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pubOne.info present you this new edition. Par une brulante journee du mois daout 1862 un petit steamer sillonnait paisiblement les eaux brunes du Minnesota. On pouvait voir entasses pele-mele sur le pont, hommes, femmes, enfants, caisses, malles, paquets, et les mille inutilites indispensables a lemigrant, au voyageur.
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ClassicsCHAPITRE V UN AMI PROPICE.
Il ne faudrait pas croire que la main de lartiste tremblât pendant quil crayonnait le portrait de lIndien abattu; si quelque agitation nerveuse se produisait dans sa main, cétait la suite de lexercice forcé auquel il venait de se livrer, mais lémotion ny entrait pour rien.
Comme un vieux soldat ou un chirurgien émérite familiarisé avec laspect de la mort, Adolphe considérait ce cadavre farouche et hideux avec le plus grand sang froid, exactement comme un simple modèle de nature morte.
Bien plus, peu satisfait de sa pose, il le tourna et retourna, arrangea ses bras et ses jambes, disposa sa tête, plaça tout le corps dans le meilleur état de symétrie possible, de façon à, lui donner une jolie tournure.
Ensuite, se reculant de quelque pas pour mieux juger leffet, il se plaça lui-même en bonne situation; et tout étant ainsi ajusté à sa grande satisfaction, il se mit à dessiner.
— Je ne suppose pas, murmura-t-il en travaillant, avec son flegme habituel; je ne suppose pas quon puisse appeler cela un modèle qui pose, Cest un modèle qui gît.
Et il continua en fredonnant un air de chasse. Son croquis fut bientôt terminé, rangé précieusement dans le portefeuille, et le portefeuille lui-même mis sous le bras; puis Halleck se leva, lestement pour se mettre en quête de Maria.
À ce moment, il éprouvait une sorte dinquiétude vague, et comme un remords de navoir pas couru sur le champ et avant tout à la recherche de sa cousine; un pressentiment fâcheux sempara de lui au fur et à mesure quil se rapprochait hâtivement du lieu où il lavait laissée.
Ce nétait pas quil fût embarrassé pour retrouver sa cachette; Halleck avait une mémoire infaillible; dailleurs les circonstances émouvantes dans lesquelles il avait exploré cette région, étaient de nature à imprimer dans son esprit les moindres détails.
Sur le point darriver il sarrêta, prêta une oreille attentive, mais aucun bruit ne se fit entendre; il fit encore quelques pas, et se trouva devant le gros arbre entouré de ronces.
— Maria! sécria-t-il, venez je crois le terrain déblayé; nous pourrons retourner sains et saufs à la maison.
Ne recevant aucune réponse, il entra précipitamment dans la cachette, et, avec un affreux battement de coeur, reconnut que la jeune fille ny était plus.
Il demeura un moment interdit, respirant à peine, cherchant à sexpliquer cette disparition.
Bientôt, grâce à ses habitudes optimistes, il fut davis quelle avait profité dun instant favorable pour quitter ce refuge et revenir au logis. Pour corroborer cette opinion il se disait que Maria nétait pas femme à se laisser enlever sans résistance; et que si quelque méchante aventure lui était arrivée, elle aurait fait retentir lair de ses cris désespérés.
Cependant lartiste nétait pas entièrement convaincu, ni sans inquiétude: car il savait que des Indiens étaient dans le bois; et il venait dapprendre dune façon mémorable que la nature de ces braves gens nétait pas chevaleresque au point de respecter quelquun dans les bois, ce quelquun fût-il une femme sans défense.
Il était là immobile, hésitant, ne sachant quel parti prendre, lorsquune clameur aiguë frappa son oreille; ce cri provenait du lac, cétait, à ne pas sy méprendre, la voix de Maria qui lavait poussé.
Halleck bondit comme un daim blessé, se précipita tête première, à travers branches, et ne sarrêta quau bord de leau, à lendroit où il sétait précédemment installé pour dessiner. Là, il regarda avidement dans toutes les directions, et aperçut au milieu du lac un canot que deux Indiens faisaient voler à force de rames.
Maria était entre eux, pâle, désespérée; à lapparition de son cousin elle poussa un cri dappel, levant les bras frénétiquement, et aurait sauté à leau si ses ravisseurs ne leussent retenue.
Halleck navait dautre ressource que de gagner, en faisant le tour du rivage, lavance sur le canot, et de lattendre au débarquement; quoique seul et sans armes, il sélança bravement avec lagilité de la colère et de lanxiété, bien résolu à ne pas laisser échapper les Sauvages sans leur livrer une lutte à outrance.
Malheureusement, il eut beau courir, le bateau avait gagné le bord avant que le pauvre artiste eût parcouru la moitié seulement de la distance. Les Indiens sautèrent rapidement à terre, entraînant Maria avec eux.
Adolphe, courant toujours à perte dhaleine, suivait avec des regards furieux les fugitifs, lorsquil vit tout à coup un Indien chanceler et tomber à la renverse. En même temps les échos se renvoyèrent la détonation dune carabine; le second Sauvage, saisi de terreur, disparut comme sil avait eu des ailes.
En cherchant des yeux quel pouvait être ce sauveur arrivé en ce moment si propice, Halleck découvrit Christian Jim, le fusil en main, qui cheminait tout doucement à travers les rochers, et arrivait auprès de la jeune fille éperdue.
Halleck les eût bientôt rejoints; il serra affectueusement la main de Maria, en murmurant quelques paroles que son émotion rendait inintelligibles; puis il se tourna vers le Sioux qui venait de jouer si fort à propos le rôle sauveur de la Providence.
— Votre main! mon brave! donnez-moi votre main, vous dis-je! vous êtes un vrai Indien, vous!
Jim ne lui rendit en aucune façon sa politesse. Il se contenta de le toiser, un instant, des pieds à la tête, et dit :
— Courez, allez-vous-en dici! Les Indiens sont soulevés, brûlent les maisons; ils tuent tout. Vite! chez loncle John !
Malgré son extérieur glacial, il était évident que Jim était dans une grande agitation. Ses yeux noirs lançaient çà et là des regards flamboyants; il y avait dans ses allures quelque chose de farouche et dinquiet qui frappa les jeunes gens.
— Ne nous abandonnez pas ici, je vous en supplie! sécria Maria encore pâle et frémissante de terreur; conduisez-nous jusquen dehors de ces bois terribles.
Sans répondre, le Sioux les fit monter dans le canot quil repoussa vivement du rivage en y sautant: ensuite il traversa le lac à force de rames et vint aborder devant une clairière traversée par un sentier qui conduisait aux habitations.
Jim passa devant, en éclaireur, loeil et loreille au guet, le doigt à la détente du fusil, marchant sans bruit, se dérobant dans les broussailles.
On passa ainsi tout près du lieu où Maria sétait cachée.
— Comment avez-vous eu limprudence de quitter une aussi excellente cachette, demanda Halleck avec son sang-froid habituel; je vous avais pourtant recommandé, dune façon formelle, de nen pas bouger jusquà mon retour.
— Je me serais bien gardée den sortir; on men a arrachée. Ce sont deux de vos honorables Indiens qui sont arrivés droit sur moi et se sont emparés de ma personne.
— Mais alors, pourquoi navez-vous pas crié? je me serais hâté daccourir à votre secours.
— Si javais poussé un cri, jétais morte… Ces «chevaleresques» bandits me lont parfaitement fait comprendre à laide de leurs couteaux.
— Ah! voici mon revolver que javais lancé au visage du drôle qui ma attaqué.
Lartiste à ces mots, courut ramasser son arme, et dût se diriger vers la gauche, car Jim avait changé brusquement de route pour éviter à Maria le spectacle hideux quoffrait le cadavre du Sauvage tué le premier. Halleck reprit:
— Mon opinion est que…
Il fut soudainement interrompu par Jim qui venait de faire une brusque halte en prêtant loreille dans toutes les directions, et qui recula avec vivacité dans les broussailles :
— Couchons-nous par terre, dit-il en donnant lexemple, les
Sioux viennent!
Tous trois disparurent sous lherbe, et restèrent immobiles en retenant leur haleine. Pendant quelques minutes on nentendit pas le moindre bruit; Jim se hasarda à relever la tête, non sans prendre des précautions infinies; lartiste crût pouvoir en faire autant. Ses yeux furent terrifiés dapercevoir une bande dIndiens qui cheminait dans le bois lui-même, sans froisser une branche ni une herbe, sans laisser autour delle le moindre bruit.
Ils étaient nombreux, armés, peints en guerre; toutes ces figures farouches semblaient autant de visages de démons.
Ce sinistre bataillon de fantômes passa comme une vision effrayante, courant à la curée des blancs, aspirant le carnage, préparant lincendie. Le massacre du Minnesota était commencé; cétait lavant-garde quon venait de voir.
Les fugitifs restèrent encore immobiles et muets pendant une demi-heure. Alors Jim se releva, et leur fit signe de se remettre en marche. Bientôt ils furent sortis du bois sur le chemin direct de la maison.
Maria était agitée de sinistres pressentiments; quelque chose de secret lui disait que, pendant son absence, tout nétait pas bien allé dans la maison hospitalière de ses bons parents; elle éprouvait une fébrile impatience darriver, afin de sassurer par ses propres yeux de létat des choses.
Enfin, ils arrivèrent sur le dernier coteau devant lequel sélevait la case; ce fut avec un profond soupir de soulagement que la jeune fille reconnut la situation habituelle des lieux; rien ny était changé, rien ny trahissait la présence de lennemi.
Elle reprit aussitôt son enjouement naturel, et poussant un grand soupir de satisfaction:
— Ah! mon Dieu! dit-elle, il me semble quon menlève une montagne de dessus le coeur; javais les plus horribles appréhensions! … il me semblait certain que quelque grand malheur était arrivé, pendant notre absence, à loncle John ou à quelquun de la famille.
— Pensez-vous quil y eût ici quelque autre objet plus attractif que vous aux yeux des galants Sauvages?
— Quelle mauvaise plaisanterie! Tout individu, pourvu quil soit blanc, offre un grand attrait à leurs tomahawks. Supposez que cette pauvre petite Maggie eût été à ma place, les Sauvages lauraient enlevée tout aussi bien que moi.
Adolphe Halleck fit semblant de regarder devant lui, mais en réalité il ne quittait pas de loeil son interlocutrice encore tout effarée et haletante. Le même sourire étrange et mystérieux se produisit encore sur ses lèvres; en résumé il était évident que, malgré les terribles scènes quil venait de traverser, le jeune homme se sentait dhumeur prodigieusement divertissante.
Quelques minutes sécoulèrent dans un profond silence. Enfin Halleck renoua la conversation, mais sur un sujet tout-à-fait différent.
— Maria, demanda-t-il, est-ce un reflet du Soleil qui me trompe? regardez là-bas dans le nord-est, et expliquez-moi ce que signifie cette fumée, fort peu naturelle, qui monte vers le ciel en si grande abondance.
— Je lavais déjà remarquée depuis quelque temps. Jim! dites-moi ce que vous pensez de cela.
Le Sioux retourna la tête et répondit:
— Ce sont les maisons des settlers qui brûlent, les indiens y ont mis le feu.
— Est-ce loin dici?
— À six, huit, dix milles.
— En vérité, je le dis! sécrie Maria pâlissant de terreur, ces horribles Sauvages seront bientôt ici.
En dépit de son stoïcisme affecté, Halleck ne put dissimuler un mouvement de malaise. Réellement le danger mortel qui était imminent ne pouvait se révoquer en doute, et les sinistres pressentiments de la jeune fille terrifiée nétaient que de trop réelles prophéties.
— Que lenfer les confonde! murmura lartiste; quel esprit malfaisant les anime donc? Cest le diable, à coup sûr! Mais enfin, peut-on savoir à quelle cause doit être attribué ce soulèvement épouvantable?
— Ils ne font quobéir à leurs invariables instincts.
— Ma chère cousine, répondit Halleck dun ton doctoral, vous faites erreur dune manière grave; telle nest pas la nature des Indiens, leur histoire en fait foi. Ces peuplades sont la noblesse et la loyauté personnifiées; je les porte dans mon coeur. Il ne sagit ici, évidemment, que dobscurs vagabonds, dun ramassis de coquins errants, désavoués par toutes les tribus.
— Ah! fit Maria sans lui répondre: il y a quelquun sur le belvédère de la maison. Ils ont pressenti le danger.
Effectivement, au bout de quelques pas, ils aperçurent le jeune Will Brainerd, debout sur le toit, à demi caché par une cheminée, et lançant ses regards dans toutes les directions. Il fit à Jim un signal que les deux touristes ne purent comprendre, mais à la suite duquel le Sioux hâta le pas.
Toute la maison de loncle John était bouleversée par les préparatifs de combat et de fuite.
Les tourbillons de fumée qui obscurcissaient lhorizon avaient parlé un lugubre langage, facile à comprendre; du haut de son observatoire, Will avait aperçu le détachement indien qui avait côtoyé le lac.
Au premier abord, on avait pu croire quils se dirigeaient vers le Settlement, et dans lattente dune agression prochaine, on avait attelé les chevaux aux chariots, pour être plus tôt prêt à fuir.
Mais la horde sauvage ayant changé de direction; dautre part, labsence de Maria et dHalleck se prolongeant, loncle John suspendit son départ pour les attendre. Bien entendu que la question de fuir ne fut pas mise en délibération.
Cétait le seul parti à prendre.
Ces préparatifs de mauvais augure, ces chevaux attelés, frappèrent de suite les deux arrivants; Halleck lança un regard à Maria.
— La prolongation de notre séjour ici, parait douteuse, observa- t-il; loncle John a pris lalarme.
— Certes! il serait étrange quil eût pris quelque autre détermination, en présence de tous ces affreux présages. Mais, qui aurait pu croire à de pareilles horreur...
Table des matières
- CHAPITRE PREMIER SUR LEAU.
- CHAPITRE II LÉGENDES DU FOYER.
- CHAPITRE III UNE VISITE.
- CHAPITRE IV CROQUIS, BOULEVERSEMENTS, AVENTURES.
- CHAPITRE V UN AMI PROPICE.
- CHAPITRE VI INDÉCISION.
- CHAPITRE VII LOEUVRE INFERNALE.
- CHAPITRE VIII QUESTION DE VIE OU DE MORT.
- CHAPITRE IX JIM LINDIEN EN MISSION.
- CHAPITRE X UNE NUIT DANS LES BOIS.
- CHAPITRE XI PÉRIPÉTIES.
- CHAPITRE XII AMIS ET ENNEMIS.
- ÉPILOGUE
- Copyright
