â Et pourquoi appelle-t-on cela la Terre de Tom Tiddler ? demanda le voyageur.
â Parce quâil jette des sous aux mendiants et aux vagabonds qui, naturellement, les ramassent, rĂ©pondit lâaubergiste. Et comme il fait cette aumĂŽne sur sa propre terre qui Ă©tait, vous le remarquerez, avant dâĂȘtre Ă lui, celle de sa famille, vous nâavez quâĂ considĂ©rer les sous comme de lâor ou de lâargent et Ă changer le nom de la propriĂ©tĂ© en celui du propriĂ©taire et vous saurez sur le bout de vos doigts le nom de la plaisanterie des enfants, et cela est juste aussi, dit lâaubergiste, avec son habitude favorite de regarder dans lâespace Ă travers la table et la croisĂ©e, par-dessous la jalousie Ă moitiĂ© tirĂ©e. Du moins, cela Ă©tait considĂ©rĂ© ainsi par plusieurs des gentlemen qui ont pris des tasses de thĂ© dans cette humble salle.
Le voyageur en ce moment prenait le thĂ© avec lâaubergiste qui tirait directement Ă boulet rouge sur lui.
â Et vous lâappelez lâermite ? dit le voyageur.
â Câest ainsi quâon lâappelle, reprit lâhĂŽte, Ă©vitant de prendre aucune responsabilitĂ© personnelle, et on le considĂšre gĂ©nĂ©ralement comme tel.
â Quâest-ce quâun ermite ? demanda le voyageur.
â Ce que câest, rĂ©pĂ©ta lâhĂŽte, en se passant la main sous le menton.
â Oui, quâest-ce que câest.
LâhĂŽte se baissa de nouveau pour voir dâune vue plus Ă©tendue dans lâespace, par-dessous la jalousie, et, avec lâair embarrassĂ© dâun homme peu accoutumĂ© Ă une dĂ©finition, il ne fit point de rĂ©ponse.
â Je vais vous dire mon idĂ©e Ă ce sujet, rĂ©pliqua le voyageur : « Câest une abominable et sale chose. »
â M. Mopes est sale, on ne saurait le nier, dit lâhĂŽte.
â Et dâune suffisance insupportable.
â M. Mopes est, dit-on, infatuĂ© de la vie quâil mĂšne, reprit lâhĂŽte, comme faisant une autre confession.
â Un stupide et affreux renversement des lois de la nature humaine, riposta le voyageur, et par Ă©gard pour ceux qui travaillent Ă lâĆuvre de Dieu dâune maniĂšre utile, tout Ă la fois morale et physique, je mettrais la chose sous la roue dâun moulin, si je le pouvais, et partout oĂč je la trouverais, soit sur une colonne, soit dans un trou, ou sur la Terre de Tom Tiddler, soit dans les Ătats du Pape, sur la terre dâun fakir hindou ou sur nâimporte quelle terre.
â Je ne saurais mettre M. Mopes sous la roue dâun moulin, dit lâhĂŽte en secouant la tĂȘte trĂšs sĂ©rieusement, mais il nây a point de doute quâil ne possĂšde de riches propriĂ©tĂ©s.
â Ă quelle distance peut ĂȘtre la terre de Tom Tiddler ? demanda le voyageur.
â On la met Ă cinq milles, rĂ©pondit lâhĂŽte.
â Bien, quand jâaurai dĂ©jeunĂ©, je mây rendrai. Je suis venu ici ce matin pour le trouver et le voir.
â Il y en a beaucoup qui font ainsi, observa lâhĂŽte.
La conversation se passait au cĆur de lâĂ©tĂ© dâune annĂ©e de grĂące peu Ă©loignĂ©e, au milieu des vallĂ©es agrĂ©ables et des riviĂšres poissonneuses dâun verdoyant comtĂ© dâAngleterre. Nâimporte quel comtĂ©. Il suffit que vous y puissiez chasser, tirer, pĂȘcher, parcourir ses longues voies romaines recouvertes de gazon, ouvrir dâanciennes barriĂšres, voir de nombreux arpents de terre richement cultivĂ©s et entretenir une conversation toute arcadienne avec de braves paysans, lâorgueil de leur pays, qui vous diront (si vous avez besoin de le savoir) comment vous vous procurerez une table pastorale Ă neuf schillings par semaine.
Le voyageur se mit Ă dĂ©jeuner dans le petit salon sablĂ© du cabaret du village du Peal-of-Bells, les souliers encore recouverts de la rosĂ©e et de la poussiĂšre dâune promenade faite de grand matin Ă travers la route, la prairie et le taillis, et qui lâavait gratifiĂ© de petits brins dâherbes, de fragments de foin nouveau, et de beaucoup dâautres tĂ©moignages odorants de la fraĂźcheur et des richesses de lâĂ©tĂ©. La fenĂȘtre Ă travers laquelle lâaubergiste avait plongĂ© les regards dans lâespace, Ă©tait ombragĂ©e par une jalousie, parce que le soleil du matin Ă©tait chaud et dardait dans la rue du village. Cette rue ressemblait Ă celles de la plupart des autres villages : large pour sa hauteur, silencieuse pour son Ă©tendue, et paisible au plus haut degrĂ©, et les moindres de ses petites habitations avaient dâĂ©normes volets pour fermer. Rien avec autant de soin que si elles eussent Ă©tĂ© la Monnaie ou la Banque dâAngleterre.
Tout dâabord, la maison du docteur attirait les regards avec sa plaque dâairain sur sa porte, et ses trois Ă©tages ; elle Ă©tait aussi remarquable et aussi diffĂ©rente des autres, que le docteur lui-mĂȘme, avec son grand habit de drap, au milieu de ses malades en sarrau.
Les habitations du village semblaient sâĂȘtre fait une loi de rivaliser de mauvais goĂ»t, car une vingtaine de cabanes en lattes et en plĂątre Ă©taient entassĂ©es confusĂ©ment autour de la maison en briques rouges du Procureur, qui, avec son brillant perron et son Ă©norme dĂ©crottoir, paraissait en quelque sorte vouloir les Ă©craser. Elles Ă©taient aussi variĂ©es que les laboureurs qui les occupaient, les uns ayant les Ă©paules hautes, le cou de travers et des rhumatismes, â les autres Ă©tant borgnes, louches, cagneux, boiteux et cassĂ©s.
Quelques-unes des petites maisons de commerçants, telles que la boutique de lâĂ©picier et du sellier, avaient dans le milieu du pignon un Ćil-de-bĆuf unique Ă un pouce ou deux du sommet, donnant Ă supposer que câĂ©tait par lĂ que quelque malheureux apprenti de la campagne devait, comme un ver, se glisser horizontalement dans lâappartement, quand il se retirait pour se reposer.
Autant la contrĂ©e environnante Ă©tait riche et abondante, autant le village Ă©tait pauvre et chĂ©tif, ce qui faisait penser que ceux qui lâhabitaient avaient plantĂ© tout ce quâils possĂ©daient pour le convertir en rĂ©coltes. Ceci expliquerait la nuditĂ© des petites boutiques, la nuditĂ© de quelques planches et trĂ©teaux dans un coin de la rue, dĂ©signĂ© pour tenir le marchĂ©, la nuditĂ© de la vieille auberge et de sa cour avec sa sinistre inscription : « Bureau de lâaccise », non encore effacĂ©e de la porte, semblant indiquer la derniĂšre chose que la pauvretĂ© pouvait encore acquitter. Ceci expliquerait aussi lâabandon dĂ©terminĂ© du village par un chien Ă©garĂ©, mourant de faim, qui se dirige du cĂŽtĂ© des blancs poteaux et de lâĂ©tang, et sa conduite dans lâhypothĂšse oĂč, par un suicide, il irait se convertir en engrais et devenir en quelque sorte partie intĂ©grante des navets et des Ă©pinards.
Le voyageur ayant fini son dĂ©jeuner et payĂ© son modeste Ă©cot, franchit le seuil du Peal-of-Bells, et, suivant la direction que lâhĂŽte lui indiquait du doigt, il partit pour lâermitage en ruines du solitaire M. Mopes.
M. Mopes, en laissant tout tomber en ruines autour de lui, en sâenveloppant dans une couverture attachĂ©e par une brochette, et en se roulant dans la suie, la graisse, et dâautres saletĂ©s, avait acquis un grand renom dans la contrĂ©e, renom beaucoup plus grand quâil nâeĂ»t jamais pu lâobtenir par lui-mĂȘme, si sa carriĂšre eĂ»t Ă©tĂ© celle dâun chrĂ©tien ordinaire ou dâun hottentot dĂ©cent. Il sâĂ©tait roulĂ© et sali de suie et de graisse jusquâĂ illustrer son nom dans les journaux de Londres. Et il Ă©tait curieux dâobserver, comme le fit le voyageur, en sâarrĂȘtant afin de prendre une nouvelle direction pour arriver Ă cette ferme ou Ă cette chaumiĂšre quâil longeait, avec quel soin le maladif Mopes avait comptĂ© sur la faiblesse de ses voisins pour orner sa demeure.
Une espĂšce de nuage merveilleux et romanesque entourait Mopes, et, comme dans tous les nuages, les proportions rĂ©elles des vĂ©ritables objets atteignaient ici des hauteurs extravagantes. Il avait, dans un accĂšs de jalousie, tuĂ© la belle crĂ©ature quâil adorait, et il en faisait pĂ©nitence ; il avait fait un vĆu sous lâinfluence de son chagrin ; il avait fait un vĆu sous lâinfluence dâun accident fatal ; il avait fait un vĆu sous lâinfluence de la religion ; il avait fait un vĆu sous lâinfluence de la boisson ; il avait fait un vĆu sous lâinfluence du dĂ©sappointement ; ou plutĂŽt il nâavait jamais fait de vĆu, mais il avait Ă©tĂ© poussĂ© Ă vivre ainsi, par la possession dâun secret puissant et redoutable ; il Ă©tait Ă©normĂ©ment riche, Ă©tonnamment charitable et profondĂ©ment instruit : il voyait des spectres, connaissait et pouvait faire toutes sortes de choses merveilleuses. Les uns disaient quâil errait toutes les nuits, et que des voyageurs Ă©pouvantĂ©s lâavaient rencontrĂ© marchant fiĂšrement le long des chemins obscurs ; dâautres disaient quâil ne sortait jamais ; ceux-ci savaient que sa pĂ©nitence serait bientĂŽt finie, dâautres affirmaient positivement que sa vie de rĂ©clusion nâĂ©tait point du tout une pĂ©nitence, et quâelle ne finirait quâavec lui-mĂȘme. Si vous en veniez au simple fait de son Ăąge, Ă la durĂ©e de sa sordide existence, depuis quâil vivait dans une couverture, vous ne pouviez obtenir aucune information de quelque consistance de ceux qui auraient pu le savoir, sâils lâavaient voulu. On le reprĂ©sentait comme ayant tous les Ăąges, depuis 25 jusquâĂ 60 ans, et comme Ă©tant ermite depuis sept, douze, vingt ou trente ans, bien que vingt ans fĂ»t le chiffre gĂ©nĂ©ralement adoptĂ©.
â Bien, bien ! se dit le voyageur, voyons Ă tout prix Ă quoi ressemble un ermite rĂ©ellement vivantâŠ
Alors le voyageur continua, et approcha toujours jusquâĂ ce quâil arrivĂąt Ă la terre de Tom Tiddler.
CâĂ©tait un enfoncement auquel menait un chemin rustique ; le gĂ©nie de Mopes lâavait rendu aussi complĂštement dĂ©sert que sâil fĂ»t nĂ© empereur ou conquĂ©rant. Le centre Ă©tait occupĂ© par une habitation suffisamment solide dont toutes les vitres avaient Ă©tĂ© depuis longtemps dĂ©truites par le gĂ©nie surprenant de Mopes et dont toutes les fenĂȘtres Ă©taient barricadĂ©es de piĂšces de bois raboteuses clouĂ©es Ă lâextĂ©rieur. Une cour, couverte dâun tas de dĂ©bris de vĂ©gĂ©taux et de ruines, contenait des bĂątiments dont le chaume sâĂ©tait facilement envolĂ© au souffle de tous les vents des quatre saisons de lâannĂ©e, et dont les planches et les poutres Ă©taient peu Ă peu tombĂ©es en pourriture. Les gelĂ©es et les brouillards de lâhiver et les chaleurs de lâĂ©tĂ© avaient dĂ©jetĂ© ce qui avait Ă©chappĂ© aux tempĂȘtes. En sorte que pas un pilier, pas une planche, ne conservait la place quâils auraient dĂ» occuper et chaque chose Ă©tait, comme le propriĂ©taire, hors de sa place, dĂ©gradĂ©e et abaissĂ©e. Dans lâhabitation du fainĂ©ant, derriĂšre la haie en ruines, et sâenfonçant parmi des dĂ©bris dâherbes et dâorties, se voyaient les derniers fragments de certains monceaux, qui, gĂątĂ©s par la nielle, sâĂ©taient affaissĂ©s au point de ressembler Ă un tas de rayons de miel pourris ou dâĂ©ponges sales. La terre de Tom Tiddler pouvait mĂȘme montrer les restes de ses eaux, car il y avait un Ă©tang visqueux dans lequel Ă©taient tombĂ©s deux ou trois arbres, un tronc dâarbre pourri, et quelques branches gisaient encore dedans ; cette eau, malgrĂ© cette accumulation dâherbes stagnantes, malgrĂ© sa noire dĂ©composition, sa pourriture et sa saletĂ©, eĂ»t Ă©tĂ© presque une consolation, Ă©tant regardĂ©e comme la seule eau qui pĂ»t reflĂ©ter cet affreux endroit sans paraĂźtre souillĂ©e par cet emploi abject.
Le voyageur promenait ses regards tout autour de lui sur la terre de Tom Tiddler ; il aperçut Ă la fin un chaudronnier tout poudreux couchĂ© parmi les herbes et les tas de gazon, Ă lâombre de lâhabitation. Un bĂąton raboteux gisait sur le sol Ă cĂŽtĂ© de lui, et sa tĂȘte reposait sur une petite besace. Il rencontra les yeux du voyageur sans relever la tĂȘte, en baissant simplement un peu le menton (il Ă©tait couchĂ© sur le dos), pour mieux le voir.
â Bonjour ! dit le voyageur.
â Bonjour aussi, si cela vous fait plaisir, rĂ©pondit le chaudronnier.
â Cela ne vous plaĂźt donc pas ? Il fait une journĂ©e superbe.
â Je ne mâintĂ©resse point au temps, reprit le chaudronnier en bĂąillant.
Le voyageur sâapprocha de la place oĂč il Ă©tait couchĂ© et, en le regardant, il lui dit :
â Voici un curieux endroit.
â Ah ! je le suppose ! fit le chaudronnier. La « Terre de Tom Tiddler », comme on lâappelle.
â La connaissez-vous bien ?
â Je ne lâai jamais vue avant aujourdâhui, dit le chaudronnier en bĂąillant de nouveau, et je ne me soucie pas de jamais la revoir. Il y avait ici Ă lâinstant un homme qui mâa dit que câĂ©tait comme cela quâon lâappelait. Si vous avez besoin de voir Tom lui-mĂȘme, vous devez passer par cette porte.
Et par un faible mouvement de menton il indiqua une petite porte en bois, tout en ruines, sur le cĂŽtĂ© de lâhabitation.
â Avez-vous vu Tom ?
â Non, et je nâai point intĂ©rĂȘt Ă le voir ?⊠Je puis voir nâimporte oĂč un homme saleâŠ
â Il nâhabite point dans cette maison, alors ? dit le voyageur en jetant de nouveau les yeux sur lâhabitation.
â Lâhomme qui mâa appris sa demeure, reprit le chaudronnier dâun air irritĂ©, Ă©tait ici Ă lâinstant. La terre sur laquelle vous ĂȘtes, camarade, est la terre de Tom Tiddler. Si vous avez besoin de voir Tom lui-mĂȘme, entrez par cette porte. Lâhomme Ă©tait sorti lui-mĂȘme par cette porte et il doit donc savoir si Tom y est.
â Certainement, dit le voyageur.
â Et peut-ĂȘtre, sâĂ©cria le chaudronnier, si Ă©tonnĂ© de la clartĂ© de sa propre idĂ©e quâelle produisit sur lui un effet Ă©lectrique et lui fit relever la tĂȘte dâun pouce ou deux, peut-ĂȘtre est-ce un menteur. Celui qui Ă©tait ici tout Ă lâheure auprĂšs de Tom, mâa affirmĂ© Ă plusieurs reprises quâil Ă©tait ici et mâa dit : « Camarade, quand Tom ferme la maison pour aller courir le monde, les lits sont tout faits comme si quelquâun devait les occuper. Si vous passiez maintenant Ă travers les chambres, vous verriez les draps pourris se soulever comme des vagues. Et soulevĂ©s par quoi ? par les rats qui y pullulentâŠ
â Je voudrais avoir dĂ©jĂ vu cet homme, fit le voyageur.
â Vous auriez Ă©tĂ© heureux de le voir, si vous aviez Ă©tĂ© Ă ma place, grommela le chaudronnier ; câĂ©tait un homme bien ennuyeux.
Non sans un certain ressentiment dans le souvenir, le chaudronnier ferma lentement les yeux. Le voyageur, jugeant que le chaudronnier était un homme facilement ennuyé dont il ne pourrait tirer de plus amples renseignements, se dirigea vers la porte.
La porte tourna sur ses gonds rouillĂ©s et le voyageur se trouva dans une cour oĂč il nây avait autre chose Ă voir quâun bĂątiment adossĂ© Ă lâĂ©difice en ruine et muni dâune fenĂȘtre fermĂ©e par des barreaux. Comme il y avait sous cette fenĂȘtre des traces de pas encore tout rĂ©cents, et comme elle Ă©tait basse et non vitrĂ©e, le voyageur put regarder Ă lâintĂ©rieur. Il sâassura ainsi quâil avait devant lui un ermite rĂ©ellement vivant, et put juger comment un ermite peut pourtant paraĂźtre rĂ©ellement mort.
Il Ă©tait couchĂ© sur un amas de suie et de cendres, par terre, en face dâune sale cheminĂ©e.
Il nây avait rien autre dans cette noire petite cuisine, ou cave, ou quel que pĂ»t ĂȘtre lâusage primitif de cet antre, quâune table recouverte dâun tas de vieilles bouteilles. Un rat, qui remuait parmi ces bouteilles, sauta Ă terre, passa, en allant Ă son trou, sur lâermite rĂ©ellement vivant ; sans cela lâhomme dans son propre trou nâeĂ»t pas Ă©tĂ© aussi facile Ă distinguer. ChatouillĂ© Ă la figure par la queue du rat, le propriĂ©taire du domaine de Tom Tiddler ouvrit les yeux, vit le voyageur, et sâĂ©lança Ă la fenĂȘtre.
â Bon ! pensa le voyageur, en se reculant des barreaux dâun pas ou deux. Un gibier de potence, un Ă©chappĂ© de Bedlam, un prisonnier pour dĂ©lits de la pire esp...
