Fondations de l'Acadie et de Québec (Les)
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Fondations de l'Acadie et de Québec (Les)

1604-1611

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Fondations de l'Acadie et de Québec (Les)

1604-1611

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Cette nouvelle édition des Voyages de 1613 de Champlain rend enfin accessible un texte fondateur de l'Amérique française. Parce qu'elle est en français moderne et qu'elle contient l'iconographie de l'édition originale, elle permet de découvrir, et de savourer, les plus fameux récits des fondations de l'Acadie et de Québec. Par le texte et l'image, Champlain raconte les installations des Français sur l'île Sainte-Croix, à Port-Royal et sur la « pointe » de Québec. Il décrit les premiers hivers marqués par les ravages du scorbut. Il relate les explorations des provinces maritimes, de la Nouvelle-Angleterre et de la vallée du Saint-Laurent. Il rapporte les alliances avec les Mi'Kmaqs, les Etchemins, les Montagnais, les Algonquins et les Hurons. Il retrace les attaques des Almouchiquois et les combats contre les Iroquois. Il rappelle tout ce qu'il a vécu aux côtés des autres fondateurs, en particulier Pierre Dugua de Mons et François Pont-Gravé. Ses récits sont un témoignage capital sur les débuts de la présence française en Amérique du Nord. Ils sont aussi l'oeuvre essentielle d'un des auteurs les plus prestigieux de la littérature de voyages.Éric Thierry a établi, annoté et présenté ce texte. Né en 1964, il enseigne l'histoire et la géographie dans un lycée de Picardie. Docteur de l'Université de Paris-Sorbonne, il est l'auteur de Marc Lescarbot (vers 1570-1641). Un homme de plume au service de la Nouvelle-France (Paris, Honoré Champion, 2001) et de La France de Henri IV en Amérique du Nord. De la création de l'Acadie à la fondation de Québec (Paris, Honoré Champion, 2008). Il a été lauréat de l'Académie française en 2002. En 2009 et 2010, il publiera, dans la collection V, des éditions en français moderne de deux autres ouvrages de Champlain, ses Voyages de 1619 et ceux de 1632.

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Information

LIVRE PREMIER
Les découvertes de la côte d’Acadie et de la Floride[7] faites par le sieur de Champlain dans les années 1604, 1605, 1606 et 1607.
7. Pour les Français, la « côte de la Floride » comprenait un vaste territoire s’étendant de la péninsule de la Floride, où ils avaient tenté d’établir une colonie au début des années 1560, jusqu’au nord-est du continent, comme le révèlent les cartes de l’École de Dieppe. Cependant, pour les pêcheurs et les traiteurs, la « côte de la Floride » avait son centre dans le golfe du Maine (Litalien et Vaugeois : 102).
CHAPITRE I
Lutilité du commerce a induit plusieurs princes à rechercher un chemin plus facile pour trafiquer avec les Orientaux. Plusieurs voyages qui n’ont point réussi. Résolution des Français à cet effet. Entreprise du sieur de Mons : sa commission et la révocation de celle-ci. Nouvelle commission au même sieur de Mons pour continuer son entreprise.
***
Selon la diversité des humeurs, les inclinations sont différentes et chacun en sa vacation a une fin particulière. Les uns tirent au profit, les autres à la gloire et certains au bien public. Le plus grand est au commerce et principalement celui qui se fait sur la mer. De là viennent le grand soulagement du peuple, l’opulence et l’ornement des républiques. C’est ce qui a élevé l’ancienne Rome à la seigneurie et domination de tout le monde, les Vénitiens à une grandeur égale à celle des puissants rois. De tout temps, il a fait foisonner en richesses les villes maritimes, dont Alexandrie et Tyr sont si célèbres, et une infinité d’autres, lesquelles remplissent le profond des terres après que les nations étrangères leur ont envoyé ce qu’elles ont de beau et de singulier. C’est pourquoi plusieurs princes se sont efforcés de trouver par le Nord le chemin de la Chine, afin de faciliter le commerce avec les Orientaux, espérant que cette route serait plus brève et moins périlleuse.
En l’an 1496, le roi d’Angleterre[8] commit à cette recherche Jean Cabot et Sébastien, son fils. Environ le même temps, dom Manuel, roi de Portugal, y envoya Gaspar Corte Real, qui retourna sans avoir trouvé ce qu’il prétendait[9], et l’année d’après, reprenant les mêmes erres, il mourut en l’entreprise, comme fit Michel, son frère, qui la continua obstinément[10]. Dans les années 1534 et 1535, Jacques Cartier eut pareille commission de François 1er, mais il fut arrêté en sa course. Six ans après, le sieur de Roberval l’ayant renouvelée[11], le même roi de France envoya Jean Alfonse, Saintongeais, plus au nord le long de la côte du Labrador, qui en revint aussi savant que les autres[12]. Dans les années 1576, 1577 et 1578, messire Martin Frobisher, Anglais, fit trois voyages suivant les côtes du Nord. Sept ans après, Humphrey Gilbert, aussi Anglais, partit avec cinq navires et s’en alla perdre sur l’île de Sable, où demeurèrent trois de ses vaisseaux[13]. En la même année et dans les deux suivantes[14], Jean Davis, Anglais, fit trois voyages pour le même sujet, et pénétra sous les 72e degrés, et ne passa pas un détroit qui est appelé aujourd’hui de son nom. Et depuis lui, le capitaine Georges en fit aussi un en l’an 1590, qui fut contraint, à cause des glaces, de retourner sans avoir rien découvert[15]. Quant aux Hollandais, ils n’en ont pas eu une plus certaine connaissance à la Nouvelle-Zemble[16].
Tant de navigations et découvertes vainement entreprises, avec beaucoup de travaux et de dépenses, ont fait résoudre nos Français, en ces dernières années, à essayer de faire une demeure arrêtée dans les terres que nous disons la Nouvelle-France, espérant parvenir plus facilement à la perfection de cette entreprise, la navigation commençant en la terre d’outre l’océan, le long de laquelle se fait la recherche du passage désiré, ce qui avait mu le marquis de La Roche en l’an 1598 de prendre commission du roi pour habiter ladite terre. À cet effet, il déchargea des hommes et des munitions en l’île de Sable, mais les conditions qui lui avaient été accordées par Sa Majesté lui ayant été déniées, il fut contraint de quitter son entreprise et de laisser là ses gens[17]. Un an après[18], le capitaine Chauvin en prit une autre pour y conduire d’autres hommes et peu après, étant aussi révoquée, il ne poursuivit pas davantage[19].
Après ceux-ci, nonobstant toutes ces variations et incertitudes, le sieur de Mons voulut tenter une chose désespérée et en demanda commission à Sa Majesté[20], reconnaissant que ce qui avait ruiné les entreprises précédentes était faute d’avoir assisté les entrepreneurs, qui en un an, ni deux, n’ont pu reconnaître les terres et les peuples qui y sont, ni trouver des ports propres à une habitation. Il proposa à Sa Majesté un moyen pour supporter ces frais sans rien tirer des deniers royaux, à savoir de lui octroyer privativement à tous autres la traite des pelleteries de cette terre. Ce que lui ayant été accordé[21], il se mit en grande et excessive dépense, et mena avec lui bon nombre d’hommes de diverses conditions, et y fit bâtir des logements nécessaires pour ses gens[22], laquelle dépense il continua trois années consécutives, après lesquelles, par l’envie et l’importunité de certains marchands basques et bretons, ce qui lui avait été octroyé fut révoqué par le Conseil[23], au grand préjudice de ce sieur de Mons, lequel par telle révocation fut contraint d’abandonner tout, avec perte de ses travaux et de tous les ustensiles dont il avait garni son habitation.
Mais comme il eut fait rapport au roi de la fertilité de la terre, et moi du moyen de trouver le passage de la Chine sans les incommodités des glaces du Nord, ni les ardeurs de la zone torride, sous laquelle nos mariniers passent deux fois en allant et deux fois en retournant, avec des travaux et périls incroyables, Sa Majesté commanda au sieur de Mons de faire un nouvel équipage et de renvoyer des hommes pour continuer ce qu’il avait commencé[24]. Il le fit. Et pour l’incertitude de sa commission, il changea de lieu, afin d’ôter aux envieux l’ombrage qu’il leur avait apporté, mu aussi par l’espérance d’avoir plus d’utilité au-dedans des terres, où les peuples sont civilisés, et où il est plus facile de planter la foi chrétienne et d’établir un ordre, comme il est nécessaire pour la conservation d’un pays, que le long des rives de la mer, où habitent ordinairement les Sauvages, et ainsi faire que le roi en puisse tirer un profit inestimable, car il est aisé de croire que les peuples de l’Europe rechercheront plutôt cette facilité que non pas les humeurs envieuses et farouches qui suivent les côtes et les nations barbares.
Notes
8. Henri VII.
9. En 1500.
10. En 1502.
11. En 1541.
12. En 1542. Jean Alfonse a conduit l’expédition de Roberval au Canada.
13. En 1583, Humphrey Gilbert n’a perdu qu’un seul navire sur l’île de Sable. Deux autres étaient déjà rentrés en Angleterre.
14. En réalité en 1585, 1586 et 1587.
15. Champlain fait sans doute ici allusion au voyage réalisé par l’Anglais George Waymouth jusqu’au détroit d’Hudson en 1602. Une relation de cette expédition a été possédée par le cartographe néerlandais Petrus Plancius. Celui-ci l’a cédée au navigateur anglais Henry Hudson, mais en a probablement parlé à son ami, le président Jeannin. Champlain fréquente, depuis 1612, ce dernier qui est contrôleur général des finances de Louis XIII et ancien ambassadeur de Henri IV aux Provinces-Unies (1607-1609).
16. C’est sans doute le président Jeannin qui a parlé à Champlain de l’expédition du Néerlandais Willem Barentsz en Nouvelle-Zemble (1594-1597) et qui lui a fait connaître les Principal Navigations, Voiages, Traffiques and Discoveries of the English Nation publiés par Richard Hakluyt en trois volumes à Londres de 1598 à 1600. Le président Jeannin est très intéressé par les voyages lointains.
17. Troïlus de Mesgouez, sieur de La Roche, n’est pas retourné sur l’île de Sable en 1599, mais il a fait ravitailler sa colonie en 1599, 1600 et en 1601. En 1602, ses hommes privés de secours se sont entre-tués. Ils ont été rapatriés en France en 1603.
18. En 1599.
19. Pierre Chauvin de Tonnetuit a fait construire une habitation à Tadoussac en 1600, mais ses hommes ont été rapatriés dès 1601.
20. La commission de Pierre Dugua de Mons date du 8 novembre 1603. Elle le fait lieutenant général en Acadie, du 40e au 46 degré de latitude Nord.
21. Pierre Dugua de Mons a reçu le monopole de la traite des fourrures pour dix ans le 18 décembre 1603.
22. D’abord sur l’île Sainte-Croix en 1604, puis à Port-Royal en 1605.
23. Le 17 juillet 1607.
24. Cette nouvelle commission date du 7 janvier 1608.
CHAPITRE II
Description de l’île de Sable, du cap Breton, de La Hève, du port au Mouton, du port du cap Nègre, du cap et de la baie de Sable, de l’île aux Cormorans, du cap Fourchu, de l’île Longue, de la baie Sainte-Marie, du port de Sainte-Marguerite, et de toutes les choses remarquables qui sont le long de cette côte.
***
Le sieur de Mons, en vertu de sa commission, ayant par tous les ports et havres de ce royaume fait publier les défenses de la traite des pelleteries à lui accordée par Sa Majesté, amassa environ 120 artisans qu’il fit embarquer en deux vaisseaux, l’un du port de 120 tonneaux, dans lequel commandait le sieur de Pont-Gravé[25], et l’autre de 150, où il se mit avec plusieurs gentilshommes[26].
Le septième jour d’avril mil six cens quatre, nous partîmes du Havre-de-Grâce[27] et Pont-Gravé le 10, qui avait le rendez-vous à Canseau[28], à 20 lieues du cap Breton. Mais quand nous fûmes en pleine mer, le sieur de Mons changea d’avis et prit sa route vers le port au Mouton, à cause qu’il est plus au midi et aussi plus commode pour aborder que Canseau[29].
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Le premier jour de mai, nous eûmes connaissance de l’île de Sable, où nous courûmes le risque d’être perdus par la faute de nos pilotes qui s’étaient trompés, en l’estime qu’ils firent, de plus de 40 lieues.
Cette île est éloignée de la terre du cap Breton de 30 lieues, nord et sud, et contient environ 15 lieues. Il y a un petit lac. L’île est fort sablonneuse et il n’y a point de bois de haute futaie. Ce ne sont que taillis et herbages que pâturent des bœufs et des vaches que les Portugais y portèrent, il y a plus de 6o ans[30], qui servirent beaucoup aux gens du marquis de La Roche qui, en plusieurs années qu’ils y séjournèrent, prirent grande quantité de fort beaux renards noirs, dont ils conservèrent bien soigneusement les peaux. Il y a force loups-marins, de la peau desquels ils s’habillèrent, ayant tout dissipé leurs vêtements. Par ordonnance de la cour de Parlement de Rouen, il y fut envoyé un vaisseau pour les requérir[31]. Les conducteurs firent la pêche de morues dans un lieu proche de cette île qui est toute batturière dans les environs.
Le 8e jour du même mois, nous eûmes connaissance du cap de La Hève, à l’est duquel il y a une baie, où sont plusieurs îles couvertes de sapins et, à la grande terre, de chênes, ormeaux et bouleaux. Il est joignant la côte d’Acadie par les 44 ...

Table of contents

  1. Les Fondations de l'Acadie et de Québec
  2. Introduction
  3. LES VOYAGES DU SIEUR DE CHAMPLAIN, SAINTONGEAIS, CAPITAINE ORDINAIRE POUR LE ROI EN LA MARINE, DIVISÉS EN DEUX LIVRES
  4. AU ROI
  5. À LA REINE RÉGENTE, MÈRE DU ROI
  6. LIVRE PREMIER
  7. LIVRE SECOND
  8. LE PREMIER VOYAGE DU SIEUR DE CHAMPLAIN DANS LES ANNÉES 1608 ET 1609
  9. LE SECOND VOYAGE DU SIEUR DE CHAMPLAIN EN L’ANNÉE 1610
  10. LE TROISIÈME VOYAGE DU SIEUR DE CHAMPLAIN EN L’ANNÉE 1611
  11. Chronologie
  12. Bibliographie
  13. Crédit