Aventures de Monsieur Pickwick - Tome I
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Aventures de Monsieur Pickwick - Tome I

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Aventures de Monsieur Pickwick - Tome I

About this book

Voici les aventures et mésaventures de l'inénarrable Pickwick et son valet Sam Weller, feuilleton picaresque ayant pour héros un Don Quichotte bedonnant et un Sancho Panza s'exprimant avec l'accent cockney. Un journaliste écrivait, a propos de ce roman: «Une thérapie de choc par le fou rire, un ballon de gaz hilarant»...

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Information

Chapitre 1 Les Pickwickiens.

Le premier jet de lumiĂšre qui convertit en une clartĂ© brillante les tĂ©nĂšbres dont paraissait enveloppĂ©e l’apparition de l’immortel Pickwick sur l’horizon du monde savant, la premiĂšre mention officielle de cet homme prodigieux, se trouve dans les statuts insĂ©rĂ©s parmi les procĂšs-verbaux du Pickwick-Club. L’éditeur du prĂ©sent ouvrage est heureux de pouvoir les mettre sous les yeux de ses lecteurs, comme une preuve de l’attention scrupuleuse, de l’infatigable assiduitĂ©, de la sagacitĂ© investigatrice, avec lesquelles il a conduit ses recherches, au sein des nombreux documents confiĂ©s Ă  ses soins.
« SĂ©ance du 12 mai 1831, prĂ©sidĂ©e par Joseph Smiggers, Esq. V.P.P.M.P.C.[1] a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© ce qu’il suit Ă  l’unanimitĂ©.
« L’ASSOCIATION a entendu lire avec un sentiment de satisfaction sans mĂ©lange et avec une approbation absolue, les papiers communiquĂ©s par SamuĂ«l Pickwick, Esq. P.P.M.P.C.[2], et intitulĂ©s Recherches sur les sources des Ă©tangs de Hampstead, suivies de quelques observations sur la thĂ©orie des tĂȘtards.
« L’ASSOCIATION en offre ses remercĂźments les plus sincĂšres audit SamuĂ«l Pickwick, Esq. P.P.M.P.C.
« L’ASSOCIATION, tout en apprĂ©ciant au plus haut degrĂ© les avantages que la science doit retirer des ouvrages susmentionnĂ©s, aussi bien que des infatigables recherches de SamuĂ«l Pickwick dans Hornsey, Highgate, Brixton et Camberwell[3], ne peut s’empĂȘcher de reconnaĂźtre les inapprĂ©ciables rĂ©sultats dont on pourrait se flatter pour la diffusion des connaissances utiles, et pour le perfectionnement de l’instruction, si les travaux de cet homme illustre avaient lieu sur une plus vaste Ă©chelle, c’est-Ă -dire si ses voyages Ă©taient plus Ă©tendus, aussi bien que la sphĂšre de ses observations.
« Dans ce but, l’ASSOCIATION a pris en sĂ©rieuse considĂ©ration une proposition Ă©manant du susdit SamuĂ«l Pickwick, Esq. P. P.M.P.C., et de trois autres pickwickiens ci-aprĂšs nommĂ©s, et tendant Ă  former une nouvelle branche de pickwickiens-unis, sous le titre de SociĂ©tĂ© correspondante du Pickwick-Club.
« Ladite proposition ayant Ă©tĂ© approuvĂ©e et sanctionnĂ©e par l’ASSOCIATION,
« La SociĂ©tĂ© correspondante du Pickwick-Club est par les prĂ©sentes constituĂ©e ; SamuĂ«l Pickwick, Esq. P.P.M.P.C., Auguste Snodgrass, Esq. M.P.C., Tracy Tupman, Esq. M.P. C., et Nathaniel Winkle, Esq. M.P.C., sont Ă©galement, par les prĂ©sentes, choisis et nommĂ©s membres de ladite SociĂ©tĂ© correspondante, et chargĂ©s d’adresser de temps en temps Ă  l’ASSOCIATION DU PICKWICK-CLUB, Ă  Londres, des dĂ©tails authentiques sur leurs voyages et leurs investigations ; leurs observations sur les caractĂšres et sur les mƓurs ; toutes leurs aventures enfin, aussi bien que les rĂ©cits et autres opuscules auxquels pourraient donner lieu les scĂšnes locales, ou les souvenirs qui s’y rattachent.
« L’ASSOCIATION reconnaĂźt cordialement ce principe que les membres de la SociĂ©tĂ© correspondante doivent supporter eux-mĂȘmes les dĂ©penses de leurs voyages ; et elle ne voit aucun inconvĂ©nient Ă  ce que les membres de ladite sociĂ©tĂ© poursuivent leurs recherches pendant tout le temps qu’il leur plaira, pourvu que ce soit aux mĂȘmes conditions.
« Enfin les membres de la susdite sociĂ©tĂ© sont par les prĂ©sentes informĂ©s que leur proposition de payer le port de leurs lettres et de leurs envois a Ă©tĂ© discutĂ©e par l’ASSOCIATION ; que l’ASSOCIATION considĂšre cette offre comme digne des grands esprits dont elle Ă©mane, et qu’elle lui donne sa complĂšte approbation. »
Un observateur superficiel, ajoute le secrĂ©taire, dans les notes duquel nous puisons le rĂ©cit suivant ; un observateur superficiel n’aurait peut-ĂȘtre rien trouvĂ© d’extraordinaire dans la tĂȘte chauve et dans les besicles circulaires qui Ă©taient invariablement tournĂ©es vers le visage du secrĂ©taire de l’Association, tandis qu’il lisait les statuts ci-dessus rapportĂ©s ; mais c’était un spectacle vĂ©ritablement remarquable pour quiconque savait que le cerveau gigantesque de Pickwick travaillait sous ce front, et que les yeux expressifs de Pickwick Ă©tincelaient derriĂšre ces verres de lunettes. En effet l’homme qui avait suivi jusqu’à leurs sources les vastes Ă©tangs de Hampstead[4], l’homme qui avait remuĂ© le monde scientifique par sa thĂ©orie des tĂȘtards, Ă©tait assis lĂ , aussi calme, aussi immuable que les eaux profondes de ces Ă©tangs, par un jour de gelĂ©e ; ou plutĂŽt comme un solitaire spĂ©cimen de ces innocents tĂȘtards dans la profondeur caverneuse d’une jarre de terre.
Mais combien ce spectacle devint plus intĂ©ressant, quand aux cris rĂ©pĂ©tĂ©s de Pickwick ! Pickwick ! qui s’échappaient simultanĂ©ment de la bouche de tous ses disciples, cet homme illustre se leva, plein de vie et d’animation, monta lentement l’escabeau rustique sur lequel il Ă©tait primitivement assis, et adressa la parole au club que lui-mĂȘme avait fondĂ©. Quelle Ă©tude pour un artiste que cette scĂšne attachante ! L’éloquent Pickwick Ă©tait lĂ , une main gracieusement cachĂ©e sous les pans de son habit, tandis que l’autre s’agitait dans l’air pour donner plus de force Ă  sa dĂ©clamation chaleureuse. Sa position Ă©levĂ©e rĂ©vĂ©lait son pantalon collant et ses guĂȘtres, auxquelles on n’aurait peut-ĂȘtre pas accordĂ© grande attention si elles avaient revĂȘtu un autre homme, mais qui, parĂ©es, illustrĂ©es par le contact de Pickwick, s’il est permis d’employer cette expression, remplissaient involontairement les spectateurs d’un respect et d’une crainte religieuse. Il Ă©tait entourĂ© par ces hommes de cƓur qui s’étaient offerts pour partager les pĂ©rils de ses voyages, et qui devaient partager aussi la gloire de ses dĂ©couvertes. À sa droite, siĂ©geait Tracy Tupman, le trop inflammable Tupman, qui, Ă  la sagesse et Ă  l’expĂ©rience de l’ñge mĂ»r, unissait l’enthousiasme et l’ardeur d’un jeune homme, dans la plus intĂ©ressante et la plus pardonnable des faiblesses humaines, l’amour ! – le temps et la bonne chĂšre avaient Ă©paissi sa tournure, jadis si romantique ; son gilet de soie noire Ă©tait graduellement devenu plus arrondi, tandis que sa chaĂźne d’or disparaissait pouce par pouce Ă  ses propres yeux ; son large menton dĂ©bordait de plus en plus par-dessus sa cravate blanche ; mais l’ñme de Tupman n’avait point changé ; l’admiration pour le beau sexe Ă©tait toujours sa passion dominante. – À gauche du maĂźtre, on voyait le poĂ©tique Snodgrass, mystĂ©rieusement enveloppĂ© d’un manteau bleu, fourrĂ© d’une peau de chien. AuprĂšs de lui, Winkle, le chasseur, Ă©talait complaisamment sa veste de chasse toute neuve, sa cravate Ă©cossaise, et son Ă©troit pantalon de drap gris.
Le discours de M. Pickwick et les dĂ©bats qui s’élevĂšrent Ă  cette occasion, sont rapportĂ©s dans les procĂšs-verbaux du club. Ils offrent Ă©galement une ressemblance frappante avec les discussions des assemblĂ©es les plus cĂ©lĂšbres ; et comme il est toujours curieux de comparer les faits et gestes des grands hommes, nous allons transcrire le procĂšs-verbal de cette sĂ©ance mĂ©morable.
« M. Pickwick fait observer, dit le secrĂ©taire, que la gloire est chĂšre au cƓur de tous les hommes. La gloire poĂ©tique est chĂšre au cƓur de son ami Snodgrass ; la gloire des conquĂȘtes est Ă©galement chĂšre Ă  son ami Tupman ; et le dĂ©sir d’acquĂ©rir de la renommĂ©e dans tous les exercices du corps, existe, au plus haut degrĂ© dans le sein de son ami Winkle. Il (M. Pickwick) ne saurait nier l’influence qu’ont exercĂ©e sur lui-mĂȘme les passions humaines, les sentiments humains (applaudissements) ; peut-ĂȘtre mĂȘme les faiblesses humaines (violents cris de : non ! non). Mais il dira ceci : que si jamais le feu de l’amour-propre s’alluma dans son sein, le dĂ©sir d’ĂȘtre utile Ă  l’espĂšce humaine l’éteignit entiĂšrement. Le dĂ©sir d’obtenir l’estime du genre humain Ă©tait son dada, la philanthropie son paratonnerre (vĂ©hĂ©mente approbation). Il a senti quelque orgueil, il l’avoue librement (et que ses ennemis s’emparent de cet aveu s’ils le veulent), il a senti quelque orgueil quand il a prĂ©sentĂ© au monde sa thĂ©orie des tĂȘtards. Cette thĂ©orie peut ĂȘtre cĂ©lĂšbre, ou ne l’ĂȘtre pas. (Une voix dit : Elle l’est ! – Grands applaudissements.) Il accepte l’assertion de l’honorable pickwickien dont la voix vient de se faire entendre. Sa thĂ©orie est cĂ©lĂšbre ! Mais si la renommĂ©e de ce traitĂ© devait s’étendre aux derniĂšres bornes du monde connu, l’orgueil que l’auteur ressentirait de cette production ne serait rien auprĂšs de celui qu’il Ă©prouve en ce moment, le plus glorieux de son existence (acclamations). Il n’est qu’un individu bien humble (Non ! non !) ; cependant il ne peut se dissimuler qu’il est choisi par l’Association pour un service d’une grande importance, et qui offre quelques risques, aujourd’hui surtout que le dĂ©sordre rĂšgne sur les grandes routes, et que les cochers sont dĂ©moralisĂ©s. Regardez sur le continent, et contemplez les scĂšnes qui se passent chez toutes les nations. Les diligences versent de toutes parts ; les chevaux prennent le mors aux dents ; les bateaux chavirent, les chaudiĂšres Ă©clatent ! (applaudissements. – Une voix crie, non !) Non ! (applaudissements) que l’honorable pickwickien qui a lancĂ© un non si bruyant, s’avance et me dĂ©mente s’il ose ! Qui est-ce qui a criĂ© non ? (Bruyantes acclamations.) Serait-ce l’amour-propre dĂ©sappointĂ© d’un homme
 il ne veut pas dire d’un bonnetier (vifs applaudissements) qui, jaloux des louanges qu’on a accordĂ©es, peut-ĂȘtre sans motif, aux recherches de l’orateur, et piquĂ© par les censures dont on a accablĂ© les misĂ©rables tentatives suggĂ©rĂ©es par l’envie, prend maintenant ce moyen vif et calomnieux

« M. Blotton (d’Algate) se lĂšve pour demander le rappel Ă  l’ordre. – Est-ce Ă  lui que l’honorable pickwickien faisait allusion ? (Cris Ă  l’ordre ! – Le prĂ©sident[5] : – Oui ! – Non ! – Continuez ! – Assez ! – etc.)
« M. Pickwick ne se laissera pas intimider par des clameurs. Il a fait allusion Ă  l’honorable gentleman ! (Vive sensation.)
« Dans ce cas, M. Blotton n’a que deux mots Ă  dire : il repousse avec un profond mĂ©pris l’accusation de l’honorable gentleman, comme fausse et diffamatoire (grands applaudissements). L’honorable gentleman est un blagueur. (Immense confusion. Grands cris de : Le prĂ©sident ! Ă  l’ordre !)
« M. Snodgrass se lĂšve pour demander le rappel Ă  l’ordre. Il en appelle au prĂ©sident. (Écoutez !) Il demande si l’on n’arrĂȘtera pas cette honteuse discussion entre deux membres du club. (Écoutez ! Ă©coutez !)
« Le prĂ©sident est convaincu que l’honorable pickwickien retirera l’expression dont il vient de se servir.
« M. Blotton, avec tout le respect possible pour le prĂ©sident, affirme qu’il n’en fera rien.
« Le prĂ©sident regarde comme un devoir impĂ©ratif de demander Ă  l’honorable gentleman s’il a employĂ© l’expression qui vient de lui Ă©chapper, suivant le sens qu’on lui donne communĂ©ment.
« M. Blotton n’hĂ©site pas Ă  dire que non, et qu’il n’a employĂ© ce mot que dans le sens pickwickien. (Écoutez ! Écoutez !) Il est obligĂ© de reconnaĂźtre que, personnellement, il professe la plus grande estime pour l’honorable gentleman en question. Il ne l’a considĂ©rĂ© comme un blagueur que sous un point de vue entiĂšrement pickwickien. (Écoutez ! Ă©coutez !)
« M. Pickwick dĂ©clare qu’il est complĂštement satisfait par l’explication noble et candide de son honorable ami. Il dĂ©sire qu’il soit bien entendu que ses propres observations n’ont dĂ» ĂȘtre comprises que dans leur sens purement pickwickien (applaudissements.) »
Ici finit le procĂšs-verbal, et en effet la discussion ne pouvait continuer, puisqu’on Ă©tait arrivĂ© Ă  une conclusion si satisfaisante, si claire. Nous n’avons pas d’autoritĂ© officielle pour les faits que le lecteur trouvera dans le chapitre suivant, mais ils ont Ă©tĂ© recueillis d’aprĂšs des lettres et d’autres piĂšces manuscrites, dont on ne peut mettre en question l’authenticitĂ©.

Chapitre 2 Le premier jour de voyage et la premiĂšre soirĂ©e d’aventures, avec leurs consĂ©quences.

Le soleil, ce ponctuel factotum de l’univers, venait de se lever et commençait Ă  Ă©clairer le matin du 13 mai 1831, quand M. SamuĂ«l Pickwick, semblable Ă  cet astre radieux, sortit des bras du sommeil, ouvrit la croisĂ©e de sa chambre, et laissa tomber ses regards sur le monde, qui s’agitait au-dessous de lui. La rue Goswell Ă©tait Ă  ses pieds, la rue Goswell Ă©tait Ă  sa droite, la rue Goswell Ă©tait Ă  sa gauche, aussi loin que l’Ɠil pouvait s’étendre, et en face de lui se trouvait encore la rue Goswell. « Telles, pensa M. Pickwick, telles sont les vues Ă©troites de ces philosophes, qui, satisfaits d’examiner la surface des choses, ne cherchent point Ă  en Ă©tudier les mystĂšres cachĂ©s. Comme eux, je pourrais me contenter de regarder toujours sur la rue Goswell, sans faire aucun effort pour pĂ©nĂ©trer dans les contrĂ©es inconnues qui l’environnent. » Ayant laissĂ© tomber cette pensĂ©e sublime, M. Pickwick s’occupe de s’habiller et de serrer ses effets dans son portemanteau. Les grands hommes sont rarement trĂšs-scrupuleux pour leur costume : aussi la barbe, la toilette, le dĂ©jeuner se succĂ©dĂšrent-ils rapidement. Au bout d’une heure M. Pickwick Ă©tait arrivĂ© Ă  la place des voitures de Saint-Martin le Grand, ayant son portemanteau sous son bras, son tĂ©lescope dans la poche de sa redingote, et dans celle de son gilet son mĂ©morandum, toujours prĂȘt Ă  recevoir les dĂ©couvertes dignes d’ĂȘtre notĂ©es.
« Cocher ! cria M. Pickwick.
– VoilĂ , monsieur ! rĂ©pondit un Ă©trange spĂ©cimen du genre homme, lequel avec son sarrau et son tablier de toile, portant au cou une plaque de cuivre numĂ©rotĂ©e, avait l’air d’ĂȘtre cataloguĂ© dans quelque collection d’objets rares. C’était le garçon de place. VoilĂ , monsieur. HĂ© ! cabriolet en tĂȘte ! » Et le cocher Ă©tant sorti de la taverne oĂč il fumait sa pipe, M. Pickwick et son portemanteau furent hissĂ©s dans la voiture.
– Golden-Cross, dit M. Pickwick.
– Ce n’est qu’une mĂ©chante course d’un shilling, Tom, cria le cocher d’un ton de mauvaise humeur, pour l’édification du garçon de place, comme la voiture partait.
– Quel Ăąge a cette bĂȘte-lĂ , mon ami ? demanda M. Pickwick en se frottant le nez avec le shilling qu’il tenait tout prĂȘt pour payer sa course.
– Quarante-deux ans, rĂ©pliqua le cocher, aprĂšs avoir lorgnĂ© M. Pickwick du coin de l’Ɠil.
– Quoi ! s’écria l’homme illustre en mettant la main sur son carnet. »
Le cocher réitéra son assertion ; M. Pickwick le regarda fixement au visage ; mais il ne découvrit aucune hésitation dans ses traits, et nota le fait immédiatement.
« Et combien de temps reste-t-il hors de l’écurie, continua M. Pickwick, cherchant toujours Ă  acquĂ©rir quelques notions utiles.
– Deux ou trois semaines.
– Deux ou trois semaines hors de l’écurie ! dit le philosophe plein d’étonnement ; et il tira de nouveau son portefeuille.
– Les Ă©curies, rĂ©pliqua froidement le cocher, sont Ă  Pentonville ; mais il y entre rarement Ă  cause de sa faiblesse.
– À cause de sa faiblesse ? rĂ©pĂ©ta M. Pickwick avec perplexitĂ©.
– Il tombe toujours quand on l’îte du cabriolet. Mais au contraire quand il y est bien attelĂ©, nous tenons les ...

Table of contents

  1. Titre
  2. Chapitre 1 - Les Pickwickiens.
  3. Chapitre 2 - Le premier jour de voyage et la premiĂšre soirĂ©e d’aventures, avec leurs consĂ©quences.
  4. Chapitre 3 - Une nouvelle connaissance. Histoire d’un clown. Une interruption dĂ©sagrĂ©able et une rencontre fĂącheuse.
  5. Chapitre 4 - La petite guerre. – De nouveaux amis. – Une invitation pour la campagne.
  6. Chapitre 5 - Faisant voir entre autres choses comment M. Pickwick entreprit de conduire une voiture, et M. Winkle de monter un cheval ; et comment l’un et l’autre en vinrent à bout.
  7. Chapitre 6 - Une soirĂ©e d’autrefois. Histoire racontĂ©e par un ecclĂ©siastique.
  8. Chapitre 7 - Comment M. Winkle, au lieu de tirer le pigeon et de tuer la corneille, tira la corneille et blessa le pigeon. Comment le club de la Crosse de Dingley-Dell lutta contre celui de Muggleton, et comment Muggleton dßna aux dépens de Dingley-Dell. Avec diverses autres matiÚres également instructives et intéressantes.
  9. Chapitre 8 - Faisant voir clairement que la route du vĂ©ritable amour n’est pas aussi unie qu’un chemin de fer.
  10. Chapitre 9 - La découverte et la poursuite.
  11. Chapitre 10 - Destiné à dissiper tous les doutes qui pourraient exister sur le désintéressement de M. Jingle.
  12. Chapitre 11 - Contenant un autre voyage et une dĂ©couverte d’antiquitĂ© : annonçant la rĂ©solution de M. Pickwick d’assister Ă  une Ă©lection, et renfermant un manuscrit donnĂ© par le vieil ecclĂ©siastique.
  13. Chapitre 12 - Qui contient une trÚs-importante détermination de M. Pickwick, laquelle fait époque dans sa vie non moins que dans cette véridique histoire.
  14. Chapitre 13 - Notice sur Eatanswill, sur les partis qui le divisent, et sur l’élection d’un membre du parlement par ce bourg ancien, loyal et patriote.
  15. Chapitre 14 - Contenant une courte description de la compagnie assemblĂ©e au Paon d’argent, et de plus une histoire racontĂ©e par un commis-voyageur.
  16. Chapitre 15 - Dans lequel se trouva un portrait fidĂšle de deux personnes distinguĂ©es, et une description exacte d’un grand dĂ©jeuner qui eut lieu dans leur maison et domaine. Ledit dĂ©jeuner amĂšne la rencontre d’une vieille connaissance, et le commencement d’un autre chapitre.
  17. Chapitre 16 - Trop plein d’aventures pour qu’on puisse les rĂ©sumer briĂšvement.
  18. Chapitre 17 - Montrant qu’une attaque de rhumatisme peut quelquefois servir de stimulant Ă  un gĂ©nie inventif.
  19. Chapitre 18 - Qui prouve briĂšvement deux points : savoir, le pouvoir des attaques de nerfs et la force des circonstances.
  20. Chapitre 19 - Un jour heureux, terminé malheureusement.
  21. Chapitre 20 - OĂč l’on voit que Dodson et Fogg Ă©taient des hommes d’affaires, et leurs clercs des hommes de plaisir ; qu’une entrevue touchante eut lieu entre M. Samuel Weller et le pĂšre qu’il avait perdu depuis longtemps ; oĂč l’on voit, enfin, quels esprits supĂ©rieurs s’assemblaient Ă  la Souche et la Pie
  22. Chapitre 21 - Dans lequel le vieux homme se lance sur son thùme favori, et raconte l’histoire d’un drîle de client.
  23. Chapitre 22 - M. Pickwick se rend à Ipswich, et rencontre une aventure romantique, sous la figure d’une dame d’un certain ñge, en papillotes de papier brouillard.
  24. Chapitre 23 - Dans lequel Samuel Weller s’occupe Ă©nergiquement de prendre la revanche de M. Trotter.
  25. Chapitre 24 - Dans lequel M. Peter Magnus devient jaloux, et la dame d’un certain ñge, craintive ; ce qui jette les pickwickiens dans les griffes de la justice.
  26. Chapitre 25 - Montrant combien M. Nupkins Ă©tait majestueux et impartial, et comment Sam Weller prit sa revanche de M. Job Trotter ; avec d’autres Ă©vĂ©nements qu’on trouvera Ă  leur place.
  27. Chapitre 26 - Contenant un rĂ©cit abrĂ©gĂ© des progrĂšs de l’action Bardell contre Pickwick.
  28. Chapitre 27 - Samuel Weller fait un pĂšlerinage Ă  Dorking, et voit sa belle-mĂšre.
  29. Chapitre 28 - Un joyeux chapitre des fĂȘtes de NoĂ«l, contenant le rĂ©cit d’une noce et de quelques autres passe-temps qui sont, dans leur genre, d’aussi bonnes coutumes que le mariage, mais qu’on ne maintient pas aussi religieusement, dans ce siĂšcle dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©.
  30. Chapitre 29 - Histoire du sacristain emporté par les goblins.
  31. Notes de bas de page