CHAPITRE IX
La pensée
L'existence individuelle de l'artiste n'est pas séparable de notre société, et cela dérange. L'artiste n'y a plus sa place.
Le pouvoir a trouvé dans l'art un vecteur de communication qui lui permet de faire raisonner les populations dans l'absurde, autant dire, de ne plus réfléchir.
C'est fabriquer une histoire au quotidien qui gomme tout ce qui fâche. La population mondiale se maintient désormais dans un monde d'élite, les augmentés et, par opposition, les primitifs diminués.
Des hommes qui ne se reconnaîtront plus en tant que tels, si l'évolution actuelle persiste, un monde d'inconsistance ou de déni pour supporter une existence virtuelle ou pas d'existence du tout.
On a trouvé dans l'art un support destructeur supérieur aux armes militaires. Inhiber, contraindre ou tuer l'esprit pour ne pas avoir à le combattre, c'est tout aussi efficace que diviser pour mieux régner... L'art est la promesse d'une liberté possible, mais selon la manière dont on l'emploie, c'est aussi l'asservissement des esprits en tant qu'arme de destruction.
Les pressions, les contraintes négatives amènent la paralysie, la perte de la réflexion ou sa disparition.
Au contraire, les tensions psychologiques positives, favorisent nos capacités intellectuelles. Elles servent à dénouer les méandres qui nous empêchent de découvrir nos capacités illimitées tant que notre cerveau travaille.
La pensée peut nous sauver, nous guérir de bien des maux comme les dangers ignorés qui nous entourent. La pensée est une clé, il y a une communication au-delà du raisonnement, une communication génétique, par héritage. Tout ce qui vient faire vibrer les cordes sensibles ouvre de nouvelles portes.
Chacun peut faire le choix du « télé-gobage » quotidien ou prendre la mesure que se lever, et réagir, mène vers d'autres possibles. Opposer des idées irrationnelles à des idées rationnelles est la garantie d'un esprit équilibré capable d'aborder tous les sujets avec objectivité.
Une chance, en somme, de se donner les moyens de comprendre audelà de ses capacités initiales. La destruction est de transformer la population en « télé-gobeurs » dénués d'esprits critiques.
Le principal défaut des hommes, est la peur avec un grand P ou plutôt les peurs.
Notre monde n'est pas que joie, loin de là, c'est surtout un lieu de peurs, de luttes, d'agressions ou de fuites perpétuelles.
La peur est une émotion, elle engendre des réactions d'agressions, de défenses, de paralysies ou de fuites qui se communiquent à autrui.
Ceux qui se sentent agressés, attaqués, développent, à leur tour, de la peur ou des peurs. Celles-ci se développent avec d'autres émotions.
Des mécanismes de réactions agressives « communicatives » se mettent immédiatement en place envers l'entourage ou les agresseurs (réels ou non), ainsi de suite... La peur bloque la raison.
A tel point qu'à certains moments, la peur ne suffira plus et la psychose prendra le dessus. On peut combattre la peur en s'engageant dans des voies nouvelles par le tri ou la prise de contrôle de ses émotions, par la méditation, le pardon, la concentration, l'expression, le sport, l'éducation (qui sonne juste).
La machine fonctionne dans le sens inverse avec les émotions positives comme la joie, la gaieté, la bonne humeur, la passion... Quelle que soit la force ou la nature des émotions, l'important est d'aller au bout de celles-ci, anticiper leurs fins n'est pas les vivre.
Les émotions positives apportent autant, sinon plus que les émotions négatives. Je pense que le mythe de l'artiste maudit sonne faux et qu'il entraîne les artistes vers la folie. Si un équilibre en soi doit être trouvé car nous sommes des êtres humains (avec nos états d'âme), nous n'avons pas à subir des émotions négatives qui ne sont pas les nôtres.
Les générations passent, elles laissent, chacune à leur tour, des éléments capables de nous guider vers une plus grande spiritualité afin de faire grandir notre jardin intérieur.
Il y a, dans les méandres de notre inconscient, d'autres clés qui grandiront le genre humain dès qu'il sortira de la surenchère de l'exploitation, de la manipulation ou de la mainmise des uns sur les autres. Elles libéreront le raisonnement individuel.
Emancipons-nous du servage de l'esprit. Arrêtons le mensonge, la culpabilité, le paraître, le rêve facile, le défoulement sur les autres de ses propres frustrations ou de ses peurs, prenons conscience de nos émotions et changeons nos réactions, ce qui aura pour effet de changer celles d'autrui, et revenons à ce que nous sommes.
Prendre conscience de ses peurs, de ses angoisses, c'est déjà les dominer, c'est déjà anticiper celles qui vont suivre, c'est aussi changer le cours des choses et certainement son destin lié à celui des autres.
On ne naît pas avec un plan de carrière, en revanche, on est en mesure de changer le monde, qui nous entoure, en se changeant soi-même. Et si on essayait de répondre à ces questions ; « qui suis-je ?» ; « quel est mon état d'âme ? » ; « ne suis-je pas en train de m'enfermer ou d'étouffer ceux que j'aime ? » ; « suis-je honnête dans ma pensée, avec moi-même, ma famille, ceux qui m'entourent ? » ; « Pour quelles raisons les émotions ressenties surgissent en moi ? ».
« D'où viennent-elles ? ». En découvrant nos émotions par une prise de conscience, on peut déjà modifier nos réactions. Chacun d'entre nous peut se changer et tout changer si l'on prend le parti d'être honnête intellectuellement : « d'être face à soi-même ».
C'est à dire, écouter son corps et son esprit, tout en réfléchissant et en développant sa pensée. Ayons conscience que cette écoute, et les réponses de notre esprit, sont intemporelles.
Ecrire demain commence par aujourd'hui. Il est utile de constater qu'il suffit de penser et de décider. Développer ses capacités intellectuelles devrait être notre principale occupation, et ne pas être l'employé du mois. La réalité est toujours la même, car elle ne souffre d'aucun compromis, c'est une vérité ! Oui, elle se renouvelle sans cesse mais confrontée à la mauvaise foi, elle peut être détruite.
Il me semble qu'il devient indispensable d'indiquer aux générations futures le chemin à prendre en leur montrant un monde d'espoir, capable de se fédérer pour franchir des obstacles à priori insurmontables.
Ils trouveront la confiance en eux par la démonstration de leurs capacités extraordinaires à s'adapter et à vivre dans l'hostilité ambiante, tout en leur permettant de s'accomplir à la hauteur qui est la leur.
Doit-on vraiment lutter contre des prix Nobel dans chaque domaine de la vie ? Des gens qui nous vendent des assurances sur un demain improbable ou comme ces énarques coulés dans le moule d'un monde qui s'écroule.
Nous avons le devoir d'aider les générations à venir à développer leurs qualités physiques, intellectuelles, morales, ou spirituelles, de façon à leur permettre de s'épanouir et d'équilibrer leur vie personnelle. L'art est un moyen.
Ne nous mentons pas, le monde meilleur auquel nous aspirons tous, c'est à nous de le construire, en commençant par assumer et à prendre en main nos lendemains en s'éduquant par l'émancipation. Arrêtons de vivre dans une prison ou d'emprisonner les autres, ce qui conduit dans tous les cas à la souffrance et au désespoir.
La surenchère des uns sur les autres, ou la loi du plus fort (le Far-West n'est pas si loin de nous…), n'est pas un signe d'évolution, au contraire, il nous conduit à la destruction. Quand la population ne discerne plus son asservissement, ce n'est pas une bonne nouvelle.
Alors, éduquer, oui, mais pour être libre, responsable, s'entraider, se sentir concerné par le groupe humain (si seul dans l'univers...). Nous vivons au sein d'une société hypnotisée, conditionnée, dirigée, de rêves manipulés, dont très peu en réchappent. Inconsciemment, on s'enchaîne ainsi les uns aux autres et la liberté se perd.
Le pouvoir veut tout contrôler, actions, sentiments, émotions, rêves, pensées... afin de les inhiber ou de les canaliser. Ne nous laissons pas faire, ayons confiance, traversons l'existence en tentant de diffuser des idées porteuses d'espoir, en étant capables d'aider une âme perdue. Nous n'emmenons, dans la vie, que ce que nous donnons, gardons cette vision à l'esprit.
La pensée permet de voir tous les possibles élaborés, il n'est pas obligatoire de n'envisager que les difficultés, la dureté ou les souffrances de la vie. C'est un choix, ouvrir son esprit est le moyen de sauver l'humanité. Ne plus réfléchir ou accepter sa condition le condamne...
La spécialisation des tâches aurait fait perdre plusieurs centaines de grammes de matière grise au cerveau humain, heureusement on nous assure que nous sommes toujours aussi intelligents. Pour notre plus grand malheur, ne plus réfléchir est le plus rentable, et cela complique tout. Comment être heureux sans la liberté de pensée ?
La liberté des uns s'arrête où commence celle des autres ! Résultats : il n'y a plus de liberté pour personne car les sociétés nous ont fabriqué un mo...