l émancipation féminine et les lieux de sociabilité au XVIIIe siècle
eBook - ePub

l émancipation féminine et les lieux de sociabilité au XVIIIe siècle

  1. 371 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

l émancipation féminine et les lieux de sociabilité au XVIIIe siècle

À propos de ce livre

La Révolution française a supprimé les incapacités légales qui limitaient et entravaient les petits dans le choix d'une profession. Elle a mobilisé les volontés, les vies et les destinées. Elle a autorisé chacun à se faire lui-même sa place dans le monde, à ses risques et périls, à la sueur de son front.Les femmes seules ont été exclues de ce bénéfice, et cette anomalie les chagrine ou les indigne, à juste titre.Elles ne peuvent pardonner à la révolution de n'avoir proclamé que les droits de l'homme. Cette anomalie blesse d'autant plus les femmes que, dans les pays qui ne connaissent pas la loi salique, on les admet à remplir la plus haute et la plus difficile des fonctions. On les autorise à régner. Mais il ne nous faut oublier qu'avant la Révolution, les femmes ne restèrent pas sans réagir.Lorsque Louis XIV tombe malade et meurt en 1715, un vent nouveau va souffler sur la France.Ce vent se manifeste par l'apparition dans les grandes villes de province et à Paris, de nouveaux centres de sociabilité qui vont proliférer au XVIIIe siècle.Ils sont représentés par les salons, les cafés, les clubs, les loges maçonniques, le noble jeu de l'arc, la paume. Ces sociétés allient le plaisir de la convivialité, l'art de la conversation et de la réflexion.Dans tout ces lieux les femmes ont non seulement leur place mais elles jouent un rôle majeur avant et sous la Révolution.Si l'histoire n'évoque que trop peu leur rôle, il fut pourtant essentiel dans l'évolution de la place de la femme dans la société, même si elles ont eu un rôle plus effacé que celui d'Olympe de Gouges.

Foire aux questions

Oui, vous pouvez résilier à tout moment à partir de l'onglet Abonnement dans les paramètres de votre compte sur le site Web de Perlego. Votre abonnement restera actif jusqu'à la fin de votre période de facturation actuelle. Découvrez comment résilier votre abonnement.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l'application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Perlego propose deux forfaits: Essentiel et Intégral
  • Essentiel est idéal pour les apprenants et professionnels qui aiment explorer un large éventail de sujets. Accédez à la Bibliothèque Essentielle avec plus de 800 000 titres fiables et best-sellers en business, développement personnel et sciences humaines. Comprend un temps de lecture illimité et une voix standard pour la fonction Écouter.
  • Intégral: Parfait pour les apprenants avancés et les chercheurs qui ont besoin d’un accès complet et sans restriction. Débloquez plus de 1,4 million de livres dans des centaines de sujets, y compris des titres académiques et spécialisés. Le forfait Intégral inclut également des fonctionnalités avancées comme la fonctionnalité Écouter Premium et Research Assistant.
Les deux forfaits sont disponibles avec des cycles de facturation mensuelle, de 4 mois ou annuelle.
Nous sommes un service d'abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d'un seul livre par mois. Avec plus d'un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu'il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l'écouter. L'outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l'accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui ! Vous pouvez utiliser l’application Perlego sur appareils iOS et Android pour lire à tout moment, n’importe où — même hors ligne. Parfait pour les trajets ou quand vous êtes en déplacement.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Oui, vous pouvez accéder à l émancipation féminine et les lieux de sociabilité au XVIIIe siècle par Joel Meyniel en format PDF et/ou ePUB ainsi qu'à d'autres livres populaires dans Littérature et Fiction historique. Nous disposons de plus d'un million d'ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Année
2017
ISBN de l'eBook
9782322084456

index_split_006

« Suivez-y le cours des rivières et cherchez sur la Nuque », lui répond Mme de Tencin.
Un jour, en lisant une gazette, il découvre que la sœur de Madame la Dauphine a un prénom ridicule, et, quand on lui demande de s’en expliquer, il se trouve qu’au lieu d’Albertine, il avait lu « Libertine ». C’est, par ailleurs, « un homme très bon, patient, infatigable, vivant de peu, et ayant toutes les vertus de l’âme. » 76
À la vérité, M. Geoffrin est un homme modeste, de mœurs tranquilles, d’un bon sens terre à terre et d’humeur douce et joviale, ce qui manque la plupart du temps, à ses détracteurs. Il possède un grand amour de la musique. Il aime la trompette marine et manie fort bien l’archet. La trompette marine est un instrument à archet utilisé au dix-septième siècle, composé d’une table d’harmonie sur laquelle est tendue une corde. On l’utilisait dans la marine anglaise.
Dans sa quatre-vingt-quatrième année, il s’éteint en silence le 20 décembre 1749. Sa mort passe inaperçue même pour les gens qui fréquentent assidûment son hôtel. Si l’on en croit la chronique, même Mme Geoffrin n’attache guère d’importance à cet événement. Quelques mois après la disparition de son mari, un des convives habituels, le Chevalier Rutlidge, de retour des Indes lui demande :
— « Dites-moi donc ce que vous avez fait d’un gros bonhomme à qui personne ne parlait et qui mangeait sans rien dire au bout de la table. Je ne le vois plus chez vous et je n’ai jamais su qui c’était.
— « C’était mon mari, il est mort ! », répondit-elle froidement ?
Ce fut son oraison funèbre.
Ce qui, somme toute, n’est pas très reconnaissant, car contre son attente et contre son gré, il a néanmoins été en partie financièrement responsable de la création du salon qui a rendu sa femme célèbre ?
Maintenir aussi longtemps un tel train de vie, suppose une aisance très importante. La fortune de Mme Geoffrin après la mort de son mari n’aurait jamais pu lui permettre de réussir son entreprise. Pour assurer d’importants revenus, elle reste en contact avec la compagnie Saint-Gobain. Elle y a de gros intérêts et s’en occupe activement. C’est une femme d’affaires de premier ordre qui assiste régulièrement au conseil d’administration et où elle est très influente. Elle réussit par exemple, à faire nommer directeur M. Deslandes dont elle fait ainsi la fortune et la sienne. Quel est donc le montant de cette fortune ? Peu de gens s’accordent sur ce point. Pourtant un inventaire dressé en 1788 pour le compte de Mme de la Ferté-Imbault indique ce qu’elle peut être : 130 000 livres77 constituent le revenu de Mme de la Ferté-Imbault, venant de sa mère, et 150 000 livres78 de rentes ou de legs importants et nombreux, dont 90 000 livres de la manufacture des Glaces. Il faut y ajouter l’hôtel estimé à l’époque à 250 000 livres79 et un appartement rue de Bellechasse d’une valeur non connue. Cela fait une fortune qui permet de vivre très honorablement et de recevoir, avec la décence convenable, les nombreux visiteurs du « royaume de la rue Saint Honoré » où se déroule cette heureuse existence.
Une curieuse coïncidence va permettre à Mme Geoffrin de donner libre cours à son ambition et d’achever la création de son propre salon littéraire ; après une vieillesse fortement troublée, Mme de Tencin meurt la même année que M. Geoffrin. L’année 1749 marque donc le véritable début du salon de Mme Geoffrin en tant que tel. Perspicace, la vieille marquise a prévu cette conséquence :
— « Savez-vous, ce que la Geoffrin vient faire ici ? Elle vient voir ce qu’elle pourra retirer de ma succession. »80
L’héritage en vaut la peine, puisqu’il se compose de toute la fine fleur de l’esprit français.
Loin d’être dépassée, Mme Geoffrin, cette parvenue qui n’a aucune éducation, même élémentaire, se meut avec une parfaite aisance parmi tout ce beau monde, bien qu’avec une certaine raideur et suffisance dans l’attitude et le comportement.
— « Quelle suffisance pour une bourgeoise ! » disait-on d’elle.
Ce à quoi Mme la Maréchale de Luxembourg répondait :
« Que voulez-vous, c’est qu’elle a avalé la quenouille de sa belle-mère. »
Mme de Lauzun, petite-fille de Mme la Maréchale de Luxembourg, disait de sa grand-mère :
« Elle est commune comme des pommes. »
— « Ne croyez pas ceci, mon enfant, cela pourrait vous donner l’idée d’une certaine élégance naturelle ; elle est commune, oui, comme des choux. »
La personnalité de Mme Geoffrin.
Qui est-elle vraiment ?
Le plus ancien portrait de Mme Geoffrin est sans conteste celui que J. M. Nattier a peint en 1738. Œuvre admirable qui nous montre une femme jeune de trente-neuf ans d’une très grande beauté. Beauté vaguement mythologique, typique du XVIIIe siècle, les traits sont fins et réguliers, la courbe du visage est agréable et noble. Le front est lumineux, les yeux sous l’arcade impérieuse ont de l’éclat, le dessin du nez est très pur, la bouche est charmante et ornée d’un léger sourire qui adoucit le visage et anime son air rêveur.
Les mains sont élégantes nues et rondes, sa gorge comme on n’en voit guère aujourd’hui. Elle n’est peut-être pas un modèle pour les couturiers modernes, mais incontestablement elle plaît aux hommes, qui, comme elles, fréquentent le salon de Mme de Tencin.
Image
Portrait de Mme Geoffrin — Jean-Marc Nattier 1738. (Le plus ancien portrait) Huile sur toile 145 × 115 cm (Collection de la famille d’Étampes).
Un autre tableau est un portrait de style classique peint par Marianne Loir (1715-1769) représentant Mme Geoffrin de ¾ en demi-longueur (jusqu’aux cuisses). Il est d’un genre qui répond aux critères esthétiques, plastiques et culturels de l’époque. Cette peinture n’est pas datée, mais on peut raisonnablement le situer vers 1750, Mme Geoffrin a, alors, environ la cinquantaine. La pose de Mme Geoffrin, le geste gracieux de sa main libre, n’est pas sans rappeler celle de la toile de Nattier. Il montre une femme profondément intégrée dans l’esprit de la société française du XVIIIe siècle. Afin de souligner encore plus l’importance sociale de son modèle, le peintre prend beaucoup de soin à représenter la richesse de sa tenue. Elle peint avec une minutie impressionnante chaque détail de la structure complexe de sa robe de satin, les plis de son manteau de fourrure rouge qui couvre ses épaules, et les perles qui ornent sa coiffure. On peut apprécier plus particulièrement le traitement délicat du voile rayé qui tombe en cascade dans son dos. Le choix d’un fond sombre et monochrome est une technique classique pour les portraits de l’époque. On entrevoit, à peine, une lourde chaise en brocart.
Qu’est-ce qui différencie ce portrait des autres ?
Dans ce portrait, le peintre refuse de toute évidence d’idéaliser son sujet. Bien que Mme Geoffrin soit une femme célèbre, séduisante, influente, il n’hésite pas à la représenter avec un certain embonpoint, que l’on remarque plus particulièrement au niveau du cou, ce qui trahit un âge mûr.
C’est un procédé que les portraitistes du XVIIIe siècle, femmes ou hommes évitent, généralement. Elle a toujours cette élégance et cette grâce bien que
les formes se sont un peu enveloppées.
Mais le célèbre portrait de Mme Geoffrin peint par Chardin vers 1759 correspond certainement mieux à l’image qu’elle offre à ses hôtes dans son propre salon. Le tableau est réaliste et donne une idée juste de la personnalité de Mme Geoffrin.
Sur ce tableau, le visage de Mme Geoffrin accuse une soixantaine d’années, les joues sont légèrement pleines, les traits fermes et arrêtés, les lèvres minces et serrées, les yeux noirs et perçants, vifs et scrutateurs. La physionomie est à la fois empreinte de malice et d’énergie avec une légère expression ironique. On y lit cette volonté, patiente et forte, qui constitue son originalité. Volonté qui sait, selon les besoins, revêtir différentes formes : tantôt prompte et audacieuse, tantôt insinuante et souple.
Assise dans un fauteuil presque de face et près d’un métier à tapisserie, elle tient un lorgnon de la main droite. Sa tenue, qui correspond à son âge respectable, est simple, sévère, ennoblit sa physionomie et d’une façon générale, se résume à ces mots : une simplicité très recherchée jointe à une netteté irréprochable. Uniformément vêtue d’une robe de couleur sombre et de coupe sévère, le col et les manches parés du linge uni et le plus fin. La tête est couverte d’une coiffe d’argent, bordée de dentelle, nouée sous le menton. Mme Geoffrin la porte sur tous les tableaux qui la représentent à un âge mûr. Cette coiffe devient légendaire.
Cette coiffe en forme de « cloche » se compose de deux bonnets superposés. Le bonnet du dessus, à large bord, lui enserre le somment du crâne, recouvrant assez largement la nuque. Le bonnet de dessous comporte des « oreillettes », couvrant les oreilles, et s’accrochant à la base du cou. L’ensemble est bordé par de la toile ou de la dentelle plissée et flottante.
Pourquoi le port d’une telle coiffure ?
Elle est particulièrement frileuse. Il est probable que c’est pour se protéger du froid, mais elle est aussi connue comme une personne pratiquante et pieuse, elle veut, comme les religieuses portant le voile, marquer ainsi une sorte de modestie, de vertu et une volonté de se détourner de la vanité terrestre ou les deux à la fois ?
Le visage de Mme Geoffrin montre un bon sens froidement méthodique qui juge, dirige, pèse retient et modère tous les mouvements de son âme. Elle mesure même ses amitiés. Elle est indulgente avec ceux qu’elle aime et pardonne facilement. Discrète bien qu’ayant tendance à s’occuper des affaires d’autrui, ce qu’elle fait toujours pour leur bien ou pour leur rendre service.
D’ailleurs, elle ne divulgue jamais ce qu’elle apprend. Le souci perpé...

Table des matières

  1. (Sans titre)
  2. (Sans titre)
  3. DE L’ESCARGOT.
  4. PARIS, CAPITALE DE LA SOCIABILITÉ.
  5. Notes
  6. index_split_148
  7. titlepage
  8. index_split_068
  9. index_split_095
  10. index_split_012
  11. index_split_077
  12. index_split_047
  13. index_split_064
  14. index_split_092
  15. index_split_075
  16. index_split_036
  17. index_split_044
  18. index_split_098
  19. index_split_034
  20. index_split_137
  21. index_split_016
  22. index_split_080
  23. index_split_103
  24. index_split_065
  25. index_split_134
  26. index_split_015
  27. index_split_056
  28. index_split_091
  29. index_split_086
  30. index_split_128
  31. index_split_122
  32. index_split_147
  33. index_split_141
  34. index_split_130
  35. index_split_081
  36. index_split_010
  37. index_split_040
  38. index_split_062
  39. index_split_089
  40. index_split_029
  41. index_split_079
  42. index_split_021
  43. index_split_005
  44. index_split_055
  45. index_split_070
  46. index_split_006
  47. index_split_009
  48. index_split_109
  49. index_split_139
  50. index_split_120
  51. index_split_126
  52. index_split_074
  53. index_split_132
  54. index_split_090
  55. index_split_076
  56. index_split_149
  57. index_split_014
  58. index_split_110
  59. index_split_046
  60. index_split_085
  61. index_split_107
  62. index_split_114
  63. index_split_017
  64. index_split_140
  65. index_split_030
  66. index_split_116
  67. index_split_027
  68. index_split_054
  69. index_split_063
  70. index_split_083
  71. index_split_057
  72. index_split_061
  73. index_split_138
  74. index_split_087
  75. index_split_093
  76. index_split_033
  77. index_split_051
  78. index_split_072
  79. index_split_121
  80. index_split_048
  81. index_split_100
  82. index_split_123
  83. index_split_117
  84. index_split_071
  85. index_split_143
  86. index_split_025
  87. index_split_053
  88. index_split_008
  89. index_split_084
  90. index_split_113
  91. index_split_042
  92. index_split_142
  93. index_split_131
  94. index_split_059
  95. index_split_150
  96. index_split_039
  97. index_split_060
  98. index_split_032
  99. index_split_066
  100. index_split_115
  101. index_split_145
  102. index_split_069
  103. index_split_106
  104. index_split_031
  105. index_split_104
  106. index_split_049
  107. index_split_019
  108. index_split_096
  109. index_split_037
  110. index_split_024
  111. index_split_022
  112. index_split_125
  113. index_split_045
  114. index_split_082
  115. index_split_129
  116. index_split_026
  117. index_split_038
  118. index_split_099
  119. index_split_102
  120. index_split_035
  121. index_split_050
  122. index_split_101
  123. index_split_052
  124. index_split_058
  125. index_split_135
  126. index_split_094
  127. index_split_028
  128. index_split_011
  129. index_split_112
  130. index_split_067
  131. index_split_136
  132. index_split_119
  133. index_split_013
  134. index_split_108
  135. index_split_118
  136. index_split_018
  137. index_split_073
  138. index_split_133
  139. index_split_105
  140. index_split_088
  141. index_split_144
  142. index_split_043
  143. index_split_146
  144. index_split_097
  145. index_split_041
  146. index_split_124
  147. index_split_023
  148. index_split_127
  149. index_split_111
  150. index_split_078
  151. index_split_004
  152. index_split_020
  153. Page de copyright