Méditation Bouddhiste pour les débutants

A.J. Parr, Virginie Segard Coste

• Editorial: Grapevine Books
• Año: 2019
• ISBN:
  9781071513729
• Categoría: Theologie & Religion
• Categoría: Buddhismus

Les leçons et exercices contenus dans ce livre d'initiation vont vous aider à comprendre les enseignements essentiels du Bouddha (le Dharma, Chemin ou Voie), y compris les bases de la pratique de la méditation bouddhiste. Outre les citations d'anciens textes sacrés bouddhistes, vous trouverez dans les pages de ce livre des conseils inestimables du Dalaï Lama, d'Eckhart Tolle, de Krishnamurti et d'Alan Watts, parmi d'autres enseignants spirituels de renom. Bien que le but ultime de la pratique de la méditation bouddhiste soit d'atteindre un état d'éveil spirituel ou d'illumination, il faut dire que pratiquement personne n'atteint ce but – excepté peut-être les moines dévoués et les pratiquants avancés. Malgré cela, de nombreux bienfaits sont attribués à la pratique régulière de la méditation, comme le révèle une étude récente de la Mayo Clinic: «La méditation peut balayer le stress de la journée, conduisant à la paix intérieure… Si le stress vous rend anxieux, tendu et inquiet, envisagez la méditation. Passer ne serait-ce que quelques minutes à méditer peut restaurer votre calme et votre paix intérieure…La méditation peut vous procurer un sentiment de calme, de paix et d'équilibre qui est bon à la fois pour votre bien-être émotionnel et votre état de santé général. Et ces bienfaits se poursuivent au-delà de votre séance de méditation. La méditation peut vous aider à traverser la journée plus calmement et atténuer certains problèmes de santé…»Ce livre est vraiment recommandé à tous ceux qui veulent trouver la Vérité, fuir l'Illusion et vivre la paix intérieure dans le Moment présent!

*LEÇON 1 : LE VOILE DE L’ILLUSION

« Nous ajoutons souvent à notre douleur et à nos souffrances en étant trop sensibles, en réagissant de manière excessive à des choses mineures, et en prenant parfois les choses trop personnellement... »

Dalaï Lama

L’UN DES PRINCIPES DE BASES DU BOUDDHISME, comme l’affirme le Dalaï Lama, est que « nous nous infligeons à nous-mêmes nos problèmes personnels », qui ne sont que des créations de notre propre esprit. La vérité est que la majorité de ce que vous considérez comme de « vrais problèmes » sont « auto-infligés » et, par conséquent, de simples « illusions ».

Pour comprendre pleinement cela, continuez simplement à lire avec un esprit ouvert !

Comme le Dalaï Lama l’explique dans son livre « La sagesse transcendante », l’un des aspects de base de la philosophie tibétaine dérive des anciens enseignements du célèbre moine bouddhiste du 8^èmesiècle connu sous le nom de Shantideva, qui affirmait que tous les êtres humains connaissent deux réalités basiques et distinctives :

1.-LA RÉALITÉ ILLUSOIRE : Il s’agit d’une projection mentale basée sur votre « image mentale de la réalité », qui détermine ou filtre votre perception de la réalité elle-même. Shantideva l’appelait « réalité conventionnelle » ou « réalité illusoire », affirmant que c’est effectivement une production ou une projection de votre propre esprit ou intellect. Elle peut être décrite comme votre vision du monde personnelle et relative, basée sur la dualité et sur vos propres spéculations et idées de ce qu’est ou devrait être la réalité selon vous. En somme, c’est le produit de votre propre imagination !

La réalité illusoire n’existe que dans notre propre esprit. C’est comme un rêve ou le tour d’un magicien, comme met en garde le Dalaï Lama dans « La sagesse transcendante » :

« Lorsqu’on rêve, toutes sortes de choses peuvent venir à l’esprit, mais ce ne sont rien de plus que des apparences. De la même façon, un magicien peut créer une variété d’apparences illusoires, mais elles n’existent pas objectivement... »

2.-LA RÉALITÉ RÉELLE : La seconde est sous-jacente, appelée « réalité ultime » ou « réalité réelle ». C’est tout ce qui existe réellement. Elle ne peut pas être perçue par l’intellect ni décrite avec des mots, mais seulement vécue directement par les chercheurs de la Voie qui ont réussi à « apprivoiser » leur esprit et à développer leur « regard intérieur » ou « troisième œil ».

Le Dalaï Lama enseigne qu’en s’appuyant sur ces deux réalités distinctives perçues par les humains, Shantideva a distingué deux « types de personnes » basiques : « les hommes ordinaires » (la majorité des gens qui ne voient que leur propre réalité illusoire et l’acceptent à tort comme la seule Vérité) et « les contemplatifs » (qui sont capables de voir l’importance relative de notre réalité illusoire plus la Vérité contenue dans notre réalité réelle).

Shantideva a aussi affirmé que le point de vue des hommes ordinaires était invalidé par celui des contemplatifs. Ces deux groupes différenciés marquent la différence entre « les chercheurs de la Vérité » et « les non chercheurs ».

Concernant l’illusion causée par « le voile de Maya » dans « La lumière du Dharma », le Dalaï Lama a affirmé :

« Dans le contexte de notre court texte, la nature illusoire de la réalité doit être comprise comme étant liée à l’ensemble des choses et des événements. Bien que nous ayons tendance à les percevoir comme possédant une sorte de nature ou d’existence intrinsèque, ils sont tous dénués de cette réalité.

« Il y a donc une disparité entre la façon dont les choses nous apparaissent et la façon dont les choses sont réellement. C’est dans ce sens que l’on dit que les choses et les événements ont une nature illusoire.

Cette illusion, en fait, crée une réelle « hallucination » d’après Alan Watts (1915-1973), l’un des plus célèbres interprètes du bouddhisme zen du siècle dernier, comme il l’a exprimé dans son « Livre de la sagesse » :

« Nous souffrons d’une hallucination, d’une sensation fausse et déformée de notre propre existence en tant qu’organismes vivants. La plupart d’entre nous avons la sensation que "moi je" est un centre distinct de sentiment et d’action, vivant à l’intérieur et limité par le corps physique – un centre qui "confronte" un monde "extérieur" de personnes et de choses, entrant en contact par les sens avec un univers à la fois étranger et étrange. Les figures de style quotidiennes reflètent cette illusion. « Je suis venu au monde ». « Tu dois faire face à la réalité ». « La conquête de la nature ». Cette sensation d’isolement, cette façon de se considérer comme des visiteurs très provisoires dans l’univers est en contradiction totale avec tout ce que les sciences nous apprennent sur l’homme (et sur tous les autres organismes vivants).

« Nous ne venons pas "en ce" monde ; nous en sortons comme les feuilles de l’arbre. Comme "les vagues" de l’océan, comme "les peuples" de l’univers. Chaque individu est une expression de tout le royaume de la nature, un acte unique de l’univers dans sa totalité. Ce fait, la plupart des gens ne le vivent que rarement, voire jamais. Même ceux qui savent que c’est vrai en théorie ne le sentent pas ni ne le ressentent, mais ils continuent d’avoir cette conception d’eux-mêmes, celle d’un "moi" séparé enfermé dans un sac de peau »...

Concernant cet état hallucinatoire et l’attitude que nous devrions avoir, l’un des maîtres majeurs du Dzogchen, Chögyal Namkhai Norbu, a sagement affirmé dans la préface de La Source suprême :

Dans un sutra, le Bouddha Shakyamuni décrit le monde phénoménal que nous considérons généralement comme étant réel en utilisant de nombreuses métaphores. Ces descriptions métaphoriques comparent notre réalité à une étoile filante, une illusion d’optique, une lampe à beurre vacillante, des gouttes de rosée à l’aube, des bulles dans l’eau, l’éclair, un rêve et des nuages.

« Selon le Bouddha, toute existence agrégée, tous les dharmas et en fait, tous les phénomènes sont en réalité irréels et changent instantanément comme ces exemples. Un autre sutra emploie d’autres métaphores poétiques pour montrer la nature essentielle de notre condition irréelle, telles que le reflet de la lune dans l’eau, un mirage, les sons de la ville, un arc-en-ciel, un reflet dans un miroir ou encore un rêve. »

Voilà pourquoi l’une des premières étapes de la voie qui mène à la paix intérieure et à l’illumination consiste à reconnaître la « nature illusoire » de nos pensées et croyances et ceci englobe l’idée que nous avons de toutes les choses, l’idée que nous avons des gens, l’idée que nous avons de nous-mêmes, de ce que nous pensons que les autres pensent de nous, du monde qui nous entoure...et même de Dieu ! Ce ne sont que de simples idées et images mentales, donc de simples illusions dans notre esprit !

VOUS LIBÉRER DE L’ILLUSION

À toutes les personnes intéressées à suivre sa Voie de la pratique intérieure, le Bouddha a clairement mis en garde :

« Il n’y a que deux erreurs que l’on puisse commettre sur le chemin de la Vérité : ne pas aller jusqu’au bout et ne pas s’y engager. »

Mais comment commencer ?

En reconnaissant avant tout la fausseté de notre imagination ou de notre monde imaginaire et la nécessité de l’empêcher de nous tromper et de nous faire sombrer dans les sables mouvants de la souffrance et de l’hostilité perpétuelles.

Comme l’enseigne le Dalaï Lama, pour nous libérer des chaînes de l’illusion, nous devons d’abord apprendre à percevoir la réalité comme la seule Vérité, souvent désignée dans les anciens textes sacrés bouddhistes comme le « vide » étant donné que les mots sont impuissants à la décrire – car elle est « dépourvue de forme, de nom, d’état, de caractéristiques et hors du temps et de l’espace ».

Selon le Dalaï Lama également, et comme présenté dans les pages suivantes, à moins que nous ne vivions cette vraie réalité en nous, dans notre cœur, et que nous ne cessions de croire à un monde de pensée verbale et de représentations mentales érigées dans notre tête, nous continuerons inexorablement à être aveuglés par « le voile de Maya » ou illusion, tissé par notre propre ignorance sous nos yeux.

Cette illusion nous fait toujours désirer une réalité différente, une fausse réalité avec différentes joies imaginées et nous fait aussi mépriser et négliger notre réalité présente.

Dans les pages suivantes, vous apprendrez comment commencer à percevoir cette illusion, qui non seulement engendre de la souffrance et de l’insatisfaction mais affecte aussi profondément la destinée de votre vie quotidienne, perturbant votre bien-être général.

EXERCICE 1 : OBSERVER DES IMAG...