… return
shaman larch mull
shaman march lull
shaman charm lull
shaman mall lurch
llama harms lunch
llama marsh lunch
llama marls hunch
llamas harm lunch
alarm halls munch
alarm shall munch
alarm malls hunch
alarm small hunch
alarms hall munch
alarms mall hunch
haunch mall marls
launch harm malls
launch harm small
launch harms mall
launch marsh mall
larch humans mall
larch human malls
larch human small
ranch mullah lams
ranch mullah slam
ranch mullah alms
clan mullah harms
clan mullah marsh
clans mullah harm
larch hall man sum
larch ham mall sun
larch ash man mull
larch has man mull
larch all man hums
larch all man mush
larch alls man hum
clash hall man rum
clash hall ran mum
clash ham mall urn
clash ham mall run
clash ham ram null
clash ham arm null
clash ham ran mull
clash rah man mull
clash mall ran hum
clash man ram hull
clash man arm hull
march ash man lull
march has man lull
march all man lush
charm ash man lull
charm has man lull
charm all man lush
chasm ham ran lull
chasm rah man lull
chasm all man hurl
ranch lash all mum
ranch ham all slum
ranch all lams hum
ranch all slam hum
ranch all alms hum
char hall man slum
char lash man mull
char ham lams null
char ham slam null
char ham alms null
char ham man lulls
char mash man lull
char sham man lull
char hams man lull
char mall man lush
char lams man hull
char slam man hull
char alms man hull
arch hall man slum
arch lash man mull
arch ham lams null
arch ham slam null
arch ham alms null
arch ham man lulls
arch mash man lull
arch sham man lull
arch hams man lull
arch mall man lush
arch lams man hull
arch slam man hull
arch alms man hull
crash ham man lull
cash harm man lull
cash mall man hurl
call hah snarl mum
call ham snarl hum
call ham man hurls
call harm man lush
call mash man hurl
call sham man hurl
call hams man hurl
call marls man huh
calls ham man hurl
calm hah mall runs
calm hah mall urns
calm shall ham run
calm shall ran hum
calm lash man hurl
calm ham rash null
calm ham ran hulls
calm harm ash null
calm harm has null
calm harm all shun
calm mash rah null
calm mash ran hull
calm sham rah null
calm sham ran hull
calm hams rah null
calm hams ran hull
calm rah mall shun
calm rah man hulls
calm rash man hull
calm mall ran hush
calm malls ran huh
calm small ran huh
clam hah mall runs
clam hah mall urns
clam hah malls urn
clam hah malls run
clam hah small urn
clam hah small run
clam hah mars null
clam hah rams null
clam hah arms null
clam hah ran mulls
clam shah mall urn
clam shah mall run
clam shah ram null
clam shah arm null
clam shah ran mull
clam hash mall urn
clam hash mall run
clam hash ram null
clam hash arm null
clam hash ran mull
clam hall ham runs
clam hall ham urns
clam hall harm nus
clam hall harm sun
clam hall mash urn
clam hall mash run
clam hall sham urn
clam hall sham run
clam hall hams urn
clam hall hams run
clam hall man rush
clam hall ram shun
clam hall arm shun
clam hall ran hums
clam hall ran mush
clam halls ham urn
calm halls ham run
calm halls ran hum
calm shall ham urn
calm shall ham run
calm shall ran hum
calm lash man hurl
calm ham rash null
calm ham ran hulls
calm harm ash null
calm harm has null
calm harm all shun
calm mash rah null
calm mash ran hull
calm sham rah null
calm sham ran hull
calm hams rah null
calm hams ran hull
calm rah mall shun
calm rah man hulls
calm rash man hull
calm mall ran hush
calm malls ran huh
calm small ran huh
clam hah mall runs
clam hah mall urns
clam hah malls urn
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clam hah small urn
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clam hah ran mulls
clam shah mall urn
clam shah mall run
clam shah ram null
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clam hash mall urn
clam hash mall run
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clam hash ran mull
clam hall ham runs
clam hall ham urns
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clam hall mash urn
clam hall mash run
clam hall sham urn
clam hall sham run
clam hall hams urn
clam hall hams run
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clam hall ram shun
clam hall arm shun
clam hall ran hums
clam hall ran mush
clam halls ham urn
Le nom d’un homme est un coup assommant dont il ne se remet jamais.
M. M.
Surnoms générés par ordinateur 1
Pud Bendover
Slick Tight
Skanka
Piglet
Abandonné de Dieu
Vanilla Thunderstorm
Jake le bronzé
Raton Fuerte
Marshall McLuhan comme Goth
Lord Cadavre desséché
Marshall McLuhan sur RPG
Incomparable Katana
Marshall McLuhan comme outlaw
Ol’ Boozy Beefy Junkie MC
Le prochain média — quel qu’il soit — sera peut-être le prolongement
de la conscience. La télévision n’en sera plus qu’un contenu
et non pas un environnement comme aujourd’hui.
Cela en fera une forme d’art. Utilisé comme outil de recherche
et de communication, l’ordinateur pourrait accélérer
la recherche, rendre obsolète l’organisation bibliothéconomique,
donner une capacité encyclopédique à l’individu et permettre
l’accès électronique à des données sur mesure et commercialisables.
M. M.
1962
Le visionnaire
On est en 1980. C’est le printemps. Un homme repose sur un canapé dans une pièce sombre d’une maison de style Tudor dans une banlieue tranquille. Il a près de soixante-dix ans. Il est gaucher. Il fixe le plafond. Il est blanc. Il porte un tricot par-dessus une chemise à col boutonné. Il s’appelle Marshall. Il est difficile de savoir à quoi il pense, parce qu’il lui est arrivé quelque chose. Il ne peut plus parler. Il ne peut plus lire. Il ne peut plus écrire. Cela dure depuis la moitié d’une année, depuis qu’il a été victime d’un AVC. Étonnamment, il comprend parfaitement ce qu’on lui dit, mais il est incapable de prononcer le moindre mot. Il peut écouter la radio ou regarder la télévision et comprendre ce qui se dit, mais quand les voix se taisent, il n’y a plus de mots dans sa tête. Qu’est-il arrivé à sa voix intérieure, est-elle morte? D’ailleurs, est-il vraiment possible que meure notre voix intérieure? Et, en ce cas, quel est le son de ce silence? Quel est le son de l’absence de mots?
Marshall voit une abeille qui s’obstine à frapper la vitre, emprisonnée dans la pièce. Tap-tap-tap-bzzz tap-tap-tap-bzzz… Il se lève, libère l’abeille en disant boy, oh boy, oh boy, les deux seuls mots qui ont survécu à la brutale tempête qui lui a ravagé le cerveau, des mots qu’il marmonne quand il est d’accord. Dehors, l’air sent la pelouse fraîchement coupée et le pollen. Au loin, un chien aboie. Marshall se retourne et regarde son bureau : des livres sont entassés partout pêle-mêle. Un vrai bureau de professeur Tournesol. Marshall enrage de regarder ses livres sans pouvoir même penser au mot livre. Puis soudain il se passe quelque chose. Dans une autre pièce de la maison, la radio diffuse un hymne protestant et Marshall se met à chanter, paroles et musique, même s’il est catholique depuis quarante-quatre ans. Le chant cesse, et Marshall se tait. Il est de retour dans son monde de bruits, il regarde ses livres, dont plusieurs écrits par lui, qu’il reconnaît par leur couleur et leur forme, mais pas par leur titre. La vie est cruelle, et la vie est une leçon d’humilité. Marshall sait qu’il a été considéré comme un maître de la parole. Il sait que ses idées ont changé la vision que les gens se font du monde et de la vie, mais qu’il ne peut plus émettre que des sons sans signification. Marshall se souvient qu’il était un virtuose des jeux de mots, un maître du double sens et de l’anagramme, que le travail central de toute sa vie a porté sur la communication entre personnes, entre générations, entre siècles et entre cultures. Il sait qu’il a entrevu le futur du futur. Il sait qu’il est célèbre dans le monde entier, acclamé et attaqué, et qu’il ne peut même plus dire au revoir et bonne chance à une goddamn abeille!
Le mal du temps
Écrire une biographie, c’est d’abord se demander si le sujet en vaut la peine. Une excellente biographie de Herbert Marshall McLuhan a paru en 1989, une autre tout aussi bonne en 1997. À l’époque, Marshall intéressait principalement un petit groupe d’intellectuels dont la pensée collait de près à la sienne, pour la plupart des universitaires et des spécialistes en marge de l’univers des médias.
Mais autour de 2003, la texture de la vie quotidienne dans les sociétés hautement médiatisées a commencé à changer, et si rapidement que moins d’une décennie plus tard, il apparaît clair à quiconque a connu le xxe siècle que le temps non seulement semble s’écouler plus vite, mais a quelque chose de bizarre. Nous ne pouvons plus tolérer d’attendre. Nous voulons tout savoir, et tout de suite. Vingt-quatre heures sans ses courriels et on risque de craquer. Impossible de se détendre, même un moment, sans être dépassé. La musique est devenue plus importante parce qu’elle est omniprésente. Les réunions d’anciens n’ont plus de raison d’être, car nous savons déjà ce que sont devenus nos collègues. Beaucoup d’enfants passent plus de temps dans le cyberespace et dans l’univers du rêve que dans la vraie vie. Et le temps s’accélère de plus en plus.
L’économie s’est effondrée d’étrange façon, dans un indescriptible mélange de Google, du New York Times en ligne, de fenêtres pop-up de sites pornos russes et de radiations psychiques émises par tous ces gens qui appellent à la maison à 16 h 15, debout devant le comptoir des légumes chez Loblaws, pour demander à leur chère moitié s’il ou elle a envie d’épinards. Ce déluge d’informations a clairement ravagé, par osmose ou autrement, un sens culturel du temps qui nous avait plutôt bien servi depuis la révolution industrielle et la montée des classes moyennes. C’est probablement ce « mal du temps » qui a tué l’économie, et Dieu seul sait quels seront ses autres effets.
Où que l’on regarde, on voit des gens se brancher à des sites de pornographie, de généalogie, de médecine, de baseball, à des sites réservés aux collectionneurs de vaisselle Fiestaware, aux potins, au clavardage, à des chaînes de télévision et à des films gratuits; d’autres ravivent de vieilles flammes ou entretiennent des inimitiés anciennes. Désormais, le temps abolit la façon dont on organisait ses journées au siècle dernier et transforme notre notion de communauté. Aujourd’hui, on peut se livrer à la réflexion la plus profonde et aux contacts les plus émouvants avec des gens de partout sur la planète et à n’importe quelle heure de la journée. La géographie n’a plus d’importance. Notre univers est virtuel, et nous aussi. Nous créons des réseaux d’information complexes, mais ténus et fugaces, tout comme les communautés qu’ils servent. Le temps s’accélère et se contracte à la fois. Des années passent en quelques minutes. La vie devient une expérience étrange où l’on file sur une autoroute pour soudain réaliser que l’on rêvassait depuis quinze minutes et que malgré tout on n’a pas eu d’accident, et que l’on est toujours vivant. Dans notre tête, la voix intérieure est différente. C’était « nous » et désormais, c’est un nomade errant dans un paysage changeant, un nomade qui vit au jour le jour, s’attendant à tout et à rien.
Et c’est ainsi que Marshall McLuhan est plus important que j...