CHAPITRE XVI
Regards vers le monde qui vient…
Il convient après l’exposé des données économiques et sociales et leurs évolutions à travers les grandes économies mondiales, maintenant d’exprimer ici quelques réflexions qui ne peuvent que nous concerner pour demain et même après-demain en Europe et en France.
Sans se prévaloir d’une quelconque déviation futurologiste.
Elles sont relatives aux problèmes, situations et décisions de politiques économiques plus ou moins efficacement appliquées actuellement et pour demain, en France dans la Zone Euro à 19 pays/27 de l’Union Européenne élargie et très schématiquement de celles dont nous dépendons dans le monde. Dissipons tout de suite un malentendu possible, l’Économie c’est ainsi : en pratique il n’existe pas de solution idéale, mais de moins mauvaises solutions, période après période.
Le pragmatisme en matière de conduite des politiques économiques est toujours présent, ici et ailleurs, sous-tendant les compétitions économiques et commerciales dans le monde.
Donc pas d’angélisme ni de « théorismes » « plaquables » sur le réel.
L’idéal et les réalités en économie politique
Rappel de méthode :
Pour les économistes orthodoxes de l’école de l’équilibre, l’idéal dans la conduite de l’économie moderne c’est la réalisation année après année du fameux quadrilatère appelé le « Carré magique », c’est-à-dire l’harmonisation optimisée entre :
1/ une hausse des prix courants inférieure à 2 %, l’an,
2/ un chômage ne dépassant pas 4/5 % de la population,
3/ un P.I.B. repère de la croissance, d’au moins 2/3 % l’an permettant la création d’emplois,
4/ une Balance des Paiements – échanges extérieurs en biens et services – en équilibre et si possible en excédent.
Ces 4 critères, apanages des Trente Glorieuses – 1945-1975 – mais jamais réunies simultanément en France et dans les grandes économies occidentales, sont valables naturellement en dehors des périodes de crises monétaires et financières qui ont fait irruption depuis la fin des années 80.
Autant dire rarement, sauf dans quelques pays, qui d’ailleurs – et ce ne sera jamais par hasard – souffrent beaucoup moins des conséquences des crises financières que nous, car ayant réagi à temps pour faire les réformes indispensables dictées par les impératifs de leur redressement...
Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui en Europe et dans le monde, avec les mutations suivantes advenues depuis la fin des années 60 et dont les plus visibles ont été évoquées dans l’introduction générale, à savoir :
– l’intégration des nouvelles technologies dans l’industrie et les communications
– des déficits budgétaires permanents avec lesquels on a pris l’habitude de fonctionner , ;
– des dettes publiques insoutenables année après année , ;
– un chômage de masse déstructurant socialement , ;
– une concurrence internationale féroce directement issue de la globalisation et la renforçant , ;
– des capitaux très abondants disponibles encore en 2018 pour la spéculation et le financement de la finance de marché .ou Ddésinvestissements majoritairement internationaes économies émergentes, en voie de développement rapide et devenues concurrentes directes ;
– d’autres en blocages structurels de croissance avec les disparités énormes et les désordres de toutes natures que ces situations impliquent , ;
– des coalitions d’états composant de nouveaux et énormes espaces économiques et géopolitiques à l’Est du monde, que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de « nouveaux empires » ;
– des menaces sérieuses sur le climat et des désordres nombreux sur notre environnement causés par l’industrialisation intensive de rattrapage des BRICS et toius les pays émergents en quête d’industries et de croissance et celle la croissance continue des grandes économies post-industrielles comme les États-Unis, le Japon et quelques pays de l’ensemble européen. la Chine notammen
Les tableaux actuels de l’économie mondiale, suffisamment documentés, sont donc très contrastés et ce bref inventaire des évolutions à venir est loin d’être exhaustif.
Nous essayerons tout de même de voir plus clair dans les politiques économiques contemporaines de la France dans l’Europe et cette Union Européenne dans ses relations économiques et financières avec le reste du monde d’une part, et d’esquisser à grands traits quelques réflexions sur l’évolution de la mondialisation- globalisation, d’autre part...
J’ai lu avec grand intérêt ces derniers mois de récents et importants ouvrages d’éminents spécialistes contemporains français et étrangers traitant de ces sujets et dont j’aimerai vous transmettre quelques courtes réflexions, analyses, et préconisations ou même mises en garde sur les situations actuelles.
Leurs travaux portent sur les politiques urgentes à appliquer à la construction Européenne et à la société et l’économie Françaises, en panne d’adhésion autour d’idéaux mobilisateurs, comme la croissance harmonisée et la justice sociale efficace par exemple.
Ils continuent de mettre en garde nos gouvernants – dans nos sociétés – contre leur évolution économique en durable stagnation avant de tomber en une nouvelle grande dépression.
Ce ne sont pourtant pas les rapports d’experts qui ont manqué pour nos gouvernants, depuis le déclenchement incontrôlé de la crise des « Subprimes » en 2008.
Un peu d’histoire économique, avec hélas encore des chiffres froids qui ne disent ni ne répondent pas grand-chose aux questionnements de beaucoup de nos contemporains.
Depuis les trois chocs pétroliers de 1973, 1979 et 1990, amplifiés par les désordres financiers des années 2007 et la suite, l’Union Européenne dans son ensemble, avec son demi milliard d’habitants, demeure pourtant jusqu’à nos jours le premier espace économique du monde, au regard des 3 données suivantes :
Elle représente en effet, près de 7,5 % de la population mondiale, 27 % du P.I.B. mondial, 51 % des Dépenses Publiques du monde actuel et près de 60 % des échanges mondiaux.
L’expression « colosse aux pieds d’argile » dont on pourrait l’affubler est à mon sens injuste au plan économique même si la croissance n’y est pas encore forte pour créer suffisamment d’emplois en 2014/2015.
En revanche elle devra s’affirmer enfin comme puissance économique intégrée et politique majeure dans le complexe désordonné du monde actuel et y prendre toute sa véritable dimension internationale ! On reste dans le monde attentif à sa voix et son exemplarité démocratique.
Le problème est que cet espace Européen n’a plus retrouvé depuis plus d’une dizaine d’années un minimum de croissance soit 2 % d’un P.I.B. nécessaire à un maintien durable du plein emploi même approché, et de sa compétitivité internationale sauf à quelques exceptions près pour les pays du Nord-Européen, l’Espagne et l’Allemagne et le Royaume-Uni jusqu’en 2016.
Un début dynamique se fait jour depuis plusieurs mois, qui reste à consolider.
Cette croissance, c’est-à-dire l’augmentation annuelle de la production de richesses – le fameux P.I.B. total et par habitant – devant permettre en théorie de nombreuses créations d’emplois grâce à ses trois principaux moteurs bien connus, que sont :
- des investissements – question de l’attractivité de l’économie – et clé unique des empois productifs des entreprises, avec leurs effets multiplicateurs, en y incorporant les progrès techniques les plus avancées et innovants, et aussi ceux issus de l’abondante épargne des ménages dans les domaines de l’innovation et surtout de la construction ;
- des pouvoirs d’achat réels – variations des revenus des ménages pondérés par celles de l’indice des prix à la consommation – en augmentation soutenant une consommation des ménages avec ses effets d’accélération sur les investissements et les échanges ;
- un commerce extérieur dynamique et si possible excédentaire, avec le reste du monde.
Le tout, grâce à une compétitivité – positionnement favorable sur les marchés concurrentiels – avec : /coûts -/et innovations appliquées, soit une restauration de la productivité tous secteurs industriels confondus à haute valeur ajoutée des biens et services produits.
Laquelle productivité par unité de travail est en diminution en France depuis le milieu des années 80, alors que d’autres économies en Europe ont préservé l’augmentation de la leur depuis cette période !
Et tout d’abord quelques repères sur la notion de Croissance économique et son contenu pour cerner son évolution proche – à court terme.
Elle est définie comme l’augmentation de la valeur ajoutée produite – P.I.B – d’une année sur l’autre dans tous les secteurs de biens et de services par tous les agents économiques d’un pays – Entreprises, Institutions financières, Extérieur et Ménages.
L’INSEE compile des données variées de nature micro-économiques (et non les tendances macro-économiques) secteur par secteur comme :
– la valeur de l’Euro pour le commerce extérieur – dévalué de près de 18 % par rapport au Dollar en juin 2015 ;
-les 2 types d’épargne (de précaution et de spéculation) ;
– l’Emploi pour la consommation des ménages – et auprès des chefs d’entreprises ;
– l’Epargne disponible pour l’Investissement, dans les prévisions optimistes ou non des entreprises ,, à court/moyen/terme.
Des corrections sont faites à la marge pour tenir compte de certaines données politiques ou aléas toujours possibles, politiques ou naturels.
Nous savons que la croissance d’un pays sert, pour une large part à une meilleure répartition des richesses dans la population, et aussi à construire le Budget de la Nation ce qui déterminera en grande partie le niveau de ses rentrées fiscales.
Le niveau de cette croissance, d’une année sur l’autre en France, est indispensable pour évaluer le niveau de biens et de services disponibles à un moment donné et produits exclusivement par les entreprises pour être vendus sur les différents marchés.
Entreprises dont le chef était ainsi défini par W. Churchill :
« On considère le chef d’entreprise comme un homme à abattre ou une vache à lait, peu voient en lui le cheval qui tire le char. »
Mais ces mentalités « traumatiques » en France et parfois ailleurs à l’égard des entreprises et plus généralement de l’argent, semblent se rapprocher en 2016 de la reconnaissance des exigences et bienfaits de la sphère économique loin de tout dogmatisme attardé.
Il s’agit concrètement de l’évaluation du niveau de vie et du pouvoir d’achat de la population et des opportunités nouvelles pour les entreprises à assumer, libérées de tout souci de survie économique – ce qui aujourd’hui pour les PME/PMI reste une gageure – les responsabilités sociales qui leur incombent.
Avec certaines règles existantes à faire respecter pour éviter « les errances du renard libre… dans le poulailler libre ! ».
Le sociologue allemand Ernest Gellner écrit ceci dans un livre paru en 1982 et intitulé « Nations et nationalismes » :
« La société de croissance (on ne parle plus de consommation) apaise l’agression sociale par l’aisance matérielle. Mais la grande faiblesse de cet idéal est qu’il ne pourrait survivre si la corne d’abondance se tarissait. »
Apparaissent et se succèdent alors crises sociales et bouleversements politiques, scénarios actuels et présents depuis plus de 2 ans.
Les principales données provisoires de notre économie :
A/ Les espoirs de croissance en France pour 2017 sont faibles. En fin d’année ce taux atteindra donc 1,8 %.
De 2012 à 2015, le Pdt. F. Hollande a augmenté la pression fiscale nette de 90 Mds d’E. Soit 126,7 M. d’augmentations totales.
Lorsque les pays de la zone Euro allégeaient la pression fiscale entre 2010 et 2014, la France l’augmentait dans le même temps de 0,8 points de PIB, contrairement à l’Allemagne et à la Suède qui la diminuaient fortement (respectivement...