Sur la piste du Canada errant
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Sur la piste du Canada errant

Déambulations géographiques à travers l'Amérique inédite

Jean Morisset

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Sur la piste du Canada errant

Déambulations géographiques à travers l'Amérique inédite

Jean Morisset

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En 1867, quand l'Acte de l'Amérique du Nord britannique a donné officiellement naissance au pays qui se situe au nord du 45e parallèle, les «pères de la Confédération», après moult délibérations, ont décidé de l'appeler «Canada», reprenant le nom, vocable autochtone francisé, d'une des composantes de la nouvelle entité. Le Canada serait désormais, from coast to coast, un pays arpenté, découpé et gouverné selon les principes politiques britanniques.Mais le Canada d'origine, celui qui existait depuis le xviie siècle, était un pays fort différent. Les Canadiens poussaient leurs canots et traçaient leurs sentiers sur un territoire qui allait de l'Alaska jusqu'à la Nouvelle-Espagne, de l'embouchure du Saint-Laurent jusqu'aux Rocheuses, nommant au passage rivières, lacs et montagnes, se mêlant aux nations premières, adoptant leur mode de vie, donnant naissance à une véritable culture créole, métisse, comme on en trouve aux Antilles ou au Brésil.Jean Morisset nous invite à redécouvrir ce Canada enfoui sous les aveuglements de l'histoire et les traductions approximatives des cartes géographiques. Il montre comment la British North America s'est fabriqué une identité à partir des cultures autochtones, canadienne et métis, tout en leur niant tout véritable pouvoir politique. Il montre enfin comment les Canadiens-faits-Québécois ont participé à cette appropriation du territoire en servant d'entremetteurs pour la Convention de la Baie-James, le dernier des traités historiques confirmant l'«extinction » des droits autochtones au profit du Dominion of Canada. Iconoclaste, provocateur, ce livre nous invite à une réflexion en profondeur sur nos origines, sur notre identité.

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Información

Año
2018
ISBN
9782764645376
Categoría
Geschichte
Categoría
Weltgeschichte
annexe 1
La harangue aux Sauvages1
Harangue prononcée par Adams G. Archibald, premier lieutenant-gouverneur de ces territoires, devant un millier de Cris, de Saulteux et de Métis, le 27 juillet 1871, au Fort La Pierre.
Le 13 septembre 1870, lorsque je mis le pied pour la première fois dans ce pays, je rencontrai un certain nombre d’entre vous à la Mission [catholique, c’est-à-dire francophone] et vous ai déclaré alors que je n’avais pas l’autorité de négocier un traité, mais que j’avais été par contre chargé par votre Éminente Mère, la Reine, de vous informer qu’elle avait été fort heureuse d’apprendre que vous vous étiez comportés en enfants bons et véritables de votre Éminente Mère durant les Troubles [la résistance des Métis sous Louis Riel].
Je vous ai également dit que vous seriez convoqués aussitôt que possible pour considérer les termes d’un traité devant être conclus entre vous et votre Éminente Mère.
Me voici de retour maintenant parmi vous en compagnie de Monsieur Wemyss McKenzie Simpson qui a été institué commissaire des Indiens avec mandat de négocier un traité avec vous et de vous en communiquer les différents points. Il y a cependant un ou deux aspects d’ordre général que j’aimerais porter à votre attention afin que vous puissiez en discuter entre vous.
Premièrement, votre Éminente Mère, la Reine, entend rendre justice à tous ses enfants, quels qu’ils soient. Elle s’adresse équitablement aussi bien à ses enfants du soleil couchant qu’à ses enfants du soleil levant. Elle souhaite que l’ordre et la paix règnent à travers tout son pays, et, bien que son bras soit fort pour punir l’homme qui a été méchant, sa main s’ouvre pour récompenser l’homme bon, partout dans ses puissances.
Votre Éminente Mère souhaite le bien de toutes les races de son empire. Elle désire que ses enfants rouges soient heureux et contents. Et qu’ils puissent vivre de façon confortable. Elle aimerait qu’ils adoptent les habitudes des Blancs, qu’ils cultivent la terre, produisent de la nourriture et fassent des provisions pour les temps de nécessité. Elle croit que ce serait là la conduite la plus avisée pour ses enfants rouges, que cela les protègerait de la famine et de la détresse et rendrait leur logis plus confortable.
Mais la Reine, même si elle croit qu’il serait bon pour vous d’adopter des habitudes civilisées, n’entend aucunement vous y forcer. Elle laisse cela à votre choix. Et vous n’avez pas à vivre comme l’homme blanc à moins que votre libre volonté vous en persuade. Plusieurs d’entre vous, cependant, avez déjà fait un tel choix.
J’ai circulé hier à travers le village en bas de ce fort et j’y ai vu des maisons bien construites et des champs bien cultivés… Les gens qui cultivent ces champs et qui habitent dans ces maisons sont de votre propre race. Ils sont la preuve que vous pouvez vivre, prospérer et pourvoir à vos besoins aussi bien que l’homme blanc…
Lorsque vous aurez signé votre traité, vous serez toujours libre de chasser sur toute la terre incluse dans le traité. Une bonne partie de celle-ci est rocheuse et impropre aux cultures, une autre bonne partie est constituée de boisés situés bien au-delà des lieux dont le Blanc aura besoin pour s’établir, du moins pour un certain temps à venir.
Jusqu’à ce que survienne le besoin d’utiliser ces terres, vous serez libres d’y chasser et d’en faire entièrement usage comme par le passé. Mais lorsqu’on aura besoin d’occuper et de cultiver ces terres, vous devrez cesser de vous y rendre. Il y aura toujours plein de terres non cultivées et inoccupées où vous pourrez aller chasser et errer à volonté comme vous l’avez toujours fait. Et, si vous voulez devenir fermiers, vous n’aurez qu’à regagner votre propre réserve, où vous attendra une place toute prête que vous pourrez habiter et cultiver.
Il y a autre chose que je dois vous dire. Votre Éminente Mère ne peut venir ici elle-même pour s’entretenir avec vous, mais elle a dépêché un messager qui a sa confiance.
Monsieur Simpson vous transmettra fidèlement tous ses désirs. Mais tout comme la Reine a choisi un chef pour la représenter, vous devez, vous aussi, nous indiquer les chefs que vous désirez voir vous représenter et en lesquels vous aurez mis votre confiance.
Monsieur Simpson ne peut s’adresser à tous vos braves et à tous vos gens, mais lorsqu’il parle à des chefs qui ont votre confiance, c’est à vous tous qu’il s’adresse et, lorsqu’il entend la voix d’un de vos chefs délégués, c’est votre voix à tous qu’il entendra. C’est à vous de dire qui parle en votre nom et quels seront vos chefs. Puissent-ils être de bons Indiens qui connaissent vos désirs et en qui vous aurez confiance.
Vous veillerez à ce que le commissaire remplisse toutes les obligations auxquelles il s’est engagé, et la Reine veillera à ce que les chefs que vous aurez désignés vous fassent respecter les ententes auxquelles vous aurez consenti.
C’est notre intention de transiger avec vous en toute équité et en toute franchise. Si vous avez des questions à poser, posez-les ; si vous avez quelque chose à dire à la Reine, dites-le sans gêne.
Maintenant, chefs, braves et bonnes gens, je vous présente Monsieur Simpson, qui ajoutera à ce que j’ai dit tout ce qui lui semblera opportun. Quand vous entendrez sa voix, c’est votre Éminente Mère la Reine qui parlera à travers lui.
Puisse Dieu la bénir et la préserver pour qu’elle règne encore longtemps sur nous.

1.Alexander Morris, The Treaties With the Indians of Manitoba and the North-West Territories, Including the Negociations on Which They Were Based, Toronto, Coles Publishig Company, 1979 [1880]. Ma traduction
annexe 2
Mackenzie Long-Cou1
Récit véridique d’un chasseur métis d’origine franco-cris-dènèe raconté en tchippewayan, en 1863, au Grand-Lac-des-Mamelles [Grand lac des Esclaves] par François Beaulieu, ancien chef Couteau-Jaune.
Au printemps de l’an 1799, un officier de la Compagnie franco-écossaise dite du Nord-Ouest vint construire un fort de traite au grand Lac des Ours, sur la côte septentrionale de la baie Keith. Il se nommait Mackenzie, car il était Écossais. Mais, par dérision, ses serviteurs, qui étaient tous des Français [sic] du Canada, le nommaient Grand-Cou. Il en était souverainement détesté à cause de sa raideur, de sa morgue, et parce qu’il accablait de travail ses malheureux serviteurs tout en les rationnant.
Il les faisait travailler en hiver de six heures du matin à six heures du soir, sans leur donner autre chose à manger que six harengs ; car, à cette époque comme de nos jours, le grand Lac des Ours nourrissait une grande quantité de harengs ; mais ces poissons, comme tu le sais, ne sont pas plus longs que la main.
À cette époque, les bourgeois qui faisaient le commerce des fourrures n’étaient pas habillés comme de nos jours. Ils portaient un long et vaste habit rouge à revers, avec de grands boutons, des souliers dont les tiges atteignaient les genoux, un chapeau avec des cornes ; et ils avaient au côté gauche un grand couteau pointu qui traînait jusqu’à terre : un costume bien ridicule, en vérité.
Tandis que les engagés de Mackenzie Long-Cou jeûnaient forcément, tout en travaillant douze heures par jour, leur bourgeois se gorgeait de bonne et grasse venaison, de langues de renne, de petits gâteaux et d’eau-de-feu. Aussi le mécontentement était-il général.
Un jour que les Canadiens étaient comme de coutume en chantier, abattant, piquant et équarissant les sapins dont ils devaient construire les bâtisses du nouveau fort, Mackenzie arriva et les trouva qui se reposaient en fumant leur pipe, assis sur un tronc d’arbre. Moi aussi j’étais là, car j’habitais alors le grand Lac des Ours ; j’avais seize à dix-sept ans et je chassais pour vivre. Ce jour-là, j’avais vainement battu les bois et n’avais tué qu’un faisan que j’avais passé à ma ceinture. Quoique je sois bien vieux, je m’en rappelle comme si cela venait de se passer.
Un des Canadiens, qui se nommait Desmarets et était occupé à faire une porte, se reposait aussi avec les autres lorsque Grand-Cou apparut.
— Allons, allons, à l’ouvrage, tas de paresseux ! s’écria-t-il en françâ, quand il nous vit assis...

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