Notes
CHAPITRE PREMIER • UN SOUVERAINISME SANS NATIONALISME OU LA CONVERSION DES SOUVERAINISTES QUÉBÉCOIS AU MULTICULTURALISME
. Parmi ces ouvrages d’intellectuels ouvertement souverainistes, on rappellera les plus programmatiques : Claude Bariteau, Québec, 18 septembre 2001, Québec Amérique, 1998 ; Michel Seymour, La Nation en question, L’Hexagone, 1999 ; Gérard Bouchard, La Nation québécoise au futur et au passé, VLB, 1999.
. Michel Venne (dir.), Penser la nation québécoise, Québec Amérique, 2000. Pour une synthèse du débat sur la nation, on lira l’essai un peu scolaire mais néanmoins pratique de Geneviève Mathieu, Qui est québécois ? Synthèse du débat sur la redéfinition de la nation, VLB éditeur, 2001 ; Jacques Beauchemin, L’Histoire en trop. La mauvaise conscience des souverainistes québécois, VLB, 2002, 210 p.
. Christian Dufour, Le Défi québécois, L’Hexagone, 1989, p. 91 ; Joseph Facal, « Un homme et son péché », Le Devoir, 12 décembre 2003.
. Bloc québécois, Chantier de réflexion sur la citoyenneté et la démocratie. La souveraineté pour le monde à venir, avril 1999, p. 6.
. Geneviève Mathieu remarque ainsi que « l’exercice de redéfinition de la nation québécoise constitue le cœur d’un projet politique précis : la réorientation du mouvement souverainiste » (Geneviève Mathieu, Qui est Québécois ?, p. 12-13). On notera aussi que la pensée souverainiste contemporaine critique généralement le multiculturalisme en tant qu’instrument servant à contrer la reconnaissance de la nation québécoise, mais rarement le multiculturalisme en lui-même. Dans sa critique de l’écrivain Neil Bissoondath, Michel Seymour, par exemple, cherche à distinguer le multiculturalisme comme philosophie sociale du multiculturalisme canadien tel qu’il est instrumentalisé par l’État fédéral. « La politique du multiculturalisme n’a rien d’intrinsèquement mauvais, pas plus que le nationalisme purement civique d’ailleurs. Son principal défaut est de conduire, dans le contexte canadien actuel, à un nationalisme qui a pour effet de nier les autres nationalismes. Sa faiblesse réside dans le fait qu’on l’a adoptée pour ne pas avoir à reconnaître le caractère multinational du Canada. Une fois ce défaut corrigé, elle redeviendrait indispensable à l’élaboration d’une politique respectueuse de l’affiliation culturelle et linguistique des nouveaux arrivants. » (Michel Seymour, La Nation en question, p. 46.)
. Nous faisons nôtres les remarques du politologue Christian Dufour : « Il est révélateur du dysfonctionnement de notre système politique que beaucoup de souverainistes, qui veulent pourtant faire du Québec un État indépendant, se montrent incapables en pratique de soutenir le principe plus élémentaire de la prédominance du français. Ils sont tellement dans la morale et non dans la politique, ils sont devenus si prisonniers de leur belle image d’ouverture, de générosité et de tolérance que plusieurs d’entre eux battront en retraite en s’excusant dès qu’on les accusera de faire de la discrimination au détriment des anglophones en insistant sur la nette prédominance du français. » (Christian Dufour, Lettre ouverte aux souverainistes québécois et aux fédéralistes canadiens demeurés fidèles au Québec, Stanké, 2000, p. 57.)
. Marcel Chaput, Pourquoi je suis séparatiste, Éditions du Jour, 1961. Raymond Barbeau, J’ai choisi l’indépendance, Éditions de l’homme, 1961 ; Le Québec est-il une colonie ?, Éditions de l’homme, 1962 ; Le Québec bientôt unilingue, Éditions de l’homme, 1965. Marcel Chaput, J’ai choisi de me battre. Petite histoire très personnelle du séparatisme québécois, Le Club du livre du Québec, 1965, 160 p.
. http://www.vigile.net/ds-societe/docs/96-3-13-bouchard.html
. Josée Legault, « Y a-t-il un militant dans la salle ? », Le Devoir, 20 novembre 1996.
. Éric Normandeau et Jacques Hérivault, « La question de la langue : 101 autres raisons d’appuyer le PQ », Le Devoir, 17 avril 1996.
. Josée Legault, Les Nouveaux Démons. Chroniques et analyses politiques, VLB, 1996, p. 19.
. La commission Larose, qui a tenu ses travaux en 2000-2001, a confirmé une nouvelle approche en matière linguistique, centrée désormais sur la citoyenneté et déliant l’avenir du français au Québec de la majorité historique qui lui servait de socle sociologique (Commission des États généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec, Le Français, une langue pour tout le monde, gouvernement du Québec, 2001). Une approche confirmée dans le récent rapport sur l’état du français publié par le Conseil de la langue française (Georges Stefanescu, Le Français au Québec, les nouveaux défis, Fides, 2005). Voir aussi Robert Dutrisac, « Le temps est venu de doter la Loi 101 d’une stratégie sur le bilinguisme », Le Devoir, 15 juillet 2005. Et la réplique de Robert Comeau et Michel Paillé, « Quand deux analystes se font une belle jambe avec le concept d’inclusion », Le Devoir, 25 juillet 2005. Les délégués du congrès national du Parti québécois ont battu, en 2005, une proposition sur l’extension jusqu’au niveau collégial de l’obligation de fréquentation scolaire du réseau français parce qu’une telle mesure aurait consacré le retour du mouvement souverainiste à un nationalisme fermé, replié sur une définition conservatrice de la nation, hostile à la modernité identitaire et aux appartenances multiples ; à tout le moins c’était l’avis des opposants à la proposition (Alain Dubuc, « Le PQ : un parti de droite ? », La Presse, 4 juin 2005).
. Bloc québécois, Chantier de réflexion sur la citoyenneté et la démocratie. La souveraineté pour le monde à venir, avril 1999, p. 21.
. Michel Sarra-Bournet, Le Pays de tous les Québécois, VLB, 1998, p. 21.
. Manifeste du Rassemblement pour l’indépendance du Québec, 2002.
. Claude Bariteau, Québec, 18 septembre 2001, p. 135.
. Ibid., p. 163.
. Claude Bariteau, « Le projet souverainiste est et doit demeurer la création d’un État de droit », dans Michel Seymour (dir.), Nationalité, citoyenneté et solidarité, Liber, 1999, p. 219.
. Claude Bariteau, Québec, 18 septembre 2001, p. 164.
. Gérard Bouchard et Michel Lacombe, Dialogue sur les pays neufs, Boréal, 1999, p. 177.
. Fernand Dumont, Raisons communes, Boréal, 1997, p. 70.
. Michel Seymour, Le Pari de la démesure. L’intransigeance canadienne face au Québec, L’Hexagone, 2001, p. 29.
. Ibid., p. 43.
. Michel Seymour, La Nation en question, p. 15.
. Bloc québécois, Chantier de réflexion sur la citoyenneté et la démocratie. La souveraineté pour le monde à venir, avril 1999, p. 8.
. Éric Normandeau, « Réplique à Louis Cornellier : vous avez dit “québécitude” ? », Le Devoir, 28 septembre 1996.
. Éric Normandeau et Jacques Hérivault, « Refuser la morale du ressentiment », Le Devoir, 25 mars 1997.
. Éric Normandeau, « Une autre façon de gouverner : l’histoire sert-elle à former des francophones ou des citoyens ? », Le Devoir, 17 novembre 1995.
. Alexandre Bourdeau, Stephan Tremblay et Jonathan Valois, La Tournée des mousquetaires, juin 2004, p. 12.
. Ibid., p. 12.
. Michel Venne, Souverainistes, que faire ?, VLB éditeur, 2002, p. 73.
. Un vote que Lise Bissonnette présentait comme celui d’une minorité de blocage. Lise Bissonnette posait même la question : « Comment pourrait-on accepter, dans le cas d’un NON, que les [minorités ethniques] bloquent le vœu de la majorité fondatrice du Québec ? » (Lise Bissonnette, Toujours la passion du présent, Boréal, 1998, p. 131.)
. Yves Michaud, Les Raisons de la colère, Fides, 2005, p. 29.
. Ibid., p. 21.
. Bernard Landry, La Cause du Québ...