Dei gesta per Francos
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Dei gesta per Francos

Etudes sur les croisades dédiées à Jean Richard - Crusade Studies in Honour of Jean Richard

Michel Balard, Benjamin Z. Kedar

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Etudes sur les croisades dédiées à Jean Richard - Crusade Studies in Honour of Jean Richard

Michel Balard, Benjamin Z. Kedar

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Professor Jean Richard is the doyen of crusade historians. Although also well-known as one of the most distinguished historians of Burgundy, he has through publications which have been appearing for over half a century established himself as the greatest living scholar working on crusading and the Latin East. His book on twelfth-century Tripoli, published in 1945, is still the standard work on the county. In the 1950s he, and Joshua Prawer, provided a revolutionary approach towards the constitution and institutions of the kingdom of Jerusalem. He went on to pave the way for an entirely new understanding of the kingdom of Cyprus. In the 1960s he was one of a few historians who were sign-posting a more empathetic view of the ideology of crusading and the motivation of crusaders, and he developed his ideas further in recent monographs on Saint Louis and on the crusades in general. His work on Catholic missions to Asia and the role of the papacy in those enterprises is generally regarded as setting standards which few can approach. To celebrate his eightieth birthday thirty-nine colleagues have contributed articles in fields which themselves illustrate Professor Richard's breadth of interest: the crusades, the military orders, and the Latin settlements on the Levantine mainland and the island of Cyprus.

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Información

Editorial
Routledge
Año
2017
ISBN
9781351945585
Edición
1
Categoría
History
Categoría
World History

Terra Sancta

Francs et musulmans de Syrie au début du XIIe siècle d’après l’historien Ibn Abī Ṭayyi’

Anne-Marie Eddé
Ibn Abī Ṭayyi’ (m. vers 630/1232–33), on le sait depuis longtemps, est une source de première importance pour l’histoire de la Syrie du Nord aux XIIe et XIIIe siècles.1 Issu d’une famille chiite d’Alep, il fut tout à la fois juriste, homme de lettres et historien et rédigea, entre autres ouvrages, une histoire universelle et des biographies de Saladin et de son fils al-Ẓāhir Ghāzī.2 De ces ouvrages, aujourd’hui perdus, des citations ont été préservées dans l’oeuvre de plusieurs historiens postérieurs tels qu’Abū Shāma (m. 665/1267), ‘Izz al-Dīn Ibn Shaddād (m. 684/1285), Ibn al-Furāt (m. 807/1405) et al-Maqrīzī (m. 845/1442).3 Parmi ceux-ci, seul Ibn al-Furāt n’est encore que très partiellement édité ou traduit.4 Son récit des événements de la première moitié du VIe/XIIe siècle largement inspiré d’Ibn al-Athīr et d’Ibn Abī Ṭayyi’ reste en particulier inédit. Dans la mesure où le témoignage d’Ibn Abī Ṭayyi’ contient des informations intéressantes sur les relations entre Francs et musulmans durant cette période — au demeurant peu documentée dans les sources arabes — il m’a paru utile d’en traduire ici quelques courts extraits choisis en fonction de leur originalité. Afin de respecter la progression du récit, le contenu des passages non traduits de la chronique d’Ibn al-Furāt sera indiqué en italique avec, en note, un renvoi aux sources éditées qui rapportent le même événement.5
En général, Ibn al-Furāt indique clairement sa source, mais lorsque ce n’est pas le cas, il est souvent possible de reconnaître Ibn Abī Ṭayyi’ à certaines de ses expressions et à sa manière de raconter les événements, en particulier ceux qui se déroulèrent dans la région d’Alep qu’il nous décrit de façon vivante, dialogues à l’appui, avec des détails ignorés des autres auteurs. Pour rédiger cette partie de son oeuvre, Ibn Abī Ṭayyi’ a sans doute utilisé des sources antérieures qui ne sont pas parvenues jusqu’à nous (peut-être l’ouvrage de Ḥamdān al-Athāribī)6 mais il nous rapporte aussi, au travers du témoignage de son père, une importante tradition familiale orale.
Les extraits traduits ci-dessous sont datés de 503/1109–10 et 504/1110–11 et relatent des faits qui se sont déroulés en Syrie du Nord, en Méditerranée et sur le littoral autour de Ṣaydā (Sidon).7 Ces passages qui ont déjà été utilisés par les historiens des croisades, en particulier par Claude Cahen, ne modifient pas fondamentalement notre connaissance des événements d’autant que la chronologie d’Ibn Abī Ṭayyi’ pour cette période est, comme nous le verrons, souvent flottante. Son témoignage est en revanche très intéressant pour tout ce qui concerne le regard de l’autre, ou perception qu’avait chacun des deux partis de son adversaire. Ainsi le Franc n’est pas toujours décrit sous un aspect négatif. Tancrède d’Antioche est implicitement loué pour son respect de la foi jurée et il peut arriver que les musulmans soient présentés sous un jour plus sombre que leurs adversaires comme dans l’histoire de l’esclave musulmane respectée par les Francs mais maltraitée par le gouverneur musulman d’al-Athārib.
Ibn Abī Ṭayyi’ est également le seul à nous parler de manière aussi détaillée des réactions de Riḍwān face aux Francs et au djihad. L’image très négative qu’il donne de ce souverain d’Alep rejoint celle qui transparaît dans les récits des historiens sunnites. Son peu de zèle au djihad et son alliance avec les chiites ismaïliens (batiniens), adversaires des duodécimains comme des sunnites, furent évidemment à l’origine de cette condamnation unanime des auteurs syriens.8

35 r/ Année 503/31 juillet 1109 – 19 juillet 1110

Attaque des Géorgiens, vizirat de Bagdad et de Damas, hostilités contre Alamut, /35 v/ affaire de Muḥammad Khān à Samarqand et intervention de Sandjar b. Malikshāh, /36 r/tentative d’assassinat du vizir seldjoukide par les batiniens.9

Attaque franque sur Ṣaydā10

Cette année-là, les Francs — que Dieu maudisse ceux qui sont partis et abandonne ceux qui restent — assiégèrent Ṣaydā par terre et par mer. Lorsque la situation devint critique pour ses habitants, ceux-ci écrivirent en Egypte et en Syrie pour demander du secours et une aide rapide. Le souverain d’Egypte donna l’ordre de leur envoyer une flotte. Celle-ci partit dans les plus brefs délais après avoir été équipée à grands renforts d’argent. Elle prit la direction de Ṣaydā mais elle ne s’était pas encore éloignée de Damiette qu’elle se trouva face à 60 bateaux francs /36 v/ montés par le comte de Cerdagne (al-Sardānī),11 des Génois, des Vénitiens et d’autres encore. La flotte égyptienne forte de 50 galères (shīnī) leur livra bataille. Elle avait à bord un groupe de marins syriens qui avaient fui le littoral (syrien) conquis par les Francs et parmi eux Thābit b. Aḥmad al-Shāmī, un héros de la mer. Il coula 20 bateaux francs après s’être emparé de ce qu’ils contenaient et envoya le butin au Caire (Miṣr). Les Francs, amoindris, regagnèrent le littoral.
Le jour de l’arrivée du butin au Caire fut solennel. Le souverain d’Egypte remit la flotte en état et la renvoya au secours de Ṣaydā. Les Génois revinrent et livrèrent combat. La flotte égyptienne fut victorieuse et mit les Génois en déroute si bien que les Francs désespérèrent de conquérir Ṣaydā alors que le maudit Baudouin l’assiégeait toujours et avait dressé contre elle une tour de bois. Quand l’émir atabeg Ṭughtigin, maître de Damas, apprit la victoire des musulmans sur les bateaux francs, il quitta Damas pour se rendre à Ṣaydā. Baudouin l’apprit, leva le camp et rentra chez lui.
Le prince (malik) Riḍwān, maître d’Alep, à qui (les musulmans de Ṣaydā) avaient écrit, avait eu l’intention d’aller à leur secours. Son secrétaire chrétien lui avait dit: “Ou tu te montres généreux dans la distribution d’argent nécessaire à l’équipement des armées, car si tu reviens de Ṣaydā avec des troupes affaiblies et en manque de moyens, tu peux craindre que tes hommes qui seront sortis d’Alep et auront vu les bonnes façons d’agir (des autres) ne s’éloignent de toi et ne veuillent plus revenir, ce qui serait une honte; ou bien tu te soustrais à cela et il s’attachera à toi l’impopularité qui s’attache à toute personne qui néglige d’aller au secours de la foi, et cela ne résoudra pas (tes difficultés).” Le prince Riḍwān choisit l’impopularité par cupidité. Mais lorsqu’il apprit la faiblesse des Francs, il voulut envoyer une armée pensant qu’elle obtiendrait ainsi un peu de bonne renommée. Là-dessus lui parvint la bonne nouvelle de l’abandon de Ṣaydā par les Francs — que Dieu maudisse ceux qui sont partis et abandonne ceux qui restent !

37 r/ Huit vers à ce sujet d’al-Muhannā b. Ḥaydara

Incendie dans la citadelle d’Alep et attaque franque

La nuit de la fête,12 cette année-là, un incendie se déclara dans les cuisines du prince Riḍwān, maître d’Alep et s’étendit à l’un des greniers à blé qui brûla. On ouvrit les portes de la citadelle et le ra’īs d’Alep y monta avec un groupe de miliciens (aḥdāth).13 Tout ce qui était dans la citadelle fut transporté vers la bāshūra.14 De nombreuses maisons dans la citadelle furent détruites et l’on jeta la terre qui en provenait sur l’arsenal (zardkhānāh), le magasin des vivres et sur le Trésor. Au matin, le prince Riḍwān assista à la prière de la fête. La population fit la prière dans la grande mosquée et ne sortit pas vers la muṣalla.15 Les Francs apprirent cela et crurent qu’Alep avait brûlé car le feu se voyait depuis la forteresse d’al-Athārib et depuis ‘Azāz. Ils arrivèrent devant Alep au matin, s’emparèrent d’un groupe de gens qu’ils tuèrent puis pénétrèrent dans le moulin occidental (gharbiyya) qui se trouve à la Porte des Jardins (Bāb al-Djinān), tuèrent le meunier et emmenèrent trois personnes qui avaient là leur récolte à moudre. Dieu seul sait!
37 r–43 v: Prise de Tripoli, Bāniyās et Djabala d’après Ibn al-Athīr, Baybars al-Manṣūrī et Ibn Abī Ṭayyi’.16 Trêve entre Ṭughtigin et les Francs.17 D’après Ibn Abī Ṭayyi’:18 message du sultan Muḥammad à Riḍwān; appel du maître de Shayzar à Riḍwān; accord entre Tancrède et Shayzar; siège d’Edesse par les musulmans et défaite des Francs; dispersion des musulmans; offensive de Riḍwān contre les territoires de Tancrède; révolte du gouverneur de Baalbek et prise de la ville par Ṭughtigin19; trêve avec Baudouin; Bohémond à Constantinople et conflit avec l’empereur20; retour du sultan Muḥammad à Hamadhān; trêve entre Riḍwān et Tancrède21; comète; affaires d’Ifrīqiya; Ibn Tūmart (fondateur du mouvement almohade)22; mort de l’émir d’Âmid.23

44 r/Année 504/20 juillet 1110 – 9 juillet 1111

Incendie du souk des teinturiers à Alep et mort du maître de Horns. Disgrâce du vizir seldjoukide Aḥmad fils de Niẓām al-Mulk.24
Cette année-là, les batiniens tuèrent le cheikh Abū Alī b. Mustafād ...

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