Pourquoi c'est si compliqué l'amour ?
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Pourquoi c'est si compliqué l'amour ?

Philippe Brenot

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  1. 118 Seiten
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Pourquoi c'est si compliqué l'amour ?

Philippe Brenot

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Über dieses Buch

Rien n'est plus compliqué que la vie à deux. L'amour ne suffit pas et notre bonne volonté se heurte rapidement à d'importantes différences entre les sexes. Pour comprendre les différences homme-femme, il faut observer nos plus proches cousins, les primates. À l'origine il n'y avait ni couple ni famille, ni domination d'un sexe sur l'autre, ni violence.
Mais de nombreuses évolutions ont eu lieu depuis la préhistoire. Pendant une très longue période, bien que mariés, l'homme et la femme passaient l'essentiel de leurs journées entre femmes ou entre hommes.
Le couple moderne est une invention récente. Pour la première fois, nous nous retrouvons à deux, seuls, face à face. Or tout nous distingue sans que nous le sachions: les codes, le langage, l'accès à la sexualité, marqués par des millénaires d'évolution. D'où d'innombrables malentendus entre homme et femme.
Après avoir accompagné des milliers de couples, Philippe Brenot nous donne les clés pour décoder l'autre et le comprendre. Ce livre propose des solutions, des exercices et surtout, la loi des 5 temps de l'amour qui permet d'améliorer le climat amoureux et de créer une intimité harmonieuse.

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Information

Jahr
2019
ISBN
9782711201686

1

Le paradis primate

« Paradis » est peut-être un grand mot, mais c’est le terme que j’emploierais pour qualifier les rapports entre mâles et femelles dans le monde primate qui est celui de notre origine. Il est en effet essentiel de connaître nos racines pour comprendre les dérives d’Homo sapiens. Quelle sexualité vivent aujourd’hui nos cousins les plus proches, les chimpanzés ? Et quels étaient les rapports humains, quelle était la sexualité de nos ancêtres à l’origine ?
Revenons donc aux origines.
Ce que nous savons de notre origine tient en quelques lignes : nous sommes des animaux symboliques. C’est-à-dire que nous avons les comportements et les émotions de nos racines animales, avec la symbolique de notre culture humaine. Aucun de ces deux domaines ne peut être négligé si l’on veut vraiment comprendre l’humain. Car cet animal symbolique parle et organise des sociétés qui, pour la plupart, génèrent de la violence.
Pourquoi tant de violence chez les humains alors qu’elle n’existe pas ainsi dans le monde de l’origine ? Chez les humains, la coexistence entre hommes et femmes a par exemple longtemps été organisée autour d’un mariage contraignant, destiné à avaliser la domination masculine. Or, la récente libération de cette contrainte n’a paradoxalement pas résolu la difficulté de cohabitation entre les sexes, certainement parce que leurs aspirations sont différentes et que – élément trop peu connu – hommes et femmes ont deux sexualités qui n’ont pas été faites pour vivre ensemble, un avatar de notre héritage primate. C’est sur de tels paradoxes que nous allons tenter de comprendre nos différences et d’établir un nouvel ordre de la relation intime. Tout au long de ce chapitre, je poserai des questions autour de réalités étonnantes qui sont autant de points de comparaison entre humains et primates.
Pouvez-vous imaginer…

Une société sans couple ni famille ?

De par notre nature animale, nous sommes des mammifères, c’est-à-dire que les femelles humaines portent des mamelles par lesquelles elles allaitent leurs nouveau-nés. Autre particularité : chez les mammifères, la grossesse se déroule à l’intérieur du corps de la femelle. Cette affirmation qui peut sembler banale – car apparemment naturelle – est pourtant l’un des points sensibles à l’origine des malentendus que nous allons comprendre, entre les hommes et les femmes.
Chez beaucoup d’animaux, la grossesse est externe au corps de la femelle : c’est le cas des oiseaux et de tous les ovipares. La ponte de l’œuf extériorise le développement de l’oisillon. C’est cette ponte externe après le coït qui oblige le mâle à rester près de la femelle pour participer à la couvaison et à l’élevage des petits. De ce fait – grossesse externe et rôle du mâle dans la couvaison – le couple se forme en faisant cohésion autour de l’œuf. C’est pourquoi les oiseaux sont à plus de 90 % socialement monogames. Je veux souligner une autre particularité, fonction principale du couple chez les oiseaux : assurer l’élevage des petits. Or, ces petits seront très vite matures pour être autonomes avant l’hiver, lequel signe la fin du couple, puisque chaque individu, mâle ou femelle, formera au printemps suivant un nouveau couple dans un autre rassemblement nuptial. C’est ce que nous appelons la « monogamie saisonnière », modèle assez proche de ce que nous observons dans les populations humaines actuelles, libres du choix conjugal : parfois, un nouveau couple se forme lorsque les enfants ont pris leur envol, avatar possible du « syndrome du nid vide ».
Si l’on regarde plus largement le monde animal, « très peu d’espèces organisent un appariement en couple monogame, précise le biologiste Thierry Lodé, […] l’adoption d’un contrat d’exclusivité sexuelle n’est finalement majoritaire que chez les oiseaux ». « La monogamie, poursuit-il, serait une réponse sociale à la rivalité sexuelle, […] elle [la monogamie] est un marché d’exclusivité qui propose l’investissement du père contre la disponibilité sexuelle de la mère1 […]. »
Les très rares monogamies animales durables – chez les grands rapaces, comme le vautour, ou dans la famille des perroquets – alimentent le fantasme humain du couple indéfectible. C’est le cas des petites perruches qualifiées d’« inséparables » tant ce modèle d’un couple fusionnel de longue durée, si difficile à réaliser, est aujourd’hui idéalisé. Mais « le problème majeur de l’établissement et surtout du maintien du couple reste l’exigence d’exclusivité des partenaires, […] les couples monogames connaissent un très fort taux de tromperie, profitant d’accouplements extérieurs2 », modèle quelque peu différent de la monogamie humaine telle qu’elle est rêvée, c’est-à-dire associée à une fidélité absolue.
À l’opposé, la gestation des mammifères est une grossesse cachée à l’intérieur du corps de la femelle. Première conséquence : aucune femelle (aucune femme) ne sait exactement la date du début de sa grossesse et, si elle a de multiples partenaires – ce qui est la règle en milieu animal, pour augmenter la fécondité –, il lui est impossible de connaître le géniteur, d’autant plus que la grossesse est de longue durée : 8 mois chez le chimpanzé, 9 mois chez la femme, 11 mois chez la baleine, 20 mois chez l’éléphante ! Cette longue période de gestation cachée et le multipartenariat empêchent tout lien conscient de paternité, ce pourquoi la monogamie est rarissime (3 %) chez les mammifères qui sont donc essentiellement non monogames. Et si l’on se place dans le groupe des grands singes africains, d’où nous sommes issus, il n’existe aucune monogamie. Les gorilles vivent en harem et les chimpanzés, en groupes multimâles-multifemelles.
Nous ne descendons pas directement des chimpanzés, mais nous avons des ancêtres communs, ce sont nos plus proches cousins, avec beaucoup de traits comparables, tant biologiques que culturels. Chez le chimpanzé, plusieurs mâles adultes copulent successivement avec la même femelle en œstrus. Pendant cette période des chaleurs, une femelle s’accouplera plusieurs dizaines de fois en quelques jours. À lui seul, le multipartenariat empêche toute possibilité de « savoir qui est le père », la grande question de l’humanité, d’Œdipe à Dark Vador. Car rien ne permet aux mâles d’identifier leur progéniture. « Les bonobos, nous dit le grand primatologue Frans De Waal, ont trop de rapports sexuels avec trop de partenaires pour effectuer de telles distinctions (entre sexualité et reproduction)3. » Il existe deux sous-
espèces de chimpanzés, le chimpanzé nain (en raison de sa taille), populairement appelé « bonobo » particulièrement remarqué pour la richesse de sa sexualité, et le chimpanzé commun, que je nommerai dans ce livre « chimpanzé ».
À l’origine, les pré-humains (les australopithèques, par exemple) sont donc des animaux non monogames, ce qui exclut tout lien de paternité. La société primate originelle – nos ancêtres – est ainsi faite de femelles avec petits, et de mâles, électrons libres, ayant plus ou moins de contacts avec les femelles et leur progéniture. Dans cette société première, il n’existe ni père, ni couple, ni famille au sens humain du terme. Cela étant la conséquence logique de la grossesse cachée.
Ce monde primate de l’origine nous offre d’autres surprises : il ne connaît ni l’inceste, ni le viol, ni la violence conjugale, en contraste évident avec l’espèce humaine.

Une société où l’inceste n’existe pas

Cette affirmation peut paraître surprenante, mais c’est une évidence logique lorsque l’on sait que l’évitement de l’inceste est un mécanisme largement répandu dans la nature. Avant ou dès la puberté, les jeunes mammifères mâles quittent leur groupe d’origine pour aller vivre dans un autre groupe, ce qui en termes humains se nomme l’« exogamie » (« Je vais me marier ailleurs »). Chez les grands singes, l’ordre s’est inversé. Comme le montre Frans De Waal, c’est « la jeune femelle qui s’en va vivre ailleurs, laissant derrière elle tous les mâles apparentés, ceux qu’elle peut connaître, comme ses frères maternels, et ceux qu’elle ne peut pas connaître, comme son père et ses frères paternels4 ». Cette exogamie « naturelle » permet d’éviter les rencontres incestueuses.
Il est curieux de remarquer que ce sont nos cousins chimpanzés qui ont « initié » cette coutume humaine. L’exogamie est une règle pour l’ensemble de l’humanité qui impose essentiellement aux femmes d’épouser un conjoint extérieur à la famille, au village, au clan, le mariage étant considéré comme une relation d’échange entre groupes alliés et la virginité de l’épouse constituant la « monnaie » de cet échange. Cependant, il est important de souligner que ce troc est à sens unique, car seule la femme est une monnaie d’échange.
« Sous toutes les latitudes, dans des groupes très différents les uns des autres, nous explique Françoise Héritier, nous voyons des hommes qui échangent des femmes, et non l’inverse. Nous ne voyons jamais des femmes qui échangent des hommes, ni non plus des groupes mixtes, hommes et femmes, qui échangent entre eux des hommes et des femmes. Non, seuls les hommes ont ce droit et ils l’ont partout. C’est ce qui me fait dire que la valence différentielle des sexes existait déjà dès le paléolithique, dès les débuts de l’humanité5. »
Pour Freud, dans Totem et Tabou, la prohibition de l’inceste est le corollaire du tabou de l’inceste ; pour Lévi-Strauss, un préalable à l’organisation de toute société humaine. Mais tous deux ne connaissaient pas l’évitement animal de l’inceste, découvert plus récemment par les éthologues. Au sujet du bonobo, notre cousin chimpanzé nain, Frans De Waal note de manière très explicite : « Les femelles bonobo ne sont pas chassées de leur communauté ni enlevées par des mâles du voisinage. […] Elles partent vers l’âge de 7 ans, à l’époque où apparaissent leurs premières tumescences génitales, […] visitant plusieurs communautés voisines avant de choisir celle où elles se fixeront6. » Leur sexualité qui s’était mise en sommeil – certainement par la proximité des mâles de leur groupe familial – se réveille brusquement et elles s’accouplent avec des femelles ou des mâles inconnus. En ce qui concerne le jeune mâle, « étant donné que ses sœurs et les autres femelles auxquelles il pourrait être apparenté sont déjà loin ou sur le départ, le risque de consanguinité est minime7 ». Il ne pourrait exister qu’avec sa mère, mais elle l’éconduit vivement dès qu’il s’approche trop près.
Le grand psychologue Norbert Bischof conclut qu’« il existe, chez tout être vivant, un ensemble de forces endocriniennes, comportementales et écosociales, conduisant à limiter des rencontres qui, dans un monde humain, seraient nommées incestueuses8 ». De très nombreuses observations ont été faites chez les primates en milieu naturel, qui montrent l’évitement des actes sexuels entre animaux élevés ensemble. « Un petit macaque manifeste des indices corporels d’“angoisse” tant que sa mère est motivée par la sexualité, commente Boris Cyrulnik ; une petite femelle élevée par un mâle l’évite et le menace quand elle est en chaleur ; les frères et les sœurs ont tendance à se bagarrer plutôt qu’à s’accoupler, même s’ils ont manifesté auparavant des jeux sexuels pré-pubertaires9. »
Chez les humains, animaux symboliques, il existe un seuil émotionnel déclenché par l’énoncé d’une loi, seuil que l’on observe très bien lorsque, par exemple, deux enfants d’une même fratrie habitués à une proximité fusionnelle qui ont des jeux intimes dépourvus de toute culpabilité entendent parler d’inceste, ils mettent alors fin à leur intimité. « À partir du moment, précise Boris Cyrulnik, où la chose commence son existence dans ...

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