Ben-Hur
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Ben-Hur

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About this book

An 15. Judah Ben-Hur, jeune héritier d'une des plus grandes familles de l'aristocratie juive, est accusé par le procurateur de Judée, Valerius Gratus. Cette accusation découle d'un accident. Il n'y eut pas d'enquete avant la condamnation, et pas de témoin pouvant corroborer les faits.

Sa mere et sa sour sont jetées en prison, ses biens sont confisqués et il est envoyé aux galeres sur les ordres de Messala, son ami d'enfance romain, et commandant de la garnison de Judée. La, il rencontre un Romain nommé Arrius,a qui il sauve la vie pendant une bataille navale. Arrius l'adopte et fait de lui son héritier. Il retrouve l'esclave de son pere, maintenant immensément riche, et peut profiter de cette fortune pour son sombre dessein: la vengeance.

Le Cheik Ildérim le Généreux l'engage comme conducteur de char, afin de mousser sa gloire. Ben-Hur affrontera dans l'arene Messala, celui qui l'avait envoyé aux galeres pendant 3 ans, dans une course de char, l'humiliant grâce a des paris, vengeant la mort présumée de sa mere et de sa sour. La course, qu'il gagne a la tete d'un char mené par 4 magnifiques chevaux blancs (Antares, Altair, Aldébaran et Rigel), rendra Messala paraplégique.

Ben-Hur fait croire a sa mort et retourne en Israël ou il monte une légion d'Israélites afin de renverser Rome. Cependant le peuple juif, agité par l'apparition du Messie, lui fait oublier son désir de vengeance. Il devient l'un des premiers chrétiens.

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Information

Chapitre 1

 
Le Jébel es Zubleh est une chaîne de montagnes peu élevée, longue d’environ cinquante kilomètres. Du haut des rochers de grès rouge qui la composent, la vue ne découvre au levant, si loin qu’elle peut s’étendre, que le désert d’Arabie. Les sables, charriés par l’Euphrate, s’amoncellent au pied de la montagne, qui forme ainsi un rempart sans lequel les pâturages de Moab et d’Ammon feraient, eux aussi, partie du désert. Une vallée, partie de l’extrémité du Jébel et se dirigeant de l’est au nord, pour devenir le lit du Jabok, traverse la route romaine, qui n’est plus aujourd’hui qu’un simple sentier, suivi par les pèlerins qui se rendent à la Mecque.
Un voyageur venait de sortir de cette vallée. Il paraissait avoir quarante-cinq ans. Sa barbe, jadis du plus beau noir, commençait à s’argenter. Son visage, à demi caché par le kefieh, mouchoir rouge qui recouvrait sa tête, était brun comme du café brûlé, et ses yeux, qu’il levait par moments, étaient grands et foncés. Il portait les vêtements flottants en usage dans l’Orient, mais on ne pouvait en distinguer les détails, car il était assis sous une tente en miniature, disposée sur le dos d’un grand chameau blanc.
C’était un animal digne d’admiration, que ce chameau. Sa couleur, sa hauteur, la largeur de son pied, sa bosse musculeuse, son long col de cygne, sa tête, large entre les yeux et terminée par un museau si mince, qu’il aurait tenu dans un bracelet de femme, son pas égal et élastique, tout prouvait qu’il était de cette pure race syrienne dont l’origine remonte aux jours de Cyrus et, par conséquent, absolument sans prix. Une frange rouge s’étalait sur son front, des chaînes de bronze, terminées par des sonnettes d’argent, entouraient son cou, mais il n’avait ni brides, ni licol, pour le conduire.
En franchissant l’étroite vallée, le voyageur avait dépassé la frontière d’El Belka, l’ancien Ammon. C’était le matin. Devant lui montait le soleil, noyé dans une brume légère, et s’étendait le désert. Ce n’était point encore le désert de sable, mais la région où la végétation commence à s’étioler, où le sol est jonché de blocs de granit et de pierres brunes ou grises, entre lesquelles croissent de maigres mimosas et des touffes d’alfa.
De route ou de sentier, plus trace. Une main invisible semblait guider le chameau ; il allongeait son pas et, la tête tendue vers l’horizon, il aspirait, par ses narines dilatées, des bouffées de vent du désert. La litière où se reposait le voyageur se balançait sur son dos, comme un navire sur les flots. Parfois un parfum d’absinthe embaumait l’air. Des alouettes et des hirondelles s’envolaient devant eux et des perdrix blanches fuyaient à tire d’aile, avec de petits cris éperdus, tandis que de temps à autre un renard ou une hyène précipitait son galop, pour considérer de loin ces intrus. À leur droite s’élevaient les collines du Jébel, enveloppées d’un voile gris perle qui prenait aux rayons du soleil levant des teintes violettes, d’une incomparable intensité. Au dessus de leur sommet le plus élevé un vautour planait, en décrivant de grandes orbes. Mais rien de tout cela n’attirait l’attention du voyageur. Son regard était fixé sur l’espace ; il semblait, comme sa monture, obéir à un mystérieux appel.
Pendant deux heures, le dromadaire fila tout droit dans la direction de l’orient ; si rapide était son allure, que le vent lui-même ne l’aurait pas dépassé. Le paysage changeait peu à peu. Le Jébel ne paraissait plus être, à l’horizon occidental, qu’un simple ruban bleu. Les pierres diminuaient. Du sable, rien que du sable, ici uni comme une plage, là ondulé comme des vagues, ou bien encore s’élevant en longues dunes. Le soleil, débarrassé maintenant des brumes qui l’entouraient à son lever, réchauffait la brise, jetait sur la terre une lumière blanche, aveuglante, et faisait flamboyer l’immense voûte du ciel.
Deux autres heures passèrent encore. Plus trace de végétation sur le sable durci, qui se fendait sous les pas du dromadaire. On ne voyait plus le Jébel, et l’ombre, qui jusqu’alors les avait suivis, s’inclinait maintenant vers le nord et courait sur la même ligne qu’eux ; cependant le voyageur ne paraissait pas songer à s’arrêter encore.
À midi, le dromadaire fit halte de son propre mouvement. Son maître se redressa, comme s’il s’éveillait, considéra le soleil, puis scruta attentivement tous les points de l’horizon. Satisfait de son inspection, il croisa ses mains sur sa poitrine, baissa la tête et se mit à prier silencieusement. Quand il eut terminé sa prière, il ordonna au dromadaire de s’agenouiller, en poussant ce ikh, ikh guttural, déjà familier, sans doute, aux chameaux favoris de Job. Lentement l’animal obéit. Le voyageur posa un pied sur son cou frêle ; un instant plus tard, il se trouvait debout sur le sable.

Chapitre 2

 
Cet homme, on pouvait s’en apercevoir maintenant, était d’une stature admirablement proportionnée, plus puissante qu’élevée. Il détacha le cordon de soie qui retenait son kefieh sur sa tête et le rejeta en arrière, découvrant ainsi son visage énergique, presque aussi noir que celui d’un nègre. Son nez aquilin, les coins légèrement relevés de ses yeux, son front large et bas, entouré d’une profusion de cheveux aux reflets métalliques, retombant en tresses nombreuses sur ses épaules, trahissaient son origine. Tels devaient avoir été les Pharaons et les Ptolémées, tel aussi Mizraïm, le fondateur de la race égyptienne. Il portait une chemise de coton blanc aux manches étroites, sur laquelle il avait jeté un manteau de laine ; ses pieds étaient chaussés de sandales, assujetties par de longues courroies. Il était absolument sans armes, chose étrange pour un voyageur traversant le désert, hanté par les bêtes fauves et par des hommes plus féroces qu’elles. Il fallait donc qu’il eût en vue une mission pacifique, qu’il fût exceptionnellement brave, ou peut-être qu’il se sentît l’objet d’une protection toute spéciale. Il fit plusieurs fois le tour de son fidèle serviteur, frappant ses mains l’une contre l’autre, et ses pieds sur le sol, pour les dégourdir après ces longues heures d’immobilité, et souvent il s’arrêtait pour interroger l’espace, en abritant ses yeux sous sa main. Évidemment, il avait donné rendez-vous, en cet endroit perdu, à quelqu’un qui tardait à paraître, mais sur lequel il comptait, à en juger par les préparatifs auxquels il se livrait.
Il prit dans la litière une gourde pleine d’eau et une éponge, avec laquelle il lava les yeux et les narines du chameau, après quoi il dressa sur le sable une tente, au fond de laquelle il étendit un tapis. Cela fait, il examina, une fois encore, la plaine sans limites, au milieu de laquelle il se trouvait. Mais à l’exception d’un chacal, galopant au loin, et d’un aigle qui dirigeait son vol vers le golfe d’Akaba, aucun être vivant ne se dessinait sur le sable blanc, ni sur le ciel bleu.
Il se tourna vers le chameau, en disant à voix basse : « Nous sommes bien loin du lieu de notre demeure, ô coursier plus rapide que les vents, mais Dieu est avec nous. Sachons être patients. » Puis il suspendit au cou de l’animal un sac de toile, plein de fèves. Et toujours il épiait l’océan de sable, sur lequel les rayons du soleil tombaient verticalement. « Ils viendront, disait-il avec calme. Celui qui me guidait les guide également. »
Il tira d’une corbeille en osier, déposée dans une des poches de la litière, trois assiettes en fibres de palmier, du vin, renfermé dans de petites outres, du mouton séché et fumé, des grenades de Syrie, des dattes d’El Shelebi, du fromage, du pain. Il disposa le tout sur un tapis qui garnissait le fond de la tente, puis il plaça à côté des provisions trois de ces serviettes de soie dont se servent les Orientaux de distinction, pour se couvrir les genoux durant les repas.
Tout était prêt maintenant et il sortit de la tente. Ah ! là-bas, à l’orient, un point noir venait de paraître ! Les pieds comme rivés au sol, les yeux dilatés, il semblait se trouver en face d’une chose surnaturelle. Le point grandissait, il prenait une forme. Bientôt, il distingua clairement un dromadaire blanc, absolument semblable au sien et portant sur son dos la litière de voyage des Indous. Alors l’Égyptien croisa ses mains sur sa poitrine, et leva les yeux vers le ciel en s’écriant : « Dieu seul est grand ! »
L’étranger approchait, enfin il s’arrêta. Lui aussi semblait sortir d’un rêve. Il vit le chameau agenouillé, la tente dressée, l’homme debout à sa porte, dans l’attitude de l’adoration, et lui-même, baissant la tête, pria silencieusement, après quoi il mit pied à terre et s’avança vers l’Égyptien, qui venait à sa rencontre. Ils se regardèrent un instant, puis, chacun d’eux passa son bras droit sur l’épaule de l’autre et ils s’embrassèrent.
– La paix soit avec toi, ô serviteur du vrai Dieu ! dit l’étranger.
– Et avec toi, ô frère en la vraie foi ! Sois le bienvenu, répondit l’Égyptien.
Le nouveau venu était grand et maigre. Il avait un visage émacié, des cheveux comme sa barbe, des yeux enfoncés, un teint bronzé. Lui aussi était sans armes. Il portait le costume de l’Indoustan. Un châle s’enroulait en turban autour de sa tête, ses vêtements ressemblaient à ceux de l’Égyptien, mais son manteau était plus court et laissait passer de larges manches flottantes, serrées aux poignets. Ses pieds étaient chaussés de pantoufles rouges, aux pointes relevées, la seule chose, dans son costume, qui ne fût pas blanche. Il semblait être la personnification de Vinistra, le plus grand des héros de l’Iliade de l’Orient, la dévotion incarnée.
– Dieu seul est grand ! s’écria-t-il, quand ils eurent fini de s’embrasser.
– Bénis soient ceux qui le servent ! répondit l’Égyptien. Voici, celui que nous attendons encore approche.
Et, les yeux tournés vers le nord, ils regardaient un dromadaire blanc, qui se dirigeait vers eux, avec un balancement de navire. Debout à côté l’un de l’autre, ils attendirent jusqu’au moment où le nouvel arrivant, quittant son coursier, vint à eux pour les saluer.
– La paix soit avec toi, ô mon frère ! dit-il en embrassant l’Indou, et l’Indou répondit : « La volonté de Dieu soit faite ! »
Le dernier arrivé ne ressemblait pas à ses amis. Il était plus finement membré qu’eux, il avait la peau blanche, ses cheveux clairs et bouclés formaient une auréole autour de sa tête, petite, mais belle. Ses yeux bleus foncés réfléchissaient une âme tendre et délicate, une nature à la fois douce et brave. Il semblait ne posséder ni coiffure, ni armes. Sous les plis d’une couverture de Tyr, qu’il portait avec une grâce inconsciente, apparaissait une tunique sans manches, retenue à la taille par une ceinture et qui laissait libres le cou, les bras et les jambes ; des sandales protégeaient ses pieds. Cinquante années, peut-être davantage, avaient passé sur lui, sans effets apparents, si ce n’est qu’elles avaient empreint ses manières de gravité et donné du poids à sa parole. Si lui-même ne venait pas d’Athènes, ses ancêtres, certainement, devaient en être.
Quand il eut fini de saluer l’Égyptien, celui-ci dit d’une voix émue : « C’est moi que l’Esprit a fait arriver ici le premier, j’en conclus qu’il m’a choisi pour être le serviteur de mes frères. La tente est dressée, le pain prêt à être rompu. Laissez-moi remplir les devoirs de ma charge. » Et les prenant par la main, il les introduisit dans la tente, enleva leurs chaussures et lava leurs pieds, puis il versa de l’eau sur leurs mains et les essuya avec un linge. Ayant ensuite lavé ses mains, il dit : « Mangeons maintenant, afin de reprendre des forces pour accomplir notre tâche. Pendant notre repas, nous nous raconterons les uns aux autres qui nous sommes, d’où nous venons, comment nous avons été appelés. »
Il les fit asseoir en face l’un de l’autre. Simultanément leurs têtes s’inclinèrent, leurs mains se croisèrent et, tous ensemble, ils rendirent grâce à haute voix.
« Père de tout ce qui vit – Dieu ! ce que nous avons ici vient de toi ; reçois nos hommages et bénis-nous, afin que nous puissions continuer à faire ta volonté. »
Ils se regardèrent avec étonnement, quand ils se furent tus ; chacun d’eux avait parlé dans sa propre langue et pourtant ils s’étaient compris. Leurs âmes tressaillirent d’émotion, car ce miracle leur prouvait qu’ils se trouvaient en la présence de Dieu.

Chapitre 3

Pour parler le langage du temps, ceci se passait en l’an 747 de l’ère romaine. On était au mois de décembre, et en cette saison, une course à travers le désert aiguise singulièrement l’appétit. Les trois hommes réunis sous la tente en faisaient l’expérience. Ils avaient faim et pendant un moment ils mangèrent en silence, puis, après avoir goûté au vin, ils se mirent à causer.
– Rien n’est plus doux aux oreilles d’un homme qui se trouve en pays étranger, que d’entendre son propre nom prononcé par la voix d’un ami, dit l’Égyptien. Nous serons pendant bien des jours compagnons de voyage, il est temps que nous fassions connaissance. Si vous le jugez bon, que le dernier venu soit le premier à parler !
Lentement d’abord, comme un homme habitué à peser ses paroles, le Grec commença son discours :
– Ce que j’ai à vous dire, mes frères, est si étrange que je ne sais pas où je dois commencer mon histoire et en quels termes il faut que je la narre, à peine la comprends-je moi-même ; une seule chose m’est certaine, c’est que j’accomplis la volonté de mon maître et que son service est une constante extase. Lorsque je songe à la tâche qui m’est confiée, une joie si inexprimable s’empare de mon âme, que, par cette joie, je reconnais dans la volonté qui me guide celle de Dieu lui-même.
Il s’arrêta, incapable de poursuivre. Ses compagnons comprenaient son émotion et la partageaient.
– Bien loin, à l’ouest du lieu où nous sommes, reprit-il enfin, se trouve un pays dont le nom ne tombera jamais dans l’oubli, car le monde entier demeurera toujours son débiteur, et c’est à lui que l’humanité devra, jusqu’à la fin des âges, ses joies les plus pures. Je ne parle point ici des artistes, des philosophes, des orateurs, des guerriers de ma patrie ; ce qui sera ma gloire, ô mes frères, c’est que, dans sa langue sera, un jour, proclamée dans tout l’univers la doctrine de Celui que nous cherchons. Ce pays, c’est la Grèce. Je suis Gaspard, le fils de Cléanthe d’Athènes. Mon peuple s’adonne de préférence à l’étude et j’ai hérité de cette passion. Or il se trouve que nos deux plus grands philosophes ont proclamé, l’un que chaque homme possède une âme immortelle, l’autre, l’existence d’un seul Dieu, infiniment juste. Dans tous les systèmes philosophiques discutés par nous, je n’ai trouvé que ces deux affirmations qui me parussent dignes d’être étudiées, car je devinais qu’entre l’âme et ce Dieu devait exister une relation dont j’ignorais encore la nature. Mais je n’arrivais pas à comprendre en quoi elle consistait. Il me semblait qu’une muraille se dressait entre la vérité et moi. Je criai, demandant à être éclairé, mais aucune voix d’au-delà ne me répondit et, désespérant de trouver la solution de ce problème, je quittai la ville et les écoles.
Il y a dans la partie septentrionale de mon pays, en Thessalie, une montagne fameuse, l’Olympe ; mes compatriotes la considèrent comme la demeure des dieux, le domicile de Jupiter, le plus grand d’entre eux. Ce fut là que je me rendis. Sur le versant méridional de la montagne, je découvris une grotte, dans laquelle je m’établis pour méditer ou plutôt pour attendre la révélation dont mon âme avait soif et que je sollicitais par d’ardentes prières. Je croyais en un Dieu invisible, mais suprême, et comme je désirais le connaître de toutes les puissances de mon être, je croyais aussi qu’il aurait compassion de moi et qu’il me répondrait.
– Et voilà, il l’a fait ! s’écria l’Indou en levant ses mains vers le ciel.
– Écoutez-moi encore, mes frères, reprit le Grec. La porte de mon ermitage était tournée du côté d’un bras de mer, appelé le golfe Thermaïque. Un jour je vis un homme tomber par dessus le bord d’un navire, qui passait près de la côte. Il nagea jusqu’au rivage, je le recueillis et pris soin de lui. C’était un Juif, versé dans la connaissance de l’histoire et de la loi de son peuple, et j’appris de lui que le Dieu que je priais existait réellement et que, depuis des siècles, il était leur législateur, leur chef, leur roi. Qu’était-ce donc, sinon la révélation après laquelle je soupirais ? Ma foi n’avait pas été vaine. Dieu me répondait.
– Il répond à tous ceux qui crient ainsi à Lui avec foi, dit l’Indou.
– Mais combien sont rares, hélas ! ceux qui comprennent ses réponses, ajouta l’Égyptien.
– Ce n’est pas tout, poursuivit le Grec. Le messager qu’il m’envoyait m’en dit plus encore. Il m’apprit que les prophètes qui, après la première révélation, marchèrent et parlèrent avec Dieu, ont annoncé qu’il reviendra. Il m’a nommé les prophètes et m’a cité les paroles contenues dans leurs livres. Et voici, il m’a dit même que sa seconde venue est proche et qu’on l’attend à Jérusalem. D’après cet homme, ainsi que la première révélation n’avait été que pour les seuls Juifs, ainsi en serait-il de la seconde. « Celui qui doit venir sera roi des Juifs, » me disait-il. « Et nous, m’écriai-je, nous les autres hommes, n’aura-t-il rien pour nous ? » « Non, me répondit-il avec fierté, nous sommes son peuple élu. » Cependant je ne me décourageais point, car je ne comprenais pas pourquoi un Dieu pareil aurait mis une limite à son amour et à ses bienfaits, en les réservant à un seul peuple, pour ainsi dire à une seule famille. Je voulais en savoir davantage et je parvins, enfin, à vaincre l’orgueil du Juif et à découvrir que ses pères avaient été choisis pour être les dépositaires de la vérité, afin de la transmettre un jour à d’autres, pour que le monde entier soit sauvé par elle. Lorsque le Juif m’eut, quitté, je me remis à prier, demandant maintenant qu’il me soit permis de voir le roi et de l’adorer, quand il sera venu. Une nuit que j’étais assis à la porte de ma caverne, songeant à ces mystères, je vis soudain une étoile s’allumer dans l’obscurité qui s’étendait sur la mer. Lentement elle s’éleva dans le ciel et s’approcha de moi, enfin elle brilla au-dessus de la montagne, au-dessus de ma porte même et sa lumière m’éclaira. Je to...

Table of contents

  1. Titre
  2. Chapitre 1
  3. Chapitre 2
  4. Chapitre 3
  5. Chapitre 4
  6. Chapitre 5
  7. Chapitre 6
  8. Chapitre 7
  9. Chapitre 8
  10. Chapitre 9
  11. Chapitre 10
  12. Chapitre 11
  13. Chapitre 12
  14. Chapitre 13
  15. Chapitre 14
  16. Chapitre 15
  17. Chapitre 16
  18. Chapitre 17
  19. Chapitre 18
  20. Chapitre 19
  21. Chapitre 20
  22. Chapitre 21
  23. Chapitre 22
  24. Chapitre 23
  25. Chapitre 24
  26. Chapitre 25
  27. Chapitre 26
  28. Chapitre 27
  29. Chapitre 28
  30. Chapitre 29
  31. Chapitre 30
  32. Chapitre 31
  33. Chapitre 32
  34. Chapitre 33
  35. Chapitre 34
  36. Chapitre 35
  37. Chapitre 36
  38. Chapitre 37
  39. Chapitre 38
  40. Chapitre 39
  41. Chapitre 40
  42. Chapitre 41
  43. Chapitre 42
  44. Chapitre 43
  45. Chapitre 44
  46. Chapitre 45
  47. Chapitre 46
  48. Chapitre 47
  49. À propos de cette édition électronique