cognomen, cognomina
Vive lâunitĂ© imaginaire!
Jâai Ă©tĂ© chevalier. On mâappelait sire Hermina ou Mina. Un bout dâĂ©pĂ©e qui dĂ©passe et la poitrine qui bombe, naturellement. Toi, tu laves ta tĂȘte grasse tous les deux jours. Tu tĂątes les citrons du marchĂ©. Moi aussi. Partenaire de grands simulateurs, je dirige une entreprise dâautorĂ©gulation. Des faiseurs de chansonnettes plein les couloirs. Des baladeurs impĂ©nitents. Je nâai rien contre le mĂ©lange des genres. Une robe rouge, une robe jaune, une robe verte. Des vestes, en fait, et ces dames sont ces messieurs. CĂ©libataire endurcie comme Kierkegaard, Walser et Kafka. TĂȘtue et dĂ©sĆuvrĂ©e comme Kierkegaard, Schopenhauer et Nietzsche. Oui, perroquet! Mon problĂšme, câest lâĂ©motion. On mâaccuse de gaspiller mes rĂ©serves de quiĂ©tude â il mâen reste des tonnes. Si jâexiste, câest pour mettre des points sur tes i et des barres sur tes t. Le t ressemble Ă un x qui est une inconnue. Le i est la racine carrĂ©e de -1 qui est imaginaire. Il me faut couper mes ongles de doigts de pieds et de doigts de mains. Rien Ă voir avec des questions dâhygiĂšne mentale ou personnelle. Câest lâheure du rĂȘve, fais-toi une raison! Il nây a pas de montagne ici. Il y en a peut-ĂȘtre en France ou en Suisse, au sanatorium de Waldau, prĂšs de Berne (prĂšs de berne). Jây apporterai ma machine Ă Ă©crire vert pĂąle, une Hermes Rocket, construite lĂ -bas lâannĂ©e de ma naissance. Jây ferai des scĂšnes. Jây aurai des « Ă©pisodes ». On dira que je fus un peu, Ă peine, Don Juan, Faust ou Antigone⊠Mais je les ai tout de mĂȘme jouĂ©s! VoilĂ que lâhistoire se casse en mille miettes. Touffue, rebelle et mal peignĂ©e. « Coupez! » Tignasse, tâinquiĂšte, ça repousse. Ă misĂšre de lâempathie! Moi, Mina, me suis enfoncĂ©e, tĂȘtue, dans de romantiques rĂȘveries. Ces messieurs savaient apprĂ©cier ma nonchalance. Ces dames goĂ»taient mes ornements postiches. Un art dâĂ©prouver. Puis les crĂȘtes montagneuses blĂȘmirent, les nuages se dispersĂšrent. Ding! PoussĂ©e par un rayon de soleil, me voilĂ sur scĂšne qui salue, servile, et retourne en coulisses sous de faibles applaudissements. Me voilĂ au bord du â oups! jâai pensĂ© souffle â gouffre ou du trottoir. Un clochard de mon invention titube Ă mes cĂŽtĂ©s. Tire un trait! Allons nous faire voir ailleurs.
fagots philosophiques
Mina dite lâeffrontĂ©e
Ah! se sentir coupable â mĂȘme au couteau! Ăa les gĂȘne? Choisis mine de rien lâeffet papillon, ça fait boule de neige. (Nous y reviendrons.) Peut-ĂȘtre vont-ils me coffrer pour faux et usage de faux? Peut-ĂȘtre vont-ils me coiffer, câest-Ă -dire me faire une tĂȘte? Compare Platon (lâidĂ©e) Ă saint JĂ©rĂŽme (sa traduction). Compare effondrĂ©e Ă effrontĂ©e. Jâeus autrefois une intention. Non, non, je ne me suis pas fait une idĂ©e, câest lâidĂ©e qui mâa faite. Vraie dĂ©linquante (Kant). BĂȘte et cabotine. Loin dâĂȘtre une sainte.
Mina dite lâastigmate
Dans sa montagne, Jakob Michael Reinhold Lenz, verres progressifs au bout du nez, hurle et court en tous sens. Lenses au pluriel, lens au singulier. Lenz sonne comme quelquâun ou ses lunettes. Attention aux tessons, petit Benito dâEspinosa. Tu marches sur des Ćufs. Faire des verres, faire des vers. Libres, non libres. Le vers, a verse, verse une larme, a tear ou a tear, une entaille, lâanagramme de ratĂ© sans accent.
Mina dite la trouée (ou le mélologue avec Schlegel)
AprĂšs quâil Ă©chappe Ă son assassinat, Spinoza porte en tous lieux son manteau trouĂ© pour montrer combien la pensĂ©e â sa pensĂ©e â peut ĂȘtre dĂ©testĂ©e. « On sait que Leibniz se fai...