Les Burgraves
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Les Burgraves

About this book

ChĂąteau de Heppenheff, Burg du Rhin. Il y a 70 ans, les deux fils, l'un naturel et l'autre lĂ©gitime, de l'empereur d'Allemagne (dont ils ignorent l'identitĂ©) aiment la mĂȘme femme. Le fils naturel, Fosco, assassine Donato, son frĂšre, pour l'amour de Ginevra et il vend cette derniĂšre comme esclave pour lui avoir prĂ©fĂ©rĂ© son frĂšre. 70 ans plus tard, le nonagĂ©naire burgrave Job, bouleversĂ© par l'enlĂšvement, 20 ans auparavant, de son plus jeune fils encore tout enfant, a Ă©tĂ© Ă©vincĂ©, avec son fils Magnus, par leurs descendants dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s et avilis. Ceux-ci commettent les pires exactions et terrorisent la rĂ©gion entre deux orgies. RĂ©gina, fragile, aimante, se consumant d'un mal inexpliquĂ©, est promise au brutal petit-fils de Job, mais elle aime Otbert, noble, vaillant et loyal et qui le lui rend bien. Ils sont l'unique compagnie de Job et son unique source de rĂ©confort. Guanhumara, une vieille esclave mystĂ©rieuse, promet Ă  Otbert de sauver RĂ©gina Ă  l'aide d'une potion miracle en Ă©change de l'assassinat d'un inconnu qui, dit-elle, le mĂ©rite bien. Otbert s'engage Ă  frapper la victime inconnue sur l'ordre de Guanhumara et tout semble aller pour le mieux pour les tourtereaux, qui obtiennent la bĂ©nĂ©diction de Job Ă  leur union. Or le Burg abrite un Ă©nigmatique visiteur, vieillard chenu, accueilli, contre l'avis des jeunes gĂ©nĂ©rations, par Job et Magnus...

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Information

Publisher
Booklassic
eBook ISBN
9789635248537
Subtopic
Drama

PREMIÈRE PARTIE – L’AÏEUL.

L’ancienne galerie des portraits seigneuriaux du burg de Heppenheff. Cette galerie, qui Ă©tait circulaire, se dĂ©veloppait autour du grand donjon, et communiquait avec le reste du chĂąteau par quatre grandes portes situĂ©es aux quatre points cardinaux. Au lever du rideau, on aperçoit une partie de cette galerie, qui fait retour et qu’on voit se perdre derriĂšre le mur arrondi du donjon. À gauche, une des quatre grandes portes de communication. À droite, une haute et large porte communiquant avec l’intĂ©rieur du donjon, exhaussĂ©e sur un degrĂ© de trois marches et accostĂ©e d’une porte bĂątarde. Au fond, un promenoir roman Ă  pleins cintres, Ă  piliers bas, Ă  chapiteaux bizarres, portant un deuxiĂšme Ă©tage (praticable), et communiquant avec la galerie par un grand degrĂ© de six marches. À travers les larges arcades de ce promenoir, on aperçoit le ciel et le reste du chĂąteau, dont la plus haute tour est surmontĂ©e d’un immense drapeau noir qui flotte au vent. À gauche, prĂšs de la grande porte Ă  deux battants, une petite fenĂȘtre fermĂ©e d’un vitrail haut en couleur. PrĂšs de la fenĂȘtre, un fauteuil. Toute la galerie a l’aspect dĂ©labrĂ© et inhabitĂ©. Les murailles et les voĂ»tes de pierre, sur lesquelles on distingue quelques vestiges de fresques effacĂ©es, sont verdies et moisies par le suintement des pluies. Les portraits suspendus dans les panneaux de la galerie sont tous retournĂ©s la face contre le mur.
Au moment oĂč le rideau se lĂšve, le soir vient. La partie du chĂąteau qu’on aperçoit par les archivoltes du promenoir au fond du théùtre semble Ă©clairĂ©e et illuminĂ©e Ă  l’intĂ©rieur, quoiqu’il fasse encore grand jour. On entend venir de ce cĂŽtĂ© du burg un bruit de trompettes et de clairons, et par moments des chansons chantĂ©es Ă  pleines voix au cliquetis des verres. Plus prĂšs on entend un froissement de ferrailles, comme si une troupe d’hommes enchaĂźnĂ©s allait et venait dans la portion du promenoir qu’on ne voit pas.
Une femme, seule, vieille, Ă  demi cachĂ©e par un long voile noir, vĂȘtue d’un sac de toile grise en lambeaux, enchaĂźnĂ©e d’une chaĂźne qui se rattache par un double anneau Ă  sa ceinture et Ă  son pied nu, un collier de fer autour du cou, s’appuie contre la grande porte, et semble Ă©couter les fanfares et les chants de la salle voisine.

SCÈNE PREMIÈRE.

GUANHUMARA, seule. Elle écoute.
CHANT DU DEHORS.
Dans les guerres civiles
Nous avons tous les droits.
– Nargue à toutes les villes
Et nargue Ă  tous les rois !
Le burgrave prospĂšre ;
Tout est dans la terreur.
– Barons, nargue au saint-pùre,
Et nargue à l’empereur !
Régnons, nous sommes braves,
Par le fer, par le feu.
– Nargue à Satan, burgraves !
Burgraves, nargue Ă  Dieu !
Trompettes et clairons.
GUANHUMARA.
Les princes sont joyeux. Le festin dure encore.
Elle regarde de l’autre cĂŽtĂ© du théùtre.
Les captifs sous le fouet travaillent dùs l’aurore.
Elle écoute.
Là, le bruit de l’orgie ; ici, le bruit des fers.
Elle fixe son regard sur la porte du donjon Ă  droite.
LĂ , le pĂšre et l’aĂŻeul, pensifs, chargĂ©s d’hivers,
De tout ce qu’ils ont fait cherchant la sombre trace,
Méditant sur leur vie ainsi que sur leur race,
Contemplent, seuls, et loin des rires triomphants,
Leurs forfaits, moins hideux encor que leurs enfants.
Dans leurs prospĂ©ritĂ©s, jusqu’à ce jour entiĂšres,
Ces burgraves sont grands. Les marquis des frontiĂšres,
Les comtes souverains, les ducs fils des rois goths,
Se courbent devant eux jusqu’à leur ĂȘtre Ă©gaux ;
Le burg, plein de clairons, de chansons, de huées,
Se dresse inaccessible au milieu des nuées ;
Mille soldats partout, bandits aux yeux ardents,
Veillent l’arc et la lance au poing, l’épĂ©e aux dents.
Tout protége et défend cet antre inabordable.
Seule, en un coin désert du chùteau formidable,
Femme et vieille, inconnue, et pliant le genou,
Triste, la chaĂźne au pied, et le carcan au cou,
En haillons et voilée, une esclave se traßne

– Mais, î princes, tremblez ! cette esclave est la haine !
Elle se retire au fond du théùtre et monte les degrĂ©s du promenoir. Entre par la galerie Ă  droite une troupe d’esclaves enchaĂźnĂ©s, quelques-uns ferrĂ©s deux Ă  deux, et portant Ă  la main des instruments de travail, pioches, pics, marteaux, etc. Guanhumara, appuyĂ©e Ă  l’un des piliers du promenoir, les regarde d’un air pensif. Aux vĂȘtements souillĂ©s et dĂ©chirĂ©s des prisonniers, on distingue encore leurs anciennes professions.

SCÈNE II.

LES ESCLAVES.
KUNZ, TEUDON, HAQUIN, GONDICARIUS, bourgeois et marchands, barbes grises ; JOSSIUS, vieux soldat ; HERMANN, CYNULFUS, KARL, Ă©tudiants de l’universitĂ© de Bologne et de l’école de Mayence ; SWAN (ou SuĂ©non), marchand de Lubeck. Les prisonniers s’avancent lentement par groupes sĂ©parĂ©s, les Ă©tudiants avec les Ă©tudiants, bourgeois et marchands ensemble, le soldat seul. Les vieux semblent accablĂ©s de fatigue et de douleur. Pendant toute cette scĂšne et les deux qui suivent, on continue d’entendre par moments les fanfares et les chants de la salle voisine.
TEUDON, jetant l’outil qu’il tient et s’asseyant sur le degrĂ© de pierre en avant de la double porte du donjon.
C’est l’heu...

Table of contents

  1. Titre
  2. PERSONNAGES.
  3. PREMIÈRE PARTIE – L’AÏEUL.
  4. DEUXIÈME PARTIE – LE MENDIANT.
  5. TROISIÈME PARTIE – LE CAVEAU PERDU.
  6. LE POÈTE
  7. NOTES
  8. À propos de cette Ă©dition Ă©lectronique
  9. Notes de bas de page