L'Attaque du Moulin
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L'Attaque du Moulin

Les Soirées de Médan

Emile Zola

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  1. 49 páginas
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L'Attaque du Moulin

Les Soirées de Médan

Emile Zola

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L'Attaque du moulin est la nouvelle d'Emile Zola qui ouvre le recueil intitulé Les Soirées du Médan, du nom de la ville des Yvelines où Zola avait une propriété, rassemblant avec elle, sous la bannière du naturalisme, une "même philosophie", dit son auteur dans la préface, Boule de Suif de Maupassant, Sac au dos de Huysmanns, La Saignée de Céard, L'affaire du grand 7 de Hennique et Après la bataille d'Alexis. Le père Merlier s'apprête à marier prochainement sa fille Françoise à Dominique, un Belge habitant la ville voisine, dans son moulin de Rocreuse, village de Lorraine dont Merlier est le maire. Mais la guerre éclate et les Prussiens s'emparent du moulin. Dominique, qui l'a courageusement défendu aux côtés de l'armée française qui en avait fait sa forteresse, est fait prisonnier et est promis à l'exécution. Françoise parvient à le voir et à le convaincre de s'enfuir, mais quand l'évasion est découverte, elle est soumise à un odieux chantage: si elle ne ramène pas Dominique avant deux heures, c'est son père qui sera fusillé à sa place...

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Información

Año
2019
ISBN
9782322034772
Edición
1
Categoría
Literature

IV

IV
Dès le petit jour, des éclats de voix ébranlèrent le moulin. Le père Merlier était venu ouvrir la porte de Françoise. Elle descendit dans la cour, pâle et très calme. Mais là, elle ne put réprimer un frisson, en face du cadavre d’un soldat prussien, qui était allongé près du puits, sur un manteau étalé.
Autour du corps, des soldats gesticulaient, criaient sur un ton de fureur. Plusieurs d’entre eux montraient les poings au village. Cependant, l’officier venait de faire appeler le père Merlier, comme maire de la commune.
– Voici, lui dit-il d’une voix étranglée par la colère, un de nos hommes que l’on a trouvé assassiné sur le bord de la rivière… Il nous faut un exemple éclatant, et je compte que vous allez nous aider à découvrir le meurtrier.
– Tout ce que vous voudrez, répondit le meunier avec son flegme. Seulement, ce ne sera pas commode.
L’officier s’était baissé pour écarter un pan du manteau, qui cachait la figure du mort. Alors apparut une horrible blessure. La sentinelle avait été frappée à la gorge, et l’arme était restée dans la plaie. C’était un couteau de cuisine à manche noir.
– Regardez ce couteau, dit l’officier au père Merlier, peut-être nous aidera-t-il dans nos recherches.
Le vieillard avait eu un tressaillement. Mais il se remit aussitôt, il répondit, sans qu’un muscle de sa face bougeât :
– Tout le monde a des couteaux pareils, dans nos campagnes… Peut-être que votre homme s’ennuyait de se battre et qu’il se sera fait son affaire lui-même. Ça se voit.
– Taisez-vous ! cria furieusement l’officier. Je ne sais ce qui me retient de mettre le feu aux quatre coins du village.
La colère heureusement l’empêchait de remarquer la profonde altération du visage de Françoise. Elle avait dû s’asseoir sur le banc de pierre, près du puits. Malgré elle, ses regards ne quittaient plus ce cadavre, étendu à terre, presque à ses pieds. C’était un grand et beau garçon, qui ressemblait à Dominique, avec des cheveux blonds et des yeux bleus. Cette ressemblance lui retournait le cœur. Elle pensait que le mort avait peut-être laissé là-bas, en Allemagne, quelque amoureuse qui allait pleurer. Et elle reconnaissait son couteau dans la gorge du mort. Elle l’avait tué.
Cependant, l’officier parlait de frapper Rocreuse de mesures terribles, lorsque des soldats accoururent. On venait de s’apercevoir seulement de l’évasion de Dominique. Cela causa une agitation extrême. L’officier se rendit sur les lieux, regarda par la fenêtre laissée ouverte, comprit tout, et revint exaspéré.
Le père Merlier parut très contrarié de la fuite de Dominique.
– L’imbécile ! murmura-t-il, il gâte tout.
Françoise qui l’entendit, fut prise d’angoisse. Son père, d’ailleurs, ne soupçonnait pas sa complicité. Il hocha la tête, en lui disant à demi-voix :
– À présent, nous voilà propres !
– C’est ce gredin ! c’est ce gredin ! criait l’officier. Il aura gagné les bois… Mais il faut qu’on nous le retrouve, ou le village payera pour lui.
Et, s’adressant au meunier :
– Voyons, vous devez savoir où il se cache ?
Le père Merlier eut son rire silencieux, en montrant la large étendue des coteaux boisés.
– Comment voulez-vous trouver un homme là-dedans ? dit-il.
– Oh ! il doit y avoir des trous que vous connaissez. Je vais vous donner dix hommes. Vous les guiderez.
– Je veux bien. Seulement, il nous faudra huit jours pour battre tous les bois des environs.
La tranquillité du vieillard enrageait l’officier. Il comprenait en effet le ridicule de cette battue. Ce fut alors qu’il aperçut sur le banc Françoise pâle et tremblante. L’attitude anxieuse de la jeune fille le frappa. Il se tut un instant, examinant tour à tour le meunier et Françoise.
– Est-ce que cet homme, finit-il par demander brutalement au vieillard, n’est pas l’amant de votre fille ?
Le père Merlier devint livide, et l’on put croire qu’il allait se jeter sur l’officier pour l’étrangler. Il se raidit, il ne répondit pas. Françoise avait mis son visage entre ses mains.
– Oui, c’est cela, continua le Prussien, vous ou votre fille l’avez aidé à fuir. Vous êtes son complice… Une dernière fois, voulez-vous nous le livrer ?
Le meunier ne répondit pas. Il s’était détourné, regardant au loin d’un air indifférent, comme si l’officier ne s’adressait pas à lui. Cela mit le comble à la colère de ce dernier.
– Eh bien ! déclara-t-il, vous allez être fusillé à sa place.
Et il commanda une fois encore le peloton d’exécution. Le père Merlier garda son flegme. Il eut à peine un léger haussement d’épaules, tout ce drame lui semblait d’un goût médiocre. Sans doute il ne croyait pas qu’on fusillât un homme si aisément. Puis, quand le peloton fut là, il dit avec gravité :
– Alors, c’est sérieux ?… Je veux bien. S’il vous en faut un absolument, moi autant qu’un autre.
Mais Françoise s’était levée, affolée, bégayant :
– Grâce, monsieur, ne faites pas du mal à mon père. Tuez-moi à sa place… C’est moi qui ai aidé Dominique à fuir. Moi seule suis coupable.
– Tais-toi, fillette, s’écria le père Merlier. Pourquoi mens-tu ?… Elle a passé la nuit enfermée dans sa chambre, monsieur. Elle ment, je vous assure.
– Non, je ne mens pas, reprit ardemment la jeune fille. Je suis descendue par la fenêtre, j’ai poussé Dominique à s’enfuir… C’est la vérité, la seule vérité…
Le vieillard était devenu très pâle. Il voyait bien dans ses yeux qu’elle ne mentait pas, et cette histoire l’épouvantait. Ah ! ces enfants, avec leurs cœurs, comme ils gâtaient tout ! Alors, il se fâcha.
– Elle est folle, ne l’écoutez pas. Elle vous raconte des histoires stupides… Allons, finissons-en.
Elle voulut protester encore. Elle s’agenouilla, elle joignit les mains. L’officier, tranquillement, assistait à cette lutte douloureuse.
– Mon Dieu ! finit-il par dire, je prends votre père, parce que je ne tiens plus l’autre… Tâchez de retrouver l’autre, et votre père sera libre.
Un moment, elle le regarda, les yeux agrandis par l’atrocité de cette proposition.
– C’est horrible, murmura-t-elle. Où voulez-vous que je retrouve Dominique, à cette heure ? Il est parti, je ne sais plus.
– Enfin, choisissez. Lui ou votre père.
– Oh ! mon Dieu ! est-ce que je puis choisir ? Mais je saurais où est Dominique, que je ne pourrais pas choisir !… C’est mon cœur que vous coupez… J’aimerais mieux mourir tout de suite. Oui, ce serait plus tôt fait. Tuez-moi, je vous en prie, tuez-moi…
Cette scène de désespoir et de larmes finissait par impatienter l’officier. Il s’écria :
– En voilà assez ! Je veux être bon, je consens à vous donner deux heures… Si, dans deux heures, votre amoureux n’est pas là, votre père payera pour lui.
Et il fit conduire le père Merlier dans la chambre qui avait servi de prison à Dominique. Le vieux demanda du tabac et se mit à fumer. Sur son visage impassible on ne lisait aucune émot...

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