Contes et Nouvelles en vers - Livre I
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Contes et Nouvelles en vers - Livre I

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Contes et Nouvelles en vers - Livre I

About this book

Contes et Nouvelles en vers - Livre I was written in the year 1665 by Jean de La Fontaine. This book is one of the most popular novels of Jean de La Fontaine, and has been translated into several other languages around the world.

This book is published by Booklassic which brings young readers closer to classic literature globally.

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Information

Publisher
Booklassic
eBook ISBN
9789635260393

LIVRE TROISIÈME

Les Oies du pĂšre Philippe

Je dois trop au beau sexe ; il me fait trop d’honneur
De lire ces rĂ©cits ; si tant est qu’il les lise.
Pourquoi non ? c’est assez qu’il condamne en son cƓur
Celles qui font quelque sottise.
Ne peut-il pas sans qu’il le dise,
Rire sous cape de ces tours,
Quelque aventure qu’il y trouve ?
S’ils sont faux, ce sont vains discours ;
S’ils sont vrais, il les dĂ©sapprouve.
Irait-il aprùs tout s’alarmer sans raison
Pour un peu de plaisanterie ?
Je craindrais bien plutĂŽt que la cajolerie
Ne mĂźt le feu dans la maison.
Chassez les soupirants, belles, souffrez mon livre ;
Je réponds de vous corps pour corps :
Mais pourquoi les chasser ? ne saurait-on bien vivre
Qu’on ne s’enferme avec les morts ?
Le monde ne vous connaĂźt guĂšres,
S’il croit que les faveurs sont chez vous familiùres :
Non pas que les heureux amants
Soient ni phénix ni corbeaux blancs ;
Aussi ne sont-ce fourmiliĂšres.
Ce que mon livre en dit, doit passer pour chansons.
J’ai servi des beautĂ©s de toutes les façons :
Qu’ai- je gagnĂ© ? trĂšs peu de chose ;
Rien. Je m’aviserais sur le tard d’ĂȘtre cause
Que la moindre de vous commĂźt le moindre mal !
Contons ; mais contons bien ; c’est le point principal ;
C’est tout : à cela prùs, censeurs, je vous conseille
De dormir comme moi sur l’une et l’autre oreille.
Censurez tant qu’il vous plaira
Méchants vers, et phrases méchantes ;
Mais pour bons tours, laissez-les lĂ  ;
Ce sont choses indifférentes ;
Je n’y vois rien de pĂ©rilleux.
Les mĂšres, les maris, me prendront aux cheveux
Pour dix ou douze contes bleus !
Voyez un peu la belle affaire !
Ce que je n’ai pas fait mon livre irait le faire !
Beau sexe, vous pouvez le lire en sûreté ;
Mais je voudrais m’ĂȘtre acquittĂ©
De cette grĂące par avance.
Que puis-je faire en récompense ?
Un conte ou l’on va voir vos appas triompher :
Nulle précaution ne les peut étouffer.
Vous auriez surpassĂ© le printemps et l’aurore
Dans l’esprit d’un garçon, si des ses jeunes ans,
Outre l’éclat des cieux, et les beautĂ©s des champs,
Il eût vu les vÎtres encore.
Aussi dùs qu’il les vit il en sentit les coups ;
Vous surpassñtes tout ; il n’eut d’yeux que pour vous ;
Il laissa les palais : enfin votre personne
Lui parut avoir plus d’attraits
Que n’en auraient à beaucoup prùs
Tous les joyaux de la Couronne.
On l’avait dĂšs l’enfance Ă©levĂ© dans un bois.
LĂ  son unique compagnie
Consistait aux oiseaux : leur aimable harmonie
Le désennuyait quelquefois.
Tout son plaisir était cet innocent ramage :
Encor ne pouvait-il entendre leur langage.
En une école si sauvage
Son pùre l’amena dùs ses plus tendres ans.
Il venait de perdre sa mĂšre ;
Et le pauvre garçon ne connut la lumiÚre
Qu’afin qu’il ignorñt les gens :
Il ne s’en figura pendant un fort long temps
Point d’autres que les habitants
De cette forĂȘt ; c’est-Ă -dire
Que des loups, des oiseaux, enfin ce qui respire
Pour respirer sans plus, et ne songer Ă  rien.
Ce qui porta son pĂšre Ă  fuir tout entretien,
Ce furent deux raisons ou mauvaises ou bonnes ;
L’une la haine des personnes,
L’autre la crainte ; et depuis qu’à ses yeux
Sa femme disparut s’envolant dans les Cieux,
Le monde lui fut odieux :
Las d’y gĂ©mir, et de s’y plaindre,
Et partout des plaintes ouĂŻr,
Sa moitié le lui fit par son trépas haïr,
Et le reste des femmes craindre.
Il voulut ĂȘtre ermite ; et destina son fils
À ce mĂȘme genre de vie.
Ses biens aux pauvres départis,
Il s’en va seul, sans compagnie
Que celle de ce fils, qu’il portait dans ses bras :
Au fond d’une forĂȘt il arrĂȘte ses pas.
(Cet homme s’appelait Philippe, dit l’histoire.)
LĂ , par un saint motif, et non par humeur noire,
Notre ermite nouveau cache avec trĂšs grand soin
Cent choses à l’enfant ; ne lui dit prùs ni loin
Qu’il fut au monde aucune femme,
Aucuns désirs, aucun amour ;
Au progrÚs de ses ans réglant en ce séjour
La nourriture de son Ăąme.
À cinq il lui nomma des fleurs, des animaux ;
L’entretint de petits oiseaux ;
Et parmi ce discours aux enfants agréable,
MĂȘla des menaces du diable ;
Lui dit qu’il Ă©tait fait d’une Ă©trange façon :
La crainte est aux enfants la premiÚre leçon.
Les dix ans expirés, matiÚre plus profonde
Se mit sur le tapis : un peu de l’autre monde
Au jeune enfant fut révélé ;
Et de la femme point parlé.
Vers quinze ans lui fut enseigné,
Tout autant que l’on put, l’auteur de la nature ;
Et rien touchant la créature.
Ce propos n’est alors dĂ©jĂ  plus de saison
Pour ceux qu’au monde on veut soustraire ;...

Table of contents

  1. Titre
  2. LIVRE PREMIER
  3. LIVRE DEUXIÈME
  4. LIVRE TROISIÈME