Timon d'Athenes
eBook - ePub

Timon d'Athenes

  1. English
  2. ePUB (mobile friendly)
  3. Available on iOS & Android
eBook - ePub

Timon d'Athenes

About this book

Timon est un noble de d'Athenes, tres (trop) généreux avec ses amis qu'il invite régulierement a des festins somptueux, auxquels il offre des cadeaux hors de prix, a tel point qu'il se retrouve un jour sur la paille et ne peut plus payer ses créanciers. Sur de la qualité de l'amitié, il se tourne vers ceux a qui il fait moultes cadeaux pour leur demander de l'aide. Ceux-ci trouvent mille excuses pour ne pas aider Timon qui sombre dans la colere envers Athenes et ses nobles, s'exile dans les bois, et maudit la ville et ses habitants hypocrites et avilis par l'appùt de l'or. De son cÎté, Alcibiade, général athénien, se voit refuser l'aide du Sénat, quitte la ville avec son armée pour mieux l'assiéger ensuite. Il essaie d'obtenir le soutien de Timon exilé qui le maudit aussi et fait finalement la paix avec les sénateurs. Timon meurt seul dans les bois laissant pour épitaphe une derniere malédiction pour qui la lira.

Frequently asked questions

Yes, you can cancel anytime from the Subscription tab in your account settings on the Perlego website. Your subscription will stay active until the end of your current billing period. Learn how to cancel your subscription.
At the moment all of our mobile-responsive ePub books are available to download via the app. Most of our PDFs are also available to download and we're working on making the final remaining ones downloadable now. Learn more here.
Perlego offers two plans: Essential and Complete
  • Essential is ideal for learners and professionals who enjoy exploring a wide range of subjects. Access the Essential Library with 800,000+ trusted titles and best-sellers across business, personal growth, and the humanities. Includes unlimited reading time and Standard Read Aloud voice.
  • Complete: Perfect for advanced learners and researchers needing full, unrestricted access. Unlock 1.4M+ books across hundreds of subjects, including academic and specialized titles. The Complete Plan also includes advanced features like Premium Read Aloud and Research Assistant.
Both plans are available with monthly, semester, or annual billing cycles.
We are an online textbook subscription service, where you can get access to an entire online library for less than the price of a single book per month. With over 1 million books across 1000+ topics, we’ve got you covered! Learn more here.
Look out for the read-aloud symbol on your next book to see if you can listen to it. The read-aloud tool reads text aloud for you, highlighting the text as it is being read. You can pause it, speed it up and slow it down. Learn more here.
Yes! You can use the Perlego app on both iOS or Android devices to read anytime, anywhere — even offline. Perfect for commutes or when you’re on the go.
Please note we cannot support devices running on iOS 13 and Android 7 or earlier. Learn more about using the app.
Yes, you can access Timon d'Athenes by William Shakespeare in PDF and/or ePUB format, as well as other popular books in Literature & Drama. We have over one million books available in our catalogue for you to explore.

Information

Publisher
Booklassic
eBook ISBN
9789635256198
Subtopic
Drama

ACTE PREMIER

SCÈNE I

AthĂšnes. Salle dans la maison de Timon.
Entrent par différentes portes UN POÈTE, UN PEINTRE, puis UN JOAILLIER, UN MARCHAND et autres.
LE POÈTE. – Bonjour, monsieur.
LE PEINTRE. – Je suis bien aise de vous voir en bonne santĂ©.
LE POÈTE. – Je ne vous ai pas vu depuis longtemps : comment va le monde ?
LE PEINTRE. – Il s’use, monsieur, en vieillissant.
LE POÈTE. – Oui, on sait cela : mais y a-t-il quelque raretĂ© particuliĂšre ? qu’y a-t-il d’étrange et dont l’histoire ne donne d’exemple ? – Vois, ĂŽ magie de la gĂ©nĂ©rositĂ© ! c’est ton charme puissant qui Ă©voque ici tous ces esprits ! – Je connais ce marchand.
LE PEINTRE. – Et moi, je les connais tous deux : l’autre est un joaillier.
LE MARCHAND. – Oh ! c’est un digne seigneur.
LE JOAILLIER. – Oui, cela est incontestable.
LE MARCHAND. – Un homme incomparable, animĂ©, Ă  ce qu’il semble, d’une bontĂ© infatigable et soutenue. Il va au delĂ  des bornes.
LE JOAILLIER. – J’ai ici un joyau.
LE MARCHAND. – Oh ! je vous prie, voyons-le : pour le seigneur Timon, monsieur ?
LE JOAILLIER. – S’il veut en donner le prix : mais, quant à cela

LE POÈTE, occupĂ© Ă  lire ses ouvrages. – « Quand l’appĂąt d’un salaire nous a fait louer l’homme vil, c’est une tache qui flĂ©trit la gloire des beaux vers consacrĂ©s avec justice Ă  l’homme de bien. »
LE MARCHAND, considĂ©rant le diamant. – La forme est belle.
LE JOAILLIER. – Est-ce un riche bijou ? voyez-vous la belle eau ?
LE PEINTRE, au poĂ«te. – Vous ĂȘtes plongĂ©, monsieur, dans la composition de quelque ouvrage ? Quelque dĂ©dicace au grand Timon ?
LE POÈTE. – C’est une chose qui m’est Ă©chappĂ©e sans y penser : notre poĂ©sie est comme une gomme qui coule de l’arbre qui la nourrit. Le feu cachĂ© dans le caillou ne se montre que lorsqu’il est frappĂ© ; mais notre noble flamme s’allume elle-mĂȘme, et, comme le torrent, franchit chaque digue dont la rĂ©sistance l’irrite. Qu’avez-vous lĂ  ?
LE PEINTRE. – Un tableau, monsieur. – Et quand votre livre paraüt-il ?
LE POÈTE. – Il suivra de prĂšs ma prĂ©sentation. – Voyons votre tableau.
LE PEINTRE. – C’est un bel ouvrage !
LE POÈTE, considĂ©rant le tableau. – En effet, c’est bien, c’est parfait.
LE PEINTRE. – Passable.
LE POÈTE. – Admirable ! Que de grĂące dans l’attitude de cette figure ! Quelle intelligence Ă©tincelle dans ces yeux ! Quelle vive imagination anime ces lĂšvres ! On pourrait interprĂ©ter ce geste muet.
LE PEINTRE. – C’est une imitation assez heureuse de la vie. Voyez ce trait ; vous semble-t-il bien ?
LE POÈTE. – Je dis que c’est une leçon pour la nature ; la vie qui respire dans cette lutte de l’art est plus vivante que la nature.
(Entrent quelques sénateurs qui ne font que passer.)
LE PEINTRE. – Comme le seigneur Timon est recherchĂ© !
LE POÈTE. – Les sĂ©nateurs d’AthĂšnes ! L’heureux mortel !
LE PEINTRE. – Regardez, en voilà d’autres !
LE POÈTE. – Vous voyez ce concours, ces flots de visiteurs. Moi, j’ai, dans cette Ă©bauche, esquissĂ© un homme Ă  qui ce monde d’ici-bas prodigue ses embrassements et ses caresses. Mon libre gĂ©nie ne s’arrĂȘte pas Ă  un caractĂšre particulier, mais il se meut au large dans une mer de cire[2]. Aucune malice personnelle n’empoisonne une seule virgule de mes vers ; je vole comme l’aigle ; hardi dans mon essor, ne laissant point de trace derriĂšre moi.
LE PEINTRE. – Comment pourrai-je vous comprendre ?
LE POÈTE. – Je vais m’expliquer. – Vous voyez comme tous les Ă©tats, tous les esprits (autant ceux qui sont liants et volages, que les gens graves et austĂšres), viennent tous offrir leurs services au seigneur Timon. Son immense fortune, jointe Ă  son caractĂšre gracieux et bienfaisant, subjugue et conquiert toute sorte de cƓurs pour l’aimer et le servir, depuis le souple flatteur, dont le visage est un miroir, jusqu’à cet ApĂ©mantus qui n’aime rien autant que se haĂŻr lui-mĂȘme ; il plie aussi le genou devant lui, et retourne content et riche d’un coup d’Ɠil de Timon.
LE PEINTRE. – Je les ai vus causer ensemble.
LE POÈTE. – Monsieur, j’ai feint que la Fortune Ă©tait assise sur son trĂŽne, au sommet d’une haute et riante colline. La base du mont est couverte par Ă©tages de talents de tout genre, d’hommes de toute espĂšce, qui travaillent sur la surface de ce globe, pour amĂ©liorer leur condition. Au milieu de cette foule dont les yeux sont attachĂ©s sur la souveraine, je reprĂ©sente un personnage sous les traits de Timon, Ă  qui la dĂ©esse, de sa main d’ivoire, fait signe d’avancer, et par sa faveur actuelle change actuellement tous ses rivaux en serviteurs et en esclaves.
LE PEINTRE. – C’est bien imaginĂ©, ce trĂŽne, cette Fortune et cette colline, et au bas un homme appelĂ© au milieu de la foule, et qui, la tĂȘte courbĂ©e en avant, sur le penchant du mont, gravit vers son bonheur ; voilĂ , ce me semble, une scĂšne que rendrait bien notre art.
LE POÈTE. – Soit, monsieur ; mais laissez-moi poursuivre. Ces hommes, naguĂšre encore ses Ă©gaux (et quelques-uns valaient mieux que lui), suivent tous maintenant ses pas, remplissent ses portiques d’une cour nombreuse, versent dans son oreille leurs murmures flatteurs, comme la priĂšre d’un sacrifice, rĂ©vĂšrent jusqu’à son Ă©trier, et ne respirent que par lui l’air libre des cieux.
LE PEINTRE. – Oui, sans doute : et que deviennent-ils ?
LE POÈTE. – Lorsque soudain la Fortune, dans un caprice et un changement d’humeur, prĂ©cipite ce favori naguĂšre si chĂ©ri d’elle, tous ses serviteurs qui, rampant sur les genoux et sur leurs mains, s’efforçaient aprĂšs lui de gravir vers la cime du mont, le laissent glisser en bas ; pas un ne l’accompagne dans sa chute.
LE PEINTRE. – C’est l’ordinaire ; je puis vous montrer mille tableaux moraux qui peindraient ces coups soudains de la fortune, d’une maniĂšre plus frappante que les paroles. Cependant vous avez raison de faire sentir au seigneur Timon que les yeux des pauvres ont vu le puissant pieds en haut, tĂȘte en bas.
(Fanfares. Entre Timon avec sa suite : le serviteur de Ventidius cause avec Timon.)
TIMON. – Il est emprisonnĂ©, dites-vous ?
LE SERVITEUR DE VENTIDIUS. – Oui, mon bon seigneur. Cinq talents sont toute sa dette. Ses moyens sont restreints, ses crĂ©anciers inflexibles. Il implore une lettre de votre Grandeur Ă  ceux qui l’ont fait enfermer ; si elle lui est refusĂ©e il n’a plus d’espoir.
TIMON. – Noble Ventidius ! Allons. – Il n’est pas dans mon caractĂšre de me dĂ©barrasser d’un ami quand il a besoin de moi. Je le connais pour un homme d’honneur qui mĂ©rite qu’on lui donne du secours : il l’aura ; je veux payer sa dette et lui rendre la libertĂ©.
LE SERVITEUR DE VENTIDIUS. – Votre Seigneurie se l’attache pour jamais.
TIMON. – Saluez-le de ma part : je vais lui envoyer sa rançon ; et lorsqu’il sera libre, dites-lui de me venir voir. Ce n’est pas assez de relever le faible, il faut le soutenir encore aprùs. Adieu !
LE SERVITEUR DE VENTIDIUS. – Je souhaite toute prospĂ©ritĂ© Ă  votre Honneur.
(Il sort.)
(Entre un vieillard athénien.)
LE VIEILLARD. – Seigneur Timon, daignez m’entendre.
TIMON. – Parlez, bon pùre.
LE VIEILLARD. – Vous avez un serviteur nommĂ© Lucilius ?
TIMON. – Il est vrai ; qu’avez-vous à dire de lui ?
LE VIEILLARD. – Noble Timon, faites-le venir devant vous.
TIMON. – Est-il ici ou non ? Lucilius !
(Entre Lucilius.)
LUCILIUS. – Me voici, seigneur, à vos ordres.
LE VIEILLARD. – Cet homme, seigneur Timon, votre crĂ©ature, hante de nuit ma maison. Je suis un homme qui, depuis ma jeunesse, me suis adonnĂ© au nĂ©goce ; et mon Ă©tat mĂ©rite, un plus riche hĂ©ritier qu’un homme qui dĂ©coupe Ă  table.
TIMON. – Eh bien ! qu’y a-t-il de plus ?
LE VIEILLARD. – Je n’ai qu’une fille, une fille unique, Ă  qui je puisse transmettre ce que j’ai. Elle est belle, et des plus jeunes qu’on puisse Ă©pouser. Je l’ai Ă©levĂ©e avec de grandes dĂ©penses pour lui faire acquĂ©rir tous les talents. Ce valet, qui vous appartient, ose rechercher son amour. Je vous conjure, noble seigneur, joignez-vous Ă  moi pour lui dĂ©fendre de la frĂ©quenter ; pour moi, j’ai parlĂ© en vain.
TIMON. – Le jeune homme est honnĂȘte.
LE VIEILLARD. – Il le sera donc envers moi, Timon
 Que son honnĂȘtetĂ© lui serve de rĂ©compense sans m’enlever ma fille.
TIMON. – L’aime-t-elle ?
LE VIEILLARD. – Elle est jeune et crĂ©dule. Nos passions passĂ©es nous apprennent combien la jeunesse est lĂ©gĂšre.
TIMON. – Aimes-tu cette jeune fille ?
LUCILIUS. – Oui, mon bon seigneur, et elle agrĂ©e mon amour.
LE VIEILLARD. – Si mon consentement manque Ă  son mariage, j’atteste ici les dieux que je choisirai mon hĂ©ritier parmi les mendiants de ce monde, et que je la dĂ©shĂ©rite de tout mon bien.
TIMON. – Et quelle sera sa dot, si elle Ă©pouse un mari sortable ?
LE VIEILLARD. – Trois talents pour le moment ; à l’avenir, tout.
TIMON. – Cet honnĂȘte homme me sert depuis longtemps : je veux faire un effort pour fonder sa fortune, car c’est un devoir pour moi. Donnez-lui votre fille ; ce que vous avancerez pour sa dot sera la mesure de mes dons, et je rendrai la balance Ă©gale entre elle et lui.
LE VIEILLARD. – Noble seigneur, donnez-m’en votre parole, et ma fille est à lui.
TIMON. – Voilà ma main, et mon honneur sur ma promesse.
LUCILIUS. – Je remercie humblement votre Seigneurie : tout ce qui pourra jamais m’arriver de fortune et de bonheur, je le regarderai toujours comme venant de vous.
(Lucilius et le vieillard sortent.)
LE POÈTE. – AgrĂ©ez mon travail, et que votre Seigneurie vive longtemps !
TIMON. – Je vous remercie ; vous aurez bientĂŽt de mes nouvelles ; ne vous Ă©cartez point. (Au peintre.) Qu’avez-vous lĂ , mon ami ?
LE PEINTRE, – Un morceau de peinture, que je conjure votre Seigneurie d’accepter.
TIMON. – La peinture me plaĂźt : la peinture est presque l’homme au naturel ; car depuis que le dĂ©shonneur trafique des sentiments naturels, l’homme n’est qu’un visage, tandis que les figures que trace le pinceau sont du moins tout ce qu’elles paraissent
 J’aime votre ouvrage, et vous en aurez bi...

Table of contents

  1. Titre
  2. Notice sur Timon d’Athùnes
  3. Personnages
  4. ACTE PREMIER
  5. ACTE DEUXIÈME
  6. ACTE TROISIÈME
  7. ACTE QUATRIÈME
  8. ACTE CINQUIÈME
  9. À propos de cette Ă©dition Ă©lectronique
  10. Notes de bas de page