Dans le sillage des Patriotes, 1838
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Dans le sillage des Patriotes, 1838

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Dans le sillage des Patriotes, 1838

About this book

Un vent de rébellion souffle sur le Haut et le Bas-Canada en1837. Les aspirations des Patriotes seront durement réprimées par l'armée britannique. C'est dans ce contexte que John George Lambton, comte de Durham, est nommé Gouverneur général et y est envoyé en 1838 pour faire rapport sur la situation de la colonie. Il est accompagné de son épouse, Louisa Elizabeth Grey.Lady Durham tient un journal certes pour rendre compte du quotidien, de ses impressions de voyage et de la vie mondaine qu'ils mÚneront, mais surtout pour porter un soutien moral à son époux, alors plongé dans une tourmente politique à Londres. Elle y fait preuve de sollicitude pour la santé et le confort de son mari, alors que la maladie dont il souffre s'aggrave jusqu'à son décÚs en 1840.Dans l'entourage de lord Durham se trouve son secrétaire particulier, Edward Ellice ainsi que son épouse Katherine Jane. Alors dans la jeune vingtaine, elle consigne avec beaucoup d'humour etune plume vivante ses observations quotidiennes, en plus de dessiner et de peindre de magnifiques aquarelles. Les événements les rattraperont lorsqu'elle sera faite prisonniÚre par les Patriotes lors des derniers soulÚvements à Beauharnois, point culminant de son récit.Deux journaux, deux intentions, deux points de vue sur cette page déterminante de notre histoire.

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Information

Journal de Jane Ellice
Traduit de l’anglais (britannique) par Caroline Lavoie
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Source : BibliothĂšque et Archives Canada.
Introduction
NĂ©e Balfour, Katherine Jane a 24 ans lorsqu’elle accompagne son mari, Edward Ellice, au Bas-Canada, au printemps 1838. Avant son dĂ©part, elle avait promis Ă  son beau-pĂšre, le trĂšs riche et influent seigneur de Beauharnois, de tenir un Journal de son voyage. Ce Ellice, Ă©galement nommĂ© Edward, connaĂźt bien le Canada pour y avoir vĂ©cu de longues pĂ©riodes et gĂ©rĂ© Ă  distance un vaste domaine. Il n’est pas Ă©tranger Ă  la mission de Durham, qu’il s’est employĂ© Ă  convaincre. Attentif aux moindres dĂ©tails, il persuade aussi Durham de prendre son fils comme secrĂ©taire particulier et pour que les choses soient bien claires, il s’assure que lady Durham entrevoit positivement la prĂ©sence de la jeune femme d’Edward.
Au-delĂ  des Ă©vĂ©nements qu’elle relate, Katherine Jane Ellice est en soi un personnage digne d’intĂ©rĂȘt. Elle est jeune, jolie, aristocrate, Ă©cossaise, amoureuse de son mari, elle parle gaĂ©lique, anglais, italien, français (elle se plaĂźt d’ailleurs a saupoudrĂ© son Ă©crit de mots tels « Ă  contre cƓur », « une fine mouche », « en marmelade », « vive les oranges. ») Elle joue du violon, du piano, chante, danse, particuliĂšrement les danses Ă©cossaises, elle peint et nous a laissĂ© de belles scĂšnes de son voyage, adore la poĂ©sie, va au théùtre, lit frĂ©quemment, assiste aux courses de chevaux et a une qualitĂ© qui transcende Ă  travers tout le rĂ©cit, elle a de l’esprit : « Monsieur Ponsoby a quittĂ© le vaisseau, je ne l’ai pas vu depuis quelques jours. » Ils sont alors en haute mer

Moqueuse, mais sans familiaritĂ©, rĂ©servĂ©e, bien qu’insolente Ă  l’occasion, le plus souvent enjouĂ©e, elle nous rĂ©vĂšle avec ironie ce que pensent les Britanniques de ces AmĂ©ricains qu’elle trouve dĂ©braillĂ©s, impolis, grossiers et mĂącheurs de tabac.
Au sujet des femmes amĂ©ricaines, elle les trouve trop familiĂšres : « Je pense que Miss Jones est un excellent exemple de jeune AmĂ©ricaine typique. TrĂšs, trĂšs jolie, mais d’une grande vulgaritĂ©. Voix discordante, caquet dĂ©plaisant et si dĂ©pourvue de timiditĂ© qu’un peu de gĂȘne ne lui ferait pas de mal. Mais Ă  vrai dire, je n’ai pas eu la chance d’en juger encore ».
Lors d’une prĂ©sence Ă  l’église : « Excellent sermon, prononcĂ© de toute Ă©vidence par un AmĂ©ricain ; facile Ă  dĂ©duire, en le voyant crachoter, et la maniĂšre est fort diffĂ©rence. Le sermon Ă©tait impressionnant et le texte magnifique : “Mais souviens-toi de ton crĂ©ateur pendant les jours de ta jeunesse, etc., etc., etc.” ».
Ses remarques les plus incisives sont celles qu’elle tient Ă  propos des maniĂšres Ă  table des AmĂ©ricains qu’elle aura l’occasion de rencontrer pendant son court voyage aux États-Unis. Un compagnon de table s’adresse Ă  elle : « “Eh bien, je crois que je vais manger un peu avec vous, on m’a mis de nouvelles dents aujourd’hui
 Il ne m’en reste plus qu’une dizaine”. Ça m’a gĂąchĂ© l’appĂ©tit
 Il s’est assis Ă  cĂŽtĂ© de moi, en gardant son chapeau sur la tĂȘte. J’ai eu trĂšs envie de le lui arracher. AprĂšs avoir mangĂ©, il est allĂ© s’asseoir sur une chaise berçante et nous a donnĂ© d’autres dĂ©tails d’un grand intĂ©rĂȘt sur sa santĂ© dentaire ».
Autre sujet de commentaires, l’esclavage : « L’imbĂ©cile a tentĂ© de salir le nom de l’Angleterre. AprĂšs, je n’ai pas Ă©tĂ© surprise de l’entendre dĂ©fendre les esclavagistes et comparer les Noirs Ă  des Ăąnes et Ă  des singes. J’ai eu du mal Ă  contenir mon indignation ».
Au sujet des Canadiens, elle a une tout autre opinion : « Les gens sont tous trĂšs joyeux, de bonne humeur et certains, trĂšs avenants ». Elle respecte lord Durham mais ne peut s’empĂȘcher de souligner son « petit caractĂšre » et son comportement : « Si ce n’était de nous, je pense que la famille D. ne parlerait Ă  aucun membre de son infortunĂ©e suite. Mais moi, je ne peux supporter un tel formalisme ». Lord Durham, « son excellence », agit comme un homme de caste : « au dĂźner il s’assit en MajestĂ© silencieuse. » Les repas organisĂ©s par lord Durham sont le fait d’un monarque alors que le nombre d’invitĂ©s varie de quarante Ă  deux cents.
Parfois, il dĂ©crĂšte un changement de sortie, Katherine Jane note : « Le Roi l’a dit
 » Elle mentionne toutefois que malgrĂ© son orgueil excessif, il s’excusera tĂŽt ou tard.
Si Katherine Jane à des réserves et des commentaires ironiques envers lord Durham, avec qui elle converse agréablement malgré sa condescendance, elle préfÚre la compagnie de son épouse, lady Durham.
Lors de son premier sĂ©jour dans la ville de QuĂ©bec, elle aperçoit le portrait de Louis-Joseph Papineau, on lui dit que ce portrait ne doit pas ĂȘtre dĂ©placĂ© mĂȘme en raison des Ă©vĂ©nements rĂ©cents. Elle commente : « Le portrait de Papineau est accrochĂ© au mur de la salle du Conseil. On ne doit pas y toucher. Il a un beau visage, astucieux, un peu comme celui de M. Bernal ». En visite Ă  Saratoga, elle a l’occasion de voir Louis-Joseph Papineau qui y est rĂ©fugiĂ© : « Nous avons Ă©galement vu Papineau, le hĂ©ros du jour. De toute Ă©vidence, il savait qui nous Ă©tions. Il nous a jetĂ© un de ces regards
 Je le reconnaĂźtrai dĂ©sormais Ă  coup sĂ»r, oĂč qu’il se trouve. Un peu comme M. Brunel, qui a parfois l’air si mĂ©chant. Un regard d’aigle
 expressif, inquisiteur
 j’en ai eu froid dans le dos, mais ça ne me dĂ©plairait pourtant pas de le revoir
 Son portrait de QuĂ©bec est trĂšs ressemblant. Il se promenait avec une dame, en discutant plaisamment, quand son regard est tombĂ© sur E. [Edward] Son attitude a alors tant changĂ© que je me suis serrĂ©e sur E. et lui ai broyĂ© le bras ».
Katherine Jane Ellice est une artiste dans l’ñme, ses commentaires sont souvent ceux d’une peintre accomplie ; elle dĂ©crit prĂ©cisĂ©ment les traits physiques et les caractĂšres des personnes rencontrĂ©es, elle apprĂ©cie la beautĂ©, mais elle ne concĂšde rien quant Ă  la valeur humaine.
Des gens de la ville de QuĂ©bec elle Ă©crira : « Les autres ne semblent pas trop aimer QuĂ©bec, mais moi, j’adore cette ville ! Les habitants ont l’air tellement jovial, dans leurs calĂšches aux clochettes tintantes, criant sous tous les tons “Marche donc !” » ou encore « Je n’ai jamais vu autant de gens si simples. »Parfois, elle se moquera d’eux. Ainsi, lorsqu’ils sont reçus avec lord et lady Durham chez les Ursulines et que la fĂȘte organisĂ©e par les religieuses est fort naĂŻve : « Les efforts que nous fĂźmes pour ne pas s’esclaffer
 »
Les Ellice sont des aristocrates, trĂšs prĂšs de l’époque fĂ©odale, car leurs occupations sont la discussion, le chant, la danse, la lecture, la pĂȘche (ils pĂȘcheront l’anguille et l’esturgeon) et la chasse. À Beauharnois, « Édouard tire sur tout sans considĂ©ration [
] sur le lac, il tue deux pics-bois aux couleurs magnifiques sans raison autre que de chasser
 » La musique ainsi que le théùtre complĂštent leurs loisirs.
Katherine Jane Ellice est croyante, mais elle ne peut s’empĂȘcher de trouver les Canadiens ignorants et leurs cĂ©rĂ©monies religieuses bien naĂŻves, et « quelle idĂ©e » que les curĂ©s catholiques ne puissent avoir de mĂ©nagĂšre en-dessous de quarante ans

MalgrĂ© toutes les splendeurs qu’elle dĂ©couvrira lors de ce voyage en AmĂ©rique, elle subira des difficultĂ©s de transport des plus dĂ©plaisantes en raison des rĂ©gions accidentĂ©es, de l’état des routes et des transports, durs et parfois dangereux. Ainsi, Ă  bord d’un train dont la locomotive crache le feu, sa robe est une perte totale et elle s’en tire de justesse. Quant aux vapeurs, ils tanguent dangereusement, car trop souvent surchargĂ©s, ils sont vĂ©tustes. AprĂšs avoir quittĂ© l’un de ces vapeurs, elle dĂ©couvre les hĂŽtels minables, la nourriture fade et les punaises : « Un lit juste assez grand avec quantitĂ© de punaises, d’araignĂ©es et de maringouins ».
Évidemment, Jane a tendance Ă  exagĂ©rer, surtout avec le supplice des moustiques, mais elle se montre particuliĂšrement raisonnable quand les rebelles attaquent le manoir et que son mari est leur prisonnier pendant une semaine. Elle Ă©vite mĂȘme de porter des jugements.
Tout au long de son journal, elle jette un regard simple et vrai sur le pays qu’elle visite, sa population, y compris les Indiens de Lorette ou de Saint-RĂ©gis.
Il existe peu de document de cette nature sur cette pĂ©riode agitĂ©e. Le journal de Jane Ellice est un bain de fraĂźcheur et de vĂ©ritĂ©. Il permet aussi de mieux situer Durham et son cĂ©lĂšbre rapport. VoilĂ  une raison parmi plusieurs qui m’ont amenĂ© Ă  en proposer la publication en français aux Ă©ditions du Septentrion. Je suis particuliĂšrement heureux que l’éditeur ait dĂ©cidĂ© d’inclure les Ɠuvres de Jane Ellice qui sont conservĂ©es Ă  BibliothĂšque et Archives Canada et de joindre le journal de lady Durham. Le dernier mot n’a pas Ă©tĂ© Ă©crit sur cette pĂ©riode trouble de l’histoire du QuĂ©bec.
ALAIN MESSIER
Le voyage
MARDI 24 AVRIL 1838
Embarqués à Portsmouth sur le Hastings. Capitaine Lock[106].
Belle journĂ©e. Ellice PĂšre[107] et John[108] sont venus Ă  bord. Je partage une cabine avec Tina. C’est la premiĂšre fois que je dors dans une couchette.
Lord et Lady Durham, Mary, Emily et Alice Lambton, George Lambton[109], Mlle Bonnet et M. Saddler, tuteur, M. [Coke] Smythe, maĂźtre dessinateur ou artiste.
Edward Ellice, secrétaire particulier[110].
M. Turton, conseiller juridique.
M. Bouverie, Charle...

Table of contents

  1. Dans le sillage des patriotes
  2. La mission de Durham Ă  travers le journal de deux femmes, Jane Balfour[] et Louisa Grey[]
  3. Journal de lady Durham
  4. Journal de Jane Ellice
  5. Crédit