â OĂč est Monsieur ?
Justinien, le valet de chambre, avait pris le sac Ă main de Mlle de Salinis et la valise que le chauffeur du taxi sâĂ©tait obstinĂ© Ă ne pas lui tendre. Il les avait dĂ©posĂ©s sous la marquise, sur une marche du perron. Le bruit des gouttes de pluie faisait de chaque feuille de platane un instrument de musique dâune sonoritĂ© diffĂ©rente.
â M. de Salinis est dans sa chambre. Je crois quâil est souffrant.
InÚs rougit légÚrement.
â Non. Je veux parler de M. Chasteuil.
â M. Chasteuil est auprĂšs de Madame.
InĂšs rougit de nouveau, comme si elle avait le sentiment dâune faute.
â LâĂ©tat se maintient, dit Justinien, rĂ©pondant Ă une question que la jeune fille nâavait pas posĂ©e. Le docteur Gombert ne peut pas se prononcer encore.
â Eh bien ! Justinien, payez le chauffeur. Je nâai pas de monnaie.
â Pourquoi Mademoiselle nâa-t-elle prĂ©venu personne de son retour ? Gaston serait allĂ© Ă la gare avec la voiture.
â Je suis partie comme une folle, dĂšs que jâai reçu la dĂ©pĂȘche de M. Gilbert. Je ne savais mĂȘme pas Ă quelle heure je trouverais un train. Et puis, je ne voulais causer aucun dĂ©rangement. DĂšs quâil y a un malade dans une maisonâŠ
Elle nâacheva pas sa phrase.
Le danger qui menaçait sa sĆur lui causait un tel malaise que son esprit butait sur cette pensĂ©e comme sur un obstacle. Elle tira un rĂ©cipissĂ© de son sac et le donna Ă Justinien.
â Si Gaston nâa rien Ă faire, quâil aille retirer ma malle Ă la gare. Mais ce nâest pas pressĂ©, jâai emportĂ© lâessentiel avec moi.
Justinien sâinclina respectueusement pour sâemparer de la feuille administrative. CâĂ©tait un domestique par vocation, qui, Ă soixante-huit ans, estimait encore que lâexĂ©cution dâun ordre donnĂ© est une faveur accordĂ©e par le destin ; ou plutĂŽt, câĂ©tait un courtisan. Et il partageait les joies, les anxiĂ©tĂ©s et les intrigues des courtisans. Ă la fois prudent et astucieux, familier et contenu, il avait leur mĂ©lange dâarrogance, dâaffectation, de tact et dâimpersonnalitĂ©.
InĂšs entra dans le chĂąteau. Le hall prenait dĂ©jĂ lâair abandonnĂ© des maisons oĂč le chagrin et lâangoisse disposent des choses. Personne ; dans un coin, un Ă©norme bouquet de chrysanthĂšmes vieux-rose qui achevait de se faner dans un vase de Chine Ă dĂ©cor vert, posĂ© Ă mĂȘme le dallage.
On apercevait, par la porte entrâouverte du grand salon, les arbres du parc, immobiles dans lâaverse, et qui avaient sous le ciel froid la couleur des haillons et des ruines.
InĂšs sâarrĂȘta au pied de lâescalier, Ă©puisĂ©e par les Ă©motions qui battaient son cĆur. Elle ne savait ni ce quâelle voulait, ni ce quâelle cherchait ; tant de souffrances la harcelaient quâelle ne savait plus oĂč Ă©tait sa vraie souffrance.
Comme elle arrivait sur le palier du premier Ă©tage, une porte sâouvrit et sa sĆur Henriette parut, mince, petite, le visage rond, avec des yeux clairs, qui semblaient Ă©tonnĂ©s de tout, et des cheveux chĂątains dont les boucles, naturellement ondulĂ©es, flattaient sa nuque.
â Et Anne-Marie ?
Henriette Ă©carta les deux bras, comme si la fatalitĂ© mĂȘme la forçait Ă les ouvrir ainsi.
â Mal. TrĂšs mal. Que faire ?
â Comment est Gilbert ?
Henriette leva la tĂȘte, regarda sa sĆur avec colĂšre et dit dâune voix soudain aiguĂ« oĂč perçait de lâirritation :
â Eh bien ! Comment veux-tu quâil soit, sinon dĂ©sespĂ©rĂ© ?
â Et pĂšre ?
â PĂšre ?
Elle ricana aigrement :
â Tu nâignores pas sa façon de se comporter dans de pareilles circonstances. Il ne nous est dâaucun secours. Il nâest bon Ă rien, il tourne en rond, il pleure, il pose cent questions saugrenues, puis quand il nâen peut plus, il va se coucher sous le prĂ©texte quâil nâest pas fait pour les grandes Ă©motions⊠Tu lâas vu, lors de la mort de maman, nâest-ce pas ? Il est encore pire. Je ne sais pas, au juste, si câest un Ă©goĂŻste ou une nature trop sensible : peut-ĂȘtre est-ce la mĂȘme chose.
InĂšs Ă©tait entrĂ©e dans la chambre de sa sĆur. Le premier objet qui frappa son regard fut une petite commode de miroirs, toute neuve, Ă tiroirs de verre gravĂ©, et, sur cette commode, deux grandes photographies encadrĂ©es dâargent ; elles reprĂ©sentaient Anne-Marie et Gilbert Chasteuil. InĂšs ne put sâempĂȘcher de sâapprocher dâelles comme pour les examiner de plus prĂšs. Mais ce fut le portrait de son beau-frĂšre quâelle considĂ©ra seulement.
â Je ne connaissais pas cette photo, dit-elle. Elle est nouvelle ?
Henriette ne répondit pas à la question.
â Tu as mauvaise mine, dit-elle.
â Depuis que jâai reçu la dĂ©pĂȘche de Gilbert, je ne suis pas prĂ©cisĂ©ment joyeuse.
â Et avant ?
â Je me portais bien. Les BĂ©rage sont si dĂ©licieux ! Tout le monde sâoccupait de moi avec une telle sollicitude⊠Comment nâaurais-je pas Ă©tĂ© satisfaite ?
â Nous ne te manquions pas trop ? demanda sarcastiquement Henriette.
â Pas toi, en tout cas.
â Allons, je vois que rien nâest changĂ© Ă nos bons rapports.
InĂšs fit semblant de ne pas avoir entendu afin de ne pas ĂȘtre obligĂ©e de rĂ©pondre.
â Enfin, dit-elle, Anne-Marie est-elle, oui ou non, en danger ?
â Qui le sait ? Gilbert a exigĂ© une consultation. Jusquâici, le docteur Gombert a Ă©tĂ© hostile Ă cette idĂ©e. Mais demain, Mazoullier doit venir.
â Peut-on voir Anne-Marie ?
â Elle est si faible ! Gombert lui dĂ©fend de parler.
â Je vais chez moi, dit InĂšs.
Elle y trouva sa femme de chambre qui venait dâouvrir la valise et qui faisait sa couverture.
CâĂ©tait une fille trĂšs brune, avec de beaux yeux noirs et un visage plat ; elle Ă©tait Bordelaise. Quand elle vit entrer Mlle de Salinis, des larmes parurent entre ses paupiĂšres.
â Ah ! Mademoiselle, sâĂ©cria-t-elle, qui nous aurait dit quand Mlle InĂšs est partie, il y a trois mois, quâelle reviendrait pour trouver Mme Chasteuil dans un tel Ă©tat ?
â Il faut espĂ©rer, ma bonne Delphine.
â Bien sĂ»r Mademoiselle. Quand mĂȘme, nous autres, on nâa pas confiance. On ne sait pas pourquoi, par exemple. Tout de suite, la pauvre Madame a paru si mal ! Il est vrai que depuis trois mois, ça nâallait plus. On ne savait pas ce quâelle avait. Nous autres, on pensait quelquefois quâelle avait perdu le goĂ»t de la vie.
InĂšs tressaillit.
â Ne dites pas cela, Delphine, câest trop affreux. Qui a pu vous faire penser quelque chose de semblable ?
â Oh ! Mademoiselle, on nâest sĂ»r de rien, est-ce pas ? Mais quelquefois, quand Jeanne entrait chez Madame, elle voyait bien quâelle venait de pleurer. Et M. Gilbert nâĂ©tait pas gai non plus. Il faisait peine Ă voir. Ce nâĂ©tait un secret pour personne Ă lâoffice que ces deux ĂȘtres-lĂ se rongeaientâŠ
â Ne croyez pas cela, Delphine, dit la jeune fille dâune voix Ă©touffĂ©e. M. Gilbert et sa femme Ă©taient parfaitement heureux.
â Oui. Ils voulaient vous le faire croire, et Ă Monsieur aussi, et Ă Mlle Henriette. Mais demandez Ă Justinien, Ă Jeanne, Ă Louisa, Ă Gaston ce quâils pensent lĂ -dessus. Voyez-vous, Mademoiselle, câest nous qui voyons les choses : pas vous.
InĂšs sâĂ©tait assise dans une petite bergĂšre basse quâelle aimait. Elle promenait lentement ses regards autour dâelle sur la cheminĂ©e, Gilbert et Anne-Marie triomphaient aussi dans de grands cadres. Ă cĂŽtĂ© dâeux, le portrait de la mĂšre dâInĂšs, un visage doux, trĂšs triste, avec des cheveux prĂ©maturĂ©ment blanchis, et celui de M. de Salinis. Henriette manquait Ă cette petite galerie de famille, comme InĂšs Ă©tait absente de la chambre de sa sĆur. Un vase de Venise, dont une chimĂšre formait lâanse, un crucifix dâivoire, une mouette en porcelaine de Copenhague et un coffret de laque blanche se suivaient devant les cadres : vivante image du dĂ©sordre dâesprit dans lequel vivait InĂšs.
Delphine sortit ; Mlle de Salinis resta immobile. Elle Ă©tait devenue une Ă©trangĂšre dans sa propre chambre, une Ă©trangĂšre pour Henriette. Elle avait tellement changĂ© depuis trois mois ! Elle se leva au bout dâun quart dâheure et ouvrit la fenĂȘtre. Il ne pleuvait plus. Le chĂąteau de Laurette Ă©tait situĂ© assez haut pour que le moutonnement de la mer dominĂąt celui des arbres. Au sommet de la colline, Ă droite, au-dessus dâun fourmillement de pins, se hĂ©rissait un ensemble de murs blancs, vaguement oriental, faisant penser Ă une piĂšce de pĂątisserie.
En ce moment, des nuages sâassemblaient au-dessus de la mer ; noirs, dĂ©chiquetĂ©s, ils ouvraient dans tous les sens des dĂ©coupures hargneuses entre lesquelles flottait un vaste lac dâor. Ce lac semblait inviolable et dâune miraculeuse beautĂ©. Il ne correspondait ni Ă ces formes de harpies et dâaigles qui sâemparaient du ciel, ni Ă la couleur plombĂ©e, lourde, remuante de la MĂ©diterranĂ©e. CâĂ©tait comme une oasis rayonnante entre des tourmentes diverses. InĂšs eut presque peur de ces becs, de ces griffes, de ces caps qui hachaient et mordaient les bords de la sainte surface.
â Non, dit-elle Ă mi-voix, je nâai rien Ă espĂ©rer, plus rien Ă espĂ©rerâŠ
Elle revint sâasseoir devant la croisĂ©e ouverte ; elle avait joint les mains sur ses genoux. Comme elle ne faisait plus lâeffort de penser, des choses tronquĂ©es, Ă demi informes, sâĂ©bauchaient dans les limbes de son esprit, pareilles Ă des Ă©chos de musique, trĂšs lointains, Ă peine entendus, entrecoupĂ©s par les quatre vents dâune forĂȘt : souvenirs dâenfance, intonations de voix de sa mĂšre, anciens gestes de tendresse dâAnne-Marie, au temps de leur intimitĂ©, promenade sur la plage, un soir, oĂč InĂšs avait eu une crise de tristesse si violente quâelle avait dĂ» sâasseoir en attendant que cet accĂšs se fĂ»t affaibli suffisamment pour quâelle pĂ»t reprendre sa marche, mouvements que faisait son lĂ©vrier ZĂ©nith quand il posait son long museau sur ses genoux en la suppliant de faire pour lui quelque chose quâelle nâavait pas compris, quâelle ne comprendrait plus maintenant.
Le lac dâor sâeffaçait au-dessus de la mer bousculĂ©e par dâinvisibles batteuses. Il ne restait de sa prĂ©sence quâun flot fluide et mince, ensablĂ© par les dĂ©pĂŽts Ă©paissis des nuages. Il ne luttait pas, il acceptait de sâĂ©teindre. Jamais cette minute ne reviendrait, jamais cet Ă©clat incroyable dâun tout petit bout de ciel nâĂ©tendrait de nouveau un espace vierge entre ces nues opaques et ces vagues rebelles. Dernier espoir de quelque chose qui aurait pu avoir lieu ! Dernier rayonnement dâun paysage impossible !
Ă ce moment, le visage de Gilbert lui revint Ă lâesprit avec une prĂ©cision inhabituelle.
Pourquoi ces caprices de lâimagination, ces dĂ©sobĂ©issances du souvenir ? Telle figure Ă demi oubliĂ©e reparaĂźt soudain avec le relief dâun marbre posĂ© devant nous, alors que des traits que lâon contemplait en soi-mĂȘme se fondent dans lâindĂ©cision dâune photographie voilĂ©e.⊠Suffisait-il que Gilbert fĂ»t Ă quelques mĂštres de lĂ , dans la chambre de sa femme, pour que sa prĂ©sence toute voisine poussĂąt hors de lui son image, comme une tige de bois enroulĂ©e de papier rose projette au plus haut du ciel une fusĂ©e ?
Dans cet Ă©clair, elle avait tout vu : ce visage toujours jeune que lâon aurait voulu griffer afin dâen humilier la fraĂźcheur impertinente ; cet Ćil mordorĂ© qui riait de coin, avec une malice tendre, sous des paupiĂšres presque bridĂ©es : ce teint mat, inaltĂ©rable, quâaucune fatigue ne ternissait ; ce bout de moustache noire, carrĂ©e, qui avait la forme dâun timbre-poste, â dâun timbre-poste inconnu, tĂ©moignage de quelque Ăźle de pirates, â posĂ© au-dessus de la lĂšvre ; ce nez mince, fin, relevĂ© du bout ; ces cheveux souples, un peu longs, dont une mĂšche de soie bordait le front.
Lâimage sâeffaça ; le lac dâor Ă©tait Ă©teint ; il avait sombrĂ© totalement sous le dĂ©ferlement des nuages. Que ferait Gilbert en face du malheur, si celui-ci triomphait ? Comment souffrirait-il, sâil savait souffrir ?
Un cri Ă©touffĂ© traversa lâesprit de la jeune fille ; un de ces cris que le larynx Ă©bauche, que la langue ne façonne pas et qui sont un Ă©lan musculaire rĂ©sorbĂ© en idĂ©e pure.
â Que rien nâarrive ! Que rien nâarrive !
Des bribes de priĂšres, des dĂ©sirs de neuvaines, des remords confus sâemparaient maintenant de sa pensĂ©e Ă demi vacante ; tout cela Ă©mergeait par bouffĂ©es dâun passĂ© encore rĂ©cent, du temps oĂč elle avait la foi. Elle se souvint dâune oraison fameuse quâelle avait apprise alors et de sa phrase la plus dĂ©chirante : « Ayez pitiĂ© de ceux qui sâaiment et qui ont Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s⊠» Elle nâavait jamais pu prononcer ces mots sans que des larmes lui vinssent aux yeux. Elle la rĂ©pĂ©ta Ă voix haute, la voix tremblante : « Seigneur, ayez pitiĂ© de ceux qui sâaiment et qui ont Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s ! » Les larmes coulaient maintenant sur ses joues. Ă qui pensait-elle en invoquant ceux qui sâaiment et qui ont Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s ? Ă deux personnes en particulier, ou Ă toutes ?
Dans les ombres du soir, elle entrevoyait un lent dĂ©filĂ© de couples qui se tendaient les bras de loin, sĂ©parĂ©s les uns des autres par des dĂ©mons armĂ©s de piques ; des cortĂšges de femmes sanglotantes et dâhommes suppliants ; et ces masses Ă©plorĂ©es glissaient, glissaient sans fin dans deux directions diffĂ©rentes. Ainsi Gilbert serait-il chassĂ© dâAnne-Marie ; ainsi serait-elle elle-mĂȘme exilĂ©e de lui. Et des vapeurs de soufre tournaient lourdement, tournaient sans fin entre les grandes murailles de schiste.
Ses larmes coulaient toujours, lui glaçant les joues. « Ayez pitiĂ© de la solitude du cĆur ! » Cette phrase se trouvait-elle dans la priĂšre de lâabbĂ© Perreyve ou bien lây avait-elle ajoutĂ©e ? Mais qui Ă©chappe Ă la solitude du cĆur ?
Elle cessa de pleurer. Elle savait combien lâĂ©motion qui avait amenĂ© ces larmes Ă©tait superficielle, physique, sans nĂ©cessitĂ©. Un tout petit effort de volontĂ© avait tari ses glandes lacrymales ; il ne sâagissait ni de vĂ©ritable angoisse, ni de douleur profonde. Elle souffrait de façon diffuse, comme dâune courbature morale qui, ne sâĂ©tant encore fixĂ©e nulle part, nâavait pas choisi son point de flamme et dâĂ©lancement.
Elle frissonna. Le soir apportait sa caresse froide, son effleurement perfide.
« Assez dâune malade dans la maison ! pensa InĂšs. Ce nâest pas le moment de mourir⊠»
Ă quel vĆu sâappliquait cette phrase ambiguĂ« ? La jeune fille nây arrĂȘta pas sa pensĂ©e. Elle lâavait formulĂ©e machinalement. En fermant la fenĂȘtre, elle sâĂ©tonna de nâavoir pas rendu visite Ă son pĂšre depuis son retour. Elle lâaimait cependant, et dâune affection vĂ©ritable quâelle ressentait dans ses fibres les plus intimes, dans ces nĆuds vivants oĂč lâamour se fait chair, et souffrance, et instinct. Mais rien ne la rebutait en ce moment comme la conversation quâelle devrait avoir avec lui et dont la maladie dâAnne-Marie ferait lâobjet. Elle se souvint de la phrase mĂ©chante dâHenriette : « ExcĂšs de sensibilitĂ© ? ĂgoĂŻsme ? » Il y avait dans la nature de sa sĆur quelque chose de sec et de sournois, une maniĂšre de dĂ©nigrement systĂ©matique. PĂšre est adorable, pensa InĂšs, mais si faible devant la vie⊠Et puis il a tant souffert ! » Ici, un doute effleura son esprit. Ătait-ce le chagrin, comme ses filles le supposaient, qui a...
