Contes et Nouvelles en vers - Livre II
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Contes et Nouvelles en vers - Livre II

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Contes et Nouvelles en vers - Livre II

About this book

Contes et Nouvelles en vers - Livre II was written in the year 1665 by Jean de La Fontaine. This book is one of the most popular novels of Jean de La Fontaine, and has been translated into several other languages around the world.

This book is published by Booklassic which brings young readers closer to classic literature globally.

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Information

Publisher
Booklassic
eBook ISBN
9789635260409

LIVRE QUATRIÈME

Comment l’esprit vient aux filles

Il est un jeu divertissant sur tous,
Jeu dont l’ardeur souvent se renouvelle :
Ce qui m’en plaüt, c’est que tant de cervelle
N’y fait besoin, et ne sert de deux clous.
Or devinez comment ce jeu s’appelle.
Vous y jouez ; comme aussi faisons-nous :
Il divertit et la laide et la belle :
Soit jour, soit nuit, Ă  toute heure il est doux ;
Car on y voit assez clair sans chandelle.
Or devinez comment ce jeu s’appelle.
Le beau du jeu n’est connu de l’époux ;
C’est chez l’amant que ce plaisir excelle :
De regardants pour y juger des coups,
Il n’en faut point, jamais on n’y querelle.
Or devinez comment ce jeu s’appelle.
Qu’importe-t-il ? sans s’arrĂȘter au nom,
Ni badiner lĂ -dessus davantage,
Je vais encor vous en dire un usage,
Il fait venir l’esprit et la raison.
Nous le voyons en mainte bestiole.
Avant que Lise allùt en cette école,
Lise n’était qu’un misĂ©rable oison.
Coudre et filer c’était son exercice ;
Non pas le sien, mais celui de ses doigts ;
Car que l’esprit eĂ»t part Ă  cet office,
Ne le croyez ; il n’était nuls emplois
OĂč Lise pĂ»t avoir l’ñme occupĂ©e :
Lise songeait autant que sa poupée.
Cent fois le jour sa mĂšre lui disait :
« Va-t-en chercher de l’esprit malheureuse. »
La pauvre fille aussitît s’en allait
Chez les voisins, affligée et honteuse,
Leur demandant oĂč se vendait l’esprit.
On en riait ; à la fin l’on lui dit :
« Allez trouver pÚre Bonaventure,
Car il en a bonne provision. »
Incontinent la jeune créature
S’en va le voir, non sans confusion :
Elle craignait que ce ne fût dommage
De détourner ainsi tel personnage.
« Me voudrait-il faire de tels présents,
À moi qui n’ai que quatorze ou quinze ans ?
Vaux-je cela ? » disait en soi la belle.
Son innocence augmentait ses appas :
Amour n’avait à son croc de pucelle
Dont il crut faire un aussi bon repas.
« Mon Révérend, dit-elle au béat homme
Je viens vous voir ; des personnes m’ont dit
Qu’en ce couvent on vendait de l’esprit :
Votre plaisir serait-il qu’à crĂ©dit
J’en pusse avoir ? non pas pour grosse somme ;
À gros achat mon trĂ©sor ne suffit :
Je reviendrai s’il m’en faut davantage :
Et cependant prenez ceci pour gage. »
À ce discours, je ne sais quel anneau
Qu’elle tirait de son doigt avec peine
Ne venant point, le pÚre dit : « Tout beau
Nous pourvoirons Ă  ce qui vous amĂšne
Sans exiger nul salaire de vous :
Il est marchande et marchande, entre nous ;
À l’une on vend ce qu’à l’autre l’on donne.
Entrez ici ; suivez-moi hardiment ;
Nul ne nous voit, aucun ne nous entend,
Tous sont au chƓur ; le portier est personne
EntiÚrement à ma dévotion ;
Et ces murs ont de la discrétion.
Elle le suit ; ils vont à sa cellule. »
Mon Révérend la jette sur un lit,
Veut la baiser ; la pauvrette recule
Un peu la tĂȘte ; et l’innocente dit :
« Quoi c’est ainsi qu’on donne de l’esprit ?
– Et vraiment oui, repart Sa RĂ©vĂ©rence ; »
Puis il lui met la main sur le téton :
« Encore ainsi ? – Vraiment oui ; comment donc ? »
La belle prend le tout en patience :
Il suit sa pointe ; et d’encor en encor
Toujours l’esprit s’insinue et s’avance,
Tant et si bien qu’il arrive à bon port.
Lise riait du succĂšs de la chose.
Bonaventure Ă  six moments de lĂ 
Donne d’esprit une seconde dose.
Ce ne fut tout, une autre succéda ;
La charité du beau pÚre était grande.
« Et bien, dit-il, que vous semble du jeu ?
– À nous venir l’esprit tarde bien peu, »
Reprit la belle ; et puis elle demande
« Mais s’il s’en va ? – S’il s’en va ? nous verrons
D’autres secrets se mettent en usage
– N’en cherchez point, dit Lise, davantage ;
De celui-ci nous nous contenterons
– Soit fait, dit-il, nous recommencerons
Au pis aller, tant et tant qu’il suffise. »
Le pis aller sembla le mieux Ă  Lise
Le secret mĂȘme encor se rĂ©pĂ©ta
Par le Pater ; il aimait cette danse.
Lise lui fait une humble révérence ;
Et s’en retourne en songeant à cela.
Lise songer ! quoi déjà Lise songe !
Elle fait plus, elle cherche un mensonge,
Se doutant bien qu’on lui demanderait,
Sans y manquer, d’oĂč ce retard venait
Deux jours aprĂšs sa compagne Nanette
S’en vient la voir pendant leur entretien
Lise rĂȘvait : Nanette comprit bien,
Comme elle était clairvoyante et finette,
Que Lise alors ne rĂȘvait pas pour rien.
Elle fait tant, tourne tant son amie,
Que celle-ci lui déclare le tout.
L’autre n’était Ă  l’ouĂŻr endormie.
Sans rien cacher, Lise de bout en bout
De point en point lui conte le mystĂšre,
Dimensions de l’esprit du beau pùre,
Et les encore, enfin tout le phébé.
« Mais vous, dit-elle, apprenez-nous de grùce
Quand et par qui l’esprit vous fut donnĂ©. »
Anne reprit : « Puisqu’il faut que je fasse
Un libre aveu, c’est votre frùre Alain
Qui m’a donnĂ© de l’esprit un matin.
– Mon frĂšre Alain ! Alain ! s’écria Lise,
Alain mon frĂšre ! ah je suis bien surprise ;
Il n...

Table of contents

  1. Titre
  2. LIVRE QUATRIÈME
  3. LIVRE CINQUIÈME
  4. CONTES APOCRYPHES