En famille
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Hector Malot

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En famille

Hector Malot

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Über dieses Buch

En famille est un roman d'Hector Malot publié en 1893.En famille - dont le titre fait écho à Sans famille publié en 1878 - est le cinquantiÚme ouvrage d'une oeuvre qui dénonce les conditions de travail, particuliÚrement celles des enfants, et dont l'auteur milite pour le droit au divorce, la réforme des lois des hÎpitaux psychiatriques, ou encore les droits des enfants naturels.Dans la lignée des récits d'enfants à la recherche de leurs origines, ce roman « populaire » se penche également sur la question sociale qui préoccupait beaucoup d'écrivains de l'époque.Ce roman narre le destin d'une jeune orpheline d'une douzaine d'années: Perrine (qui est également le prénom de la petite-fille de Malot). D'autre part, l'ouvrage retrace la vie et l'évolution d'un grand complexe industriel de la fin du xixe siÚcle: les usines Saint FrÚres de la vallée de la NiÚvre, à Flixecourt dans la Somme (80).

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Information

Jahr
2019
ISBN
9782322030835

XIV

Enfin elle se dĂ©cida Ă  quitter sa place ; la nuit tombait, et dĂ©jĂ  dans l’étroite vallĂ©e, comme plus loin dans celle de la Somme, montaient des vapeurs blanches qui flottaient, lĂ©gĂšres, autour des cimes confuses des grands arbres ; des petites lumiĂšres piquaient çà et lĂ  l’obscuritĂ©, s’allumant derriĂšre les vitres des maisons, et des rumeurs vagues passaient dans l’air tranquille, mĂȘlĂ©es Ă  des bribes de chansons.
Elle Ă©tait assez aguerrie pour n’avoir pas peur de s’attarder dans un bois ou sur la grand’route ; mais Ă  quoi bon ! Elle possĂ©dait maintenant ce qui lui avait si misĂ©rablement manquĂ© : un toit et un lit ; d’ailleurs, puisqu’on devait se lever le lendemain tĂŽt pour aller au travail, mieux valait se coucher de bonne heure.
Quand elle entra dans le village, elle vit que les rumeurs et les chants qu’elle avait entendus partaient des cabarets, aussi pleins de buveurs attablĂ©s que lorsqu’elle Ă©tait arrivĂ©e, et d’oĂč s’exhalaient par les portes ouvertes des odeurs de cafĂ©, d’alcool chauffĂ© et de tabac qui emplissaient la rue comme si elle eĂ»t Ă©tĂ© un vaste estaminet. Et toujours ces cabarets se succĂ©daient, sans interruption, porte Ă  porte quelquefois, si bien que sur trois maisons il y en avait au moins une qu’occupait un dĂ©bit de boissons. Dans ses voyages, sur les grands chemins et par tous les pays, elle avait passĂ© devant bien des assemblĂ©es de buveurs, mais nulle part elle n’avait entendu tapage de paroles, claires et criardes, comme celui qui sortait confusĂ©ment de ces salles basses.
En arrivant Ă  la cour de mĂšre Françoise, elle aperçut, Ă  la table oĂč elle l’avait dĂ©jĂ  vu, Bendit qui lisait toujours, une chandelle entourĂ©e d’un morceau de journal pour protĂ©ger sa flamme, posĂ©e devant lui sur la table, autour de laquelle des papillons de nuit et des moustiques voltigeaient, sans qu’il parĂ»t en prendre souci, absorbĂ© dans sa lecture.
Cependant quand elle passa prĂšs de lui il leva la tĂȘte et la reconnut ; alors, pour le plaisir de parler sa langue, il lui dit :
« A good night’s rest to you. »
À quoi elle rĂ©pondit :
« Good evening, sir.
– OĂč avez-vous Ă©tĂ© ? continua-t-il en anglais.
– Me promener dans les bois, rĂ©pondit-elle en se servant de la mĂȘme langue.
– Toute seule ?
– Toute seule, je ne connais personne à Maraucourt.
– Alors pourquoi n’ĂȘtes-vous pas restĂ©e Ă  lire ? Il n’y a rien de meilleur, le dimanche, que la lecture.
– Je n’ai pas de livres.
– Êtes-vous catholique ?
– Oui, monsieur.
– Je vous en prĂȘterai tout de mĂȘme quelques-uns : farewell.
– Good-bye, sir. »
Sur le seuil de la maison, Rosalie était assise, adossée au chambranle, se reposant à respirer le frais.
« Voulez-vous vous coucher ? dit-elle.
– Je voudrais bien.
– Je vas vous conduire, mais avant il faut vous entendre avec mĂšre Françoise ; entrons dans le dĂ©bit. »
L’affaire, ayant Ă©tĂ© arrangĂ©e entre la grand’mĂšre et sa petite-fille, fut vivement rĂ©glĂ©e par le payement des vingt-huit sous que Perrine allongea sur le comptoir, plus deux sous pour l’éclairage pendant la semaine.
« Pour lors, vous voulez vous Ă©tablir dans notre pays, ma petite ? dit mĂšre Françoise d’un air placide et bienveillant.
– Si c’est possible.
– Ça sera possible si vous voulez travailler.
– Je ne demande que cela.
– Eh bien, ça ira ; vous ne resterez pas toujours Ă  cinquante centimes, vous arriverez Ă  un franc, mĂȘme Ă  deux ; si, plus tard, vous Ă©pousez un bon ouvrier qui en gagne trois, ça vous fera cent sous par jour ; avec ça on est riche... quand on ne boit pas, seulement il ne faut pas boire. C’est bien heureux que M. Vulfran ait donnĂ© du travail au pays ; c’est vrai qu’il y a la terre, mais la terre ne peut pas nourrir tous ceux qui lui demandent Ă  manger. »
Pendant que la vieille nourrice dĂ©bitait cette leçon avec l’importance et l’autoritĂ© d’une femme habituĂ©e Ă  ce qu’on respecte sa parole, Rosalie atteignait un paquet de linge dans une armoire et Perrine qui, tout en Ă©coutant, la suivait de l’Ɠil, remarquait que les draps qu’on lui prĂ©parait Ă©taient en grosse toile d’emballage jaune ; mais, depuis si longtemps elle ne couchait plus dans des draps, qu’elle devait encore s’estimer heureuse d’avoir ceux-lĂ , si durs qu’ils fussent. DĂ©shabillĂ©e ! La Rouquerie, qui durant ses voyages ne faisait jamais la dĂ©pense d’un lit, n’avait mĂȘme pas eu l’idĂ©e de lui offrir ce plaisir, et, longtemps avant leur arrivĂ©e en France, les draps de la roulotte, exceptĂ© ceux qui servaient Ă  la mĂšre, avaient Ă©tĂ© vendus ou s’en Ă©taient allĂ©s en lambeaux.
Elle prit la moitiĂ© du paquet, et, suivant Rosalie, elles traversĂšrent la cour oĂč une vingtaine d’ouvriers, hommes, femmes, enfants Ă©taient assis sur des billots de bois, des blocs de pierre, attendant l’heure du coucher en causant et en fumant. Comment tout ce monde pouvait-il loger dans la vieille maison qui n’était pas grande ?
La vue de son grenier, quand Rosalie eut allumĂ© une petite chandelle placĂ©e derriĂšre un treillis en fil de fer, rĂ©pondit Ă  cette question. Dans un espace de six mĂštres de long sur un peu plus de trois de large, six lits Ă©taient alignĂ©s le long des cloisons, et le passage qui restait entre eux au milieu avait Ă  peine un mĂštre. Six personnes devaient donc passer la nuit lĂ  oĂč il y avait Ă  peine place pour deux ; aussi, bien qu’une petite fenĂȘtre fĂ»t ouverte dans le mur opposĂ© Ă  l’entrĂ©e, respirait-on dĂšs la porte une odeur Ăącre et chaude qui suffoqua Perrine. Mais elle ne se permit pas une observation, et comme Rosalie disait en riant :
« Ça vous paraĂźt peut-ĂȘtre un peu petiot ? »
Elle se contenta de répondre :
« Un peu.
– Quatre sous, ce n’est pas cent sous.
– Bien sĂ»r. »
AprĂšs tout, mieux encore valait pour elle cette chambre trop petite que les bois et les champs : puisqu’elle avait supportĂ© l’odeur de la baraque de Grain de Sel, elle supporterait bien celle-lĂ  sans doute.
« V’lĂ  votre lit », dit Rosalie en lui dĂ©signant celui qui Ă©tait placĂ© devant la fenĂȘtre.
Ce qu’elle appelait un lit Ă©tait une paillasse posĂ©e sur quatre pieds rĂ©unis par deux planches et des traverses ; un sac tenait lieu d’oreiller,
« Vous savez, la fougĂšre est fraĂźche, dit Rosalie, on ne mettrait pas quelqu’un qui arrive coucher sur de la vieille fougĂšre ; ce n’est pas Ă  faire, quoiqu’on raconte que dans les hĂŽtels, les vrais, on ne se gĂȘne pas. »
S’il y avait trop de lits dans cette petite chambre, par contre on n’y voyait pas une seule chaise.
« Il y a des clous aux murs, dit Rosalie, rĂ©pondant Ă  la muette interrogation de Perrine, c’est trĂšs commode pour accrocher les vĂȘtements. »
Il y avait aussi quelques boĂźtes et des paniers sous les lits dans lesquels les locataires qui avaient du linge pouvaient le serrer, mais, comme ce n’était pas le cas de Perrine, le clou plantĂ© aux pieds de son lit lui suffisait de reste.
« Vous serez avec des braves gens, dit Rosalie ; si la Noyelle cause dans la nuit, c’est qu’elle aura trop bu, il ne faudra pas y faire attention : elle est un peu bavarde. Demain, levez-vous avec les autres ; je vous dirai ce que vous devrez faire pour ĂȘtre embauchĂ©e. Bonsoir.
– Bonsoir, et merci.
– Pour vous servir. »
Perrine se hĂąta de se dĂ©shabiller, heureuse d’ĂȘtre seule et de n’avoir pas Ă  subir la curiositĂ© de la chambrĂ©e. Mais, en se mettant entre ses draps, elle n’éprouva pas la sensation de bien-ĂȘtre sur laquelle elle comptait, tant ils Ă©taient rudes : tissĂ©s avec des copeaux, ils n’eussent pas Ă©tĂ© plus raides, mais cela Ă©tait insignifiant, la terre aussi Ă©tait dure la premiĂšre fois qu’elle avait couchĂ© dessus, et, bien vite, elle s’y Ă©tait habituĂ©e.
La porte ne tarda pas Ă  s’ouvrir et une jeune fille d’une quinzaine d’annĂ©es Ă©tant entrĂ©e dans la chambre commença Ă  se dĂ©shabiller, en regardant de temps en temps du cĂŽtĂ© de Perrine, mais sans rien dire. Comme elle Ă©tait endimanchĂ©e, sa toilette fut longue, car elle dut ranger dans une petite caisse ses vĂȘtements des jours de fĂȘte, et accrocher Ă  un clou pour le lendemain ceux du travail.
Une autre arriva, puis une troisiĂšme, puis une quatriĂšme ; alors ce fut un caquetage assourdissant ; toutes parlant en mĂȘme temps, chacune racontait sa journĂ©e ; dans l’espace mĂ©nagĂ© entre les lits elles tiraient et repoussaient leurs boĂźtes ou leurs paniers qui s’enchevĂȘtraient les uns dans les autres, et cela provoquait des mouvements d’impatience ou des paroles de colĂšre qui toutes se tournaient contre la propriĂ©taire du grenier.
« Queu taudis !
– El’mettra bentît d’autres lits au mitan.
– Por sĂ»r, j’ne resterai point lĂ  d’ans.
– OĂč qu’ t’iras ; c’est-y mieux cheux l’zautres ? »
Et les exclamations se croisaient ; Ă  la fin cependant, quand les deux premiĂšres arrivĂ©es se furent couchĂ©es, un peu d’ordre s’établit, et bientĂŽt tous les lits furent occupĂ©s, un seul exceptĂ©.
Mais pour cela les conversations ne cessĂšrent point, seulement elles tournĂšrent ; aprĂšs s’ĂȘtre dit ce qu’il y avait eu d’intĂ©ressant dans la journĂ©e Ă©coulĂ©e, on passa Ă  celle du lendemain, au travail des ateliers, aux griefs, aux plaintes, aux querelles de chacune, aux potins de l’usine entiĂšre, avec un mot de ses chefs : M. Vulfran, ses ...

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