Nos chevaux vivement sâallongeaient sous les chĂątaigniers quand, au bruit dâune faux quâun paysan battait avec la pierre, Hercule prit peur et sâemballa. CâĂ©tait une bĂȘte nerveuse et qui dĂ©jĂ mâavait causĂ© plus dâune alerte. Lorsque je pus la maĂźtriser, nous avions fait un bon bout de chemin. Jâentendais derriĂšre moi le galop de Suzy qui avait rendu la bride et tĂąchait de me joindre.
Hercule, frĂ©missant et sâĂ©brouant, le mors mousseux dâĂ©cume, Ă prĂ©sent dansait sur place, fouillant des sabots la terre. Mon Dieu ! je devais avoir lâair passablement ridicule avec mes bonds en selle, plongeant dâavant et dâarriĂšre aux ressacs de la croupe.
Par surcroĂźt, une branche basse pendant la course mâavait enlevĂ© mon chapeau. JâĂ©tais donc lĂ nu-tĂȘte, au milieu du chemin, Ă©coutant venir le galop de Suzy et voyant par avance sa petite moue dâironie. Tout Ă coup les battues de sa jument furent comme cassĂ©es au ras du sol. Jâentendis un cri et regardai par-dessus mon Ă©paule. Je lâaperçus roulĂ©e Ă terre, prise avec la selle dans les plis de son amazone. Dâune cinglade de ma cravache jâenlevai Hercule. Avant que jâeusse vidĂ© lâĂ©trier, Suzy dĂ©jĂ Ă©tait debout.
â Quâest-il arrivĂ©, Suzy ?
Elle riait, secouant sa longue jupe grise de poussiÚre, la tenant à poignées dans ses gants de peau de daim.
â Rien. La selle a tournĂ©. Est-ce bĂȘte ?
Je ramassai la selle, la jetai sur le dos de la jument, et maintenant je tirais sur les sangles fortement pour serrer la boucle. Elle fit un pas, de nouveau poussa un cri.
â Je crois que je me suis foulĂ© le pied.
Une colĂšre brouilla ses yeux sous la barre noire des sourcils.
â Oh ! la brute de palefrenier !
Elle voulut remonter ; mais, chaque fois quâelle posait le pied dans ma main pour sâenlever, une douleur lui rompait la cheville.
â La brute ! La brute !
Il fut Ă©vident que tout effort nouveau serait inutile. Par malheur, lâaprĂšs-midi sâachevait et nous Ă©tions Ă une grande distance du chĂąteau.
â Donnez-moi votre bras, Philippe, me dit-elle. Je tĂącherai de marcher jusquâĂ la ferme lĂ -bas.
Nous parcourĂ»mes une centaine de mĂštres, elle pendue Ă mon bras, moi la soutenant et tirant aprĂšs moi les chevaux. Le mal grandit. Ă chaque pas elle croyait soulever toute la terre du chemin aprĂšs elle. Ă bout de force, elle dĂ©clara quâelle ne mettrait plus un pied devant lâautre. Je la vis prĂšs de moi toute pĂąle, mordant sa lĂšvre pour ne pas crier.
â Ma pauvre Suzy ! Quâallons-nous faire ?
â Eh bien, portez-moi jusquâĂ la ferme.
Le courage lui revint. Elle riait en rassemblant les plis amples de sa jupe. Alors, riant aussi comme si câeĂ»t Ă©tĂ© un jeu, je la pris dĂ©licatement sous les Ă©paules et les jarrets. Avec sa petite taille, elle pesait dans mes bras le poids dâun enfant. Et elle se tenait gentiment blottie contre moi, dâune vie lĂ©gĂšre et reposĂ©e, son visage prĂšs du mien dans le soir qui tombait. CâĂ©tait elle maintenant qui, de la main quâelle avait passĂ©e Ă mon cou, tirait Hercule et la jument derriĂšre nous.
Nous nâavions Ă©tĂ© jusque-lĂ lâun pour lâautre que des gens dâun mĂȘme monde, unis par une ancienne camaraderie. Jâavais certainement dĂ» penser dĂ©jĂ Ă la forme de son corps. Seulement câĂ©tait un autre sentiment quâavec les grandes femmes indolentes et charnues. Il ne mâĂ©tait jamais venu lâidĂ©e que je pourrais la dĂ©sirer un jour. Je lâavais connue toute jeune : nous avions passionnĂ©ment jouĂ© au polo chez un de ses parents qui Ă©tait aussi lâami des miens. Il venait lĂ beaucoup de jeunes gens et de jeunes filles. Comme les parties duraient tout lâĂ©tĂ©, on finissait par supprimer toute cĂ©rĂ©monie et les petits noms volaient dâune bouche Ă lâautre familiĂšrement. Moi, je brĂ»lais en ce temps dâune ardeur ridicule pour une grande fille blonde et maniĂ©rĂ©e ; mais celle-lĂ , je nâosais pas la nommer par son nom, tandis que tout de suite jâappelai par le sien, cette petite fille noire aux allures masculines. Plus tard, ce jeune compagnonnage nous devint Ă tous deux une amicale habitude. Elle aima mâavoir pour partenaire aux paper hunts chez son pĂšre. Avec sa nature volontaire et personnelle, elle exerçait sur moi un ascendant lĂ©ger. Elle paraissait me traiter comme un bon garçon avec lequel une jeune fille ne court point de risque. Aucun de nous nâĂ©tait un flirt pour lâautre.
Et puis jâavais voyagĂ© : nous ne nous Ă©tions plus revus quâaprĂšs son mariage avec le vieux comte. Ce fut une surprise ; je ne mâĂ©tais pas fait Ă la pensĂ©e quâelle se marierait un jour. Elle mâavait seulement dit une fois, en galopant prĂšs de moi, que, sur ce point comme sur tout le reste, elle Ă©tait bien dĂ©cidĂ©e Ă nâen faire quâĂ sa tĂȘte. Elle me prĂ©senta Ă son mari, un homme aimable aprĂšs tout, dâassez grande mine, mais goutteux. Comme jâhĂ©sitais sur le nom quâil me faudrait lui donner dĂ©sormais, elle me dit de sa petite voix un peu rauque :
â Appelez-moi Suzy ; je veux ĂȘtre toujours Suzy pour mes anciens amis.
Et ce fut entre nous comme si rien nâavait changĂ©.
Jâallais doucement avec mon lĂ©ger fardeau dans mes bras, mettant un certain orgueil Ă marcher droit, dâune haleine Ă©gale. Une illusion dâoptique, dans le coup de lumiĂšre oblique du couchant, sembla dâabord avancer les murs blancs de la ferme Ă une double portĂ©e de fusil. Mais la route sâallongea : les bras petit Ă petit raidis, je nâĂ©tais plus aussi sĂ»r dâarriver jusquâau bout sans lasser mes forces. Les chevaux derriĂšre nous sâĂ©brouaient, les cols tendus, tirant sur la bride que Suzy tenait dans son petit poing fermĂ©. Elle ne me parlait plus de son mal, elle Ă©tait plutĂŽt portĂ©e Ă envisager gaiement lâaventure ; et moi, je me taisais pour Ă©pargner mon souffle, riant seulement dâun rire un peu nerveux par-dessus sa jolie moue amusĂ©e. Et puis pour la premiĂšre fois, sentant se communiquer Ă moi cette vie encore inconnue de son corps, mon cĆur Ă©trangement battit. Je commençai Ă penser que câĂ©tait vraiment lĂ une jeune femme dĂ©sirable que je tenais dans mes bras, avec ses petits seins frĂ©missants et la courbe flexible de ses reins. Au creux de ma main se moulait si nettement la rondeur de ses jambes, que jâavais la sensation indĂ©finissable de les toucher nues sous la robe, Ă la hauteur des jarretiĂšres. Elles Ă©taient fermes et pleines.
Jâavais le tempĂ©rament rĂ©gulier des jeunes hommes adonnĂ©s aux exercices physiques et je nâavais pas de maĂźtresse. Quand la sĂšve montait, je me satisfaisais dâun gros plaisir tout de suite oubliĂ©. Mais avec cette palpitation dâune chair jeune et fraĂźche contre la mienne, je me pris Ă songer que cette Suzy serait dâun prix inestimable pour lâhomme qui saurait sâen faire aimer. JâĂ©tais troublĂ© au fond de moi dâĂ©tranges et subtils mouvements. Sa bouche aux lĂšvres rouges, ouvertes dans un clair rire de petites dents blanches, sembla mâencourager : je ne lâavais pas encore entendue rire ainsi ; et elle avait dans les yeux un plissement rusĂ©. Se moque-t-elle de moi, pensais-je, et soupçonnerait-elle ma petite torture intime ? Ou attend-elle que cette situation si nouvelle pour tous deux se dĂ©noue dans un sens que ni lâun ni lâautre ne pouvons encore prĂ©voir ? Un homme, dans certains cas, en arrive facilement Ă croire quâil est de sa dignitĂ© de se comporter envers une femme comme le ferait un goujat.
Des chaleurs mâirritĂšrent le sang ; un magnĂ©tisme dangereux Ă mesure se dĂ©gageait de ce corps souple et vibrant, tout prĂšs du battement de ma vie. Mes mains aussi Ă prĂ©sent sâĂ©lectrisaient dans la pression plus vive autour de la forme de ses jambes. Je vis ses yeux se fermer.
Elle eut une expression de bonheur charmĂ©, la tĂȘte renversĂ©e sur mon Ă©paule. Et elle me dit singuliĂšrement de sa petite voix dure, plus sourde quâĂ lâordinaire :
â Philippe, il me semble que vous mâavez toujours portĂ©e ainsi.
Une joie dâenfant aprĂšs une grande fatigue ne se fĂ»t pas exprimĂ©e autrement. SitĂŽt que me vint cette idĂ©e, je repris possession de moi-mĂȘme, un peu honteux de mon court vertige. Je pensais trĂšs nettement : Ma petite Suzy, il y a longtemps que je serais tombĂ© sur les genoux si jâavais dĂ» toujours vous porter ainsi.
Je ramassai mes forces dans un dernier effort, et traßnant aprÚs nous les chevaux, nous pénétrùmes dans la ferme.
Les gens sâempressĂšrent. Il se trouva quâils avaient vendu une couple de vaches bretonnes au chĂąteau, lâautre annĂ©e. Ils Ă©tendirent des draps frais sur le meilleur des lits et jây portai moi-mĂȘme Suzy dans son amazone. Tous deux, encore une fois, nous nous Ă©tions remis Ă rire comme si, en la portant dans mes bras, jâaccomplissais rĂ©ellement un office habituel. Son rire Ă elle me disait :
â Mais oui, nâest-ce pas lĂ une chose convenue entre nous ?
Et moi, avec mon souffle rafraĂźchi et le jeu libre de mes poumons, jâentrais joyeusement dans ce rĂŽle.
Une grande fille monta, se tint prĂšs du lit. Elle sentait le lait et la paille et elle caressait ses bras nus, un peu gĂȘnĂ©e, nous Ă©piant du coin de lâĆil.
â Mais restez donc ! me dit Suzy ; vous nâĂȘtes pas de trop.
Elle fit sauter sa jupe par-dessus son pantalon de cheval et tendit le pied. La fille, à croupettes, doucement tirait sur la botte ; mais la cheville avait gonflé. Suzy me prit vivement la main, pinça mes doigts entre les siens, criant à travers ses dents serrées :
â Tire, mais tire donc.
Et tout Ă coup, dans lâeffort, la botte cĂ©da ; jâaperçus son petit pied dâenfant Ă travers les mailles du bas noir, avec la croqure jolie des doigts jouant au bord des draps. Il me parut que jâĂ©tais redevenu le bon garçon devant qui une femme ne se gĂȘne pas pour trousser sa robe jusquâau mollet. Maintenant Suzy se renversait sur le lit, allĂ©gĂ©e, dĂ©tendue, avec un soupir de joie.
Le fermier gratta Ă la porte : il sâoffrait pour aller chercher le rebouteur. Celui-ci habitait Ă une heure de la ferme. Mais Suzy, pour la premiĂšre fois, eut lâair de se rappeler quâil y avait Ă Montaiglon quelquâun qui peut-ĂȘtre dĂ©jĂ sâinquiĂ©tait de son absence.
â Philippe, fit-elle, dites Ă ce brave homme quâil aille plutĂŽt au chĂąteau. Il ramĂšnera la jument et il apprendra au comte cette sotte histoire. Il le priera aussi de mâenvoyer demain matin le landau avec le mĂ©decin et ma femme de chambre. Je suis dĂ©cidĂ©e Ă passer la nuit ici.
En rentrant dans la chambre, je trouvai Suzy au lit. Elle sâĂ©tait dĂ©shabillĂ©e avec lâaide de la fille et celle-ci lui avait passĂ© une jaquette de coton dont lâampleur exagĂ©rait encore la petitesse de sa taille. Toutes deux riaient tandis que, sous le retroussis des manches, elle agitait ses fins poignets. Son amazone pendait Ă un crochet contre le mur. Il y avait sur une chaise, prĂšs du chevet, une cuvette dâeau fraĂźche et des bandelettes. Jâapercevais le relief de son pied bandĂ©, sous les draps.
â Ah ! mon pauvre Philippe, me dit-elle gentiment, quel ennui pour vous !
Elle congĂ©dia la fille et maintenant elle mâavait repris les mains ; je la regardais en souriant. Sa peau tiĂšde avait la douceur du satin et me causait une sensation de plaisir. Je pensais : « Oui, quel ennui ! » Jâavais arrangĂ© avec Ponsin, le garde du comte, que nous irions, cette nuit-lĂ , poser nos nasses, prĂšs du barrage, dans lâĂ©tang. Cependant je tenais doucement ses petites mains pressĂ©es dans les miennes, jâappuyais sur ses yeux noirs et limpides un regard franc, comme si ma pensĂ©e nâĂ©tait pas allĂ©e lĂ -bas, vers le barrage.
Des minutes coulĂšrent. La ferme sâĂ©tait feutrĂ©e de silence. Au loin, sur la route, le martellement des ferrures lĂąches dâun bidet sâaccompagnait des larges foulĂ©es sonores de la jument. Une nuit bleue mollement glissait entre les rideaux, une large onde de lune que limitait la zone rougeĂątre du suif crĂ©pitant dans un flambeau de bois.
â Eh bien, Suzy ?
â Oh ! plus rien quâune petite torpeur dĂ©licieuse !
Quelle idĂ©e bizarre elle eut tout Ă coup de se vouloir faire conter « quelque chose dâamusant » ! JâĂ©tais lâhomme le moins fait pour dĂ©biter des fables lĂ©gĂšres. Au moment oĂč je croyais pouvoir me rappeler la fin dâune anecdote, la mĂ©moire toujours me manquait.
â Vous savez, Suzy, je suis trĂšs bĂȘte. Je ne trouve jamais rien, moi.
â Si ! si ! fit-elle. Contez-moi, par exemple, votre premiĂšre histoire de femme.
Son visage, dâun hĂąle ambrĂ© de pĂȘche mĂ»re, ondulait dans la grosse toile bise. Je compris que tout son corps, avec sa serpentaison flexible sous les draps, aussi venait Ă moi dans ce mouvement. Mon Dieu ! elle me demanda cela si drĂŽlement que je me pris Ă rougir trĂšs bas dans la nuque comme si sur ce chapitre-lĂ une certaine rĂ©serve mâĂ©tait commandĂ©e. Il me parut peu convenable de lui rĂ©vĂ©ler quâune nuit, une des servantes de ma mĂšre Ă©tait entrĂ©e dans mon lit et que, de toutes les femmes qui Ă©taient venues par la suite, aucune ne mâavait laissĂ© un plus agrĂ©able souvenir.
Je haussai le sourcil ; mon monocle tomba. Avec une gaucherie de myope, je demeurai un instant tĂątonnant du bout des doigts le long de mon gilet. Et lâĆil vague, nuĂ© dâun lĂ©ger brouillard, je lui disais :
â Je vous assure, cette chose aurait pu arriver aussi bien Ă votre jardinier quâĂ moi. Il vaut mieux nâen pas parler.
â Mais le voilĂ ! fit-elle en me passant le monocle qui avait roulĂ© sur la couverture.
Il me parut quâelle riait au bord des draps. Je ne voyais pas ses yeux ; et puis, sa voix brusque, sa petite voix de mue dâun jeune garçon Ă lâĂąge de la pubertĂ© sortit du lit.
â Dites-moi, avez-vous au moins connu lâamour ?
Dâun geste rapide du pouce et de lâindex, jâassurai mon disque de verre. Maintenant je pouvais lui dire franchement la vĂ©ritĂ© sans honte.
â Non, Suzy, je nâai jamais aimĂ©.
â SĂ©rieusement, non ?
â SĂ©rieusement, non.
La confiance monta. Il sembla que nous Ă©tions plus prĂšs lâun de lâautre, avec des Ăąmes fraĂźches et heureuses. Un peu de temps aucun de nous ne parla plus. CâĂ©tait une chose nouvelle, trĂšs douce, une intimitĂ© que nous nâavions pas encore connue. Et enfin elle me dit faiblement, comme une petite enfant malade :
â Philippe, donnez-moi votre main. Je vais dormir.
Avec la chaleur sĂšche et les pulsations de son sang dans mes doigts, je la vis entrer mollement dans le sommeil. Ă prĂ©sent elle dormait lĂ sous ma garde, blottie avec son mystĂšre dans la chaleur des draps. Son visage demeura tournĂ© vers moi, la vie close de ses yeux, le souffle lĂ©ger de sa bouche entrâouverte. Et moi, jâavais attirĂ© une chaise, je tenais toujours dans les doigts sa main ardente, sentant passer dans mes papilles le rapide magnĂ©tisme orageux de sa fiĂšvre. Quelquefois ses hanches, sous la toile, avaient une secousse, brĂšves et fines comme le moulage dâune crĂ©ature des petites races.
Un grand apaisement me vint Ă moi-mĂȘme, aprĂšs le trouble vertige subi sur le chemin. Je pensais avec une nuance plutĂŽt de tendre sensibilitĂ© : « Quelle drĂŽle de petite femme ! » Aucune autre nâaurait fait ce quâelle faisait lĂ , dans sa confiance tranquille.
Mes idĂ©es tournĂšrent. Je redevins lâhomme qui rapporte Ă la pensĂ©e du plaisir et de la possession le charme dĂ©licat dâune compagnie fĂ©minine. Elle doit me prendre pour un fier imbĂ©cile, me certifiai-je, sans goĂ»t dâailleurs pour une surprise dâamour. Maintenant aussi je me figurais le vieil Ă©poux, venant comme moi au bord du lit et se glissant sous les draps avec son dĂ©sir dĂ©bile. VoilĂ , oui, comment nâavait-elle pas pris un homme jeune et aduste, elle qui autrefois nâen voulait faire quâĂ sa tĂȘte ?
Je demeurai encore un peu de temps ; et puis je dĂ©tachai doucement sa main, je la reposai sur les couvertures. Dans la ferme on veillait : le fermier nâĂ©tait pas encore rentrĂ© ; jâentendais bourdonner faiblement les voix Ă travers les solives. Peut-ĂȘtre ces gens causaient de nous. Vers minuit, les fers du bidet enfin rĂąpĂšrent le pavĂ© de la cour. Jâouvris avec prĂ©caution la porte et descendis sur la pointe des pieds. Le bonhomme rapportait un billet du...
