1 Le bonheur
Lorsque vous aurez terminé le travail qui vous est proposé dans le chapitre intitulé Le bonheur, vous pourrez:
- comprendre les termes de ‘nom’, d’‘adjectif’ et de ‘pronom’ et les employer à bon escient dans une phrase;
- comprendre comment les éléments d’une phrase fonctionnent ensemble et la fonction des pronoms relatifs;
- vous familiariser avec les notions de synonymes, d’antonymes et d’homonymes.
D’après Auguste Renoir: Le Déjeuner des canotiers
Section 1
À la fin de cette section vous pourrez:
- améliorer un texte et éviter les répétitions en employant des synonymes lorsque vous en aurez besoin;
- reformuler un texte.
Au cours de cette section, nous allons nous intéresser plus particulièrement au nom, un des éléments essentiels de toute communication. Nous allons voir que certains noms peuvent signifier presque la même chose et que d’autres noms expriment le contraire les uns des autres. En manipulant ces noms, il vous sera possible d’élargir votre voca-bulaire actif et de rendre vos textes plus variés.
Qu’est-ce qu’un nom? C’est un mot qui sert à nommer des choses, des animaux, des concepts ou des personnes. Le nom constitue le matériau essentiel de la langue. Si vous avez besoin de plus amples renseignements sur le nom et la sphère du nom, consultez votre livre de grammaire.
Avant de faire un travail plus élaboré sur les noms, il faut d’abord pouvoir les identifier. C’est ce que vous allez faire dans cet exercice. Ce travail ne sera pas difficile car vous savez déjà que le nom est souvent précédé par un article défini (le, la, les) ou indéfini (un, une, des), un adjectif possessif (mon, ma, mes, etc.) ou un adjectif démonstratif (ce, cette, ces). Trouvez les articles, et vous trouverez une grande partie de ces noms. Activité 1
Soulignez tous les noms (il y en a dix) d’un extrait de Jean Giono (1895–1970) tiré de Faire son bonheur.
Dès qu’on ne fait plus son bonheur soi-même, on est perdu . . . J’en connais ou j’ai connu personnellement la plupart de ceux qui font métier politique de pousser à la masse. Ce sont des gens fortement individualisés . . . Ils amassent tout le monde sauf eux-mêmes: ils se tiennent en dehors et au-dessus. Ils dirigent, ils commandent, ils ne sont que les apôtres d’une nouvelle hiérarchie dans laquelle ils ont pris soin de marquer leur place au sommet.
(In Besson, R. (1988) Le français aux examens professionnels, Paris, Bordas, p. 356)
Les noms sont masculins ou féminins, singuliers ou pluriels. Ils se partagent entre deux catégories: les noms communs (‘chapeau’, ‘santé’, ‘bonheur’) et les noms propres (‘Edimbourg’, ‘Alfred’).
Certains mots expriment une idée plus ou moins semblable ou dénotent une même personne, une même chose ou une même action. On dit que ces mots sont des synonymes. Par exemple, ‘médecin’ et ‘docteur’, ‘bonheur’ et ‘contentement’ sont des synonymes.
Les synonymes sont des mots de sens proche mais qui ne signifient pas exactement la même chose, de plus, ils ne sont pas complètement interchangeables. Cela dépend quelquefois du registre de langue, comme vous le verrez dans L’environ-nement en danger.
Les synonymes d’un mot ou d’une expression ont des connotations diverses. Elles nous obligent à faire un choix lorsque nous voulons exprimer une idée. Ce choix est souvent imposé par le contexte dans lequel le mot apparaît et par le caractère spécifique du registre, chose que nous allons étudier plus en détail dans la section 4. En anglais, par exemple, lorsqu’on jette une pierre, on peut employer les verbes cast, throw et chuck. Ce sont des synonymes, mais on ne peut pas les employer comme on veut dans n’importe quel contexte. Il importe donc de ne pas employer des syno-nymes d’une manière purement mécanique.
Les homonymes sont des noms qui se prononcent ou qui s’écrivent de la même manière. Les homonymes se divisent en deux sous-groupes, celui des homophones et celui des homographes. On appelle homophones des mots qui se prononcent de la même manière, comme ‘un pot’ et ‘une peau’ ou ‘phare’ et ‘fard’. On appelle homo-graphes des mots qui s’écrivent de la même manière.
On trouve ainsi ‘un moule’ et ‘une moule’, ‘un page’ et ‘une page’, ‘un vase’ et ‘de la vase’ et aussi des mots qui ne se prononcent pas de la même façon, comme: un ‘président’ [prezidã] et ils ‘président’ [prezid]. Isolés, ces homonymes peuvent prêter à confusion. Cependant, le contexte dans lequel ils se trouvent en précise souvent le sens.
En remplaçant les noms d’un poème par des synonymes, on peut se rendre compte de la difficulté du choix des mots pour un poète. En même temps, on peut mieux apprécier ceux dont il s’est servi pour exprimer d’une manière personnelle des idées que tout le monde partage. Nous allons vous demander de faire ce travail sur les deux premières strophes d’un poème de Charles Baudelaire (1821–67). Le but de cette activité est de vous faire prendre une « bonne habitude », celle de vous servir de votre dictionnaire chaque fois que vous écrirez quelque chose.
Si vous n’avez pas de dictionnaire des synonymes, mais que vous avez accès à Internet, consultez-en un en ligne comme celui que nous citons dans le feedback de l’activité suivante.
Au cours de l’activité suivante, vous allez travailler sur des synonymes. Activité 2
Remplacez chaque nom du poème par un synonyme. N’essayez pas de conserver le rythme et la rime. Ce serait une tâche herculéenne!
Au lecteur
La sottise, l’erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans les chemins bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.
(Baudelaire, C. in Hackett, C.A. (ed.) (1970) An Anthology of Modern French Poetry,
New York, Macmillan, p. 1)
Le plus souvent, lorsque vous employez ‘le’ ou ‘la’ avant un nom sans être sûr(e) de vous, le contexte permet à votre interlocuteur ou à votre interlocutrice de vous com-prendre. Par exemple, si vous dites ‘le maison’, on vous comprendra quand même. Toutefois, il y a des mots dont le genre est capital pour la compréhension. En voici quelques-uns sur lesquels vous allez travailler.
Au cours de l’activité suivante, vous allez travailler sur des homophones et des homographes. Activité 3
Faites une phrase pour illustrer chacun des mots suivants en montrant que vous en avez bien compris le sens:
un tour, une tour; un somme, une somme; un poêle, une poêle (prononcer: [pwal], comme poil); un crêpe, une crêpe; un mode, une mode; un pendule, une pendule, un oeu...