Il ne faut jurer de rien
eBook - ePub

Il ne faut jurer de rien

  1. English
  2. ePUB (mobile friendly)
  3. Available on iOS & Android
eBook - ePub

Il ne faut jurer de rien

About this book

Van Buck, riche négociant, venu tancer son neveu Valentin pour ses dettes, le somme de se marier. Le jeune homme ne consent a épouser la jeune fille qu'il lui propose, Mlle de Mantes, que si elle résiste a sa stratégie de séduction. Il se rendra donc incognito au chùteau. La Baronne discute a bùtons rompus avec son abbé et sa fille, Cécile, qui prend une leçon de danse, quand Van Buck apparaßt pour lui glisser a l'oreille que le mariage est rompu. On annonce qu'un jeune homme vient de verser devant la grille...
Cette petite piece, dont le comique est léger et spirituel, s'apparente au genre du proverbe: maximes et sentences abondent, tout comme lieux communs emphatiques ou triviaux dont se moque l'auteur par le biais de Valentin. Valentin qui finira pourtant par abdiquer devant leur bon sens comme l'indique la réplique finale: «Mon oncle, il ne faut jurer de rien».

Frequently asked questions

Yes, you can cancel anytime from the Subscription tab in your account settings on the Perlego website. Your subscription will stay active until the end of your current billing period. Learn how to cancel your subscription.
No, books cannot be downloaded as external files, such as PDFs, for use outside of Perlego. However, you can download books within the Perlego app for offline reading on mobile or tablet. Learn more here.
Perlego offers two plans: Essential and Complete
  • Essential is ideal for learners and professionals who enjoy exploring a wide range of subjects. Access the Essential Library with 800,000+ trusted titles and best-sellers across business, personal growth, and the humanities. Includes unlimited reading time and Standard Read Aloud voice.
  • Complete: Perfect for advanced learners and researchers needing full, unrestricted access. Unlock 1.4M+ books across hundreds of subjects, including academic and specialized titles. The Complete Plan also includes advanced features like Premium Read Aloud and Research Assistant.
Both plans are available with monthly, semester, or annual billing cycles.
We are an online textbook subscription service, where you can get access to an entire online library for less than the price of a single book per month. With over 1 million books across 1000+ topics, we’ve got you covered! Learn more here.
Look out for the read-aloud symbol on your next book to see if you can listen to it. The read-aloud tool reads text aloud for you, highlighting the text as it is being read. You can pause it, speed it up and slow it down. Learn more here.
Yes! You can use the Perlego app on both iOS or Android devices to read anytime, anywhere — even offline. Perfect for commutes or when you’re on the go.
Please note we cannot support devices running on iOS 13 and Android 7 or earlier. Learn more about using the app.
Yes, you can access Il ne faut jurer de rien by Alfred de Musset in PDF and/or ePUB format, as well as other popular books in Literature & Drama. We have over one million books available in our catalogue for you to explore.

Information

Publisher
Booklassic
eBook ISBN
9789635260461
Subtopic
Drama

ACTE TROISIÈME

SCÈNE PREMIÈRE

[Un chemin.
Entrent VAN BUCK et VALENTIN, qui frappe Ă  une auberge.
VALENTIN.
HolĂ  ! hĂ© ! y a-t-il quelqu’un ici capable de me faire une commission ?
UN GARÇON, sortant.
Oui, monsieur, si ce n’est pas trop loin ; car vous voyez qu’il pleut à verse.
VAN BUCK.
Je m’y oppose de toute mon autoritĂ©, et au nom des lois du royaume.
VALENTIN.
Connaissez-vous le chĂąteau de Mantes, ici prĂšs ?
LE GARÇON.
Que oui, monsieur ; nous y allons tous les jours. C’est à main gauche ; on le voit d’ici.
VAN BUCK.
Mon ami, je vous dĂ©fends d’y aller, si vous avez quelque notion du bien et du mal.
VALENTIN.
Il y a deux louis Ă  gagner pour vous. VoilĂ  une lettre pour mademoiselle de Mantes, que vous remettrez Ă  sa femme de chambre, et non Ă  d’autres, et en secret. DĂ©pĂȘchez-vous et revenez.
LE GARÇON.
Ô monsieur ! n’ayez pas peur.
VAN BUCK.
VoilĂ  quatre louis si vous refusez.
LE GARÇON.
Ô monseigneur ! il n’y a pas de danger.
VALENTIN.
En voilà dix ; et si vous n’y allez pas, je vous casse ma canne sur le dos !
LE GARÇON.
Ô mon prince ! soyez tranquille ; je serai bientît revenu.
Il sort.
VALENTIN.
Maintenant, mon oncle, mettons-nous Ă  l’abri ; et si vous m’en croyez, buvons un verre de biĂšre. Cette course Ă  pied doit vous avoir fatiguĂ©.][ix]
Ils s’assoient sur un banc.
VAN BUCK.
Sois-en certain, je ne te quitterai pas ! j’en jure par l’ñme de feu mon frĂšre et par la lumiĂšre du soleil. Tant que mes pieds pourront me porter, tant que ma tĂȘte sera sur mes Ă©paules, je m’opposerai Ă  cette action infĂąme et Ă  ses horribles consĂ©quences.
VALENTIN.
Soyez-en sĂ»r, je n’en dĂ©mordrai pas ; j’en jure par ma juste colĂšre et par la nuit qui me protĂ©gera. Tant que j’aurai du papier et de l’encre, et qu’il me restera un louis dans ma poche, je poursuivrai et achĂšverai mon dessein, quelque chose qui puisse en arriver.
VAN BUCK.
N’as-tu donc plus ni foi ni vergogne, et se peut-il que tu sois mon sang ? Quoi ! ni le respect pour l’innocence, ni le sentiment du convenable, ni la certitude de me donner la fiùvre, rien n’est capable de te toucher !
VALENTIN.
N’avez-vous donc ni orgueil ni honte, et se peut-il que vous soyez mon oncle ? Quoi ! ni l’insulte que l’on nous fait, ni la maniùre dont on nous chasse, ni les injures qu’on vous a dites à votre barbe, rien n’est capable de vous donner du cƓur !
VAN BUCK.
Encore si tu Ă©tais amoureux ! si je pouvais croire que tant d’extravagances partent d’un motif qui eĂ»t quelque chose d’humain ! Mais non, tu n’es qu’un Lovelace, tu ne respires que trahisons, et la plus exĂ©crable vengeance est ta seule soif et ton seul amour.
VALENTIN.
Encore si je vous voyais pester ! si je pouvais me dire qu’au fond de l’ñme vous envoyez cette baronne et son monde Ă  tous les diables ! Mais non, vous ne craignez que la pluie, vous ne pensez qu’au mauvais temps qu’il fait, et le soin de vos bas chinĂ©s est votre seule peur et votre seul tourment.
VAN BUCK.
Ah ! qu’on a bien raison de dire qu’une premiĂšre faute mĂšne Ă  un prĂ©cipice ! Qui m’eĂ»t pu prĂ©dire ce matin, lorsque le barbier m’a rasĂ© et que j’ai mis mon habit neuf, que je serais ce soir dans une grange, crottĂ© et trempĂ© jusqu’aux os ! Quoi ! c’est moi ! Dieu juste ! Ă  mon Ăąge, il faut que je quitte ma chaise de poste oĂč nous Ă©tions si bien installĂ©s, il faut que je coure Ă  la suite d’un fou Ă  travers champs en rase campagne ! Il faut que je me traĂźne Ă  ses talons, comme un confident de tragĂ©die, et le rĂ©sultat de tant de sueurs sera le dĂ©shonneur de mon nom !
VALENTIN.
C’est au contraire par la retraite que nous pourrions nous dĂ©shonorer, et non par une glorieuse campagne dont nous ne sortirons que vainqueurs. Rougissez, mon oncle Van Buck, mais que ce soit d’une noble indignation. Vous me traitez de Lovelace : oui, par le ciel ! ce nom me convient. Comme Ă  lui, on me ferme une porte surmontĂ©e de fiĂšres armoiries ; comme lui, une famille odieuse croit m’abattre par un affront ; comme lui, comme l’épervier, j’erre et je tournoie aux environs ; mais comme lui je saisirai ma proie, et, comme Clarisse, la sublime bĂ©gueule, ma bien-aimĂ©e m’appartiendra.
[VAN BUCK.
Ah ciel ! que ne suis-je Ă  Anvers, assis devant mon comptoir, sur mon fauteuil de cuir, et dĂ©pliant mon taffetas ! Que mon frĂšre n’est-il mort garçon, au lieu de se marier Ă  quarante ans passĂ©s ! Ou plutĂŽt que ne suis-je mort moi-mĂȘme le premier jour que la baronne de Mantes m’a invitĂ© Ă  dĂ©jeuner !
VALENTIN.
Ne regrettez que le moment oĂč, par une fatale faiblesse, vous avez rĂ©vĂ©lĂ© Ă  cette femme le secret de notre traitĂ©. C’est vous qui avez causĂ© le mal ; cessez de m’injurier, moi qui le rĂ©parerai. Doutez-vous que cette petite fille, qui cache si bien les billets doux dans les poches de son tablier, ne fĂ»t venue au rendez-vous donnĂ© ? Oui, Ă  coup sĂ»r elle y serait venue ; donc elle viendra encore mieux cette fois. Par mon patron ! je me fais une fĂȘte de la voir descendre, en peignoir, en cornette et en petits souliers, de cette grande caserne de briques rouillĂ©es ! Je ne l’aime pas ; mais je l’aimerais, que la vengeance serait la plus forte, et tuerait l’amour dans mon cƓur. Je jure qu’elle sera ma maĂźtresse, mais qu’elle ne sera jamais ma femme ; il n’y a maintenant ni Ă©preuve, ni promesse, ni alternative ; je veux qu’on se souvienne Ă  jamais dans cette famille du jour oĂč l’on m’en a chassĂ©.
L’AUBERGISTE, sortant de sa maison.
Messieurs, le soleil commence à baisser : est-ce que vous ne me ferez pas l’honneur de düner chez moi ?
VALENTIN.
Si fait : apportez-nous la carte, et faites-nous allumer du feu. DĂšs que votre garçon sera revenu, vous lui direz qu’il me donne rĂ©ponse. Allons ! mon oncle, un peu de fermetĂ© ; venez et commandez le dĂźner.
VAN BUCK.
Ils auront du vin dĂ©testable, je connais le pays ; c’est un vinaigre affreux.
L’AUBERGISTE.
Pardonnez–moi ; nous avons du champagne, du chambertin, et tout ce que vous pouvez dĂ©sirer.
VAN BUCK.
En vĂ©ritĂ© ! dans un trou pareil ? c’est impossible ; vous nous en imposez.
L’AUBERGISTE.
C’est ici que descendent les messageries, et vous verrez si nous manquons de rien.
VAN BUCK.
Allons ! tĂąchons do...

Table of contents

  1. Titre
  2. ACTE PREMIER Les additions et variantes exĂ©cutĂ©es par l’auteur pour les reprĂ©sentations, sont indiquĂ©es en notes de fin de document. Les parties remplacĂ©es ou supprimĂ©es pour les reprĂ©sentations sont indiquĂ©es entre crochets ([ ]).
  3. ACTE DEUXIÈME
  4. ACTE TROISIÈME
  5. Notes sur les additions et variantes exĂ©cutĂ©es par l’auteur pour les reprĂ©sentations
  6. Note sur les représentations
  7. Notes de bas de page