Le pouvoir de l'engagement
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La méthode qui va faire de vous le leader de votre vie

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La méthode qui va faire de vous le leader de votre vie

About this book

« Pour moi, l'engagement est Ă©troitement liĂ© Ă  l'Ă©panouissement personnel et Ă  la confiance parmi les membres d'une Ă©quipe. Quel que soit le niveau des enjeux – sauver des vies lors des missions du GIGN, mener Ă  bien des projets professionnels ou personnels –, l'engagement est un formidable moteur pour passer Ă  l'action. »Que se passe-t-il lorsque l'on applique des prĂ©ceptes du GIGN Ă  la vie quotidienne?Franck Pierrot utilise son expĂ©rience en tant que chef de groupe pour apporter une nouvelle vision de l'engagement dans le travail comme dans la vie privĂ©e, Ă  travers une mĂ©thode en sept prĂ©ceptes: - Toujours faire preuve de rigueur sans rigiditĂ©- Faire de ses objectifs une consĂ©quence- Faire de la peur votre alliĂ©e- Ne pas laisser le doute s'installer- La situation dicte le plan d'action, et non l'inverse- Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin- Qui ose gagneBiographie de l'auteur: Franck Pierrot est un expert en management et dirigeant d'entreprise, ancien chef de groupe au GIGN. ConfĂ©rencier Ă  succĂšs depuis 5 ans, il intervient auprĂšs des plus grandes entreprises françaises comme EDF, Enedis, Peugeot ou encore Orangina.

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Information

Publisher
Alisio
Year
2020
Print ISBN
9782379351235
eBook ISBN
9782379351693
Chapitre 1
Toujours faire preuve de rigueur sans rigidité
C’est pendant les premiĂšres semaines de mon service militaire, en juin 1986, que j’ai compris combien l’assimilation minutieuse des fondamentaux Ă©tait indispensable pour s’intĂ©grer dans un environnement inconnu. Chaque jour, l’apprentissage de gestes et de mouvements simples changeait notre attitude et notre comportement. Peu importe que nous apprĂ©ciions ou pas le fait de se mettre au garde-Ă -vous, de saluer, de prĂ©senter les armes ou de marcher au pas, ces actions devaient ĂȘtre intĂ©grĂ©es pour que nous puissions devenir de bons soldats.
Bien que dĂ©jĂ  accoutumĂ© Ă  la recherche du geste juste durant mes annĂ©es de pratique des arts martiaux, je n’avais pas imaginĂ© qu’il en serait de mĂȘme dans l’armĂ©e. Je ressentais la mĂȘme chose qu’au moment de mes dĂ©buts en karatĂ©, la sensation d’ĂȘtre un pantin dĂ©sarticulĂ© manquant de prĂ©cision dans ses mouvements. DĂšs que je donnais un coup de poing ou un coup de pied, mon corps bougeait dans tous les sens par manque de stabilitĂ©. Pour rĂ©ussir Ă  toucher mes adversaires lors des combats, je devais faire preuve de constance et d’assiduitĂ© dans la rĂ©pĂ©tition des techniques.
La rigueur est l’antithĂšse de la superficialitĂ© : par sa structure, elle nous conduit Ă  dĂ©velopper en profondeur un savoir-faire, un savoir-ĂȘtre et la confiance nĂ©cessaire pour passer Ă  l’action. Si ces trois compĂ©tences inter- agissent, de nouveaux espaces de rĂ©alisation personnelle et professionnelle peuvent s’ouvrir en nous.
Ce 1er ENSEIGNEMENT – « Faire preuve de rigueur sans rigiditĂ© » – nĂ©cessite de comprendre que le travail et les rĂšgles sont un moyen d’accĂ©der Ă  ces espaces.
De nombreux moments clĂ©s m’ont ouvert des perspectives dans ma vie en gĂ©nĂ©ral. Le premier s’est dĂ©roulĂ© au Mans, Ă  la caserne Paixhans, au moment de ce que nous appelions Ă  cette Ă©poque « les classes ». Cette formation initiale du service militaire qui durait deux mois permettait aux appelĂ©s – du moins ceux qui avaient envie de jouer le jeu – d’acquĂ©rir les rudiments pour se transformer en soldats. Huit semaines pour passer du statut de civil Ă  celui de militaire, afin d’ĂȘtre en mesure de servir pendant un an la collectivitĂ©. À l’issue de cette pĂ©riode, la majoritĂ© des recrues allaient renforcer les unitĂ©s des brigades dĂ©partementales implantĂ©es sur le territoire national et dans les DOM-TOM. Quant Ă  ceux sĂ©lectionnĂ©s qui en avaient envie, ils pouvaient prolonger l’instruction sur deux mois afin d’obtenir un grade. Cette formation plus poussĂ©e portait sur les bases du management en milieu militaire pour nous permettre de rejoindre la premiĂšre ligne managĂ©riale sur le terrain. Nous pouvions ainsi accĂ©der aux premiers grades dans l’armĂ©e – brigadier, brigadier-chef et marĂ©chal des logis – et valider le souhait de nous impliquer davantage toute l’annĂ©e.
DĂšs mon arrivĂ©e dans l’armĂ©e, j’ai ressenti l’urgence de travailler le dĂ©veloppement de mes qualitĂ©s en matiĂšre d’organisation et de discipline pour m’intĂ©grer au plus vite dans ce nouvel environnement ; peut-ĂȘtre le futur centre de ma vie.
Cette premiĂšre confrontation avec la gendarmerie a fait surgir en moi un conflit intĂ©rieur. D’une part, j’avais du mal Ă  supporter l’autoritĂ©, les ordres et directives parfois exagĂ©rĂ©s et amplifiĂ©s par des instructeurs pas toujours crĂ©dibles ; de l’autre, j’apprĂ©ciais le cadre structurant de l’armĂ©e. À cette pĂ©riode, j’étais un jeune homme dĂ©sorientĂ©, rempli de doutes et de questionnements. Sur les bancs de l’école, je ne me sentais pas Ă  ma place, pas acteur de ma destinĂ©e, sans doute parce que j’ignorais encore le mĂ©tier que je voulais faire. NĂ©anmoins, j’étais sĂ»r d’une chose : me donner les chances de rĂ©ussir, de trouver un travail qui me ferait vibrer. Ainsi, je plaçais mes espoirs dans cette pĂ©riode d’instruction pour trouver un sens Ă  mon existence. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaitĂ© prolonger la formation.
Sans en ĂȘtre vraiment conscient, je venais d’assimiler le premier enseignement militaire, comme le karatĂ© m’avait permis de le faire en son temps, c’est-Ă -dire faire preuve de rigueur dans chacune de ses actions, le strict nĂ©cessaire ne suffisant pas. Quelle que soit la grandeur de la tĂąche ou la valeur de la mission, je m’investissais avec la mĂȘme conviction et le mĂȘme Ă©tat d’esprit : faire de mon mieux. PrĂ©parer un exercice tactique ? Reconditionner l’armement collectif ? Nettoyer les bĂątiments de notre caserne ? Je rĂ©alisais ces tĂąches avec autant de motivation. Chaque situation me permettait d’apprendre, de tirer des enseignements ou de partager une expĂ©rience.
La premiĂšre semaine du service militaire sert Ă  intĂ©grer les appelĂ©s dans leur nouvel environnement. Cette phase, nommĂ©e l’incorporation, conduisait chaque recrue Ă  dĂ©couvrir Ă  son insu un principe extraordinaire que je surnommais l’« uniformisation ». Ce principe prenait forme Ă  partir du moment oĂč les appelĂ©s passaient de l’état de « civils » vĂȘtus d’habits divers et variĂ©s Ă  celui de « militaires » en uniforme. En une grosse demi-journĂ©e, une centaine de jeunes hommes Ă  l’attitude dĂ©sinvolte et Ă  la tenue disparate se transformaient en un ensemble uniforme et impeccable, ou presque, Ă  quelques rĂ©glages prĂšs.
Cette mue, de civils Ă  apprentis soldats, s’effectuait en suivant un parcours d’intĂ©gration rythmĂ© et bien ordonnancĂ© au sein de notre unitĂ© d’affectation, la 2e compagnie. La tradition voulait que l’on commence par l’incontournable coupe de cheveux dont le but, au-delĂ  de l’hygiĂšne, Ă©tait de rĂ©frĂ©ner les vellĂ©itĂ©s en matiĂšre de crĂ©ation artistique capillaire. La quasi- totalitĂ© des arrivants Ă©tait concernĂ©e par cette Ă©tape, car leurs cheveux Ă©taient trop longs ou trop Ă©loignĂ©s de la coupe rĂ©glementaire. Beaucoup auraient aimĂ© retarder cette Ă©chĂ©ance, profiter encore un peu de leur chevelure, mais cette Ă©tape Ă©tait inĂ©vitable, et pour une question d’équitĂ©, aucun passe-droit n’était possible.
Venait ensuite la distribution du matĂ©riel et des diffĂ©rentes tenues militaires que nous allions devoir porter Ă  longueur de journĂ©e dans une sorte d’harmonie gĂ©nĂ©rale assez perturbante pour un nĂ©ophyte. C’est Ă  ce moment prĂ©cis, lorsque je nous ai vus, arborant le mĂȘme treillis, la mĂȘme paire de rangers, le mĂȘme ceinturon, le mĂȘme calot, le mĂȘme sac Ă  dos kaki et la mĂȘme coupe de cheveux, que j’ai Ă©prouvĂ© l’étrange sensation de ne plus exister, de m’effacer, de disparaĂźtre au profit d’une masse emportant avec elle mes ambitions. Je ne vivais plus qu’au travers d’un collectif humain, d’un ensemble plus grand que moi et que chacun de nous. Plus Ă©trange encore, ce sentiment au dĂ©part perturbant ne m’était pas dĂ©sagrĂ©able. La premiĂšre transformation venait de s’opĂ©rer, l’uniforme m’avait uniformisĂ© !
Au fil des jours, j’ai scrutĂ© les autres pour vĂ©rifier que ce principe d’uniformisation demeurait au sein du collectif. Il n’y avait aucun doute, plus je regardais, plus la mutation paraissait Ă©vidente et durable. Cependant, avec le temps, je me suis aperçu que nos maniĂšres de rĂ©agir quant Ă  ce que nous Ă©tions en train de vivre n’étaient pas identiques, concernant le port de l’uniforme notamment. Il Ă©tait facile d’identifier les diffĂ©rents comportements sur ce point, d’autant plus que durant ces premiers jours de familiarisation avec l’environnement militaire, l’encadrement insistait pour que notre tenue soit impeccable, propre et repassĂ©e en respectant les plis imposĂ©s, les rangers devaient briller et la boucle de ceinturon reluire. Nos instructeurs en avaient fait pour ainsi dire l’objet de notre premiĂšre mission : « Avoir toujours une tenue impeccable. » Il aurait Ă©tĂ© dĂ©licat, voire mal vu, de nĂ©gliger ce qui devait ĂȘtre le sujet principal de notre attention
 et difficile de chercher une excuse en cas de manquement. Impossible d’objecter le manque de temps, la gendarmerie nous avait dĂ©chargĂ©s des tĂąches habituelles du quotidien. Nous Ă©tions logĂ©s et nourris, rien d’autre Ă  faire que de penser Ă  notre uniforme, faire en sorte qu’il soit irrĂ©prochable. En fin de compte, cette histoire d’uniforme et d’uniformisation Ă©tait un bon moyen de rĂ©vĂ©ler la personnalitĂ© de chacun. Il Ă©tait intĂ©ressant d’observer comment une injonction de base — prendre soin de son uniforme — placĂ©e dans un contexte particulier, fait ressortir des maniĂšres de penser et de se comporter face aux rĂšgles.
« Avoir toujours une tenue impeccable »
DĂ©velopper sa propre discipline pour donner le meilleur de soi-mĂȘme est indispensable pour rĂ©ussir. Les rĂšgles que nous nous fixons ou que nous acceptons de respecter constituent les meilleurs tuteurs de notre perfectionnement.
Ceux qui rejetaient la tenue militaire dĂ©pensaient leur Ă©nergie Ă  essayer de limiter au maximum le port de l’uniforme en Ă©tant volontaires pour accomplir des tĂąches dans des domaines d’activitĂ© nĂ©cessitant d’autres vĂȘtements comme la cuisine, la vaisselle, le jardinage, l’infirmerie, l’atelier automobile
 Ils tentaient d’ajouter, dĂšs que possible, une touche personnelle en portant un objet contraire aux « rĂšgles vestimentaires » : tee-shirt de couleur vive, montre fluo, lunettes de soleil, chaĂźne ou gourmette. Ils tentaient de s’échapper ainsi, combattaient contre cette force invisible et puissante, terrifiĂ©s de voir leur personnalitĂ©, leur identitĂ©, leur ĂȘtre tout entier se faire happer.
Il Ă©tait inconcevable pour ceux qui respectaient les rĂšgles Ă  la lettre de dĂ©roger Ă  l’une d’entre elles, en particulier le port des tenues reçues le jour de notre incorporation. Ainsi, ils veillaient bien Ă  ce que le col du treillis soit sur le col de la chemise modĂšle F1, le bas du pantalon entre les deux boucles des rangers, la fermeture Éclair des deux poches de la veste de treillis fermĂ©e. Il n’y avait pas d’alternative possible, la rĂšgle Ă©tait la rĂšgle, ils en Ă©taient devenus les gardiens. Ces appelĂ©s Ă©taient identifiables : lors des permissions, ils adoraient enfiler leur tenue militaire pour rentrer chez eux, fiers de leur uniforme, de le porter, ressentant le besoin de s’imprĂ©gner du poids rassurant et galvanisant de la tradition.
Et, enfin, venait une troisiĂšme catĂ©gorie de personnes, ceux qui avaient acceptĂ© le port de l’uniforme pour ce qu’il Ă©tait : en l’occurrence unir et simplifier le quotidien. Unifier les hommes en les uniformisant pour crĂ©er l’unitĂ© et faire Ă©merger une seule et mĂȘme force du collectif. Simplifier le quotidien en ne perdant pas de temps le matin Ă  choisir une tenue pour essayer de nous diffĂ©rencier ou de nous faire remarquer.
Ces trois maniĂšres de se comporter face Ă  cette exigence allaient avoir d’autres rĂ©percussions au sein du collectif au fil des semaines, nous faire prendre des chemins diffĂ©rents, le caractĂšre de chacun Ă©mergeant dans des situations diverses. Ceux qui rejetaient les rĂšgles, ces contraintes Ă©tant pour eux insupportables, n’arrivaient pas Ă  cohabiter avec ceux qui en Ă©taient devenus les gardiens. Pour les uns comme pour les autres, les rĂšgles constituaient le sujet central de leurs dĂ©bats parfois chronophages et rĂ©ducteurs. Et puis il y avait ceux qui, comme moi, avaient dĂ©cidĂ© d’en faire un non-sujet, d’accepter ces consignes qui nous simplifiaient la tĂąche au quotidien tout en nous permettant de rester concentrĂ©s sur l’apprentissage de notre futur mĂ©tier. Ne plus penser aux rĂšgles afin de s’ouvrir Ă  de nouvelles perspectives, tel Ă©tait mon Ă©tat d’esprit.
Le dĂ©veloppement de cette rigueur qui permet la constance dans la rĂ©alisation de nos tĂąches a Ă©tĂ© un point crucial de mon Ă©volution professionnelle et personnelle. Accepter de rĂ©pĂ©ter les mĂȘmes actions jour aprĂšs jour sans dĂ©faillir pour parfaire le geste juste m’a donnĂ© une belle leçon de vie. La rĂ©pĂ©tition Ă©tait un excellent moyen d’apprendre les fondamentaux nĂ©cessaires pour devenir plus performant. Auparavant, j’étais plutĂŽt habituĂ© Ă  changer d’activitĂ© avant d’en avoir acquis les subtilitĂ©s. La rigueur peut sembler contraignante au premier abord, nous imposant de suivre des rĂšgles, mais une fois intĂ©grĂ©es, elles libĂšrent notre esprit de la forme pour nous permettre de nous concentrer sur le fond.
J’ai obtenu la confirmation de cette dĂ©couverte en regardant une amie pratiquer le yoga Ashtanga avec une rigueur et une constance admirables. Tous les matins au rĂ©veil, elle rĂ©pĂ©tait des postures enchaĂźnĂ©es les unes aux autres dans des sĂ©quences prĂ©cises et identiques. Mon amie m’expliquait qu’aprĂšs quelques annĂ©es d’entraĂźnement, elle n’avait plus besoin de focaliser son attention sur la forme, sur la rĂ©alisation des postures, celles-ci Ă©tant inscrites en elle en profondeur. En consĂ©quence, elle arrivait Ă  se concentrer sur le fond, sur toutes les sensations fines produites Ă  l’intĂ©rieur de son corps.
La vraie difficultĂ© consiste Ă  rĂ©ussir Ă  maintenir l’effort au quotidien, la rigueur au dĂ©part demandant des efforts et une volontĂ© Ă©nergivore. En gĂ©nĂ©ral, nous pensons qu’il est possible de faire l’impasse sur des tĂąches du quotidien de peu d’importance, comme faire la vaisselle tout de suite aprĂšs le repas, ranger des documents dans les dossiers correspondants ou faire de l’ordre dans son bureau. Cependant, en agissant ainsi, nous instaurons des mauvaises habitudes et plus encore un Ă©tat d’esprit qui deviendra un jour un frein Ă  notre quotidien quand les enjeux seront plus grands.
Comme tout le monde, je n’avais pas envie au retour d’une mission de passer une heure de plus, au beau milieu de la nuit, Ă  reconditionner mon matĂ©riel et Ă  nettoyer mon armement, activitĂ©s que je pourrais a priori exĂ©cuter le lendemain dans la matinĂ©e. Mais si, entre-temps, une nouvelle mission venait Ă  se dĂ©clencher, cela signifiait que je serais reparti avec du matĂ©riel mal prĂ©parĂ© et peut-ĂȘtre peu fiable. Je n’imaginais pas une seconde voir un tel laisser-aller s’installer en moi. Ce type de nĂ©gligence et ce manque de professionnalisme pouvaient me rendre un jour responsable d’un accident. J’ai donc toujours nettoyĂ© mon armement et remis en Ă©tat mon matĂ©riel avec minutie aprĂšs chaque mission.
Et c’est la mĂȘme chose dans notre vie de tous les jours. La rigueur appliquĂ©e dans notre travail, nos relations amicales ou amoureuses contribue Ă  faire sortir le meilleur de nous-mĂȘme, pour notre bien et celui des autres. La rigueur est une valeur en rĂ©sonance avec ce que nous faisons et avec qui nous sommes, car comme pour la tenue militaire impeccable, ce que nous inscrivons en nous progressivement finira par s’installer durablement.
Quelques annĂ©es plus tard, lorsque j’ai intĂ©grĂ© le GIGN, une superbe occasion de repenser Ă  mon service militaire et Ă  l’importance de la rigueur s’est prĂ©sentĂ©e Ă  moi.
J’ai effectuĂ© un stage de quinze jours de survie en forĂȘt tropicale en Guyane, sur le fleuve Maroni prĂšs du Suriname. Dans ce milieu naturel hostile et inconnu, nous devions mettre Ă  l’épreuve notre matĂ©riel, notre armement, notre fonctionnement et notre capacitĂ© d’adaptation.
Aujourd’hui encore, la forĂȘt guyanaise surnommĂ©e la « profonde » peut, sans aucune hĂ©sitation, ĂȘtre qualifiĂ©e d’environnement extrĂȘme. Le terrain de jeu est immense, recouvrant plus de 95 % de la surface totale du territoire. Au fur et Ă  mesure que nous pĂ©nĂ©trions dans la forĂȘt, nous Ă©prouvions de l’humilitĂ© face Ă  la grandeur de la nature qui s’imposait Ă  nous et nous rappelait en permanence la fragilitĂ© de notre vie face aux dangers prĂ©sents. Ainsi, la moindre blessure pouvait s’aggraver, car, lĂ -bas, tout devient compliquĂ© ; des premiers soins pour Ă©viter l’infection Ă  la gestion de la douleur en passant par une longue Ă©vacuation en pirogue.
DĂšs les premiĂšres minutes de marche dans la jungle, nous Ă©prouvions la sensation bizarre de disparaĂźtre, d’ĂȘtre happĂ©s par la densitĂ© de la vĂ©gĂ©tation au point de ne plus savoir oĂč aller.
Les lieux rĂ©servaient aussi de nombreux dangers : araignĂ©es, serpents, piranhas, moustiques Ă©normes, mouches Ă  feu dont les piqĂ»res laissent de douloureux souvenirs, sans oublier un taux d’humiditĂ© asphyxiant et une flore pour le moins surprenante. Quel contraste avec la jungle parisienne !
Le moins que l’on puisse...

Table of contents

  1. Couverture
  2. Copyright
  3. Titre
  4. Sommaire
  5. Introduction
  6. Chapitre 1 - Toujours faire preuve de rigueur sans rigidité
  7. Chapitre 2 - Faire de ses objectifs une conséquence
  8. Chapitre 3 - Faites de la peur votre alliée
  9. Chapitre 4 - Ne pas laisser le doute s’installer
  10. Chapitre 5 - La situation dicte le plan d’action, et non l’inverse
  11. Chapitre 6 - Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin
  12. Chapitre 7 - Qui ose gagne
  13. Conclusion
  14. Remerciements