Livre 1
Début du voyage: à la découverte de ce qui est en je
|Deepak Chopra >
« Ces arbres sont vos poumons. La terre recycle comme vote corps. Les rivières recyclent comme votre
circulation. L’air est votre souffle. Alors qu’est-ce que l’on appelle l’environnement ? »
C’est parti : les quatre pèlerins, enfin prêts, entament leur longue marche. Ce premier tronçon du chemin, du Puy en Velay à Rocamadour, ne devrait pas être trop difficile puisqu’il traverse un premier sous-ensemble familier de Champs Quantiques Informationnels : les Champs Matériels. C’est leur terrain de jeu habituel, celui qui fait appel au |je> que Benjamin incarne le temps d’un de ses passages sur cette planète. Ils vont le traverser en profanes, matérialistes.
Sur cette première partie de ce voyage, Benjamin n’a pas besoin de faire appel à ses corps subtils (éthérique, astral, …). Ce sont ses pas qui vont le porter … Très vite va se poser la question de savoir si Benjamin perçoit bien la Réalité Matérielle. Et la réponse est généralement ‘non’, parce que l’Homo Sapiens comme tout être vivant a des ‘bugs’ de perception et de compréhension de cette réalité matérielle ou dense. Bugs qui finissent par être levés grâce à la physique quantique et la relativité générale.
Le [deuxième] bug dans notre vision de la réalité dépeinte par la physique est que l’espace, à une échelle très petite, est ‘pixelisé’ comme un écran de télévision, le pixel étant l’unité de base qui permet de mesurer la définition d’une image numérique matricielle88.
Durant ces premières étapes jusqu’à Rocamadour, les trois guides et Benjamin vont se brancher sur une ‘chaîne d’information’ particulière, la chaîne MINERALE, celle qui permet de capter et d’observer les vibrations et les signaux des Champs Quantiques Informationnels Matériels. Concrètement pendant leur marche jusqu’à Rocamadour, les quatre pèlerins s’astreindront ‘religieusement’ au silence. Seuls leurs corps physiques s’exprimeront, parce qu’ils seront en mouvement et en connexion avec leur environnement.
|je Benjamin> #déplacement#
|je sage > #observation#
Pourquoi, dans la Réalité confuse, bruyante et complexe, commencer ce voyage par une marche silencieuse ? Pourquoi commencer par une expérience avec autant de calme, alors que le sentiment d’urgence et le besoin de perpétuelle connexion envahissent Benjamin tout autant que vous, probablement ? C’est non seulement parce que, comme le sage le leur dit, trop vite vous avancez, davantage malades vous serez. C’est également pour autre chose : la formation de votre instinct, d'une véritable nouvelle façon de regarder le monde, exige le calme. La compréhension de quoi que ce soit d’ailleurs est plus durablement assemblée lors de conversations lentes, de démonstrations patientes. Elle se développe par touches de pinceaux, accompagnée de musique et de littérature, comme c’est le cas pour toute confrontation directe avec la vérité.
Le fait même qu’ils observent signe l’acte de la matérialisation de ces Champs Quantiques en champs de force, ici de faible énergie. Si leurs sens le leur permettaient, ce qu’ils verraient sur cet écran TV de très, très haute définition, branchés sur la chaîne MINERALE, seraient des champs de vibrations stationnaires, comme figées dans le temps ; néanmoins à leur échelle, et avec la piètre définition de leurs capacités oculaires, ils ne voient pas des vibrations stationnaires, mais de la matière. Les vibrations ou ondes stationnaires constituant ces champs denses ne leur sont pas perceptibles.
Quand nous nous incarnons comme Benjamin et ses trois guides (j’en ai aussi fait l’epérience !), la raison pour laquelle nous ne voyons pas le monde comme un gigantesque réseau d’énergie est qu’il vibre trop vite. Nos sens, parce qu’ils fonctionnent si lentement, ne sont capables d’enregistrer que des portions de cette énergie et de cette activité. Cela ressemblerait à ce qui se passe lorsque nous regardons un film. Comme vous le savez, un film est constitué d’un nombre d’images ou instantanés photographiques par seconde (vingt-quatre pour la TV) avec un espace entre chaque image. Mais cette succession de projections d’instantanés suffit pour que nos sens perçoivent un courant ou un flux constant, régulier d’informations. La continuité et la solidité du monde n’existe que dans l’imagination, alimentées par les sens incapables de discerner les ondes d’énergie et d’information qui forment le niveau quantique de l’existence. En réalité, nous sommes tous, par intermittence, dans et hors de l’existence – comme si nous clignotions.89
|je Benjamin> clignote sans cesse. Il est par intermittence, tour à tour, dans la réalité manifestée puis en dehors de cette réalité. Comme un arbre de Noël… Les particules élémentaires qui composent son corps matériel sont par intermittence virtuelles puis manifestées physiquement, tantôt sans couleur, tantôt rouges. Répètons-le : |je Benjamin> clignote sans cesse.
Albert Einstein disait que ‘les objets physiques ne sont pas dans l’espace, mais sont une extension de l’espace.’ Comme pour les autres composantes de la Réalité, les Champs Quantiques Informationnels Matériels sont un sous-ensemble de Champs de Formes Probables, d’Etats Potentiels de Ondes/Particules Quantiques.
|je savant> #Reprise de la marche pendant quelques pas#
Une fois manifesté, le |je> est le siège de champs de force et d’énergie, caractérisés par des ondes/particules prenant des états réels (leur Fonction d’Onde s’est ‘effondrée’).
|je savant> #un dernier pas, pause et un regard sur les trois autres membres du groupe#
Ces champs de force et d’énergie sont porteurs d’informations plus ou moins denses, selon qu’elles restent Quantiques ou qu’elles soient devenues ‘physiques’.
|je philosophe> #Sourire devant le petit stratagème du savant visant à solliciter l’attention deBenjamin#
Il est un petit poème de Guillevic, que j’aime bien déclamer.
‘Pierre, dis-moi
Que tu n’es pas
Seulement figure
De l’esprit,
Tu es, comme je suis,
Matière,
Épouse de l’esprit. (RL, 507-08)’
Tout le monde physique, représente un bien prestigieux dans l’univers. Pensez-y. Combien de planètes connaissons-nous ? Combien de galaxies explorons-nous ? Comment vous identifiez-vous à la nature ? Malheureusement, dans la plupart des cultures occidentales, vous ne le faites pas. Vous n’avez plus de rituels de la terre qui vous connectent profondément à sa magie et à son mystère. Très peu de personnes pensent tous les jours à la façon dont la terre est vivante, dont Pachamama, ou Mama Gaïa, est vibrante de vie. C’est pour cela qu’il est si important que vous vous enraciniez dans la terre en marchant pieds nus sur le sol. Essayez et ouvrez vos archives akashiques en sortant dehors pieds nus. Ressentez l’air, la température et l’énergie de la terre monte à travers vos pieds.90
Les pèlerins reprennent leur marche, quittant le Puy en Velay, comme poussés par cette injonction, ou par tous les premiers rayons du soleil se levant derrière eux.
1 –Benjamin redécouvre la réalité dense manifestée
sthula sharîra
|bernard werber>
«Le 1 : c'est le stade minéral. Ce n'est qu'un trait.
C'est l'immobilité. C'est le début. Être, simplement être,
ici et maintenant, sans penser. C'est le premier niveau de conscience.
Quelque chose est là, qui ne pense pas »
Ils ont déjà parcouru ce matin presque douze kilomètres, douze milles mètres, en un peu plus de trois heures. Chacun a pu trouver son rythme de marche, adapter sa respiration et sa foulée à ce qui lui était le plus confortable. Des premiers signes de fatigue font gentiment leur apparition, comme pour bien signaler que leur corps est en plein exercice. Chacun aussi a pris le temps d’observer le lever du soleil, à l’est pour le globe terrestre, mais quasiment derrière eux pour les pèlerins marchant plein ouest. Le soleil, une des trois cent milliards d’étoiles de la Voie Lactée, une toute petite fenêtre vers l’univers visible …
Ce premier niveau d’existence est dense ou matériel. C’est l’Univers visible, le monde que vous connaissez le mieux, ce que vous appelez le monde ‘réel’. Deepak Chopra dit bien que ‘des physiciens théoriciens, des scientifiques de renom étudient une théorie unificatrice de l’infiniment petit et de l’infiniment grand, c'est-à-dire de la physique des particules quantiques et de la relativité générale, théorie selon laquelle votre univers pourrait correspondre à un espace-temps à onze dimensions, les quatre dimensions spatio-temporelles que vous connaissez bien, de par votre expérience de vie quotidienne … et sept autres.’ Mais les quatre dimensions de l’espace-temps leur suffisent pour cette première partie du voyage… Sur ce premier tronçon, les guides essaient d’éclairer Benjamin sur ce corps physique qu’il sollicite actuellement, son sthula sharîra, comme les hindouistes l’appellent, son corps grossier.
Benjamin a évidemment reçu l’enseignement au collège et au lycée selon lequel ils étaient faits de matière : des molécules elles-mêmes constituées d’atomes… Et a-tome signifie étymologiquement ce qui n’est pas sécable. Alors que le savant sait, ayant consacré toute ma vie à la science la plus rationnelle qui soit, à l’étude de la matière, que la matière comme telle n’existe pas ! Il ne s’agit plus de savoir si l’atome dont cet univers est constitué est le plus petit élément qui soit ou pas. Toute la matière, et c’est Max Planck qui le dit, n’existe qu’en vertu d’une force qui fait vibrer les particules et qui maintient ce minuscule système solaire de l’atome et de ses constituants.
|je Benjamin> #tourne légèrement la tête vers le savant sur sa droite, sans réduire sa foulée#.
Il remarque alors quelque chose qu’il n’avait pas observé en partant : le savant a semble-t-il déposé une petite caméra sur son couvre-chef, comme un troisième œil au-dessus de son front. Ce dernier s’en rend compte et lui sourit en guise d’explication : il filme leur voyage. Pour cette première partie jusqu’à Rocamadour, il a posé un filtre rouge sur l’œilleton. Il les branche, pour ainsi dire, sur cette ‘chaîne d’information’ MINERALE, celle des Champs de Réalité Matérielle. Les vibrations, les ondes qu’il va capter et qu’ils pourraient plus tard analyser sont de faible énergie, elles sont stationnaires, et comme figées dans le temps matériel. C’est ce qui fait qu’elles se présentent à eux sous forme de matière, avec cette sensation de fixité que je vous indiquais plus haut. C’est comme si avait lieu une ‘cristallisation’ de cette Réalité. C’est sa manifestation.
Vous souvenez-vous de l’image que les guides avaient utilisée à Puy en Velay pour essayer de représenter les Champs Quantiques Informationnels non Manifestés d’une part, et les champs d’énergie manifestés qui leur correspondaient d’autre part? L’océan et les vagues sur sa crête. L’homme manifesté est comme une vague au milieu d’un Océan non Manifesté, Quantique. Autant Benjamin ne peut pas appréhender la nature des Champs Quantiques Informationnels Matériels – personne de votre monde ne le peut – autant il peut sentir les champs d’énergie dans lesquels son corps matériel évolue. Ce qu’il fait d’ailleurs, en s’arrêtant quelques instants. Il tourne son regard vers le soleil et ferme les yeux comme pour signifier qu’il perçoit tout-à-fait et avec ravissement la chaleur des rayons lumineux. Il mouille son doigt et le lève pour améliorer la perception de vents assez faibles aujourd’hui.
Sur cette partie du voyage, ils resteront branchés sur ce canal d’observation : la réalité matérielle (d’une teinte rouge dans notre palette de couleurs de la Réalité) ou ce que vous appelez l’Univers. C’est-à-dire des champs matériels de force et d’énergie. Et dans ces champs: des régions de l’espace où la matière s’est singulièrement densifiée : des étoiles, des planètes, des trous noirs. Un trou noir, c’est une région de l’espace de laquelle rien ne peut s’échapper, pas même la lumière. Cela ne peut se produire que quand il existe une très grande masse suffisamment concentrée, et dont la force d’attraction gravitationnelle est suffisante pour retenir ...