur est fourni. L’objectif est d’attiser l’intĂ©rĂȘt des populations rurales Ă  l’égard du Bien public. Ce lectorat est d’une telle importance qu’une Ă©dition spĂ©ciale distribuĂ©e le samedi et axĂ©e sur les sujets agricoles est mise sur pied en 1909, sans succĂšs cependant[39].
Outre un nombre croissant d’abonnements, Le Bien public doit obtenir des revenus publicitaires grandissants. En 1911, l’évĂȘque de Trois-RiviĂšres souligne d’ailleurs le caractĂšre fondamental de ces revenus : « On s’occupe sĂ©rieusement Ă  diminuer les dĂ©penses et Ă  augmenter les recettes, particuliĂšrement par les annonces[40]. » C’est pourquoi les commerçants, notables et industriels de la VallĂ©e du Saint-Maurice ont une place de choix dans les lignes publicitaires du journal. Pour les convaincre de choisir Le Bien public, l’éditeur affiche le tirage Ă  chaque numĂ©ro, pour montrer qu’il est en constante augmentation. D’aprĂšs ces donnĂ©es, le nombre d’exemplaires en circulation serait de 3 050 en 1910[41], ce qui constitue un record Ă  Trois-RiviĂšres[42].
NĂ©anmoins, la situation financiĂšre du Bien public reste fragile. C’est pourquoi, en mai 1911, l’administration est confiĂ©e aux imprimeurs du journal, Vanasse & Lefrançois (125, rue du Platon). Pour 65 $ par semaine, ces derniers sont chargĂ©s de corriger les Ă©preuves, de solliciter des annonces et de percevoir le prix des abonnements[43]. Lorsque prend fin ce contrat de cinq mois, F.-X. Vanasse vend Ă  Joseph Barnard tout le matĂ©riel de l’imprimerie et l’assortiment de papier, pour un total de 7 000 $ (500 $ par mois)[44]. À cela s’ajoute un loyer de 25 $ pour la boutique attenante Ă  l’imprimerie, qui abritera le bureau de rĂ©daction et l’administration du journal. Cette transaction, au terme de l’annĂ©e 1911, est rendue possible grĂące Ă  des recettes (8 935,05 $) qui surpassent les dĂ©penses (5 002,12 $)[45], pour la premiĂšre fois depuis la fondation de l’hebdo.
À partir du 1er fĂ©vrier 1912, Le Bien public a donc ses propres presses, sous la direction du chef d’atelier Georges Lefrançois[46]. Un mois aprĂšs l’entrĂ©e en fonction de l’Imprimerie du Bien public[47], le projet d’un bihebdomadaire est annoncĂ©[48]. Or, cette...

Table of contents

  1. Le Bien public (1909-1978)
  2. PRÉFACE
  3. INTRODUCTION
  4. CHAPITRE I ‱ AVANT LA RELANCE DU BIEN PUBLIC (1909-1933)
  5. CHAPITRE II ‱ LA RENAISSANCE DU BIEN PUBLIC ET DU MAURICIEN (1933-1939)
  6. CHAPITRE III ‱ LES ÉDITIONS DU BIEN PUBLIC PRENNENT LEUR ENVOL SOUS LA DIRECTION DE L’ABBÉ ALBERT TESSIER (1932-1939)
  7. CHAPITRE IV ‱ L’ESSOR DE L’IMPRIMERIE DU BIEN PUBLIC (1938-1959)
  8. CHAPITRE V ‱ MARCHAND AUX COMMANDES (1959-1978)
  9. CONCLUSION
  10. APPENDICES
  11. BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES
  12. REMERCIEMENTS
  13. CRÉDIT