Abrégé d'anesthésie et de réanimation
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Abrégé d'anesthésie et de réanimation

Joanne Guay,René Martin,Benoît Pleau

  1. 146 pages
  2. French
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Abrégé d'anesthésie et de réanimation

Joanne Guay,René Martin,Benoît Pleau

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Cet abrégé reprend les chapitres du Précis d'anesthésie et de réanimation quatrième édition, qui présentent les principes fondamentaux d'anesthésiologie. Il s'adresse plus particulièrement aux étudiants en médecine, sans oublier les professionnels de la santé comme les urgentistes, intensivistes et infirmières oeuvrant dans cette discipline.

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CHAPITRE 1

Produits sanguins allogènes et techniques d’épargne sanguine en chirurgie de l’adulte

PAR JEAN-FRANÇOIS HARDY ET SYLVAIN BÉLISLE

Le syndrome d’immunodéficience acquise est venu bouleverser le concept de l’innocuité du sang, tant chez le médecin que chez le patient. Depuis les années 1980, la stratégie transfusionnelle a subi des changements majeurs[1]. La profusion de recommandations pour la pratique transfusionnelle publiées au cours des dernières années[2], [3], [4], [5], [6], [7], [8] reflète bien l’inquiétude provoquée par les complications associées aux produits sanguins et à leurs dérivés.
Ce chapitre a pour objectifs de revoir brièvement: 1) la préparation des unités de sang et les tests de compatibilité, 2) les indications des produits sanguins allogènes (PSA), 3) les complications associées aux transfusions, et 4) de discuter des techniques d’épargne sanguine en chirurgie de l’adulte.

1.1 Conservation des unités de sang et tests de compatibilité

1.1.1 Préparation des produits sanguins labiles et des dérivés stables du sang
Chaque unité de sang frais (450ml dans 63ml d’anticoagulant) est fractionnée de quatre à six heures après son prélèvement. Un concentré érythrocytaire, une unité de plasma frais (qui est rapidement congelée) et un concentré de plaquettes sont obtenus par centrifugation. Le fractionnement permet de conserver chacune des composantes sous des conditions optimales et, par la suite, d’administrer la fraction requise selon les besoins spécifiques du patient. On peut ainsi répartir le sang d’un seul donneur entre plusieurs receveurs.
Les concentrés érythrocytaires sont préparés en soutirant le plasma qui surnage des globules rouges après centrifugation du sang complet. Un culot globulaire contient 200ml de globules rouges avec de l’anticoagulant CPDA-1 ou de l’anticoagulant CP2D et 100ml d’additif AS-3 (NutricelMD) plus 60-90ml de plasma. Depuis peu, plusieurs fournisseurs (y compris au Québec et en France) procèdent à la déleucocytation systématique par filtration de tous les culots globulaires. La durée de conservation est de 35jours à 1-6°C, mais les culots contenant de l’AS-3 ont un potentiel de survie de 42jours. On peut ajouter du soluté physiologique isotonique à ces préparations pour augmenter le débit de perfusion. Les concentrés érythrocytaires, déleucocytés ou non, doivent être administrés à travers un filtre de 170μm. Mentionnons ici que le sang autologue n’est pas déleucocyté et que, prélevé sur CPDA-1, sa durée de conservation est de 35jours.
Les plaquettes d’une unité de sang frais sont concentrées, par centrifugation, dans 30 à 50ml de plasma et le produit final contient un petit nombre de leucocytes et d’hématies (jusqu’à 0,4ml par unité), mais il est accepté d’administrer des plaquettes incompatibles ABO, compte tenu de la faible quantité d’antigènes érythrocytaires administrée. Le stockage à la température de la pièce (20°-24°C) préserve la fonction et une agitation lente et continuelle prévient la formation d’agrégats. On limite le stockage à cinq jours en raison de la survie limitée des plaquettes (10jours normalement) et pour éviter la croissance bactérienne (la contamination bactérienne est de 1/1000 unités). Chez l’adulte normal, une unité de concentré plaquettaire augmente le décompte par 5 −10 × 109/l (ou G/1) une heure après son administration. Ainsi, la dose usuelle est de six à huit unités, ce qui expose le patient à autant de donneurs. Lorsque c’est possible, il est préférable de prélever une quantité équivalente de plaquettes par technique d’aphérèse chez un seul donneur, limitant ainsi les risques de transmission d’agents infectieux.
Le plasma restant après séparation des hématies et des plaquettes est congelé rapidement pour prévenir l’activation des facteurs de coagulation thermosensibles (labiles) V et VIII. Le plasma frais congelé (PFC) contient donc tous les facteurs de coagulation à un niveau d’activité quasi normal. L’unité de PFC a un volume de 190-260ml, est stockée à la température de −18°C et sa décongélation requiert au moins 30min.
Le plasma viro-inactivé (PVI) est disponible dans plusieurs pays européens depuis 1990 et, depuis peu, au Canada. De 1200 à 5000 unités de PFC sont décongelées et mises en pool de 300 à 1250 l afin de subir un traitement solvant-détergent qui provoque la désintégration de l’enveloppe lipoprotéique du virus de l’immuno-déficience humaine (VIH), du virus de l’hépatite C (VHC), du virus de l’hépatite B (VHB), du cytomégalovirus (CMV) et du virus Epstein-Barr (EB). Les composés chimiques utilisés lors du traitement solvant-détergent sont ensuite ramenés à des concentrations cliniquement négligeables par chromatographie et le plasma ainsi viro-inactivé est recongelé en unités de 200ml. Le traitement réduit à peine les niveaux de protéine S et d’α2-antiplasmine, diminue de 10 à 15% l’activité des facteurs de coagulation et élimine les plus grands multimères du facteur Willebrand. L’attrait évident du PVI (élimination des virus enveloppés) est en partie neutralisé par un coût de fabrication plus élevé et par un risque accru de transmission (à cause de la mise en pool de plusieurs unités) des virus non enveloppés tels que le virus de l’hépatite A, les parvovirus ou autres pathogènes non identifiés à ce jour (particulièrement les prions). Hormis le traitement de certaines formes de purpura thrombocytopénique idiopathique, les indications du PVI sont les mêmes que celles du PFC.
Par ailleurs, le clinicien a à sa disposition plusieurs dérivés stables du plasma tels que l’albumine, le complexe prothrombique humain, le fibrinogène humain cryodesséché et l’antithrombine. Ces médicaments offrent une sécurité virale supérieure à celle des produits labiles grâce aux recontrôles virologiques sur l’ensemble des poches de plasma au laboratoire pharmaceutique et aux multiples procédures d’inactivation et d’élimination virales en cours de fractionnement. Signalons au passage que l’administration systématique d’albumine en guise de remplacement volémique n’a plus sa place en raison du risque possible (mais jamais démontré) de transmission de prions (tel celui responsable de la maladie de Creutzfeldt-Jakob).
1.1.2 Tests de compatibilité
Toute transfusion érythrocytaire devra être précédée d’une vérification stricte de la compatibilité entre le receveur et l’unité transfusée. À cette fin, trois étapes sont essentielles. La première consiste à déterminer le groupe sanguin du receveur et de l’unité à transfuser, la seconde à rechercher la présence d’anticorps anti-érythrocytaires atypiques dans le sérum du receveur (présents chez seulement 1 à 2% des receveurs) et la troisième à procéder à une épreuve de compatibilité in vitro (cross-match ou X-match) entre les érythrocytes à transfuser et le plasma du receveur. Le X-match permettra de détecter la plupart des incompatibilités et d’éviter les réactions transfusionnelles majeures. Par contre, un X-match complet prend près de 45 à 60min et, par la suite, les unités testées seront réservées à l’usage exclusif du malade.
En France, contrairement au Canada, le X-match n’est pas une pratique courante. Chaque personne a en sa possession une carte décrivant son groupe sanguin, tel que déterminé de manière stricte. En l’absence d’anticorps antiérythrocytaires (déterminés peu avant la transfusion), les unités isogroupes sont acheminées au chevet du malade où sera pratiquée une épreuve de compatibilité avant la transfusion. Diverses trousses sont disponibles pour ce faire. La fiabilité de l’épreuve de compatibilité au chevet du malade laisse souvent à désirer en raison de déficiences tant techniques qu’humaines. Par contre, les unités érythrocytaires demeurent disponibles en tout temps, sans être affectées à un malade en particulier (comme pour le type and screen: voir plus bas).
Il n’y a pas de place pour l’erreur en médecine transfusionnelle. La transfusion, ne serait-ce que de quelques millilitres de sang ABO incompatible, peut entraîner une réaction transfusionnelle majeure avec choc, coagulation intravasculaire disséminée et insuffisance rénale aiguë. L’identification du receveur, du tube de prélèvement, de l’unité à transfuser et la révision de toutes les épreuves de compatibilité demeure un préalable essentiel à la transfusion. Malgré tout, les accidents transfusionnels par incompatibilité ABO surviennent encore dans 1/25000 unités transfusées (Tableau1.3), une fréquence très élevée si l’on tient compte de la gravité de la réaction et du fait que, théoriquement, ces accidents pourraient être évités dans 100% des cas.
En cas d’urgence, il peut être impossible de procéder à toutes les épreuves de compatibilité requises en temps normal. Par contre, dans tous les cas, le groupe sanguin du receveur devra être déterminé sur place. En effet, le groupe rapporté par le malade, sa famille ou même le dossier antérieu...

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Guay, J., Martin, R., & Pleau, B. (2011). Abrégé d’anesthésie et de réanimation ([edition unavailable]). Presses de l’Université de Montréal. Retrieved from https://www.perlego.com/book/3235117/abrg-danesthsie-et-de-ranimation-pdf (Original work published 2011)

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Guay, Joanne, René Martin, and Benoît Pleau. (2011) 2011. Abrégé d’anesthésie et de Réanimation. [Edition unavailable]. Presses de l’Université de Montréal. https://www.perlego.com/book/3235117/abrg-danesthsie-et-de-ranimation-pdf.

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Guay, J., Martin, R. and Pleau, B. (2011) Abrégé d’anesthésie et de réanimation. [edition unavailable]. Presses de l’Université de Montréal. Available at: https://www.perlego.com/book/3235117/abrg-danesthsie-et-de-ranimation-pdf (Accessed: 15 October 2022).

MLA 7 Citation

Guay, Joanne, René Martin, and Benoît Pleau. Abrégé d’anesthésie et de Réanimation. [edition unavailable]. Presses de l’Université de Montréal, 2011. Web. 15 Oct. 2022.